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Accueil du site > Actualités > Politique > Dominique Strauss-Kahn et son Destin : Grandeur et décadence

Dominique Strauss-Kahn et son Destin : Grandeur et décadence

Pour H. L.

Depuis la révolte de Mohamed Bouazizi[1], dont l’immolation publique revêt une signification universelle, aucun « grand » dirigeant de ce monde n’est à l’abri ou protégé par son statut. Après l’Afrique noire (Mamadou Tandja, Laurent Gbagbo, Blaise Compaoré), le monde arabe (Hosni Moubarak, Zine El-Abidine Ben Ali, Mouammar Kadhafi, Bachar El Hassad, Ali Abdallah Saleh) et Israël (Moshé Katzav), l’Europe est à présent atteinte. En Italie, Silvio Berlusconi a échappé de peu à son procès, et sans doute provisoirement. Dominique Strauss-Kahn ouvre donc la liste occidentale d’une série de têtes qui vont tomber. Certes, il y a des différences de contenu entre les faits qui permettent d’établir une typologie des chutes ou des affaiblissements. En Afrique, la chute ou l’affaiblissement des « grands » sont consécutives aux crises postélectorales. Dans le monde arabo-musulman, sur une contestation radicale des régimes dictatoriaux. En Occident (dont fait partie Israël), sur des pratiques immorales, de mœurs mauvaises, qui toutes concernent des violences faites aux femmes.

Les politologues et les journalistes ont bien tort de croire qu’il ne s’agit que d’épisodes individuels et sans lien entre eux. Car le phénomène est général et, de nature essentiellement politique, il se classe dans la rubrique des grandes séquences historiques comme la chute du mur de Berlin (9 novembre 1989), l’effondrement des tours Jumelles (11 septembre 2001) et la dernière crise financière (subprimes : été 2007 et manque de liquidité : automne 2008). L’histoire universelle est en train d’accoucher d’une nouvelle figure. Les hommes dits « forts », au plan politique (dictateurs) ou sexuel (machiste), s’effondrent partout. C’est que d’abord ils ne sont plus « forts » et leurs « fragilités » ne résistent plus à la volonté et la puissance du Droit. Nous l’avons dit, c’est le temps de femmes[2] et du Droit. 

Sous ce rapport, le cas Dominique Strauss-Kahn est emblématique. Nafissatou Diallo, femme, africaine, immigrée, modeste employée de chambre, vient de le faire tomber. En 24 heures, l’un des hommes les plus puissants du monde, Directeur Général du Fonds Monétaire International (FMI), candidat favori aux présidentielles françaises d’avril et mai 2012, est passé du prestigieux 700, 19 th Street, New York (Washington DC 20431), deux tours où se décident le sort économique des nations, à Rikers Island, l’une des prisons les plus dures, où il fut incarcéré parmi 14.000 rebus de la société newyorkaise. Il vient d’en sortir « sous caution »[3], pour une résidence surveillée par les moyens techniques les plus modernes. Qui l’eut imaginé ? Grandeur et décadence d’un homme, pour une sordide affaire, dans la Suite 2806 du Sofitel Manhattan désormais célèbre, quand on connaît l’importance de l’accusé. Grave affaire, lorsqu’on entend la nature de l’accusation : séquestration et viol de femme[4], qui nous plonge dans l’effroi. C’est, au fond, une véritable tragédie grecque, dont le contre-exemple serait Hyppolite[5]

En tous les cas, c’est le temps des accusations, comme Oreste savait en semer[6]. Et les faits, les enjeux et les conséquences sont si importants que, par souci d’esprit critique, nous devons postuler trois faits qui ne s’excluent pas nécessairement. Tout d’abord, la présomption d’innocence de l’accusé, qui est un droit naturel, c’est-à-dire une liberté fondamentale ; ensuite, le cas de figure d’une manipulation savamment orchestrée, une hypothèse confortée, d’une part, par des rumeurs persistantes qui indiquent la présence d’une caméra miniature (de type visonic) dissimulée dans une « alarme incendie » fixée au plafond de la Suite 2806, et, d’autre part, par l’existence supposée d’une filière interne de « gâteries » au Sofitel qui impliquerait une partie du personnel. Enfin, l’attention à accorder au récit de l’accusatrice, qui peut être deux fois victimes, non seulement de l’accusé mais aussi de cette « filière interne ». Les trois possibilités ne s’excluent pas nécessairement. Et peut-être même que leur combinaison fournira la clé de cet imbroglio politico-juridico-médiatique qui aidera à la restitution correcte des faits et à l’éclat de la vérité.

Avant d’aller plus avant, faisons une brève digression. Comment ne pas être frappé par le fait que Marine Le Pen, une femme, ait été le premier personnage politique français à avoir eu un mot d’attention pour la victime présumée, Nafissatou Diallo[7] ? Les socialistes français, sous le choc, ont « oublié » Nafissatou Diallo. Terrible « acte manqué » et erreur politique majeure. Parmi eux, Robert Badinter s’est discrédité, plus que d’autres. Car Jack Lang, professeur de Droit, a oublié ses cours sur les droits fondamentaux. Jean-Marie Le Guen, médecin, s’est trompé en portant secours non à la « patiente », la victime, mais à son mentor, présumé innocent. Jean-François Kahn, grand démocrate en mouvement, a affiché un inouï mépris pour les citoyennes d’extraction modeste. Mais ces trois-là, mousquetaires-à-l’envers, avec leur tous pour un, un pour tous, sont de faible envergure. En effet, à chacun, son d’Artagnan. Aussi, de Robert Badinter, nous étions en droit d’attendre un mot puissant de compassion à l’endroit de Nafissatou Diallo. Il peut encore le dire. Les paroles de vérité et de compassion ne sont pas soumises au temps. Aux plans moral (règles privées) et éthique (morale publique), c’est une faute lourde. Dans cette affaire, comme le dit Gisèle Halimi, « l’esprit de clan » a prévalu, pas le droit ou la prudence ni la raison naturelle. Cette femme, de gauche, et qui depuis longtemps a décidé de Choisir la cause des femmes[8], a été la plus catégorique. Sans ambages, elle déclare : Moi, je veux juger cette affaire en tant que femme et, pour moi, cette femme [Nafissatou Diallo] dit la vérité[9]. Cet « a priori » radical vient rééquilibrer le premier rapport de forces masculin, viril, si défavorable à Nafissatou Diallo, en France, dans le « microcosme » parisien. Après s’être rendu compte de leur méprise, des « mousquetaires » ont subitement versé et aussitôt asséché leurs larmes de crocodile sur Nafissatou Diallo. Bernard Henri-Lévy est l’exemple le plus édifiant. S’il a rappelé les « principes » de la présomption d’innocence en faveur de Dominique Strauss-Kahn, ce qui est juste, il n’a pas formulé de « principes » pour Nafissatou Diallo. Il s’est contenté d’un « si » elle est « victime »… L’idée infecte du « troussage » n’est pas loin.

Après cette brève parenthèse, passons au tour quelques faits, favorables et défavorables à Dominique Strauss-Kahn. 

Dominique Strauss-Kahn seul coupable ?  

1/ Dans un grand hôtel, et plus encore dans un Cinq Étoiles, l’organisation du service des chambres obéit à un protocole précis. Il ne faut pas les méconnaître, dans le cas qui nous occupe. Il y a trois intervenants possibles. Un technicien voué aux menus travaux (climatisation, ampoules, prises, interrupteur, fenêtres, robinetterie), qui intervient de façon occasionnelle. Puis, une ou deux personnes du room service, le plus souvent des hommes chargés ou de la gestion des boissons et des amuse-bouche ou de la livraison des petits-déjeuners et repas en chambre. C’est eux qui établissent, journellement, le relevé des consommations, procèdent à leur remplacement et à l’enregistrement du coût de ces « extras » sur la note du client. Enfin, une employée de chambre dont la fonction principale voire unique est le ménage de la Suite ou de la chambre et de la salle de bain.

En règle générale, deux femmes de chambre sont simultanément chargées de l’entretien d’une aile de bâtiment. L’une est affectée aux chambres situées du côté pair et l’autre à celle du côté impair. Au quotidien, elles démarrent en même temps leurs activités, après que le chef d’équipe ait réparti leur plan de charges à effectuer. Elles progressent normalement au même rythme (quantité de travail égale) et ne sont pas éloignées l’une de l’autre, sauf en cas de surcharge de travail pour l’une (clients désordonnés, plus de chambres à nettoyer) ou un allègement des charges de travail (taux d’occupation plus faible d’un des deux côtés) pour l’autre. Mais il est une consigne stricte : ne jamais nettoyer une chambre occupée, saut autorisation de l’occupant présent. Au reste, le client dispose d’un petit panneau de porte sur laquelle est mentionnée Do not disturb (Ne pas déranger), qu’il peut utiliser pour signifier au personnel hôtelier son exigence de ne pas être dérangé. Il accroche alors cet écriteau sur la poignée externe de la porte de sa chambre. S’il ne le fait pas, il indique un accord implicite pour l’exécution des tâches diverses. Mais il arrive, parfois, que cette pancarte tombe au sol ou soit omis par oubli. Ainsi, sauf cas de force majeure, aucun membre du personnel ne devrait accéder à une chambre occupée, sans y avoir été autorisé. Signalons que lors de leurs interventions, les femmes de chambre ont obligation systématique de laisser la porte de la Suite ou de la chambre non pas entrouverte mais totalement ouverte, en la bloquant avec un cale-porte (accessoire obligatoire) et en barrant alors l’accès de la chambre avec leur chariot, pour empêcher toute intrusion éventuelle ou inopportune (vol ou détérioration) et permettre l’aération des pièces. Au fond, toutes ces mesures obéissent à deux mesures : la sécurité, pour elles-mêmes, leurs collègues de service et les effets personnels du client ; l’hygiène, par renouvellement de l’air. Tout autre déroulement ou organisation des tâches peut correspondre à une faute d’encadrement (management) du chef d’équipe ou à une faute professionnelle de la femme de chambre. 

Or, les premiers faits tels que relatés par la victime présumée présupposent un dérèglement complet du protocole de nettoyage des chambres. Considérons, par exemple, un détail. L’homme du room service, qui se trouvait dans la Suite, aurait affirmé à la femme de chambre que le client, Dominique Strauss-Kahn, n’était pas dans la Suite et qu’elle pouvait y entrer et effectuer ses activités habituelles. C’est encore lui qui aurait laissé la porte de la Suite entrouverte, ce qui aurait permis à la femme de chambre, Nafissatou Diallo, d’y accéder sans utiliser son passe magnétique. Questions. Comment cet homme chargé d’apporter le petit-déjeuner et de récupérer les plateaux n’a-t-il pas noté la présence du client dans la Suite ? Il est très difficile de l’admettre. En effet, au vu de la configuration de la Suite 2806, s’il y a vraiment pénétré, il est quasi impossible qu’il n’ait pas constaté la présence de Dominique Strauss-Kahn. À moins que celui-ci n’y fut pas à ce moment-là. Dans ce dernier cas, en revenant, Dominique Strauss-Kahn aurait trouvé Nafissatou Diallo dans sa Suite. Mais cette hypothèse contredit la version de la femme de chambre qui indique la présence et la sortie de la salle de bain de Dominique Strauss-Kahn. Ainsi, entre l’homme de service et la femme de chambre, l’un ne dit pas vrai ou les deux ne disent que des vérités partielles. Toutefois, quand bien même Nafissatou Diallo serait entrée dans la Suite sur la foi des paroles de son collègue, pourquoi n’a-t-elle pas appliqué le protocole consistant à bloquer la porte avec le cale-porte, ce qui aurait dû être son premier geste, et disposer son chariot devant la porte ? En effet, cette double mesure ne dépend pas de la présence ou non d’un client mais du protocole de sécurité et d’hygiène.

Les incohérences des divers récits obligent à s’intéresser de près à la personne chargée du room service. Son rôle semble plus important que lui-même, Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo ne le disent. Comment cet homme a-t-il pu entrer dans la Suite 2806, sans s’annoncer ni se signaler à l’occupant ? Cela est difficilement compréhensible. Connaissait-il bien Dominique Strauss-Kahn ? Si oui, cela expliquerait qu’il soit entré sans se gêner et en dehors de tout respect des consignes de travail. Si non, à moins de désinvolture, son accès serait un non respect flagrant des règles. Est-il un complice, mais de qui ? Du client ou de sa collègue de travail ? Risquons une hypothèse qui rend cohérent les faits. Il a mis, de façon consciente et calculée, sa collègue dans une situation délicate. Il serait alors complice du client. Car, bien souvent, il y a parmi le personnel masculin de grands hôtels des « spécialistes » dans le pourvoi de femmes pour les clients intéressés. Était-ce le cas ? L’homme du room service, s’il connaît bien Dominique Strauss-Kahn et son attrait pour les femmes a pu également décider de son propre chef de créer le « contexte » dont il savait qu’il déclencherait les pulsions sexuelles du client. Il est fort possible voire probable que cet homme connaissait bien le client. Car, selon les dires de Bernard Debré, Dominique Strauss-Kahn est un habitué de cet hôtel[10]. Bref, il faudra bien s’intéresser à ce personnage du room service, qui est au cœur même de l’intrigue. Est-il une sorte d’entremetteur occasionnel (pourvoyeur de clientes) ou un indicateur voire un agent des services secrets, dans le cadre de l’hypothèse du complot ? Qui est-il donc, pour que l’on ne parle pas assez de lui, alors que tout est arrivé par lui ? Mystère et boule de gomme ! N’est-ce pas lui qui, première « erreur » professionnelle, laisse entrouverte la porte ? Ce faisant, il a effacé toute traçabilité informatique ou électronique de Nafissatou Diallo, ce qui eut été possible si elle avait usé de son propre passe magnétique. Nul ne sait si cette action n’était pas intentionnelle. N’est-ce pas encore lui, deuxième « faute » professionnelle, qui donne une « fausse » information à Nafissatou Diallo, information erronée qui fixe l’intrigue et permet le démarrage du drame ? En affirmant à Nafissatou Diallo que le client de la Suite 2806 était absent, il a établi un redoutable « piège », volontairement ou pas. Il a créé l’occasion qui a fait le larron. Comme le dit Hegel, un accident est accidentel (relève du hasard) quand il se produit une fois. Mais s’il se reproduit et que deux faits accidentels se suivent, alors c’est du nécessaire.

2/ Un autre fait frappe. En effet, le fameux « frère » de Nafissatou Diallo a prétendu que sa « sœur » ne connaissait pas Dominique Strauss-Kahn et n’aurait su l’identité de son « agresseur » que le lendemain soir, en regardant avec lui les reportages télévisées. C’est lui, aurait-il ajouté, qui a dévoilé la qualité et l’importance de son agresseur. Certes, en Afrique, les notions de « frère » et de « sœur » sont extensibles. Il n’est pas le frère biologique, comme l’ont tout d’abord cru les premiers journalistes. Toutefois, il est difficilement imaginable et en tous les cas peu probable qu’une francophone, originaire de la Guinée Conakry, ex-colonie française, ne sache pas qui est Dominique Strauss-Kahn, présent en Guinée tant par ses relations personnelles que comme Directeur Général du FMI, notamment lors des dernières présidentielles (1er tour : 27 juin 2010, 2ème tour : 7 novembre 2010). Au reste, le Directeur Général du FMI est très connu en Afrique noire francophone. Si l’idée que Nafissatou Diallo ne le connaissait est possible, elle est peu probable, d’autant que les photos des clients de marque seraient montrées au personnel de l’hôtel. Mais elle aurait affirmé ne pas le connaître. Pour trancher la question et les doutes, il vaudrait la peine de croiser les différents séjours de Dominique Strauss-Kahn dans cet hôtel avec le relevé de ses feuilles de présence antérieures, et ainsi, en croisant les données magnétiques de la femme de chambre – si elles ont été conservées – avec les locations (dates, heures, numéros de chambre, etc.) du client.

3/ Une courte biographie équivoque de Nafissatou Diallo a été supprimée, quelques heures après avoir été mise en ligne sur le site guinéen, Aminata.com. Le texte fournissait des informations non vérifiées et grotesques qui pourraient être utilisés contre la victime présumée :

Abdoulaye Diallo décrit Nafissatou Diallo comme une femme veuve et mère d’une fille du nom d’Aminata « Amizo ». Elle était très bien connue à Bambéto à cause de son élégance. Elle était d’une beauté redoutable avec une chevelure tombante sur le dos. Elle travaillait, à la mort de son mari, dans un café non loin du rond point de Bambéto sur la route qui mène à l’Ambassade des USA, dans la commune de Ratoma, l’une des cinq communes de la capitale guinéenne.

Parlant de ses relations amoureuses, la belle dame, près d’une quarantaine d’années (en réalité) compterait au moins trois copains connus, tous morts l’un après l’autre dans des conditions peu élucidées.

Avec la chance, Nafi, présentée comme une diablesse aurait bénéficié du soutien d’un proche qui vit aux USA pour immigrer dans ce pays, via le Ghana, où elle a appris l’anglais parler [sic][11].

Ce portrait, très défavorable et qui contredit les témoignages américains, présente la victime présumée comme sulfureuse, probable mantis religiosa (mante religieuse) qui mettrait à profit ses charmes et douée dans l’apprentissage des langues. Ces informations semblent contestables. La bataille des informations promet donc d’être accablante. Nous sommes là au début d’un processus de discrédit tendant à fragiliser l’accusation. Mais les féministes veillent.

4/ Faut-il croire en l’absence de services secrets au Sofitel, alors que Dominique Strauss-Kahn s’y trouvait, Directeur Général du FMI et candidat sérieux aux présidentielles françaises ? C’est peu probable et étonnant. Le personnel des officines affectionnent les hôtels, où aiment à s’aventurer les « grands ». Leur présence éventuelle expliquerait la thèse du complot ourdie par la Droite française, entend-on. Mais, si « coup monté » il y eut, nous inclinons plutôt à penser qu’il a été l’œuvre d’une filière interne à l’hôtel qui seule pouvait mettre le client en totale confiance. Car le candidat était sur ses gardes, comme il l’a affirmé et savait que ses adversaires l’attendaient sur sa sexualité. Comment a-t-il pu prendre un tel risque, s’il n’avait pas été mis en grande confiance dans cet hôtel ? Peut-être qu’il ne s’agit pas d’un complot politique, mais plutôt d’un rendez-vous galant ou d’un piège tendu à Nafissatou Diallo et qui aurait brutalement dégénéré, en raison d’actes de force ou d’humiliation imprévus ? Cette hypothèse rend cohérente les trois versions pour fournir un ordre au déroulement des faits. La version de Nafissatou Diallo (viol et séquestration) qui aurait été piégée. Celle de l’homme du room service qui a validé l’entrouverture de la porte et l’absence du client. Celle de Dominique Strauss-Kahn affirmant des rapports sexuels librement consentis. Au total, il pourrait s’agir d’un rendez-vous concerté (par au moins deux des trois personnes) suivie d’une détérioration en raison de pratiques inattendues et dégradantes qui auraient occasionnées la fuite et le désarroi de Nafissatou Diallo.

Dominique Strauss-Kahn : séducteur et violent ?

Les politiques et les journalistes français ne le disent pas encore, mais telle qu’elle a éclatée au grand jour, l’affaire DSK foule aux pieds deux usages. En premier lieu, le comportement qu’un pays hôte est en droit d’attendre de ses visiteurs. En deuxième lieu, les règles de la sociabilité française. En effet, il est souvent rappelé aux immigrés qu’ils doivent, en France, respecter les valeurs de leur pays d’accueil. Ce qui est juste et nécessaire. Or, Dominique Strauss-Kahn, quoique vivant aux États-Unis, ne s’est pas appliqué cette règle. Il n’aura respecté ni les lois ni les us et coutumes de la morale américaine, qui accordent grande importance aux viols. Mais il n’a pas fait que transgresser les règles américaines, il n’a surtout pas pratiqué la « sociabilité française » en matière amoureuse. Il y a peu, Dominique Strauss-Kahn déclarait comme un défi : Oui, j’aime les femmes, et alors ?[12] Il ne faut pas ainsi provoquer la morale et le droit des femmes au respect, avec légèreté. Certes, il est bien d’aimer les femmes. Il est même mieux quoique bien plus difficile d’en aimer qu’une. Si on prend Dominique Strauss-Kahn au mot ou à la lettre, tel n’est pas son cas. Il avoue, comme s’il s’agissait d’un pêché assumé, revendiqué même, aimer les femmes. Cependant, comme le rappelle Max Gallo méditant ce qu’est être Français, il y a une seule manière française d’aimer la femme ou les femmes. Le célèbre historien en fait même un des dix points cardinaux qui, « définissant » selon lui l’homme français, permet de l’identifier. Évoquant le neuvième point cardinal de l’identité française, à savoir L’égalité des femmes, il précise ceci : Est français celui qui sait pratiquer l’amour courtois, reconnaître l’égalité ou la supériorité des femmes. Et on juge souvent de la capacité à être français à l’aune de la faculté à reconnaître cette place éminente à la femme. C’est la sociabilité française[13]. Or, ni avec son épouse, Anne Saint Clair (Anne-Elise Schwartz) qu’il livre aux caméras du monde, ni avec Aurélie Filippeti[14], ni avec Tristane Baron, dont la mère, Anne Mansouret, est une élue socialiste, encore moins avec Nafissatou Diallo, bref avec toutes ces femmes de conditions et d’origines diverses, Dominique Strauss-Kahn n’entre pas dans la catégorisation des Français telle que définie par Max Gallo. Au fond, aimer à la française, quoique Max Gallo ne daigne le dire, c’est assumer l’amor de logni, celui dont les troubadours, Bernard de Ventadour et Jaufré Rudel, ont fixé les formes.

Pour mémoire. Durant l'été 1998, H. L., une amie socialiste d’une ville strausskahnienne me fit part des « harcèlements sexuels » et de la « brutalité » de Dominique Strauss-Kahn à l’endroit des femmes. Elle sollicitait mon appui, pour rendre public cette affaire. Stupéfait, je ne crus pas à son récit. Cependant, son désarroi était si grand que, en mon for intérieur, je me disais que le récit ne pouvait être totalement infondé. Depuis cette date, je doute de l’élu. H. L. avait raison. C’est pour elle que j’écris ces lignes, comme indiqué au début du texte. Elle avait raison, mais la réputation de séducteur impénitent du Casanova socialiste empêchait de croire qu’il forçait parfois les femmes. Pour rendre cela intelligible, il vaut la peine de rappeler un échange que j’ai eu il y a deux mois. C’était le samedi 26 mars dernier, à la veille du deuxième tour des élections cantonales. Je faisais des courses dans une banlieue du Val d’Oise, quand je fis la rencontre d’un ancien camarade du Mouvement Des Citoyens, auparavant socialiste. Nous en vînmes à parler des présidentielles prochaines. Je lui indiquais mon choix pour une femme. Lui préférait Dominique Strauss-Kahn. Je lui dis alors qu’il ne pourrait pas être candidat, parce qu’un scandale sexuel éclatera à coup sûr. Il révoqua en doute mes propos et objecta que Dominique Strauss-Kahn était un séducteur. Et pour illustrer son propos, il me rapporta même une anecdote qui étonna tous les socialistes présents à une conférence politique. Je lui dis que pour certaines femmes, il semblerait que non. Il usa alors d’un argument physiologique, pour me convaincre : la phéromone sexuelle[15] que le corps de Dominique Strauss Kahn secréterait et qui attirerait les femmes. Si c’est « naturel », il n’y a rien à faire, conclut-il. C’est un raisonnement anapodictique[16], lui dis-je, c’est-à-dire qui ne se démontre pas.

Au fond, en matière de conquête féminine, l’énigme Strauss-Kahn est précisément de donner crédit à toutes les explications. Il est à la fois enjôleur et violent, selon les circonstances, c’est-à-dire les résistances que lui opposent les femmes. 

Je n’ai rencontré Dominique Strauss-Kahn qu’une fois, à Villers le Bel, en 1999. Pour clore maintenant mon propos, je me permettrais de lui adresser un conseil, qui reprend une formule répandue du parler français-ivoirien : Quittez dans ça ![17] Convertissez-vous à la sagesse stoïcienne sur la maîtrise des passions, des inclinations et des tendances. Au fond, nul ne vous demande d’imiter Hippolyte. Mais si vous le pouvez, préférez donc la « semence logique » dont parlent les Stoïciens. Si vous le pouvez, ne soyez pas un pâle imitateur de ce Sacré Félicien[18] et de sa fameuse clochette des reins. Abandonnez l’épicurisme vulgaire qui vous expose à la vindicte populaire, a affaibli la gauche au plan moral et vous transporte de L’Extase à l’Agonie[19]. La classe politique française reste encore dominée par des mœurs qui entremêlent négativement sexualité et politique. Le Sexus politicus est un effort de théorisation et de justification de ce travers. Certains ont même cru exact d’expliquer la décapitation politique de Louis XVI par son impuissance sexuelle. Étudiez la Canonique (théorie de la connaissance) d’Épicure qui fixe le « plaisir » à sa vraie place. Et pour accompagner cette étude, écoutez et méditez les paroles Du plaisir[20]de Michel Sardou. Il vous faut sortir de la grave affaire qui vous frappe et ressemble à une tragédie grecque où dominent Fatum (fatalité) et Némésis (sanction). 

Et si de ces recommandations vous ne tirez aucune sagesse, alors Hegel aura eu raison de dire : « Le destin est la conscience de soi comme son propre ennemi ».

Pierre Franklin Tavares


[1] P. F. Tavares, Pour Manoubia, Le visage de la révolution, www.ubiznews.com

[2] P. F. Tavares, Seule Ségolène Royale peut battre Marine Le Pen, www.ubiznews.com. P.F. Tavares, Qui veut dissuader Ségolène Royal ?, www.ubiznews.com

[3] Le Juge a fixé la caution à six millions USD (6 000 000 $), dont un (1) million USD (1 000 000) en cash.

[4] Le Procureur Cyrus Vance Jr a exposé sept (7) motifs d’accusation : « acte sexuel criminel au premier degré » 2 fois, « tentative de viol au premier degré », « agression sexuelle au premier degré », « emprisonnement illégal au second degré », « attouchements non consentis » et « agression sexuelle au troisième degré ». 

[5] Euripide, Hyppolite, Gallimard, Paris, 1962, p. p. 209 – 273. Hippolyte, fils de Thésée, est l’exemple même de la chasteté masculine, injustement accusée par Phèdre, sa belle-mère, dont il avait refusé les avances.

[6] Euripide, Andromaque, Gallimard, Paris, 1962, p. 386.

[7] BFM TV, dimanche 15 mai 2011.

[8] Choisir la cause des femmes, revue fondée par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi.

[9] Corinne Thébault, Affaire DSK : pour Gisèle Halimi, « le respect des femmes doit prévaloir », Le parisien.fr, http://www.leparisien.fr/dsk-la-chute/affaire-dsk-pour-gisele-halimi-le-respect-des-femmes-doit-prevaloir-18-05-2011-1455030.php. Le Figaro, Halimi critique les femmes du PS, 18 mai 2011, http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/05/18/97001-20110518FILWWW00366-affaire-dsk-victoire-des-feministes-us.php

[10] Pour un résumé des prises de position de Bernard Debré, lire Mais pourquoi Bernard Debré en veut-il à DSK ?, http://www.rue89.com/2011/05/17/mais-pourquoi-bernard-debre-en-veut-il-a-dsk-204307

[11] Aminata.com, L’affaire DSK : la victime vivait à Bambéto à Conakry, vendredi 20 mai 2011, 8 h 20, http://www.aminata.com/component/k2/item/11763-l%E2%80%99affaire-dsk—la-pr%C3%A9sum%C3%A9e-victime-vivait-%C3%A0-bamb%C3%A9to-%C3%A0-conakry.

[12] Libération.fr, DSK : Oui, j’aime les femmes, et alors ?, http://www.liberation.fr/politiques/01012337606-oui-j-aime-les-femmes-et-alors

[13] Max Gallo, Les dix points cardinaux de l’identité française, in Qu’est-ce qu’être Français ?, Institut Montaigne, Paris, juin 2008. Les dix points cardinaux : le droit du sol, l’égalité, l’État, la citoyenneté, l’école, la laïcité, l’éclatement, la langue française, l’égalité de femmes et l’universalisme.

[14] Aurélie Filippeti : « Je me suis arrangée pour ne pas me retrouver seule avec lui dans une pièce fermée ».

[15] La phéromone est une « substance chimique ou un mélange de substances produite par des glandes exocrines (glande de sudation) déclenchant des réactions physiologiques ou comportementales entre individus de la même espèce ». Il en existe cinq types différents, dont la phéromone sexuelle.

[16] Un exemple : « s’il fait jour, il fait clair. Or il fait jour, donc il fait clair »

[17] L’expression est une recommandation de ne pas persister dans une situation ou une posture.

[18] Jean Ferrat, Sacré Félicien, Master Série, Polygram distribution, 1991.

[19] L’Extase et l’Agonie, film du réalisateur américain Carol Reed, avec pour acteurs principaux, Charlton Heston (Michel-Ange), Rex Harrison (Jules II), Diane Cilento (comtesse de Médicis) et Harry Andrews (Bramante), International Classics et Twentieth Century-Fox, USA, 1965.

[20] Michel Sardou, Du plaisir, CD Audio, Universal, 2004.


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11 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 25 mai 2011 11:49

    700, 19 th Street, New York (Washington DC 20431)

     ? ? ?


    • Jean-Pierre 25 mai 2011 17:28

      Ah,non,quand-même,pas Michel Sardou !!!!pitié !!!



        • Hijack Hijack 25 mai 2011 23:10

          Qui c’est ceuilà ... DSK ???


          • thaumaetopea 26 mai 2011 00:49

            Pas d’ombre sans lumière... ?
             Après 12 h (check out) la chambre est supposée vide et doit être « faite » pour le client suivant (check in à 2 P.M). Le lobby prévient toujours l’occupant « récalcitrant » ou « en retard » 15 minutes avant le check out ! 
            Pas de zone d’ombre quand la lumière est omni directionnelle ...

            La présomption de culpabilité vaut bien la présomption d’innocence... non ?


            • le journal de personne le journal de personne 26 mai 2011 04:32

              ASK-DSK : A bientôt et au Revoir !

              Messieurs, de la sécurité intérieure...
              C’est à vous que je m’adresse pour vous prévenir que ce n’est pas là que le bât blesse.
              regardez dedans, pas dehors !
              Pour la joie, comme pour la peine
              il ne peut y avoir de trace d’ADN

              Non, vous ne savez pas ce que vous n’êtes pas censés savoir...
              comme vous ne voyez pas ce que vous êtes censés voir.
              Pourquoi ?
              Parce que vous êtes tous pareils... tous dotés de deux oreilles !
              Comme Salieri !
              Et comme Salieri, vous en voulez à Mozart
              parce qu’il a quelque chose à part :
              une troisième oreille.
              Je me mets dans sa peau
              Mettez vous dans la mienne.
              A bientôt et au revoir !
              Ps :
              Puis-je m’immiscer dans les confins de votre féminité, submergée plutôt que subjuguée par l’insoutenable légèreté des hommes.
              Désolée, mais ma vidéo ne peut être comprise que par celle qui l’aimait, l’aime et ne l’abandonnera jamais.
              Maintenant, si je voulais vraiment remettre de l’ordre dans mes idées, je n’aurais pas pu m’y prendre autrement :
              Mozart a rédigé un chef d’œuvre de sublimité et il est mort aussitôt après comme pour signifier qu’il n’avait plus la force d’aller au-delà...
              DSK a réalisé un chef d’œuvre de vacuité et il ne l’a sans doute pas regretté, comme pour nous signifier qu’il n’avait aucune envie de se forcer...
              la beauté qui se moque de la beauté, c’est le Requiem de Mozart...
              La vanité qui se moque de la vanité, c’est le Requiem de DSK.... L’éternel ami d’Anne Strauss-Kahn.
              Signé personne
              http://www.lejournaldepersonne.com/2011/05/dsk-ask-au-revoir-et-a-bientot/


              • pmxr pmxr 26 mai 2011 09:05

                Délinquant

                Sexuel

                Kamikaze !


                • millesime 26 mai 2011 11:00

                  allez donc sur le site du « réseau voltaire » lire l’article écrit par Thierry Meyssan
                  probablement pas loin de la vérité.. !

                  http://millesime.over-blog.com


                  • capito 26 mai 2011 11:06

                     jE SUIS TRES LOIN D’AVOIR VOTRE TALENT mais s’il y a complot, je le voit ainsi :
                     le diner avec une jolie femme blonde permet d’ajouter un aphrodisiaque dans la bouteille de bordeaux.
                     LA CALL-GIRL reçue par dsk entre 1h30 et3heures du matin selon l’information de france2 samedi soir peut être la femme de chambre. L’ATTITUDE DE dsk est celle d’un viol ce qui permet d’avoir toutes les preuves matérielles.
                     Vers midi le garçon d’étage sort en laissant la porte ouverte. DSK la referme ce qui permet d’évoquer la sequestration.
                     Après 12h30 on organise les lieux en crime sexuel et la victime présumée porte plainte.


                    • thaumaetopea 26 mai 2011 23:51

                      C’est ce qu’on appelle chercher 14h à midi.


                    • easy easy 26 mai 2011 13:21



                      Vous enjoignez DSK de « quitter dans ça ».

                      C’est de votre part, autoritaire et peu psychologue.

                      Mais surtout, il ressort de votre texte que vous l’invitez à une meilleure posture pour l’avenir.

                      Or il a le noeud actuel à résoudre.
                      Moi j’irais donc à lui parler de changer de posture sur le sujet actuel, essentiellement face à son accusatrice.

                      Quand on tient compte de la psychologie des gens, on réalise qu’il n’est pas possible de les envoyer sur le vide (de leur point de vue). Quitter dans ça, mais pour aller où ?

                      En toute fraternité de sort humain et en toute psychologie, on doit conseiller une personne égarée en lui proposant une voie qui est déjà parmi ses possibilités, une voie qui est en cohérence avec quelque chose d’elle.

                      Exemple : un forgeron a violé et semble dénier. Plus au frais que lui pour y réfléchir, on entrevoit qu’il serait préférable pour lui mais aussi pour tous (l’intérêt passe alors plus collectif) qu’il avoue. A cette fin, on ne lui demandera pas de « quitter dans ça » mais de mieux prolonger dans la forge. On trouvera un lien, une passerelle, une voie entre son image de forgeron et la posture de franchise. On l’aidera en manière de « Parce que toute ta vie, tu as forgé, tu dois continuer sur cette belle voie en dénonçant ce faux-pas peu cohérent avec la forge »


                      Ceux qui connaissent DSK pourraient par exemple lui montrer que le fait de reconnaître avoir mordu dans le fruit défendu (nonobstant tout complot et toute responsabilité de la femme de chambre) s’inscrirait dans la logique ou la continuité de ses oeuvres socialistes ou gauchistes ou universalistes ou émancipatrices que sais-je.
                      Il ne faut pas, par quelque « quitter ça » donner l’impression à un fautif qu’il a tout faux et qu’il est bon pour la casse. Il est indispensable, au moment où l’on accuse gravement quelqu’un sur un geste, de dire aussi qu’il a fait des millions d’autres gestes honorables.


                      Au moment de la faute, il y a les hormones et les circonstances favorables-défavorables. Ces moments où l’on est trop seul face à son reptile, conduisent toujours à des fautes. Mais ensuite vient la réflexion. Après la faute arrivent les sages et les lyncheurs. Arrive du monde. Et là, il faut réfléchir. Là il faut dire que OK pour la faute, mais il reste à la considérer selon son éthique de fond, à l’inscrire dans un comportement de fond plus correct.

                      Lorsque nous avançons dans la vie, nous ne cessons de choisir entre différentes voies. Mais chacune des options que nous examinons est à peu près jouable. En tant que charpentier, il ne nous vient pas du tout à l’esprit d’envisager l’option de devenir cosmonaute ou pilote de chasse alors que nous envisageons de faire des meubles de cuisine ou des navires. Ainsi, juste à côté de chaque option que nous retenons, nous avons laissé quelques autres options compatibles et cohérentes avec nous.

                      Face à cette femme, DSK avait donc en vue quelques options, toutes cohérentes avec lui. Et parmi ces options, outre celle de forcer peut-être, il y avait aussi probablement celles de supplier, de payer, de marchander, de patienter ou de renoncer, chacune étant compatible, cohérente et faisable. (Chacune ayant peut-être déjà été expérimentée par ailleurs)
                      Il aurait hélas choisi l’option du forçage. Et ça l’amène à un coincement.

                      Au lieu de lui demander de quitter ça, sans exactement préciser quoi quitter et lui donner l’impression qu’il doit tout quitter pour se retrouver alors dans le vide, il vaudrait mieux lui montrer qu’il est passé à ras de la bonne voie, que cette bonne voie était déjà en lui, qu’il a seulement manqué de la préférer et qu’il lui suffit simplement d’y revenir. La courtoisie n’étant pas forcément exclue de ses manières, il lui suffit de l’inviter à y revenir.

                      Il ne faut pas demander à un Homme de tout abandonner, de renoncer à tout ce qu’il est. Il faut lui montrer que là, tout dernièrement, sur une récente bifurcation, il a fait un mauvais choix. Il a alors seulement un pas en arrière à faire, du point de vue posture. Rien qu’un pas.



                      Le problème alors, c’est qu’un DSK dira « Si ce n’est qu’un pas en arrière que je dois faire du point de vue de ma posture, pourquoi me faire payer ce malheureux faux-pas par 74 années de prison ? Pourquoi me menacer, si j’avoue, d’une telle peine ? Pourquoi me choquer par une telle menace ? Pourquoi déjà me malmener et me traumatiser par un tel déploiement de forces et de violences pour me demander ensuite plus de sérénité et de raison ?

                      Ainsi, d’un côté le »quittez ça" exige d’un Homme qu’il saute dans le vide total pendant que l’invitation à faire un seul pas en arrière ne colle pas avec la sanction terrifiante que lui vaut ce pas de travers.


                      Ces temps-ci, on aura beaucoup parlé de DSK mais trop peu de la folie des 74 ans.

                      On demande à des accusés, à des coupables de devenir raisonnables et là, bien au frais, on les menace de tortures délirantes en rageant que par quelque moyen, ils y échappent (DSK ayant été un maître du Monde, il porte une grande responsabilité dans le fait de n’avoir jamais rien entrepris contre ces menaces délirantes)



                      Modifions un peu la forme de torture hypocrite que nous pratiquons actuellement et revenons seulement au franc grillage sur un bûcher.

                      Comment peut-on enjoindre un coupable à devenir raisonnable, à penser aux gens, à sa famille, à sa victime, à l’Humanité et donc à reconnaître son faux-pas alors que, dans le même temps, on lui promet que s’il est reconnu coupable, il devra subir le feu ?

                      Jeanne avait bien avoué tous les faits les plus matériels n’est-ce pas ?
                      Mais elle bien fini grillée, à ce qui se dit. Alors, à quoi bon reconnaître le moindre faux-pas dans ce délire de Justice ?


                      74 ans, 20 ans dans un cloaque, pour un faux-pas en grande part d’origine hormonale, si ce n’est pas du normalisme délirant qu’est-ce que c’est ?

                      Quand aux tricoteuses (hommes et femmes) qui n’en ont jamais assez et qui imposent leurs exigences délirantes au motif que la victime souffre toute sa vie, je rappelle qu’on peut prétendre souffrir toute sa vie d’avoir perdu son chien. Il faudrait donc condamner à vie quiconque écrase un chien ou un chat de tricoteuse.

                      Sauf à nous faire une raison par quelque biais d’humilité et de simplicité, nous souffririons toute notre vie du moindre dol, de la moindre perte de dent ou de nounours et nous devrions alors tous passer notre vie dans des geôles puisque nous sommes tous coupables de quelque souffrance infligée à autrui.

                      Dans les procès, les regards se tournent trop vers l’accusé qui se voit même interdit de retourner l’index ou le miroir vers qui que ce soit.
                      Pour sortir du délire de Justice, il faudrait profiter des procès pour tout regarder, l’accusé, l’accusateur, les témoins, les juges, les avocats, le public, les journalistes, les médias, l’Humanité donc.

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