Des municipales pleines de vides
Un premier tour sans saveur, peut-on en conclure que les Français prennent peu à peu conscience que la politique locale n’opère pas au bon niveau et ne permet pas l’expression de politiques alternatives nécessaires à l’expression d’un choix réel pour le citoyen.
Après le premier tour, la gauche est à 47 % et la droite à 45 %, la belle affaire, les Français ont voté par sens du devoir et parfois par réaction politique nationale.
L’attachement ou le désamour pour l’élu en place a fait le reste.
Personne ne sait ce qu’est un programme communal de droite ou ce qu’est un programme communal de gauche, on ne sait même plus ce qu’est une commune de riches ou une commune de pauvres. Paris serait devenue pauvre, heureusement qu’il nous reste notre bon vieux Neuilly pour concentrer la vindicte populaire.
Cette désaffection fait suite à la large mobilisation électorale nationale qui a mis en évidence la relative fraîcheur du débat démocratique dès lors qu’un enjeu est perceptible.
Le local que nous aimons tous ne suscite pas la même ferveur tant nous sommes convaincus que dans ce domaine chacun fait de son mieux au point d’estomper toute divergence.
L’élu brosse dans le sens du poil et respectant la mode, propose à l’électeur ce qu’il veut entendre à chaque échelle démographique, ici un tramway, là une salle polyvalente ou une halte garderie, partout des fleurs, de la propreté et une urbanisation maîtrisée.
Le tout sur des territoires infiniment morcelés, la France compte en effet 36 000 communes autant que le reste de l’Europe entière.
Qu’inventer d’original sur des territoires ainsi divisés, le respect d’une symbolique à la mode sans arrêt renouvelée autour des centres-villes aux aménagements ruineux et d’équipements que l’on souhaite magnifiques, les banlieues que l’on gère et que l’on aménage avec des certitudes successives dont la fréquence d’apparition s’accroît, dans la proportion du temps nécessaire à la réalisation de projets réels, qui parfois n’ont pas encore vu le jour qu’ils sont déjà transformés en d’autres projets, qui comme les précédents ne verront jamais le jour.
Cette fragmentation constitue également un formidable amplificateur des intérêts particuliers qui ne cessent de s’emparer de toutes choses.
Le maire est l’élu le plus aimé des Français rien d’étonnant à cela, c’est le seul dont on peut espérer qu’il fasse ce qu’on lui dit selon la règle établie du « je donne à celui que je connais et je prends à celui que je ne connais pas encore ».
L’habitant prime toujours sur l’arrivant et l’élu qui fait fi de la règle met vraiment son mandat en danger.
Non contents de cette extraordinaire démultiplication démocratique que sont nos plus de 500 000 élus locaux, les citoyens en demandent plus encore avec les structures de concertation.
Notre ex-candidate appelait ça la démocratie participative, mais elle a fait des émules à gauche comme à droite et dans bien des cas elle avait été devancée sans que la cohérence territoriale des projets ne puissent être mis en avant au-devant des citoyens puisque précisément ce sont les territoires qui ne sont pas cohérents.
Finalement ce petit repli de la participation est peut-être de bon augure en annonçant une nouvelle vision locale autour de la solution des vrais problèmes, le logement, l’éducation, l’emploi, un niveau de sécurité acceptable pour tous et une prise de conscience de la vacuité de cette organisation locale que le monde entier nous envie pour en rigoler.
Toutes mes excuses j’ai eu une absence, ces vrais problèmes, ce sont des problèmes nationaux, les problèmes locaux sont d’une tout autre importance.
Et puis pour finir juste un tuyau, si vous voulez savoir ce que pense vraiment votre maire, regardez ce qu’il finance... Sans subvention.
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