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Accueil du site > Actualités > Politique > Du Code Noir à la « pwofitasyon » ou les résurgences de l’Histoire

Du Code Noir à la « pwofitasyon » ou les résurgences de l’Histoire

Promulgué Par Louis XIV en mars 1685, et considérablement aggravé en 1742, le Code Noir est un corpus de règles qui régissait le sort des esclaves Noirs aux Antilles, aux Mascareignes, en Louisiane, à la Guyane jusqu’à son abolition en 1848. Texte méconnu, longtemps enterré au plus profond de la mémoire collective, c’est pourtant, en partie du moins, à sa lumière qu’il faut éclairer le conflit social qui frappe la Guadeloupe depuis maintenant plus d’un mois dont le maître mot « pwofitasyon » (l’exploitation outrancière) résonne comme un grondement survenu du plus lointain passé qui resurgit aujourd’hui sous les traits d’un profond mécontentement compréhensible et prévisible.

 

Avant de remonter le temps jusqu’aux heures les plus sombres de l’ancien régime, il faut se souvenir qu’au cours du XXe siècle, la République française aura réprimé par deux fois dans le sang les velléités du monde ouvrier de la Guadeloupe d’améliorer leur sort qui faisait déjà bien peu d’envieux. Le 14 février 1952 quatre manifestants payèrent de leur vie leur révolte, alors qu’en « mé » [1] 1967 se furent plus de 100 manifestants qui tombèrent sous les balles d’un État inflexible. C’est à l’ombre de ces événements proches que le conflit social d’aujourd’hui, initié par le collectif « contre la vie chère », s’amplifie et se durcit faisant craindre de nouveaux dérapages répressifs au prétexte que force doit rester à la loi. Les rues de la Guadeloupe s’enflamment sous les feux de la colère d’une jeunesse oubliée, sans avenir et contenue à la périphérie de la société insulaire. Ce peuple jeune risque de doubler sur sa gauche le mouvement social mené par le LKP [2], faisant écho à une histoire [3] toujours latente, dont les souffrances s’expriment au travers des différents indicateurs socio-économiques sans ambiguïté aucune quant à l’état de délabrement de la société antillaise en général. Le peuple de France a pu en prendre connaissance ces derniers jours, l’ensemble des médias n’ayant pas fait l’économie de rappeler combien les disparités avec la métropoles sont criantes [4]. Tous les chiffres sont dans le rouge, largement évocateurs d’une situation sociale enkystée dans une précarité livrée aux affres d’un capitalisme véritable fabrique à injustices, bâti sur une histoire si douloureuse que même les siècles écoulés n’ont pu suturé les cicatrices encore béantes [5].

Plus personne n’est sans savoir que l’essentiel des richesses sont détenues par quelques familles de Békés, ces descendants de nobles qui se sont enracinés à partir du XVIIe siècle dans ces quelques îles des Caraïbes, propriété de la couronne de France. Puis, à force de lutte et de pressions intenables, l’esclavage fut enfin aboli en 1848, événement symbolisé par Victor Schoelcher, homme d’engagement et de conviction qui ne recula devant aucun obstacle pour mener à bien un combat plus que légitime. Mais, entre-temps, le peuple Noir aura vécu sous la férule d’une loi impitoyable contenue dans ce maudit Code Noir, texte si improbable d’ignominie qu’il faut le lire et le relire pour le croire. Dans son travail de mémoire remarquable, Louis Sala-Molins ressuscite et décrypte consciencieusement, scrupuleusement et sans concession aucune ce texte de loi inique, glacial et inhumain, qui pourtant prospéra tout au long du siècle des lumières [6]. L’auteur nous rappelle ainsi « qu’à l’arbitraire pur du Code s’ajoute celui de la volonté du maître, au sarcasme de ses articles celui des velléités quotidiennes du Blanc » qui ne se privait pas d’outrepasser allègrement les châtiments insupportables pourtant codifiés. Mais, pour autant, il ne manquera pas d’historiens pour juger le texte positivement, en cela qu’il était censé contenir la férocité des maîtres tout puissants. On touche ici à l’abjecte, et il faut s’imprégner du texte de loi pour bien mesurer de quoi était fait le quotidien de la population maintenue en esclavage, et comprendre pourquoi les cicatrices demeurent gravées dans l’inconscient collectif du peuple antillais.

C’est cela qui remonte maintenant à la surface des mémoires, travesti sous les habits du conflit social, et il ne peut plus être proclamé « ne regardez pas les terres françaises du Couchant : il ne s’y passe rien, il n’y a rien à voir ». Bien au contraire, il nous faut creuser cette histoire [7], en extirper les souffrances engendrées et transmises au fil des générations, comme un conte morbide qui hante les entrailles d’un peuple encore sous le joug du tortionnaire. Qu’on le veuille ou non, le crime non expié et non réparé demeure ancré au plus profond de la descendance laissée par les victimes. La Caraïbe toute entière respire cette histoire épouvantable, alors que la mère patrie semble avoir oublié les exactions commises des siècles durant, vantant sur papier glacé les mérites anxiolytiques des plages de sable blanc, passant par pertes et profits toutes les larmes et tout le sang qui un temps s’y sont pourtant largement répandus.

C’est cela qui aujourd’hui resurgit à la face de la nation, même si le prétexte de la vie trop chère fait illusion parfaite, force est de reconnaître que ce n’est pas l’augmentation du pouvoir d’achat qui pansera pareilles plaies béantes. Il faut que les îliens se saisissent de l’occasion afin d’expurger la douleur qui les habite pour bâtir enfin une société nouvelle et différente, débarrassée des excroissances de ce capitalisme en grande partie héritier du monde passé.

Abolir sans plus attendre la "pwofitasyon", là réside l’urgence première, se débarrasser des stigmates intenables semés par ce passé qui s’est trompé de chemin pour construire cette autoroute d’injustices toujours entretenue par une métropole rendue sourde et aveugle par tant d’intérêts géostratégiques. Pensez-vous, comment renoncer à une France qui se projette à des milliers de kilomètres de son territoire continental, transposant par-delà les océans toute sa symbolique, sa culture, son modèle politique, en un mot sa puissance.

Au-delà de la seule Guadeloupe, c’est l’ensemble de l’outre-mer qui doit désormais s’emparer de son destin pour construire un devenir tout en poétique comme le suggèrent si sagement nombre d’intellectuels issus de ses rangs [8]. Il faut prendre à bras-le-corps cette occasion unique, afin de devancer l’histoire et de tracter la métropole dans son sillage nouveau en tirant un trait définitif sur le modèle imposé. Le microcosme des îles peut représenter un laboratoire fabuleux pour ce monde en devenir que nous devons tous pétrir. En premier lieu, répartir équitablement les richesses et les peines, puis se mélanger, pour ensuite s’harmoniser à l’environnement, s’ajuster à l’essentiel, s’accoler aux fondamentaux qui régissent l’ensemble du vivant, et enfin produire un homme global nouveau, économe, écologique et surtout pacifique. Ce sont là les enjeux fondamentaux qui doivent être posés par ce mouvement qui se lève et qui ne doit sous aucun prétexte se laisser polluer par quelque dérive qu’il soit car il en va de l’émancipation de tout un peuple.

[1] Mois de mai en créole, la langue des manifestants
[2] LKP : Liyannaj Kont Pwofitasyon (mouvement contre l’exploitation outrancière)
[3] Marc Ferro, le livre noir du colonialisme, Pluriel Histoire, 2004.
[4] Les données de l’INSEE.
[5] Gilles Manceron, Marianne et les colonies, La découverte, 2003.
[6] Louis Sala-Molins, Le Code Noir ou le calvaire de Canaan, PUF, 2003
[7] Olivier Pétré-Grenouilleau, Traites négrières, Folio Histoire, 2006
[8] Le manifeste de neuf intellectuels antillais pour une société "post-capitaliste".

Illustration : Le châtiment des quatre-piques dans les colonies, de Marcel Verdier. Huile sur toile refusée par le jury du Salon de 1843 par crainte qu’elle n’incite au soulévement populaire.


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28 réactions à cet article    


  • mansan mansan 19 février 2009 15:41

    La vérité est celle là ...
    15/02/2009 à 21:59

    Les DOM-TOM (520 euros/hab/an) coutent moins chers que la Corse (2400 euros/hab/an) ou la métropole (1200 euros/hab/an).
    Alors renseignez vous et lisez le rapport du délégué interministérielle à l’égalité des chances des français d’outre mer (Patrick Karam) !!!
    Par ailleurs sans les DOM-TOM la France ne posséderait pas la 3eme zone maritime mondiale ni aucun droit sur les droits de douane et passage pour le Canal du Panama (grâce aux Antilles) et du Canal de Suez (La Réunion).
    Renseignez vous, Bernard Pons disait lui même en 1986 que les DOM-TOM rapportaient à la France "largement plus que ce qu’ils lui coutent". Par ailleurs les Antillais sont français qui cotisent et paient des impôts comme n’importe quel français, ils sont en réalité plus taxés que les métropolitains (en plus de la TVA, on paie ici 3 taxes d’octroi de mer sur tout produits importé) et paient des impôts locaux aussi élevé qu’en Région Parisienne. Alors par pitié cessez de dire n’importe quoi, les Antillais ne vivent pas grassement sur les impôts de leurs compatriotes de métropole !!!
    Je vais certainement me faire censurer comme d’habitude mais voilà :
    Je peux comprendre que les 7000 km qui nous séparent de la France Métropolitaine fassent que certains de nos compatriotes ne maitrisent pas trop le sujet. Le traitement déplorable des médias n’y est pas étranger ? Donc petite piqure de rappel :


    1- les manifestants ne demandent rien à l’Etat :
    Ni argent, ni RSA, ni monnaies sonnantes et trébuchantes. Ce sont les patrons (Béké, medef) qui ont sollicités de l’Etat, ces derniers ont voulu tirer partie de la grève en demandant une énième aide en échange d’augmentation des salaires les plus bas. Ils bénéficient déjà d’exonérations de charge, de la défiscalisation, de nombreuses aides qui proviennent de l’Etat et de l’Europe- (la liste n’est pas exhaustive).

    2- Les manifestants n’ont pas et jamais demandé l’indépendance :
    Vous ne trouverez nulle part une demande d’indépendance de la part des manifestants. Le choix d’être français a été tranché à maintes reprises (Referendum de 1946, de 1962 et 2003). Les Guadeloupéens ne demandent qu’une chose, l’EGALITE DES DROITS pour tous les française de Métropole et d’Outre Mer. Par ailleurs, l’indépendance ne se donne pas, elle se prend et se conquiert par les peuples, la Guadeloupe elle est française depuis 1635 !!!

    3- Les Guadeloupéens ne sont ni xénophobes, ni racistes :
    Ce sont les békés qui vivent entre eux, se marient entre eux, travaillent entre eux en excluant les antillais. D ?ailleurs les antillais sont tous plus ou moins métissés ! Vous ne trouverez aucun cadre de direction dans les entreprises tenus par eux, les annonces d’emplois ne paraissent même pas en Guadeloupe, mais directement en France, via des cabinets de recrutement. Nous vivons et côtoyons les descendants d’esclavagistes et à ce jour les antillais n’ont jamais eu l’attitude que eux ont envers nous.

    4 - Les manifestants demandent 200€ d’augmentions pour les bas salaires :
    Cette revendication est légitime, comme je l’ai expliqué plus haut les patrons antillais bénéficient de nombreuses aides qui leur permettent d’empocher de substantiels bénéfices. Ces aides venant de l’Etat se sont vous, nous qui les payons pour enrichir des patrons qui exploitent les antillais !!! Le salaire d’un Antillais est de 20% à 30% voir 50% inférieur à ceux proposés (à compétence égale) en métropole. Quand on sait que la bas tout coute plus cher de 20% à 30% comment voulez vous que les gens s’en sorte ??? Comment peut-on croire qu’avec un coût de production moins élevés et de telles majorations de prix les patrons Antillais prétendent ne pas pouvoir augmenter les salaires ??? Que vous ayez fait des études ou non, ont vous proposera le smic, les emplois sont rares les patrons en profitent pour sous payer leurs employés.


    En conclusion :
    La fin du système néocoloniale (exclusivité de la Métropole et application stricte des lois de la République) et de l’exploitation, voila ce que les Guadeloupéens demandent, qu’on leur donne les moyens de travailler et de vivre de leur travail et non du RSA ou autre RMI. Qu’on arrête de donner des sommes exorbitantes, sans contrepartie, sans aucun contrôle a des patrons qui ne font que s’enrichir en exploitant le coté insulaire de la Guadeloupe et leurs habitants. Que ces dites sommes servent à développer l’économie, a payer décemment les salariés pour qu’enfin l’économie de la Guadeloupe ne repose pas uniquement sur le tourisme. Que les abus soient réprimandés : fin du monopole de certaines familles qui empêchent la concurrence, veille des prix, contrôles serré des sommes envoyés par l’Etat et l’Europe, etc... L’Etat aurait tout à gagner à développer des partenariats avec les autres iles des Caraïbes (Puerto Rico, St Domingue, Trinidad) avec les autres continents, la Guadeloupe est à 4 heures de l’Amérique du Sud et à 2 h des USA.
    Nous sommes des français à part entière alors de grâce cessez de nous comparer aux habitants des pays voisins (Haïti, Cuba, République Dominicaine, etc...) !!! Aucun métropolitain n’aimerait qu’on lui balance à la figure qu’il doit être heureux et la fermer parce qu’il gagne plus et vit mieux qu’un Roumain ou qu’un Polonais. Nous ne sommes pas cubain ni haïtien mais français comme vous et même depuis plus longtemps que certains d’entre vous !!!

    En espérant que certains comprendront un peu mieux leurs compatriotes des Antilles et leur apporteront leur soutien dans cette lutte.

    Cordialement

    Quelques exemples de prix :
    http://fr.answers.yahoo.com/question/index ;_ylt=Asx0Bz2BDvGkKAxyJFUqjs04Agx. ;_ylv=3?qid=20090214083819AAy2tO5

    • hans lefebvre hans lefebvre 19 février 2009 19:22

      @Mansan, Nous sommes parfaitement d’accord !


    • Djoz Djoz 19 février 2009 20:51

      Cher Mansan,
      Je suis globalement en accord avec ton argumentation mais je suis pinailleur.
      Quand tu dis que les guadoupéens ne sont pas racistes, je dirais plutôt qu’ils ne sont pas plus racistes que la moyenne. Nuance.
      Sur la comparaison avec les îles voisines, il me semble que cela a du sens. Pas pour dire "de quoi vous plaignez-vous ?" car vous avez de forts légitimes motifs d’insatisfaction mais pour dire que dans les DOM la France a fait plutôt moins mal que d’autres anciennes puissances coloniales en assumant un peu plus (pas assez certes) ses erreurs et ses fautes passées.

      Cette crise aura en tout cas permis à beaucoup de métropolitains de comprendre à quel point les Békés gardent une emprise injustifiable sur l’économie des antilles françaises. Espérons aussi qu’elle permettra à certains de mieux connaitre et comprendre nos compatriotes d’outre-mer en dissipant les stéréotypes souvent emprunt de racisme.

      Amicalement.


    • mcm 19 février 2009 20:53

      @Mansan

      La vérité est celle là ...

      ...1- les manifestants ne demandent rien à l’Etat :
      Ni argent, ni RSA, ni monnaies sonnantes et trébuchantes...

      ...4 - Les manifestants demandent 200€ d’augmentions pour les bas salaires...

      Vous n’avez pas l’impression que votre vérité est contradictoire ?


    • Djoz Djoz 19 février 2009 21:07

      Il n’y a pas de contradiction puisque c’est aux employeurs privés que les manifestants réclament 200€, pas à l’Etat.

      Cordialement


    • hans lefebvre hans lefebvre 19 février 2009 21:18

      Un discours quelque peu timide cher Djoz ! Pourtant un professeur devrait se satisfaire de la qualité des références qui accompagnent ce billet. En outre, C’est plutôt à la métropole ( le maître étalon) qu’il faut comparer les données issues de l’outre-mer, et non aux pays alentours puisque ils sont aussi la France. Pourtant nous sommes bien loin des moyennes du continents en matières d’indicateurs INSEE !
      Quant à cette France moins pire, alors qu’elle a largement participé au pire aussi, on est sur le même mode de raisonnement qui affirmerait que les fascisme italien a été moins abjecte que celui de l’Allemagne hitlèrienne. Il faut être prudent dans ce genre de positionnement.
      Très amicalement
      La version sur La Petite République a beaucoup de gueule :
      http://www.petite-republique.com/


    • Djoz Djoz 19 février 2009 21:40

      Mon très cher Hans,
      La bonne foi est fondamentale dans un échange de qualité.
      Je n’ai pas écrit que la France a fait moins mal pendant la période coloniale mais après la période coloniale et uniquement dans le cas des DOM. Pour prendre un exemple concret la France ne s’est pas désengagée des Antilles en laissant les habitants à leur sort comme les britanniques l’ont fait aux Seychelles où ils ont donné, unilatéralement, l’indépendance à cet archipel. Laissant ainsi les seychellois se débrouiller avec leur passé colonial le tout sans aucune infrastructure. Bref j’essayais d’apporter de la NUANCE.
      On pourrait parler de ce que notre cher pays a fait en Polynésie avec le scandale sans nom des essais nucléaires, ou de la françafrique etc. Là il y aurait moins de place pour la nuance je te l’accorde volontiers.
      Bref apporter de la nuance ne signifie pas coiffer un casque colonial.
      Amicalement.


    • Marcheg Arvor Marcheg Arvor 19 février 2009 15:45

      Ah non ! ça ne va pas recommencer les repentances en tout genre.
      Pour commencer, posons immédiatement que le Code Noir a été extrêmement mal reçu non pas par les esclaves mais par les békés qui voyaient par cet acte un recul énorme de leurs prérogatives : ils ne pouvaient plus (en théorie) se permettre n’importe quoi avec les esclaves.
      Maintenant, il est temps de reconnaître les faits suivants :

      - Les esclaves de l’époque connaissaient certainement un sort plus enviable que les esclaves d’aujourd’hui au Soudan ou au Yemen.

      - Les esclaves Africains étaient le plus souvent vendus aux blancs ou aux Arabes par d’autres Africains.

      - Il y a eu beaucoup plus d’esclaves blancs et chrétiens (Empire Ottoman et pourtours Méditerranéen) que noirs et Africains.
      Et aujourd’hui, en Guadeloupe ? J’entends les syndicalistes de LKP s’insurger contre la place des blancs métro dans les places d’encadrement intermédiaire : c’est une réalité mais force est de constater que l’immense majorité des diplômés à BAC5 issue de Guadeloupe choisira une carrière dans la fonction publique ou le privé en Métropole. A titre d’exemple, pour ses hôtels dans l’île, le groupe ACCOR peine à recruter des barmen ou du personnel de salle "parce que ce serait un travail d’esclave" !
      Alors si cette repentance sert à nous faire gober un statut de large autonomie ou d’indépendance sous perfusion économique de la Métropole : je dis dis non, halte au sketche !
      Dans ce cas, que devraient dire les descendants des massacrés de Verdun, sacrifiés sur l’autel des intérêts des marchands de canons et de la haine des Empires Centraux ou biens les descendants des Vendéens sacrifiés au nom de l’Egalité sur l’autel de la déesse Raison.
      Donc, vous voulez l’indépendance, prenez là mais ne venez plus nous em... après (et pas de double nationalité bien sûr, ce serait trop facile).


      • hans lefebvre hans lefebvre 19 février 2009 19:31

        Je vous conseille vivement la lecture des ouvrages référencés, ou alors, plus court mais très dense, "l’appel des intellectuels du terroir antillais ...", cela vous apportera une base de connaissances plus objective, loin de toute vision idéologique ou viscérale.
        Bien à vous


      • kako 19 février 2009 20:29

        On a le droit d’être con, mais là vous êtes une vraie tache.
        Soit vous dites n’importe quoi pour paraitre intéressant, soit vous êtes d’une bêtise à pleurer.
        Vous dites : "le code noir a été mal perçu par les békés, car il leur enlevait des prérogatives ..." mais je rêve ! Le code leur accordait TOUS les droits : droit de vie et de mort, droit sur leurs femmes, sur leurs enfants ; de quelle prérogatives parlez vous ??? Ils avaient déjà toutes les prérogatives ; ils chatiaient ou tuaient qui ils voulaient, ils torturaient jusqu’à plus soif, (comme par exemple le sinistre sieur Baimbridge qui forçait ses esclaves à manger ses excréménts) ils baisaient toutes les femmes dont ils avaient envie, certains étaient d’ailleurs amateurs de jeunes garçons voire de petites filles... Que leur fallaient il de plus !!!
        Que savez-vous de la férocité de la traite négrière ? Vous dites que la plupart étaient vendus par d’autres africains ; ah la belle histoire ! il y eu effectivement des africains ayant participé à cette abomination ; mais ils restent marginaux d’une part et d’autre part les désigner comme les principaux responsables serait comme dire que tous les français ont été des collabos sous l’occupation nazi. Donc, vous voyez ne tombons pas dans la caricature.
        Savez-vous, mais je ne le pense pas, combien il y eu de déportés de l’Afrique vers les Amériques ? Allez dites un chiffre... 400 millions !!! Ce n’est ni moi ni un quelconque africain qui le dit, mais une antropologue française. 400 millions de jeunes hommes et femmes vigoureux accompagnés d’enfants ( il fallait bien penser à l’avenir)
        Pour finir, je me bornerai à vous faire remarquer que l’auteur ne parle pas de repentance dans son article.
        Mais vous êtes bien comme la plupart des européens, particulièrement les français, vous n’avez pas le courage de regarder l’histoire en face ; vous êtes comme les enfants, vous ne voulez retenir que ce qui vous arrange.
        Enfin, l’indépendance, les ultras marins la prendront quand ils la souhaiteront, et ceux qui souhaitent la double nationalité l’obtiendront que çà vous plaise ou non.


      • Djoz Djoz 19 février 2009 21:05

        Il faudra un jour qu’on m’explique vraiment ce que recouvre le terme "repentance".
        D’une part il y a les faits historiques. L’histoire coloniale de la France est une réalité. L’esclavagisme, le commerce triangulaire sont des faits plus qu’établis.
        D’autre part il y a la manière dont chacun se situe vis à vis de cette histoire. Je ne me sens pas coupable de ce passé auquel effectivement je n’ai pas participé, auquel mes ascendants n’ont pas participé non plus. Mais il me paraît important d’être solidaire des descendants de ce crime contre l’humanité qu’est l’esclavage, d’autant que ce passé de domination injustifiable a tendance à se poursuivre aujourd’hui (sous des formes moins violentes bien entendu) dans les DOM.

        Cordialement.


      • hans lefebvre hans lefebvre 19 février 2009 21:28

        C’est de la culpabilité d’une Nation devant l’Histoire qu’il est question, et quand Sarkozy millite contre la répentance, c’est bien celle de l’ÉTAT dont il s’agit. Personne ne demande que les citoyens français fassent acte de repentance, mais acte de mémoire bien évidemment.
        Par ailleurs, c’est à nous les français d’aujourd’hui d’influer sur notre ’État en faisant entendre clairement un point de vue objectivé.
        Je te prescris donc la lecture impérative du magnifique travail de Monsieur Louis Sala-Molins.


      • Djoz Djoz 19 février 2009 21:43

        @Hans
        Là je ne vois pas du tout nos points de divergences.


      • Djoz Djoz 19 février 2009 22:10

        @Hans
        Ma remarque sur la repentance s’adressait au commentaire de "marcheg arvor" puisque ton article ne parle pas de repentance.


      • cara 19 février 2009 23:32

        @marchegArvor

        Vous dites que "le groupe Accor peine à recruter..."

        Vous retardez un peu : Accor s’est désengagé de Guadeloupe depuis plusieurs années, justement à cause de problèmes de recrutement de personnel. Ces temps-ci, on dit que Nouvelles Frontières va également quitter l’île...
        No comment.


      • William7 20 février 2009 07:52

        Les dégâts de Pascal Bruckner....


      • Nikaia 20 février 2009 10:41

        le chiffre du nombre d’Africains déportés en esclavage se situe dans une fourchette entre 10 et 40 millions d’après les travaux des historiens contemporains. C’est abominable mais inutile d’en rajouter !


      • hans lefebvre hans lefebvre 20 février 2009 12:29

        @Djoz, j’ai pris soin de ne pas employer ce terme du fait de sa connotation sarkozyste.


      • Marcheg Arvor Marcheg Arvor 20 février 2009 22:10

        Puisqu’on en est aux noms d’oiseaux, je vous retourne le compliment, crétin. Les békés avaient droit de vie ou de mort AVANT le Code Noir. C’est depuis le Code Noir qu’on a pu condamner des maîtres pour maltraitance. Et puis, on était aux XVII et XVIIIèmes siècles : que se passait-il à l’époque dans les campagnes françaises ou les mines de charbon en Angleterre. Retirez donc vos oeillères !
        Pour les tarés-psychopathes de votre genre : mon propos ne signifie pas que je trouve que l’esclavage était la panacée, je dis simplement que le Code Noir a tenté de le règlementer un minimum (ce que n’appréciait guère Voltaire car cela entravait ses sordides trafics, d’ailleurs).


      • fouadraiden fouadraiden 20 février 2009 22:24


        argument débile qui au final explique qu"il y avait un bon esclavage réglementé et contrôlé et un autre brutal et plus cruel. conception de l’histoire des idées nulle et sotte


         le plus amusant c’est de constater systématiquement ce genre d’arguments n’est utilisé que lorsque soi-meme l’on s’identifie pour une raison ou pour une autre aux anciens bourreaux. c sont les memes qui vous expliqueront que le colonialisme a eu du bon et blablabla

         ces gens ils faut les combattre sans pitié et leur opposer un radicalisme absolu sur le plan des idées.


      • Marcheg Arvor Marcheg Arvor 21 février 2009 15:08

        Petite leçon d’histoire : Concernant une quelconque assimilation à ce misérable passé, j’appartiens à cette droite fière et pauvre qui a toujours considéré qu’on n’avait rien à faire aux colonies quand Blum estimait de son devoir de "civiliser les nègres".


      • youyou76 19 février 2009 17:02

         utiliser comme source "ogres.org" (organe de propagande de Dieudonné) ne crédibilise pas vraiment cet article, dommage. Wikipedia reste generalement une source plus objective et moins partisane.


        • non666 non666 19 février 2009 17:18

          "Wikipedia reste generalement une source plus objective et moins partisane. "

          Celle la , elle est ENORME !


          J’en ais une encore plus grosse :

          Yahoo et Google sont des moteurs de recherche libre, indépendant et hors de controle des interets etats uniens !

          (rire de la foule)

          Pire, je peux faire mieux.

          Internet est un média independant que les etats unis ne controlent pas...(L’ICANN n’existe pas, c’est une invention des complotistes. Personne n’a jamais coupé La lybie, L’Irak ou l’Afghanitan du reseau mondial pour avoir osé resisté aux etats unis)

          (La foule est hilare !)

          Kouchner , comme Bernard Tapie sont ’honnette humanistes de gauche....


          (La Foule se pisse dessus....)

           


        • hans lefebvre hans lefebvre 19 février 2009 19:42

          Ayez la rigueur intellectuelle de citer l’ensemble des références de ce billet. Si vous vous êtes satisfait d’un seul, je crois qu’il y a là un biais idéologique qui révèle votre positionnement idéologique de fond !


        • mansan mansan 19 février 2009 18:50

          Jacques BINO, militant de la CGTG, du LKP et d’Akiyo est décédé dans la nuit du mardi 17 février : il a été atteint non pas par une arme de gros calibre, mais par une arme de guerre.
          A 05 Heures du matin, le préfet a appelé Elie DOMOTA pour lui donner l’information et lui affirmer que l’on ignorait d’où provenait le tir et qui avait tiré.
          Dans la matinée pourtant, les services et les représentants de l’Etat mettaient clairement en cause ” les jeunes “…
          Jacques travaillait depuis quelque temps sur un dossier mettant en cause des personnalités ayant des fortunes mal acquises ou non déclarées…

          Source : http://ugtg.org/


          • laelia laelia 20 février 2009 09:18

            Actuellement, la majorité des habitants des territoires d’Outre-Mer aimeraient tout simplement avoir un salaire qui leur permette de vivre. Si notre gouvernement n’avait pas laisser le temps pourrir cette grève, il n’y aurait jamais eu de violence. Tout y était dit avec calme au contraire, bien plus calme que nos grèves en France.

            L’esclavage a (hélas) existé partout, y compris au temps de la colonisation en Afrique... on n’appelait pas cela de l’esclavage, mais lors de la mise en place de grandes plantations coloniales, la construction de voies ferrées puis de pistes et routes se sont soldées par un dépeuplement grave des villages, puis par la suite pour le transport du caoutchouc, de l’ivoire et autres matières pondéreuses vers les ports. Donc, à cette époque, les conditions de travail dans nos colonies ne diffèrent en rien de l’esclavage dont parle si bien cet article. Partout cela laisse de tristes souvenirs dans la mémoire des populations.

            Dans cette crise qui touche le monde entier, il nous faut conjuguer le présent et très vite penser humanisme. Mais Nicolas Sarkozy ne connait peut-être pas ce mot ? Une île, ce n’est pas qu’un coin de vacances pour un yacht.


            • souklaye 20 février 2009 12:01

               Ce déballage public des disfonctionnements structurels et des iniquités mémorielles qui subsistent entre les Dom-Tom et la métropole pose la question de ces deux entités bien distinctes qui sont vendues à l’Union Européenne et aux agences de voyage comme communes, car la base des réflexions à avoir se porte sur la légitimité, l’identité et l’intégrité territoriale.

              la suite ici :

              http://souklaye.wordpress.com/2009/02/09/pour-une-poignee-de-bananes&hellip ;/

               

              • hans lefebvre hans lefebvre 20 février 2009 12:35

                @Souklaye, vous touchez ici à l’essentiel. Par ailleurs, l’identité, l’identitaire, de même que le culturel, restent aussi des champs en perpétuelle construction, non figés, dynamique, et c’est de cela dont les peuples doivent s’emparer pour bâtir du nouveau, du demain, de l’après...

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