DSK entre mine défaite, texte récité et fleur au fusil
Le moment de vérité promettait d’être sincère jusqu’à l’improbable. Au lieu de ça l’interview de l’ex directeur du FMI a donné lieu à un troublant exercice de marketing pour une reconquête politique de plus long terme.
Les gesticulations verbales des premiers défenseurs de la cause strauss-khanienne (Le Guen sur LCI, Sabban sur itélé, Taubman sur BFMTV), n’auront fait qu’accréditer l’impression laissée béante dès l’interview de Dominique Strauss-Khan achevée : l’homme fut assurément en posture de reconquête politique.
A cela plusieurs arguments de bon sens :
1) Tout d’abord la forme implicite du propos. Dominique Strauss-Khan visait le ressentit sentimental dans ses propos. Il devait donner l’image d’un être de principe et d’émotion dans ce qu’il avait à raconter. Seule solution viable pour réparer les dégâts sur son image de ces quatre derniers mois. En effet quoi de plus réparateur que le parlé vrai une petite larme au coin des yeux ? C’est d’ailleurs pour ça qu’il lui fallait le 20 heures, moment parmi les plus fédérateurs au sein du P.A.F.
2) Tout au long de l’interview Dominique a essentiellement parlé de lui, ce qui lui vaut, dans certains journaux l’accusation d’égoïsme dans ses propos. Attitude normale pour un homme s’activant à nous faire changer d’avis quant à ce que les quatre derniers mois tendent à nous montrer de sa vraie personnalité. Seule exception à cela : les nombreuses allusions faites à Anne Sinclair. Et encore à en croire les propos de Dominique Taubman, hagiographe en chef de la cause, le couple aurait été terriblement renforcé par l’épreuve. A tel point qu’on peut faire l’hypothèse que tout compliment de DSK vers sa femme équivaut à une séance d’auto- promotion de l’homme meilleure qu’il prêtant être devenu. Encore et toujours l’horizon électoraliste qui s’affirme comme le but à atteindre.
3) Lorsque DSK en pleine interview se permet de dire « cette question nous y reviendrons plus tard » ça sent quand même la prise de parole où tout a été prévu du déroulé aux questions. Ce qui nous a été donné à entendre c’est un texte maintes fois répétés et passés au crible de sa force de persuasion, déjà pour nous servir une vérité, et ensuite pour nous amener à réviser le point de vue de notre manque d’estime en ce qui concerne celui qui le déclame.
4) De même chacun des détours fait par le rapport Vance cherchait à accréditer la thèse de l’innocence et en aucun cas celle de la réalité, à savoir qu’il y a eu abandon du procès faute de certitude quant à son issu en ce qui concerne la carrière du procureur Vance. On nous avait promis la vérité on a eu droit à un semblant d’explication tournant autours d’accusations implicitement prononcées quant à la mythomanie supposée de Nafissatou Diallo.
Au final, ne restera de cette interview qu’un gigantesque plan de com. n’ayant qu’un seul but : préparer l’opinion publique à un retour possible à la politique du candidat DSK. Mais pour cela il lui fallait en passer par la case « solde-de-tout-compte » en ce qui concerne l’affaire Diallo. Passage obligé, assuré hier soir sans trop d’entrain ni de sincérité, mais avec un infini doigté. C’est en cela que ce que nous avons vu hier soir était la phase une à une reconquête de l’opinion de beaucoup plus longue portée. C’est surement pour ça qu’à demi-mot il a flingué la candidature de Martine Aubry, lorsqu’il a confirmé l’existence du pacte de Marrakech. Elle qu’on soupçonnait d’être une candidate par défaut la voilà définitivement réduite à cela.
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/194260 ;tf1-la-peau-de-banane-de-dsk-a-martine-aubry.html
http://www.europe1.fr/Politique/DSK-une-interview-ecaeurante-E1-724927/
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/dsk-cest-un-clinton-made-in-france
Grégory VUIBOUT le 19-09-11
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