Déficit, Philippine : la réalité rattrape la macronie
Un mauvais président pour 75% des Français, plus encore que pendant les Gilets Jaunes… S’il a gardé un pied dans l’alliance minoritaire au pouvoir, les Français jugent sévèrement le président. Beaucoup de raisons à cela : une gestion calamiteuse de l’après législatives, et un bilan calamiteux illustré par le dérapage colossal du déficit public et la montée des violences, avec la mort de Philippine.
Un échec économique et sécuritaire
Bruno Le Maire et Gérald Darmanin étaient deux des arnaques les plus extravagantes de la macronie. Restés plus de 7 ans ministre, alors même qu’ils n’ont rien résolu et se sont contentés d’une communication grossière et parfois extravagante, face à des médias bien trop souvent extrêmement complaisants et ne jouant pas leur rôle de contre-pouvoir face à eux. C’est ainsi que Bruno Le Maire a pu organiser une fête extravagante pour fêter son départ, où son successeur a trouvé le culot de vanter le bilan de son prédécesseur, quelques jours avant de s’inquiéter de la la situation des finances publiques, laissée Bruno Le Maire… Gérald Darmanin a fini sur une pirouette ridicule et sortie de nulle part en affirmant que s’il s’était appelé Moussa, il n’aurait pas été ministre, devant le nouveau ministre Othmane Nasrou, et alors que Rachida Dati, redevenue ministre, était ministre de la justice en 2007. Nouvelle posture mensongère.
Difficile de comprendre l’intérêt de cette saillie, si ce n’est d’essayer d’éviter que l’on évoque à l’occasion de son départ de la place Beauvau la mort de Philippine, qui montre tragiquement que les OQTF sont toujours aussi peu exécutées en France, même pour de dangereux criminels, leur permettant de récidiver… Comme toujours, entre ce qu’il communique et ce qui est fait, il y a un grand écart. Et pour couronner le tout, en tenant un discours que ne renierait pas la gauche communautariste, Gérald Darmanin fait un autre grand écart, lui qui trouvait que Marine Le Pen s’était ramollie… Bref, il faut espérer que le bilan calamiteux du ministre de l’intérieur calme définitivement les ambitions de ce jeune coq, qui a déjà compris que pour 2027, il ne pourrait jouer que le rôle de soutien d’Edouard Philippe. La France mérite mieux que cet aventurier qui aura trouvé le moyen de rester si longtemps ministre sans poser la moindre analyse ou proposer la moindre solution à l’envolée dramatique des violences depuis l’élection de Macron.
Le fait que Bruno Le Maire semble avoir tenté jusqu’au bout de tenir une ligne rigoriste (en plaidant notamment pour des correctifs budgétaires plus durs encore que ceux annoncés), souhaitant à un moment limiter le déficit de cette année à 5% du PIB, montre à quel point il ne maitrise rien. Semaine après semaine, le déficit du budget 2024, initialement prévu à 4,4% du PIB, ne cesse de gonfler. Après avoir reconnu publiquement un chiffre de 5,1% en début d’année, puis 5,6% cet été, les rumeurs évoquent désormais un chiffre supérieur à 6% du PIB. Ce manque de visibilité, alors que les trois quarts de l’année sont écoulés, est extravagant, en absence de véritable choc qui pourrait justifier un dérapage. Cela montre que Bruno Le Maire ne comprend décidément rien à l’économie, ce qui émeut les étudiants de Lausanne, qui ironisent sur les capacités de l’ancien ministre à vouloir enseigner cette même matière…
Mais s’ils sont deux illustrations particulièrement criantes des branquignoles que Macron a placé au pouvoir, le problème est que c’est assez général. Si certains sortent des livres pour critiquer leur ancien patron, Jean-Michel Blanquer ferait mieux d’être un peu plus discret, lui à qui l’on doit une réforme calamiteuse du bac, qui a dû être aménagée dès la deuxième année en réinstallant les épreuves écrites en fin d’année scolaire et non en mars, choix profondément absurde. Mais le fond de la réforme est resté malheureusement, ainsi que la continuation de la destruction de notre système éducatif, avec la paupérisation révoltante d’une fonction enseignante qui devrait être beaucoup mieux traitée qu’elle ne l’est. Plus généralement, ce sont tous les ministres qui se sont succédés depuis 2017 dont le bilan est calamiteux, restant en pilotage automatique sur des direction pourtant en échec depuis des décennies…
Et malheureusement, il n’y a rien à espérer d’une équipe Barnier qui n’est que la prolongation du macronisme. Nous avions déjà eu des LR Premier ministre ou ministre de l’Intérieur, sans que cela n’apporte le moindre changement à la situaiton des Français. Mais espérons que l’intérêt de cette équipe sera de déconsidérer définitivement le bloc central et de pouvoir enfin tourner sa page.
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