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Accueil du site > Actualités > Politique > « Django Unchained » La puissance financière, Hollywood et la politique (...)

« Django Unchained » La puissance financière, Hollywood et la politique américaine

Je ne voudrais pas trop doucher l'enthousiasme des cinéphiles, mais il me semble important de rappeler quelques vérités. Comme disait Malraux, "le cinéma est (aussi) une industrie". J'ajouterai que le cinéma est non seulement une industrie et un commerce, mais qu'il surtout une arme politique plus efficace que le missile le plus meurtrier.

Avant de tourner le premier plan de son film, M. Tarantino s'est donc assuré de son financement par la Weinstein Company (TWC), fondée par MM. Robert et Harvey Weinstein. Une rapide recherche sur le capital de cette société vous fait rencontrer Colony Capital, Tutor-Saliba Corporation , Morgan Stanley , Qatar Investment Authority et notre grand ami le Sheikh Hamad bin Jassim bin Jaber Al Thani. Du beau monde, n'est-ce pas, pour lequel la valeur d'un film se mesure à la recette qu'il produit. (Petite parenthèse hors sujet, mais amusante : la vente des gladiateurs footballistiques parisiens par Colony Capital à Qatar Investment Authority est donc une petite opération entre amis.)

Celui qui paie commande, c'est la loi du commerce. Ainsi, lorsque le fonds Rothschild finance le film d'Oliver Stone sur Kennedy (JFK), il serait puéril de s'étonner que les causes de son assassinat tournent uniquement autour de la guerre du Vietnam et qu'il n'est pas fait la moindre allusion au combat de Kennedy contre les privilèges des banquiers de la FED, et notamment contre les Rothschild.

L'importance d'Hollywood dans la politique d'expansion de l'empire américain n'est plus à démontrer. Lorsque John Kerry, le nouveau responsable de la politique étrangère proclame que l'Amérique doit "propager la démocratie et les valeurs américaines dans le monde entier" et donc qu'il convient "d' associer le reste du monde au choix que nous avons fait", on voit immédiatement qu'il pense au véhicule le plus approprié à cet objectif, le cinéma.

L'image est le support du messianisme américain. C'est pourquoi, aujourd'hui, Hollywood s'acharne aussi durement contre "l'exception culturelle" française.

La puissance financière, l'expansion politique et la conquête des cerveaux cheminent de conserve. C'est ainsi qu'au lendemain de la fin de la guerre, le gouvernement français de l'époque a vendu l'âme de la France contre un plat de lentilles : MM. Léon Blum et Jean Monnet ont signé les accords connus sous le nom de Blum-Byrnes par lesquels l'industrie cinématographique hollywoodienne envahissait les écrans français en échange de l'effacement d'une partie de la dette de notre pays et d'un prêt à un taux qualifié de très avantageux. Résultat : trois semaines par mois de diffusion de films américains, une semaine restant pour les films français. 

M. Truman à l'époque et M. Kerry aujourd'hui savent que le cinéma est l'arme par excellence du "soft power" et que la force de l'empire est tapie dans la diffusion de l'American way of life. Et surtout, ils savent qu'il convient d'imposer à l'univers tout entier le regard de l'Amérique, donc sa manière de penser.

Pour ce faire, Hollywood est beaucoup plus efficace que le Pentagone. C'est ainsi que les soldats Ryan et les listes de Schindler réécrivent l'histoire et qu'à sa manière, M. Tarantino figure parmi la cohorte des valeureux petits soldats de l'empire.

Article écrit par Aline de Diéguez

Autre article – Pour comprendre l’origine de la plus grande escroquerie de l’histoire de l’humanité :
http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos/usures/usure.html

Non-violence et force de la vérité – avant projet de programme du premier candidat déclaré à la primaire socialiste : http://bit.ly/Z5Ze2e … Le seul candidat et le seul programme qui attaque concrètement et de façon radicale le pouvoir financier.


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3 réactions à cet article    


  • Aflibebou 5 mars 2013 09:55

    Bonjour,


    Merci pour cet article. Bien que je sois d’accord avec vous sur le fond, j’aurais trouvé intéressant que vous developiez ce qui vous fait penser que Django est un film de « propagande »

    • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 5 mars 2013 10:16

      D’accord avec la critique de Holywood et son role de propagande et de remodelage de l’histoire..


      Pas tout a fait d’accord avec l’analyse du travail de Tarantino..

      En regardant bien son oeuvre, et plus particulierement 3 de ses derniers films ; « Django Unchained », « Inglorious Bastards », et « Death Proof », on peut y voir un remodelage de l’histoire, mais tres particulier. 
      Respectivement - un noir esclave brulant la maison du maitre, - une juive massacrant la creme du 3eme Reich, - et des femmes faisant la peau a un tueur de femme.
      Respectivement 3 des communaute les plus identifiées comme opprimée, sur ces moment de l’Histoire, ou Tarantino réinvente une mythologie ou ces opprimés se revoltent de la facon la plus violente possible contre leurs oppresseurs.

      Dans les 3 cas la ficelle est grosse, et on ne peut pas vraiment l’accuser de propagande. 
      Tout les monde sait que les esclaves noirs americains ne se sont pas liberés eux meme, que les juifs n’ont pas abbatu le 3eme Reich, et que les femmes continuent d’etre a travers le monde battus impunement (voir le nombre de femme battus qui decedent par jour chez nous).

      Un indice de ce qu’a Tarantino a l’esprit vient d’un projet de film qu’il semble carresser depuis longtemps : une biographie de John Brown :
      (John Brown (9 mai 1800 Torrington - 2 décembre 1859 Charles Town), était un abolitionniste, qui en appela à l’insurrection armée pour abolir l’esclavage. Il est l’auteur du massacre de Pottawatomie en 1856 au Kansas et d’une tentative d’insurrection sanglante à Harpers Ferry en 1859 qui se termina par son arrestation)

      Sur John Brown, Tarantino déclare : « Il y a une biographie qui pourrait m’intéresser, mais ce serait sans doute l’un de mes derniers films », « Mon héros favoris de l’histoire américaine est John Brown. C’est mon américain préférée de tous les temps . Il a tout simplement ouvert à lui tout seul la voie pour mettre fin à l’esclavage, et le fait est qu’il a tué des gens pour le faire. 
      Il a décidé : « Si nous commençons à faire couler le sang blanc, ils commenceront à comprendre ce que nous voulons. »

      Cette nouvelle approche de la violence (son usage politique par des opprimes historiques ), et cette nouvelle mythologie qu’il associe est unique a Holywood voir aux USA, dont la mythologie a fait de la non-violence la seule voie politique raisonnable pour ceux qui se soulevent. 
      Voir a ce sujet le somum du mensonge, le film « Ghandi »... 
      Tout le monde est desormais persuade que grace a quelques greve de la faim, Ghandi mis a genou l’empire Anglais.
      La verité est que des mouvements violents contre les Anglais (voir Baghat Singh) ont forcé ces derniers a se trouver et désigner un pacifiste comme unique negociateur vers une independance qui n’en fut pas vraiment une, pour une transition d’une colonie a une neo-colonie. 
      Ce sont toujours des mouvements violents qui forcent les oppresseurs a traiter leurs souffre-douleurs differement. 
      Le peu que Martin Luther King a obtenu vient en fait de la pression de mouvement violent, Black Panters, Malcolm X, qui forca le gouvernement a se trouver de gentils interlocuteurs pacifistes, qui sont au final une moindre menace et a qui l’ont peut donner des avancees sociales symboliques..

      Tarantino nous dit, « Si vous voulez vous liberer de l’oppresseur, il vous faut lui faire la peau, le mettre 4 pieds sous terre, et la uniquement, vous serez libres »

      L’histoire des peuples opprimés lui donne entierement raison.

      C’est un message unique a Holywood, qui n’a rien en commun avec les autres films auxquel vous voulez l’associer.

      • Traroth Traroth 5 mars 2013 17:41

        « Si vous voulez vous liberer de l’oppresseur, il vous faut lui faire la peau, le mettre 4 pieds sous terre, et la uniquement, vous serez libres »


        Je ne savais pas que Tarantino avait dit ça. Il y a de la lucidité politique, chez ce mec, en fait.

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