Le moment est venu de dissoudre l'Alliance Centriste en tant que parti politique et de proposer une forme nouvelle à l'expression des sensibilités au sein de l'UDI.
Depuis 6 ans, nous œuvrons avec Jean Arthuis pour le rassemblement des centristes. Il faut se souvenir de la situation qui était la nôtre au lendemain de l'élection présidentielle de 2007. L'UDF qui était au début des années 90 la 1ère force politique territoriale de France venait d'être mise au placard. La famille centriste se trouvait alors divisée entre MoDem, Nouveau Centre et UMP.
Jean Arthuis et d'autres sénateurs de l'Union Centriste prirent alors l'initiative de lancer en mai 2008 un appel au rassemblement des centristes pour que le courant politique représenté auparavant par l'UDF retrouve une expression politique.
De nombreuses personnes répondirent à cet appel et se retrouvèrent au Sénat en juin 2008.
Cette initiative se déclina ensuite dans les fédérations pour renouer le contact, retisser les liens, reprendre l'habitude de travailler ensemble. Une association politique fédéra alors ce mouvement pour opérer le même rapprochement au niveau national.
Espace de dialogue, Rassembler Les Centristes se heurta à des stratégies incompatibles du Nouveau Centre et du MoDem qui ne permirent pas le rassemblement.
Pour peser et bâtir les fondations d'une future maison commune, il fallait donc aller plus loin. Ce fut la décision prise avec la création de l'Alliance Centriste qui transformait la structure associative en un mouvement politique, dont les statuts prévoyaient clairement, pour bien marquer qu'il ne s'agissait pas d'un parti supplémentaire, que sa durée est conditionnée par sa vocation à promouvoir l'unification des familles centristes.
Inlassable partisan de l'union, Jean Arthuis ne ménagea pas sa peine pour favoriser le dialogue, initier un travail en commun sur le fond et refaire du Centre une force politique crédible et indépendante.
En septembre 2009 il prit l'initiative de réunir militants, élus et responsables du MoDem et du Nouveau Centre pour discuter ensemble de la perspective d'une liste centriste dans les Pays de la Loire. D'anciens centristes de l'UMP se rallièrent ensuite à cette idée.
Ce projet n'aboutissa finalement pas en raison de divergences sur l'orientation du 2nd tour.
Au plan national aussi Jean Arthuis fut actif. Il organisa les Assises de la Refondation du Centre auxquelles participèrent la plupart des leaders politiques centristes, et proposa la mise en place d'un think tank afin de redonner consistance à notre projet.
En 2011, pour marquer un nouveau pas vers l'union, il posa avec le Nouveau Centre les fondations d'une confédération centriste. Cela inspira la création de l'Alliance Républicaine, Écologiste et Sociale que notre parti salua exprimant son impatience d'adhérer dès l'affirmation de son indépendance et son ouverture à tous les centristes établies.
Ce travail d'union et de rassemblement donna lieu après l'élection présidentielle à la création de l'UDI en septembre 2012, puis au rapprochement UDI-MoDem en novembre 2013 avec L'Alternative.
Aujourd'hui, alors que notre parti se réunit pour tirer le bilan de cette action et pour décider de son avenir, je pense que le moment est venu d'un nouvel acte fort. Notre action s'est toujours voulue à l'avant-garde du rassemblement des centristes, en ouvrant la voie, en montrant le chemin.
Lors du conseil national de l'UDI, nous avons défendu une motion appelant à la fusion des composantes. Nous n'avons jamais voulu faire de l'Alliance Centriste un parti supplémentaire dans la galaxie centriste. Au contraire, nous plaidons pour une gouvernance unitaire, un système de financement unifié. Perpétuer l'Alliance Centriste sous sa forme actuelle serait un non-sens.
Donnons l'exemple. Il ne s'agit pas de disparaître mais de mettre nos actes en cohérence avec nos discours. Les chapelles centristes servent malheureusement davantage les desseins individuels qu'une ambition collective. Au sein de l'UDI, l'Alliance Centriste n'a pas besoin d'être un parti politique pour porter des idées, exprimer une vision et proposer une feuille de route unitaire.
Faisons un choix fort, symbolique, en prononçant la dissolution de l'Alliance Centriste en tant que parti politique, et renouons avec la forme associative que nous avions à nos débuts. L'UDI est riche de ses pôles (écologie, Europe) et de ses clubs (52 %, générations actives...), donnons une forme nouvelle à l'expression des sensibilités au sein de l'UDI. A nous d'en prendre l'initiative.
Cédric L'Haridon
Conseiller national de l'UDI
Membre fondateur de l'Alliance Centriste