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Démocratie versus Dictature

 L'ILLUSION DEMOCRATIQUE

 et

 les avatars de la dialectique en politique

 DICTATURE versus DEMOCRATIE

Vu l'ignorance de la nature véritable du concept de dictature et les illusions entretenues sur celui de démocratie je propose un bref examen qui sans être très original pour les seniors, a au moins le mérite d’informer les générations de nos enfants et petits enfants qui n'ont pas connu l'époque des grands débats politiques post 68 que leur dissimule l'enseignement officiel.

 Historiquement, il faut bien commencer par là, question de méthode scientifique, on accepte généralement l’idée que ce sont les Grecs qui ont inventé la Démocratie.

Examinons forme et contenu de ce concept.

La forme

la Démocratie est une forme de la politique et non la seule. C’est le rapport politique entre les citoyens électeurs et leurs représentants élus.

Pouvoir de dirigeants élus par les citoyens qui leur remettent la maîtrise de l'exécutif pour une durée limitée dans le temps, et les mandatent pour l'exercice de l'administration de l'état suivant un calendrier et un programme censé exprimer les intérêts des mandataires. Autrement dit il s'agit d’une délégation de pouvoir.

 Examinons le contenu du rapport

Dans la Grèce antique (mode de production esclavagiste, où le travail est majoritairement effectué par les esclaves) les seuls électeurs et élus étaient les hommes libres : les propriétaires d'esclaves. La richesse issue du surtravail ( partie du produit du travail de l esclave qui va dans la poche de son maître) est répartie entre les hommes libres, collecteurs et bénéficiaires de ce surtravail.

Les esclavages n'ont aucun droit de vote et sont donc exclus de cette démocratie qui est domination sur les esclaves.

Les citoyens libres qui se partagent collectivement le surtravail doivent encore s'entendre sur cette répartition. Comment ? suivant quelle modalité ? Eh bien ils le font « démocratiquement », par le débat, le compromis, pour tout dire : pacifiquement ce qui est l essence de cette fameuse démocratie !

 Quant aux esclaves les plus nombreux (au moins dix fois plus nombreux que les hommes libres) ils n'avaient pas voie au chapitre, ils travaillaient sous la menace de la force militaire. Et nous y voilà ! sous la DICTATURE collective des hommes libres. Pas question pour eux de choisir la nature de leur travail, sa rétribution pas davantage que ses conditions, son rythme, etc.

Démocratie pour les « riches » dictature pour les « pauvres »

Ainsi l'étude de l histoire de l'humanité ( brossée à grands traits évidemment) présente une succession de mode de production : esclavagisme, servage, travail salarié, où les formes du pouvoir politique expriment un rapport de domination, une dictature sur les travailleurs par les maîtres qui détiennent la force armée.

De nos jours la ploutocratie détient la propriété foncière , les instruments de travail, le capital et l'argent qui paie les forces de répression (police, militaire, etc) qui tiennent en respect les esclaves salariés,.

La démocratie étant l'exclusivité des groupes dominants qui se répartissent (plus ou moins pacifiquement) les fruits du travail exécuté par les dominés comme toujours.

 Bref la DEMOCRATIE est liée à la DICTATURE ... dialectiquement !

 Mais il arrive que les dominants ne s entendent plus sur ce partage et entrent en lutte armée les uns contre les autres, si possible en entrainant chacun pour soi une partie des dominés, en leur faisant croire qu’ils se battent pour la défense de leurs intérêts de dominés et non pour ceux de leurs maîtres.

 L'exemple le plus récent et emblématique est illustré par les fascismes italiens et hitlérien ou une partie du capital financier s est emparée du pouvoir à son seul profit. Ils se sont attaché une partie des dominés et dans le nazisme ils ont liquidé leurs représentants ensuite physiquement dans ce qu on a appelé « la nuit des longs couteaux » .

Il s agit alors de dictature totale, fasciste. Le pouvoir d’une fraction des classes représentée par un seul dirigeant Mussolini-Hitler-Franco-Salazar-Pinochet, etc , etc .

 Qu en est-il aujourd’hui chez nous , en France. Nous serions « en démocratie »

Et les autres pays comme la Russie , le Venezuela , la Syrie par exemple montreraient le visage hideux de la dictature. Malgré l'immmense succès populaire de Chavez et d Assad ! Mais passons sur ces fadaises

Dans les phases de prospérité du capitalisme, la possession des media qui ont pour tâche de fabriquer l'opinion publique, le consensus des opprimés à la politique de leurs oppresseurs, suffisent à rouler les citoyens dans la farine et leur « vendre » sans trop de difficultés le baratin démocratique.

Mais quand le capital financier est en difficulté ( baisse de la rentabilité du capital, surproduction, etc) et qu il doit pour accroître ses profits, aggraver la pression sociale, faire avaler la dette publique, le sauvetage des banques et engraisser toujours davantage la classe des gros rentiers qui est aussi celle des gros salaires et le personnel politique et mediatique acheté, il viole allègrement sa soi-disant « démocratie ».

On découvre alors quel est l’enjeu de la démocratie, son fond économique et du même coup le visage hideux de la dictature du capital financier se découvre ouvertement : media totalement aux ordres, réduction cynique de la liberté d'expression, diffusion impudente d’une pensée unique, généralisation d’un politiquement correct massivement diffusé, mensonges médiatiques éhontés ( Irak, Libye, Syrie, 11/9, etc) , répressions policières brutales dans les manifestations qui ne plaisent pas au parti au pouvoir et guerres de diversion ( Syrie) contre la volonté populaire qui n'en voulait pas. Divisions populaires par l'encouragement du communautarisme, des confrontations religieuses, familiales et même sexuelles !

L'an 2005 a magnifiquement révélé le vrai rapport de pouvoir entre les citoyens français qui ont majoritairement voté NON à la Constitution Giscard et les représentants du capital financier qui ont piétiné la volonté populaire à Lisbonne en faisant passer par voie la voie parlementaire ( pile je, gagne face tu perds !) la volonté des maîtres qui se sont oser le réferendum populaire, trop sûrs d’eux à cause des media dont ils ont la quasi exclusivité et l'argent qui achète les individus.  !

Prenons l'immigration de peuplement dont tous les sondages montrent un rejet des citoyens à Plus de 60% et cela non seulement en France mais dans toute l’Europe. Eh bien elle continue et continuera par la grâce de la commission européenne qui impose sa dictature à un niveau supérieur en exonérant les politiciens nationaux.

Et les gesticulations des politiciens locaux à visée électoraliste qui feignent de la limiter sont des imposteurs experts en manipulation des peuples.

 En 2005 la directive Bolkenstein avait fait l’objet d une exécration générale, notamment de la part des artisans et à présent des auto entrepreneurs qui y voyaient et y voient leur arrêt de mort ; eh bien déjà 3000 travailleurs bulgares sont en France accompagnés de leur droit du travail dont l'objectif est de le mettre en concurrence avec le nôtre ! autre manifestation de la DICTATURE du capital financier ! Passer outre, en force, nier son propre droit électoral et sa constitution. « La légalité nous tue » disait déjà Odilon barrot politicien bourgeois du 19e siècle.

A la majorité des citoyens on impose brutalement le paiement d'une dette qu'ils n'ont pas choisie (un coup monté contre eux cf Michel Rocard lui, même !), un chômage destructeur de l humanité en l'être humain, des impôts écrasant le pouvoir d'achat des familles, la destruction des services publics ou leur paralysie ( hôpital) pour mieux faire accepter leur privatisation future, etc.

 Leur seule liberté est d'accorder un blanc seing pour 5 ans à ceux ( les alternants UMPS) qui les dépouilleront, sans espoir de les faire revenir devant eux avant l'échéance, vu la loi électorale qui ne prévoit même pas cette alternative, encore trop « démocratique ».

 En 1789 les citoyens ( bourgeoisie en tête) ont renversé majoritairement (tiers état et une partie du clergé – représenté notamment par l'abbé Meslier) la dictature du pouvoir royal qui fit appel aux forces armées étrangères ( en vain) pour rétablir sa dictature sur le peuple.

Qu a-t-on observé lors de la chute du tsarisme ? L'effroyable guerre civile (des millions de morts tués ou affamés) provoquée par le pouvoir déchu (démocratie révolutionnaire : la majorité des conseils du peuple) et les interventions militaires étrangères ( franco anglo américaines notamment) pour rétablir la loi du knout la schlague tsariste et les grasses rentes dont était brutalement privé le capital financier national et international ! Pile je gagne face tu perds c'est la loi de la démocratie bourgeoise.

Quand le peuple a élu démocratiquement par les urnes Salvator Allende, la bourgeoisie chilienne a déclenché la dictature militaire, la terreur fasciste pour revenir au pouvoir en passant sur le corps de dizaines de milliers de civils. Pile je gagne, face tu perds !

La « démocratie » de l’impérialisme yankee à l œuvre – Chili , Nicaragua, Panama, Antigua, Argentine, Indonésie, Vietnam , etc, etc. Elle s est transformée en dictature... dialectiquement !

La Yougoslavie refusait la "démocratie" c'est-à-dire de s ouvrir à la domination du dollar elle a été tuée brutalement par la force des armées étrangères.

Qu'a-t-on observé lors de la chute du néo stalinisme en URSS ? une transition DEMOCRATIQUE sans effusion de sang, idem pour la réunification allemande. La dictature s'est transformée en démocratie ! Dialectiquement !

Pile je gagne , face tu gagnes !

A méditer !

 


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9 réactions à cet article    


  • Henri Diacono alias Henri François 30 septembre 2013 13:06

    Dialectiquement ou pas, la démocratie s’est depuis longtemps dévoyée en dictature. Non pas celle voulue par un homme seul dictant ses lois à travers se serviteurs (ou ses croyants) mais d’une façon plus douce ou en douce, par à un groupe d’hommes et de femmes, soi disant démocrates, regroupés dans des partis dits politiques avides de pouvoir afin de mettre en pratique leur propre vision de la manière de conduire une communauté.
    Or, dans le monde qu’on appelle (à tort) Civilisé, peu à peu ces partis, s’amaigrissant comme peau de chagrin, ne se comptent plus que par deux, trois ou quatre au maximum. Dès lors s’installe le corporatisme et la Démocratie tombe à jamais dans l’escarcelle de celui-ci qui gouverne en alternance en toute quiétude. Exactement comme dans les tribus d’antan où les chefs étaient issus de la même famille. Ou bien comme les Rois.
    Aux États Unis, un coup les Républicains un coup les cousins Démocrates. En France plusieurs tours la famille de droite et quelquefois celle de gauche (UMP et PS). En Grande Bretagne à choisir entre travaillistes et conservateurs. En Allemagne, conservateurs et sociaux libéraux. Normal « ces gens là » comme aurait dit Jacques Brel, sont copains copains en dépit des apparences. Ils vivent ensemble et travaillent ensemble , se tutoient la plupart du temps et imposent leurs désirs qui sont identiques. A quelques variantes près histoire d’appâter le populo. 


    • Buddha 30 septembre 2013 14:32

      et oui Henri, leur seul boulot vital est d’ empêcher que les clampins comme nous ne nous rendions compte que c’est nous qui bossons vraiment, eux ils pensent et touchent..en gros bien sur.

      les leaders eux coopèrent, non pas qu’ils s’aiment non,pas du tout mais l’appât du gain çà les réunis ils sont barbares mais un peu moins cons et les clampins détestent tout le monde........donc ne s’unissent jamais...
      le jours ou 20 millions disons de français mais c’est valable pour tout pays donc pour la planète entière ,disent : bon la récré est fini,maintenant on travaille ensemble ,collectivement comme cela a toujours été le cas car seul je n’arrive à rien du tout ,mais maintenant priorité pour le bien commun donc de tous, et bien le politique il la fermera, et le militaire deviendra paysan ou artisan etc etc etc etc ....on en est là......je pense..c’est là le tournant..d’ailleurs on le voit bien , la pratique de la division est le premier mais aussi dernier rempart du pouvoir.....la vie collective en intelligence n’a rien a voir avec l’ ex URSS pseudo marxo-trotskysto,lenino,blochevico-stalinesque ....on ôte la guerre, la violence, on gagne la paix, le respect des capacités de chacun, mais a visé d’abord de satisfaction de tous les besoins vitaux collectifs donc de chacun ,donc on a la sécurité materielle...une utopie certes..utopie voulant dire qui n’a pas encore été réalisée...pour le reste du fait de vivre c’est autre chose, pour le moent n non sujet tellement l’époque est sombre, noire profond car seul les Siths sont aussi catégoriques smiley

      c’est la seule voie hors de la barbarie actuelle et passée...car derrière chaque litre d’essence je me demande combien de litres de sang...et oui ..

      salutation


    • Akerios Akerios 30 septembre 2013 16:32

      Oui c’est vrais et c’est un bien triste constat !


      • Attilax Attilax 30 septembre 2013 20:36

        Vous n’avez pas tort, mais citez moi UNE civilisation de l’époque athénienne qui ne soit pas esclavagiste. Pas facile, hein ? Les esclaves sont devenus superflus avec l’avènement de la mécanisation, pas avant...
        Aujourd’hui, rien n’empêche d’inclure dans l’équation athénienne les esclaves (modernes) et les femmes, devenus citoyens. L’équation reste géniale, et ne s’effectue plus au détriment d’une partie de la société... Mais ce sera toujours la dictature du nombre :)


        • politzer politzer 1er octobre 2013 19:41

          bonjour

          Mais ce que dit l article c est que la dictature du nombre est la véritable démocratie populaire justement ! lol Apparemment il n a pas été compris bien qu il soit parfaitement clair ! Très intéressante et décapante explication des rapports entre ces deux phénomènes politiques qui semblent bien mal compris . L anarchie est une utopie jamais réalisée comme il se doit , sauf peut être dans un futur lointain où l Etat aura disparu en tant que machine d oppression de la minorité esclavagiste sur les esclaves salariés.


        • Attilax Attilax 2 octobre 2013 17:00

          Je suis persuadé qu’une démocratie directe (sans esclaves ni exclus, juste des citoyens) est une forme d’anarchie applicable immédiatement : si tout le monde décide et qu’il n’y a plus de « maitres », c’est bien l’anarchie, non ? C’est la base même d’une véritable démocratie, supprimer les « maitres » pour donner le pouvoir au peuple qui vote lui-même ses lois.
          La dictature du nombre, donc. Forcément. Au moins serait-elle légitime mathématiquement.


        • Robert GIL ROBERT GIL 1er octobre 2013 10:08

          Voici quelques exemples visant à comprendre pourquoi les gens ne se révoltent pas et semblent accepter l’ordre dans lequel ils sont plongés, même s’ils s’y trouvent défavorisés ou exploités.........

          voir : LES THEORIES DE LA DOMINATION


          • Pingouin094 Pingouin094 1er octobre 2013 10:29

            En marge de l’article, j’ai quand même du mal à digérer le passage mettant sur le même plan Chavez et Assad.

            Rappelons tout de même que Chavez a été élu dans des élections reconnus libre et sincère par la communauté internationale. Le Venezuela est une démocratie, sans doute avec certaines imperfections ( lire mon article Non le Venezuela n’est pas une dictature ) mais pas forcemment beaucoup plus que d’autres comme la France ou les USA où il y’aurait beaucoup à dire comme le fait remarquer l’auteur.

            Assad n’a lui même jamais été élu. Et si aujourd’hui, il semblerait qu’entre un dictateur laïque et des extrémistes religieux, le coeur du peuple syrien hésite à choisir le « moins pire » entre deux mots, parler de popularité d’Assad est quand même extrêmement exagéré. Rappelons nous quand même que des millions de syriens manifestaient pacifiquement pour demander des réformes au printemps 2011 avant qu’Assad n’use de la force pour les réprimer, déclenchant l’engrenage infernal qui a mené à la guerre civile.
            Rappelons également qu’avant la guerre civile, la liberté d’opinion, la liberté de la presse n’existait pas ; qu’il existait un véritable mais officieux racisme d’état favorisant la communauté d’origine du président pour l’accès à toutes les fonctions importantes de l’appareil d’état et notamment de son appareil sécuritaire, rappelons qu’il existait une police politique et des milices non gouvernementales faisant regner la terreur pour le compte du « président » Assad...

            Mettre sur le même plan Chavez et Assad est juste absurde pour quiconque essaye d’analyser un peu finement ce que sont les notions de dictature et de démocratie comme le prétend l’auteur.

            C’est fort dommage, car il y’a des réflections interresantes dans l’article, même si « dialectiquement » je me perds un peu dans une partie du discours qui ressemble plus à du verbiage et à du jeu de mots qu’à autre chose.


            • Dominique TONIN Dominique TONIN 1er octobre 2013 11:44

              A l’auteur et aux autres,

              La véritable démocratie, la seule qui vaille, c’est celle qui sera initiée par le peuple, selon les préceptes de base de la démocratie Athénienne (exit les esclaves qui ont pris une autre apparence).
              Demos =le peuple et Kratos= le pouvoir, il n’y a aucune ambiguïté !
              Toutes les autres formes de démocratie ne sont que de mauvaises copies, votre prose en fait largement allusion.
              Sinon, en gestation, il y a ça : www.democratie-demos.eu   et c’est pas cher !

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