Delga contre Bayou-Pulvar-Autain, Le retour de la gauche républicaine et sociale
Au milieu de ces élections régionales 2021 aussi ennuyantes qu’un discours d’Emmanuel Macron, un petit événement politique a eu lieu à gauche, imperceptible pour les âmes grossières, et qui pourrait bien ouvrir la voie à une victoire de la gauche en 2022 - bien que la grossièreté de son personnel politique nous garantisse presque à coup sûr qu’il n’en sera rien.
Dans Ainsi parlait Zarathustra, Friedrich Nietzsche clame :
« Ce sont les pensées qui viennent comme portées sur des pattes de colombes qui dirigent le monde. »
En ce dimanche 27 juin 2021, c’est une femme, Carole Delga, qui a marché sur les élections régionales comme sur des pattes de colombes.
De 2015 à 2021, Carole Delga a conquis sa réélection en passant de 45% à 57,8%, avec exactement le même nombre de concurrents (deux : RN et LR) !
Ce score est tout simplement le plus élevé de ces élections régionales, premier et second tours réunis, et ce dans toute la France.
Carole Delga est sur le toit de la France des régions, de la France des territoires, de la France réelle.
Si sa victoire a un sens éminemment politique, ce n’est pas seulement en raison de son résultat, de son score électoral, mais en raison de sa méthode, de sa voie propre dans un milieu gangréné par le conformisme et le clientélisme.
En effet, la socialiste Carole Delga a refusé, aussi bien au premier qu’au second tours, de s’allier avec la France Insoumise.
« Je l'ai dit avant le premier tour : mon projet n'est pas compatible avec les propos de Jean-Luc Mélenchon », a-t-elle affirmé au Monde lundi 21 juin. « Elle a toujours dit qu'elle rassemblerait les forces de gauche républicaines. Cela n'inclut donc pas La France Insoumise », confirme son entourage.
Ce choix politique majeur fait partie de ces choix qui font un homme, ici une femme, qui démontrent qu’une femme politique a une colonne vertébrale, c’est-à-dire à la fois une ligne directrice, une orientation, et des limites infranchissables, des principes.
La colonne vertébrale de Carole Delga, c’est la République, ses valeurs et son caractère social. C’est cette alliance qui est la raison de sa victoire.
Élevée par sa mère - secrétaire puis femme de ménage -, Carole Delga ne pouvait avoir que les pieds sur terre et le coeur tourné vers l’émancipation des classes populaires. Elle était destinée à ne tenir aucun compte de ce qui aujourd’hui à les faveurs de la gauche parisienne, ce petit monde nombrilisme, qui tourne autour du périphérique comme autour de lui-même.
Car le score de Carole Delga brille en comparaison de l’échec minable, pitoyable, lamentable de la gauche unifiée - LFI, EELV et PS.
Julien Bayou a rassemblé autour de lui tout ce qui se réclame du nom de « gôche » en Ile-de-France, tout ce qu’on trouve de pire à « gauche de la gauche » comme on dit, dans cette espèce d’ornière où mûrissent, comme les ordures pourrissent, les concepts de racisme systémique, d’hétéropatriarcat et, tout dernièrement, c’est la tendance de cet été, le suprémacisme blanc diffusé par la blanquette de veau, cette grande oppresseuse des temps postmodernes.
Le résultat de cette tambouille - j’utilise ce mot sans arrière-pensée raciste, je vous prie de me croire - est un médiocre 32,5% des voix.
L’ensemble des listes de gauche au premier tour totalisait plus de 35%.
La « gauche de la gauche » n’aura même pas su se convaincre elle-même.
Alors, comment pourrait-elle convaincre la France en 2022 ?
Posons ce constat : l'union de la gauche, comme ré-union autour du gauchisme, est un échec.
Ma thèse est que le score de Carole Delga est précisément dû à son rejet de l’extrême-gauche, qui lui a permis de fédérer le peuple plutôt que la foule haineuse des partis émiettés de la gauche.
Lisez ce témoignage de Antoine Maurice, d’EELV Occitanie, sur le comportement de Carole Delga après le premier tour :
"Dimanche soir et lundi matin, les discussions engagées avec Carole Delga ont eu lieu dans un climat de défiance et de fermeture totale. Avec obstination, les amis de Carole Delga ont refusé de prendre le moindre engagement ferme en faveur de la transition écologique. Nous avons acté nos désaccords sur des grands projets : Port-La-Nouvelle, LGV, autoroute Toulouse-Castres, le financement de vols low-cost dans des aéroports secondaires, la chasse, la corrida. Mais pire, ils ont refusé de discuter de nos propositions constructives d'un plan pour la qualité de l'air, d'un plan pour les associations, d'un plan de soutien à la culture, d'engagements pour doubler la surface agricole en bio, en imposant leur seul projet et préférant nous balader sur des propositions de postes aussi floues qu'insultantes"
Le programme, c’est-à-dire la promesse politique, de Carole Delga ?
En plus des constructions d’infrastructures de transport (TGV, autoroute, vols low cost), qui sont indispensables à tout développement économique et contre lesquels se bat EELV, Carole Delga a lâché autour de sa campagne ces mots d’ordre simple : « la rentrée scolaire la moins cher de France » ; « la sécurité est un droit » ; « je suis une écologiste modérée ».
Ces trois mots d’ordre que j’ai extraits (ils ne sauraient résumer toute sa campagne), dans leur simplicité, sont en véritable rupture avec le programme commun du gauchisme francilien.
Ici, en Occitanie, avec Carole Delga, il n’y a pas de place pour les délires petits-bourgeois du « retour à la nature » (de la part d’un électorat de grande ville, sic), pour le refus dogmatique de la technologie (le nucléaire), pour le frein au développement économique (les aéroports), pour des projets de conseiller municipal (les « la végétalisation », « la mobilité douce », « les toilettes sèches », etc.).
En lieu et place du blabla proposé par les écologistes, Carole Delga veut assurer le développement économique de sa région, ce qui est la condition et la première de toutes les politiques sociales.
Carole Delga, c’est la gauche du réel qu’on n’a plus vu depuis des décennies.
Une gauche républicaine et sociale à la fois.
La vraie gauche.
Carole Delga est simplement un phare dans la nuit.
* * *
A l’inverse, de l’autre côté de la France, en Île-de-France, il y a « l’union de la gauche », qui est un échec.
L’union, c’est la nouvelle mode à gauche, c’est-à-dire la nouvelle fuite en avant afin de trouver une solution aux échecs électoraux successifs, sans avoir pour autant à se remettre en question.
Au lieu de changer de trajectoire politique, de changer de ligne, on préfère rassembler ensemble tout ce qui ne fonctionne pas.
Le PS, EELV, LFI n’arrivent pas à gagner seuls ?
On prend les mêmes, on les mélange et on recommence.
Ni vu ni connu.
On recycle.
Pourquoi se gêner ?
Une réunion de choses qui ne fonctionnent pas, qu’on devrait jeter à la poubelle mais qu’on conserve quand même, qu’on conserve ensemble, j’appelle ça un pot-pourri.
Il n’y a pas d’ « union de la gauche », c’est un pot-pourri.
Et le pot est réellement pourri.
Que sont le Parti Socialiste, Europe Ecologie Les Verts et La France Insoumise ?
Le Parti socialiste, ce sont les boomers ;
Les écologistes, ce sont les bobos des grandes villes ;
La France insoumise, ce sont les étudiants, les profs et quelques fonctionnaires gauchistes.
Que proposent-ils ?
Entre l’islamogauchisme et le racisme antiblanc, entre la haine des hommes et des hétérosexuels, entre l’interdiction des centres-villes aux vieux véhicules et la dénonciation du suprémacisme de la tranche de jambon, entre les réunions en non-mixité et la promotion du burkini parce que les femmes sont des pécheresses, des Grandes Tentatrices de Satan, entre les manifestations aux cris de « Allah Akbar » et les appels à « gazer tous les blancs, cette sous-race », entre le silence sur le harcèlement subi par Mila et les pleurs sur l'enfance malheureuse du tueur d'enfants Mohamed Merah, tout ce beau monde se retrouve autour de la haine comme le petit feu auquel il s’alimente.
La haine les ronge tellement qu’ils s’agressent entre eux, qu’ils ne discernent même plus l’ami de l’ennemi, qu’ils se haïssent eux-mêmes.
Ainsi, la dernière Gay Pride du 26 juin à Paris a été marquée par l’agression physique de gays et de lesbiennes par des militants autoproclamés queers et musulmans, qui, par ailleurs, avaient déjà fêté séparément leur propre « Pride radicale », en détournant la lutte contre l’homophobie au profit de la lutte contre le capitalisme, le racisme et le colonialisme (sic).
L’embourgeoisement de la gauche - que les classes populaires ont quitté et qui ne rassemblent plus que des bourgeois, des étudiants et des professeurs - va de pair avec son aigreur grandissante.
Sa vision politique du monde ?
La France ? La ringardise.
La République ? Le fascisme.
La laïcité ? Le racisme.
Un pansement ? Le visage de l’oppression blanche au XXIè siècle.
Une gauche apatride est une gauche putride.
Le camp de la haine, il est là désormais.
* * *
Pour conclure, regardons devant nous, à l’horizon : l’élection présidentielle de 2022 s’approche.
C’est dire que la France, le peuple français, nous regarde.
Quel programme pour la gauche ? Quelle stratégie ?
Je propose ce programme de choix, cette disposition, cette mise en place :
La bonne place de la France Insoumise, c’est soumise, au pied de la gauche républicaine et nationale ;
La bonne place d’Europe Ecologie Les Verts, c’est à la poubelle, loin de la gauche sociale et populaire ;
La bonne place du Parti Socialiste, c’est aux oubliettes, au musée de l’histoire de la gauche et de la France.
Carole Delga montre la voie pour la gauche en 2022.
La gauche sera sociale et populaire, républicaine et nationale, ou elle ne sera pas.
Elle rompera avec le néolibéralisme qui détruit les emplois par la délocalisation et la vie sociale des petites villes par les centres commerciaux.
Elle luttera contre le changement climatique qui menace de dévisager les paysages de France grâce à l’innovation technologique, l’agriculture, la sylviculture et la familiarité provinciale avec la nature.
Elle mettra fin à l’immigration de masse qui abaisse les salaires et créé une insécurité généralisée.
Elle décrétera la guerre aux ennemis de la République, aux islamistes qui ont pris les armes comme à ceux qui ne disent pas bonjour aux femmes.
Elle rendra aux français la fierté et la responsabilité d’être les héritiers de l’histoire de France.
En un mot : elle renouera avec la France.
Tout le reste a l’odeur nauséabonde des distractions bourgeoises écolo-gauchistes pour maintenir le peuple dans la soumission.
L’émancipation réelle est le seul programme possible.
Et l’émancipation n’est possible que dans le cadre d’un État-nation qui assure le développement économique, technologique et humain de la société.
Il faut reconquérir la France pour conquérir l'avenir.
L’histoire du progrès social et humain n’est possible que comme histoire de France.
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