Déni et conformisme en politique

J'observe, que dans la vie politique française (notamment), les individus qui ont une charge politique vont de bon gré vers un consensus général en suivant le groupe auquel ils se rattachent. (Qu'ils soient dans l'opposition ou pas ne change rien à l'affaire.)
Ainsi, il n'est pas surprenant de constater que sur un thème de société qui divise (par exemple, le mariage pour tous), les députés votent en groupe à quelques exceptions près de la même manière que leur groupe d'appartenance. Qu'ils soient de tel ou tel bord.
D'où la question : Y a-t-il un syndrome de Panurge (puisqu'il existe un syndrome de la chaise vide) qui expliquerait en politique, le moutonisme ?
Quelle est l'opposition au sein du parlement qui s'exprime contre l'Union européenne, contre le traité transatlantique, contre la désinformation en Syrie, en Lybie...
Si oui, comment s'exprime-t-elle ?
C'est là tout l'objet de cet article, auquel il faut associer l'assentiment ou la manipulation du peuple...
Pour ce faire, reprenons quelques définitions (déjà proposées dans un article antérieur) :
Qu'est-ce que le conformisme, et à contrario : son contraire ?
- Le conformisme (définition Wikipédia) se définit comme l'attitude sociale qui consiste à se soumettre aux opinions, règles, normes, modèles qui représentent la mentalité collective. L'exemple type est celui du mouton qui suit le troupeau (dans cette courte vidéo de individuum :Vidéo n°1.)
- A ce conformisme s'oppose un autre conformisme qui s'intitule anticonformisme et qui se définit par rapport au conformisme (un exemple type : le mouvement punk, selon Vidéo n°2, c'est un conformisme d'opposition (pour conserver la similitude du mouton : Au lieu d'être blanc, il serait noir dans ce cas)
- Enfin et surtout, il reste une catégorie, plus disparate, qui est celle des non-conformistes : soient des individualités qui vont plus librement en vertu de leur affect ou de leur conscience. (Vidéo n°3 : L'individu pris en exemple ne calque plus son comportement sur le groupe, mais selon son affect actif.
Voici un exemple de non conformisme : Combattre les manipulations politico-médiatiques via le député belge Laurent Louis.
Seul contre tous dans un parfait inconfort. (Puisque mis au pilori par les médias...)
Il est intègre dans son rôle, puisqu'il clame ce que son engagement et ses valeurs politiques lui disent de ne pas taire.
Bref, il fait son travail sans se soucier de sa carrière et du qu'en-dira-t-on !
Sa conscience souveraine, alliée à son discernement, arbitre sur ce qu'il doit faire, relayer et donc :
Etre, en conformité avec ses pensées, en dehors de tout conformisme ou anticonformisme (puisque dans les 2 cas, il y a inflexion aux codes du groupe de rattachement)
Avoir des valeurs distinctives en politique, les affirmer et s'y tenir, est, à mon sens, une exception de type non-conformiste qui infirme ou dénie une règle implicite de soumission ou d'adhésion. (C'est selon...)
Que ferait le général de Gaulle, aujourd'hui, si par l'enchantement de la fiction, il reprenait les manettes de "la république".
Sans doute verrait-il les turpitudes d'un très mauvais œil ! Mâcherait-il ses mots devant 577 députés qui ruminent de concert ?
J'ai l'impression que bien des châteaux de cartes s'écrouleraient avec une médiacratie disqualifiée en queue de peloton...
Synthèse :
Je vous propose donc une dernière vidéo n°4 (en fait la 8eme et dernière vidéo de la série Individuum) qui nous dit en substance que l'individu doit chercher à trouver le juste milieu entre être soi et se fondre avec le comportement du groupe, sachant que :
- Nos comportements sont régis par un civisme aveugle et qu'il faut donc connaître ce fait.
- Ce que disent les autres n'est pas forcément judicieux et que le cas échéant quitter le groupe est salutaire.
- L'adoption d'une posture est destinée à plaire à autrui, oui, mais autrui en est-il digne ?
Tous ces éléments relatifs au quant-à-soi, on pourrait aussi les valider à l'occasion d'élections et se demander si un individu qui aspire à des fonctions publiques, est du type conformiste ou non-conformiste, suiveur habile et malléable ou personnalité intrinsèquement insoumise ou charismatique...
Le fait est, que pour être député, il faut être intronisé par un parti politique, c'est-à-dire parrainé, médiatisé, financé et donc coopté par l'organe de promotion et de pouvoir qu'est le parti, puis être élu...
Celui ou celle qui est choisi, devra donner de gages et montrer patte blanche.
D'ailleurs, l'élu doit-il attribuer son élection à son parti qui l'a promu, aux médias qui l'ont mis en perspective ou au peuple ?
Ainsi, il est un agent du système "démocratique", mais vicié par les partis et verrouillé par le truchement de l'alternance en trompe l'œil.
Le non-conformiste est une parole dangereuse pour l'ordre établi, une épine dans le pied du système.
(Laurent Louis en est un rare exemple)
Pour résumé (en musique) :
En regardant occasionnellement la chaine parlementaire, j'observe de manière caricaturale un hémicycle avec 2 entités (pour faire simple) l'une jouant de la flute ou du violon (c'est selon), sous des applaudissements éparses, et l'autre qui invective à l'unisson ou avec parcimonie ou somnole. (C'est selon...)
Notre assemblée nationale compte 577 députés, qui jouent de concert à tour de rôle dans l'hémicycle. Edouard Herriot disait :
" La politique est un chapitre de la météorologie. La météorologie est la science des courants d'air. "
Si ce spectacle de thé dansant est coutumier, il est l'expression d'un formalisme et d'un conformisme : La démocratie aurait-elle besoin de moutons blancs, noirs ou roses ?
Qu'a-t-on besoin de 577 députés qui discutaillent à l'identique, selon la règle du droite vs gauche, ou "kifkif (bourricot)" soit : le libéralisme libertaire de la gauche contre le libéralisme identitaire de la droite.
Conformistes ou anticonformistes, les débats parlementaires n'en demeurent pas moins une orchestration bien huilée qui perdure et dans laquelle chacun à sa place se conforme aux usages feutrés.
(Nous verrons plus loin pourquoi cette longévité perdure...)
à la question :
Un syndrome expliquerait-il, en politique, l'équivalant du mouton de Panurge ?
La réponse est sans doute multiple : l'arrivisme, la fatuité, l'avidité, l'égocentrisme, la facilité, la lâcheté, le renoncement ou l'impuissance...
Je vais néanmoins clore ce chapitre de manière plus positive, avec cette citation de Charles de Gaulle (à mon sens virtuose du sens moral et politique dans l'histoire) : "Tout peut, un jour, arriver, même qu'un acte conforme à l'honneur et à l'honnêteté apparaisse en fin de compte, comme un bon placement politique."
Pourquoi les peuples votent-ils pour des carriéristes ?
C'est à mon sens la grande question !
-
D'abord, y-a-t-il un choix ?
Qui intronise, choisit, propulse ou marginalise les hommes politiques ?
Qui, sinon l'autorité qui façonne le pouvoir politico-médiatique...
En d'autres termes, les peuples sont conviés à s'exprimer par le vote (dans les clous) pour donner une légitimité à l'un des candidats du système.
(en dehors des clous, pas de salut : Laurent Louis est un spécimen rare et probablement un contre-exemple en sursis.) -
L'homme est un être social qui favorise l'adhésion. Il est donc sujet à l'endoctrinement ou renoncement puisqu'il ne peut vivre facilement sans l'autre.
Maints conformismes dans l'histoire témoignent d'une soumission admirative ou bienveillante au leader d'opinions sans scrupule. -
Le contrôle social, orchestré par le mainstream, facilite la déstructuration des liens sociaux, soient :
Mutations, divorces, athéisme, précarisation, perte de sens avec le mariage gay, la théorie du genre...) favorise le déracinement et la manipulation. - Le doute associé à une fragilité comportementale décrite ici : Effet de Hasch, explicite l'entrée des individus dans un moule de consentement.
- Un mensonge rassurant est mieux accueilli qu'une vérité dérangeante.
-
Le déni, (c'est l'incroyable capacité à dévier la réalité).
Il découle d'un sentiment d'impuissance à assumer la réalité, et s'exprime par le refus d'admettre son impuissance devant cette dépendance. (liée à l'impuissance et l'incompréhension) Le déni permet de s'aveugler, pour ne pas voir ce qui dérange. Citation de P.McCartney : "Si les abattoirs avaient des fenêtres, nous serions tous végétariens". Ainsi, comme ils n'en ont pas, Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes tronqués possibles.
Conclusion : la manipulation en toute iniquité et impunité...
C'est incroyable pour ceux qui sont éveillés, (qui, à l'instar de Néo dans le film Matrix ont pris la pilule rouge), d'observer cette inconscience collective et cette torpeur du peuple devant la parole médiatique et parfois satanique quand on sait la réalité inversée.
La phrase de Jésus Christ dans la bible (Mathieu 13.9 ou Marc 4.10...), : "Que Celui qui a des oreilles pour entendre, entende !", prend ici, dans notre siècle déboussolé, des dimensions étonnantes et détonantes.
Souhaitons donc que l'année 2014, soit l'année de la quenelle, c'est à dire celle du dévoilement pacifique...
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