Départementales : tout le monde il est content !
Comme d’habitude, les politiciens présents sur les plateaux de télévision nous ont servi leurs numéros ringards d’autosatisfaction et leurs formules éculées qu’ils nous distillent à chaque élection avec la même théâtralité risible.
"L’alternance est en marche et rien ne l’arrêtera !" nous martèle Nicolas Sarkozy, « Le parti socialiste a mieux résisté que ce qui était prévu », nous assène Manuel Valls, "Le fait historique de ce soir est l'installation du Front national/Rassemblement Bleu Marine comme force politique puissante dans de nombreux territoires", fanfaronne Marine Le Pen.
On connait toutes les répliques à l’avance, cela fait 25 ans qu’ils nous les servent !
Aberration supplémentaire de ces élections, les compétences et attributions des futurs conseillers départementaux pour lesquels il était demandé de voter n'étaient même pas juridiquement définies, ils sont forts ces politiques !
Et pourquoi ne pas pousser l’absurdité jusqu’au bout en décidant, au moment d’établir le rôle de ces conseillers, de supprimer les départements afin de simplifier un millefeuille administratif devenant absurde.
Alors, si tout le monde est content (pardon, si tous les politicards sont contents), pourquoi ce sentiment de profonde lassitude et de ras le bol devant ce théâtre de guignols affligeants qui ne nous fait plus rire du tout.
Car, enfin, les problèmes restent entiers : chômage de masse croissant et devenu chronique, baisse du pouvoir d'achat, dette qui continue à enfler, paupérisation des classes moyennes, réformes de structure annoncées mais jamais faites.
Le minimum de décence serait, à droite comme à gauche, de faire profil bas et d’arrêter de prendre les citoyens pour des demeurés prêts à gober toutes les promesses, que demain on rase gratis et que l’on transformera le plomb en or.
Les différents sondages effectués lors de ces élections départementales nous apprennent que 62% de votants disent ne pas avoir voté pour sanctionner le gouvernement et avec 50% d’abstentionnistes, il est difficile de croire que le pays a plébiscité et rêvé d’alternance.
Pas plus qu’ils ne croient à ces incantations répétés par nos différents ministres d’une « sortie du tunnel » et d’une dernière ligne droite (ou d’une dernière ligne à droite ?) annonçant un avenir radieux pour mai 2017.
Les français ont connu plus de 30 ans de pouvoir de droite et de gauche sans plus de résultats et c’est bien ce qui les désespère.
Cette perte de confiance dans la chose publique est des plus préoccupantes car elle ouvre la voie au populisme et au renfermement corporatiste.
Malheureusement, le spectacle post-électorale que vient de nous donner toute la classe politique n’est pas vraiment rassurant.
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