Démocratie française collaborative
Objectif : rapprocher le citoyen du pouvoir, cheminer vers la démocratie au sens propre. Moyens humains : 520 000 conseillers municipaux. Moyens matériels : Internet, notamment dans les mairies.
Avant de me lancer dans la rédaction de ce petit billet, ouverture du petit Larousse 2004 : l’adjectif collaboratif n’y figure pas. Guère étonné ! Je savais déjà que pompidolien, giscardien, mitterrandien n’y figuraient pas, qu’on avait préféré laisser la place pour keuf, keum, meuf, concepts autrement nouveaux et ne possédant pas, eux, de synonymes déjà répertoriés... A moins qu’il ne faille se rendre à Mantes-la-Jolie ou sur la muraille de Chine pour qu’une proposition de mot nouveau ne soit entendue.
Nullement découragé, je persiste en m’offrant un petit tour de moteur de recherche internet. Je me permets même directement d’adjoindre mon néo-adjectif à un substantif, j’ose carrément : démocratie collaborative. Sourire ! Illumination ! Non seulement je ne suis plus dans le néant, mais me voilà même en territoire connu : j’atterris chez Thierry Crouzet.
Ruminant ma proposition de vote pondéré, ayant bien conscience de la difficulté pratique (ou plutôt du coût monétaire) à la mettre en oeuvre immédiatement, entendant par ailleurs ces critiques sur la manière dont se déroule le véritable premier tour de l’élection présidentielle, à savoir l’élection des candidats-au-suffrage-des-citoyens par l’ensemble-des-maires-constitués-en-corps-électoral, me vient l’idée de ce chemin.
Les 520 000 conseillers municipaux de France sont physiquement plus
proches des citoyens que ne le sont les députés et mêmes les maires.
Plus nombreux, ils sont aussi politiquement (élus, pour les communes de plus de 3500 habitants, avec une part de proportionnelle) et socioprofessionnellement beaucoup plus représentatifs de l’ensemble des citoyens que ne le sont les maires et les députés.
C’est donc à eux, plutôt qu’aux maires, que devrait revenir le véritable premier tour de l’élection présidentielle que constitue cette présélection des candidats qui sont finalement autorisés à se présenter aux suffrages de l’ensemble des citoyens.
De surcroît cette sélection, au lieu de n’être qu’une signature pour l’un ou l’autre, pourrait se faire au vote pondéré !
Il est en effet élémentaire de proposer aux conseillers municipaux un site internet comme celui-ci, qui leur soit réservé, avec un accès personnel, sur lequel ils pourraient voter, de chez eux ou à défaut de l’accès à Internet (ou à un Intranet gouvernemental) dont au moins chaque mairie devrait disposer.
Et la règle pourrait être, par exemple, que seuls les candidats ayant recueilli plus de 10 % des points positifs et moins de 15 % des points négatifs seraient à même de se présenter au suffrage des citoyens.
Mais les attributions de ce nouveau corps électoral constitué des conseillers municipaux plus proches des citoyens ne se limiteraient pas à la validation des candidats à l’élection présidentielle.
Je veux proposer ici un chemin vers la démocratie collaborative.
La mise à disposition d’Internet à cette assemblée répartie de conseillers municipaux crée le lien.
Elle permet de relier l’ensemble des citoyens (internautes autant que citoyens ne disposant pas d’internet chez eux) à leurs représentants. Le citoyen est proche d’un ou plusieurs conseillers municipaux qui sont ou seront, grâce à Internet et à un Intranet gourvernemental, proches de tous les pouvoirs.
Pourquoi ne pas envisager, par exemple, que certaines lois ne soient plus votées par les seuls députés mais par l’ensemble des conseillers municipaux. Leur vote serait électronique et ne serait pas falsifiable puisque public (étant donné qu’ils voteraient en tant que représentants du peuple).
Ils pourraient même être les relais de propositions de lois issus des citoyens. Les députés conserveraient (ou retrouveraient) leur rôle de proposer des lois, et il leur serait réservé la charge d’en faire la synthèse, de les critiquer, de les amender, avant qu’elles ne soient soumises au vote des conseillers municipaux.
Les documents de travail seraient accessibles à tous sur un site internet gouvernemental dédié. Des bornes à accès libre dans les lieux publics permettraient à tout citoyen n’étant pas personnellement équipé de pouvoir également y accéder.
En gros, je propose la création d’une plate-forme de travail collaborative pour l’ensemble des conseillers municipaux !
Assurément de nouvelles affinités, de nouvelles alliances trans-territoriales et de nouvelles idées verraient le jour. Au revoir appareils de partis nationaux et clivages grossiers, bonjour la démocratie.
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