Dissidence ou révolution
Un cycle politique est en train de s’achever sous nos yeux. L’Etat se fait le promoteur de lois transgressives, contraires au bien commun et qui fonctionnent toutes selon le même mécanisme procédant par étapes :
- d’abord une dérogation fondée sur la liberté considérée comme un absolu ;
- ensuite la mutation de ce qui n’était considéré que comme une permission limitée en un « droit à » de portée générale ;
- enfin l’élimination de toute contestation et l’exercice de la contrainte envers ceux qui ne plient pas.
Les Etats qui édictent des lois contraires à l’ordre moral sont oppressifs.
On l’a vu tout au long du mois de mars, les recours face aux attaques d’un gouvernement qui se met au service de la subversion n’aboutissent pas. Dans l’impasse, l’expression de tout un peuple bute contre le déni d’un gouvernement aux abois. Cette contestation est le symptôme le plus saillant de l’illégitimité d’un régime qui n’a plus l’adhésion de ses citoyens.
1) Que faire ?
Aussi une fois épuisés les recours légaux, des voix s’élèvent pour appeler à la résistance, à la désobéissance civile, à la rébellion.
Quand une société se détruit elle-même par l’iniquité de ses lois et la tyrannie de ses dirigeants, ne faut-il pas la mettre à bas pour en reconstruire une nouvelle et le faire au plus vite ?
Grave question et non moins grave tentation… Ainsi se pose la question de la légitimité de la dissidence que l’on voit poindre de la part de groupes sociaux qui, faute d’avoir fait prévaloir leur point de vue, cherchent à bloquer la machine.
L’engrenage qu’ils mettent en branle est à rebours de la prudence et de la modération requise par la primauté du bien commun. Avoir raison ne permet pas de recourir à n’importe quel moyen pour l’emporter, notamment quand ces moyens introduisent un plus grand désordre que celui que l’on entend combattre. Pour qui cherche le bien commun cette voie est fermée car agir avec des méthodes révolutionnaires, c’est déjà être révolutionnaire.
Alors ? Alors : répondre au mal par le bien !
Notre dissidence doit s’apparenter à l’action du Père Popiélusko dans la Pologne communiste ; C’est la seule arme véritablement efficace dans la résistance au mal. Elle a aussi caractérisé le comportement d’un grand nombre d’Allemands sous le régime nazi. L’enclenchement du cycle de la violence et de la répression porte rarement de bons fruits et aggrave plutôt le mal qu’elle veut combattre. Rappelons à temps et à contretemps la nécessité de défendre la famille. Pour nous royalistes, elle n’est pas seulement le socle de la société mais couronne aussi la pyramide sociale par la famille royale, avec cette autre trinité qu’est le roi, la reine et le dauphin.
2) Dissidence, pas insurrection
Ce combat est de nature politique. Nous sommes en face d’une logique de la transgression qui a commencé en 1789. La nécessité empirique d’un changement de régime apparaît aujourd’hui dans toute son évidence. La résistance populaire qui se dessine est un refus politique plus général d’un système de domination oligarchique. Il doit déboucher sur une action politique qui est un changement de régime ; car il ne sert à rien de changer les hommes, il faut changer d’institutions. Notre vision politique est institutionnelle et défend la légitimité du pouvoir, la justice et la souveraineté. Contester la légitimité du régime républicain est la vocation de l’Alliance royale qui est par essence de nature dissidente.
Mais tant qu’ils ne seront pas relayés par une structure politique, les actes de dissidence n’atteindront pas leur but. Seule l’Alliance royale propose un véritable changement institutionnel, à la différence de la contestation des autres partis, tous républicains, qui ne va pas au fonds des choses et ne remet pas en cause le système et son idéologie. Ce changement institutionnel est indispensable pour soutenir la résistance des hommes.
Le peuple est la seule réalité qui dure. En tant que parti royaliste, le propre de l’Alliance royale est d’orienter sur le long terme ces forces dans le sens d’une réforme institutionnelle radicale et non d’une insurrection qui changerait les hommes mais pas les ressorts idéologiques.
Ainsi, par-delà la colère légitime, gardons l’espérance : tout n’est pas écrit une fois pour toute, comme si l’action des hommes comptait pour rien. La question n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire. Et ce qui arrivera dépendra de ce que nous aurons fait… ou pas fait.
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