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Du « Duc William » au « Superman de Vesoul » : Bruno Le Maire, l’homme (toujours) nouveau

Bruno Le Maire incarne le renouveau de la classe politique. C'est du moins ce qu'il prétend. « Vous en avez assez de voir les mêmes têtes, les mêmes idées, les mêmes comportements ? Vous en avez assez de cette classe politique qui ne s’est pas renouvelée depuis trente ans ? », ne cesse-t-il de lancer à ses militants. L'homme de 47 ans est convaincu, comme nous le dit Libération, que "la primaire se jouera bien plus sur la personnalité et sur l’organisation des candidats que sur leurs programmes, finalement sans doute tous assez semblables". Alors essayons de faire un peu connaissance avec la personnalité de l'homme nouveau, définitivement nouveau.

Bruno Le Maire s'était déclaré candidat à la primaire de la droite et du centre, mardi 23 février, lors d'un meeting à Vesoul. Ses partisans l'avait présenté alors en Superman. Une image qui lui a valu certaines moqueries et que le député de l'Eure veut "tuer tout de suite", lui préférant "l'esprit d'équipe".

Invité le 26 février d'i-Télé, Bruno Le Maire a déclaré (à 9'25) :

"Je voudrais tout de suite tuer cette idée de Superman. Je remercie mes amis alsaciens qui m'ont fait cette surprise mais je voudrais tout de suite tuer cette idée parce que ça ne correspond absolument pas à mon idée de ce dont la France a besoin demain comme chef de l'Etat. Je pense que, le prochain président de la République, son rôle est de définir clairement où il veut emmener la France. (...) Mais il doit le faire dans un esprit d'équipe, avec une équipe autour de lui, avec des ministres qui retrouveront l'intégralité de leur pouvoir et sur lesquels le président n'empiètera pas matin, midi et soir en faisant les choses à leur place, avec une administration qui respectera les décisions des ministres et des ministres qui travailleront directement avec leur administration plutôt qu'avec leur cabinet".



Bruno Le Maire est en effet un homme humble, dont les chevilles n'enflent jamais et dont la tête ne saurait en aucun cas ressembler à un melon. Illustration avec ces quelques déclarations parues dans Le Parisien :

Ma préférée : "Mon intelligence est un obstacle". Quoique, ce n'est pas si bête ce qu'il dit là... Quand on pense à W. Bush, Sarko et quelques autres, on se demande si l'intelligence n'est pas réellement un gros obstacle pour arriver au pouvoir.

Non, la meilleure, c'est celle-ci : "Mon problème, c'est que j'ai les yeux trop bleus pour la télévision". Quoique, à bien y réfléchir, je ne l'aime pas trop... L'homme semble bien trop occupé à se trouver déjà des excuses à son échec prévisible.

Non, définitivement, la plus authentique, c'est celle-ci : "Je suis dans une démarche d'humilité." Traduisez : "Je me sens tellement supérieur qu'il va me falloir faire un très gros effort sur moi-même pour ne pas faire trop sentir aux ploucs qui m'écoutent à quel point je les méprise."

Bon, ce sentiment, nos politiques le partagent sans doute tous un peu... comme lorsque Jean-François Copé évoquait, dixit les journalistes Sophie Coignard et Romain Gubert, "les minables qui se contentent de 5000 euros par mois". Autant dire qu'on est un sacré paquet de minables dans ce pays...

Bruno Le Maire, c'est un type complexé par sa supériorité ; il se sent, du fait de ce sentiment, légitime à diriger le pays, mais il sait aussi que les électeurs n'aiment pas les hommes trop parfaits, qu'ils préfèrent les bad boys, les magouilleurs, les chefs de bande un peu canailles... à la Tony Montana, quoi !

Lui vient des beaux quartiers, il a été formé par les jésuites, il est "un peu fayot" mais nul en mathématiques, c'est aussi un grand romantique, et, pas "bling bling" pour un sou, il n'est même pas foutu de reconnaître Mick Jagger lorsqu'il le croise dans la rue ! Que voulez-vous faire d'un tel homme ?

Alors Bruno romance un peu sa vie, s'invente un passé difficile, comme lorsqu'il explique, dans un entretien au Point, qu'il n'a pas eu de père :

"Je ne posais pas de problème, donc on me négligeait. Je n'ai pas eu de père. Ni d'ailleurs de père de substitution, ni même de mentor. [...] Mon père ne m'a jamais parlé. Je ne crois pas qu'il m'aimait, d'ailleurs je veux donner à mes fils le plus d'amour possible, cet amour que je n'ai pas reçu enfant."

Ce n'est pourtant pas le souvenir qu'en a gardé sa famille... "Ouh là là, il va falloir qu'il se remette d'être né dans le 16ème, dans une famille où tout va bien !", se moque ainsi Éric, l'un de ses frères. "C'est étonnant qu'il dise ça. Mon père avait échoué au concours de l'ENA, il était si fier que Bruno réussisse", poursuit-il. L'étonnement est tout aussi grand du côté de leur mère, Viviane. "Il est vrai que mon mari s'exprimait peu. Pour autant, je ne comprends pas pourquoi Bruno dit ça sur leur relation. Il se raconte un peu des films, c'est son côté théâtral", juge-t-elle.

Bruno Le Maire, c'est un peu le Charles-Henri Du Pré du sketch des Inconnus "Auteuil-Neuilly-Passy", en mal de ghetto et de probèmes sociaux... Eh oui, tout le monde n'a pas eu la chance de naître dans une cité-dortoir, avec le rap (et le foot) comme seul horizon...

Encore jeune homme, Bruno Le Maire se livre, par anticonformisme, par rebellitude, à une expérience transgressive ; il accepte une commande d’un éditeur de la maison Harlequin, spécialisée, comme on le sait, dans les romans d'amour. Il signe un opus, sous le pseudonyme anglais de "Duc William", mettant en scène une infirmière amoureuse. Olivier Biscaye, auteur de Bruno Le Maire, l'insoumis, raconte :

"Une mission rémunérée 15.000 francs et dont il s’acquitta quand il était étudiant à Louis-le-Grand. Il le cacha longtemps à ses plus proches qui l’apprirent deux ou trois ans après la publication, et un peu par hasard. Dans son entourage, personne n’a vu ni lu ces premiers ouvrages, ou n’ose l’avouer."

S'il utilisa un temps cette expérience pour faire valoir son anticonformisme légendaire, le candidat à la primaire de la droite et du centre préfère aujourd'hui l'oublier, au point que le sujet serait devenu tabou (extrait de Bruno Le Maire, l'insoumis) :

Le livre paraît être actuellement introuvable... moi qui me réjouissais déjà d'un si intense plaisir de lecture !

Sur la route du pouvoir, l'homme a ses priorités. Il doit peaufiner son image publique, et c'est à ce titre que, comme nous l'apprend son portrait du Point, il rencontre Alain Sachs au moins une fois par semaine depuis le mois de septembre. Le célèbre metteur en scène l’aide, nous dit-on, à le "ramener à ses émotions".


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10 réactions à cet article    


  • Montdragon Montdragon 26 février 2016 19:35

    Il a rien a perdre et une grosse paire de baloches.il va au feu en se pensant Chirac en 72...c’est un brave petit un peu con mais lui il en a, allez poupou.


    • Pere Plexe Pere Plexe 27 février 2016 11:11

      @Montdragon
      Ce que vous appeler couillu n’est rien d’autre qu’une forme d’inconscience hormonale.

      C’est vraiment ce qu’il y a de plus dangereux comme individu.
      Du genre à nous embringuer dans des conflits juste par bravade.

      Chez un dirigeant à une grosse paire de couille je préfère un cerveau bien fait.

    • Lonzine 26 février 2016 19:35

      Arrêtez de changer de pseudo, je n’en vois pas l’utilité....


      • J.MAY MAIBORODA 26 février 2016 21:21

        J’ai rédigé c e commentaire sur un autre média, mais je ne résiste pas à la tentation de le reproduire ici :

        [...] Personnage ambitieux, dépourvu de sincérité. En définitive une sorte d’Iznogoud sans le visage de l’emploi, ayant l’apparence d’un gendre idéal mais abritant sous un aspect lisse et une convivialité policée, voire « travaillée », une absence inquiétante de scrupules.

        Sarkozy, certes plus trivial, plus « ordinaire », largement moins bardé de diplômes, plus « brutal » dans l’expression de ses idées et de ses sentiments, est plus proche de l’humaine nature en ce sens qu’il cache moins ses emportements, ses inimités, ou « a contrario », ses inclinations affectives.

        Pour le reste, leurs idées étant rigoureusement similaires, les électeurs de Droite désireux d’ivresse auront le choix non pas entre deux breuvages différents, mais entre deux flacons dissemblables.


        • aimable 27 février 2016 09:49

          @MAIBORODA
          et comme dirait Mélanchon , il est allé , ce Parisien hautement diplômé se faire élire chez les arriérés que sont les Normands , avec son ami Morin qui lui a été dans le trou du cul du monde qui bien sur ce trouve en Normandie !!


        • J.MAY MAIBORODA 27 février 2016 09:57

          @MAIBORODA


          J’ai précédemment écrit, s’agissant de Sarkozy : « plus proche de l’humaine nature ». J’aurais dû ajouter : « plus authentique ».

        • Le p’tit Charles 27 février 2016 08:15

          Un « Pantin » de la clique Sarkosy..usé jusqu’à la corde, mais qui veut votre argent contre son incompétence...Un BOUFFON de plus à la course à l’échalote... !


          • julius 1ER 27 février 2016 16:09

            La collection Arlequin .... c’était une façon de classer il y a quelques décennies ceux qui avait une pensée raz les pâquerettes ..... 


            que ce genre d’individu aie écrit dans ce type de collection en dit long sur l’estime qu’il peut avoir du français moyen .....

            il y a de nombreux types comme lui, du genre Wauquier opportuniste et arriviste, pas une once d’humanisme chez ces gens-là ... ce sont des « tueurs » froids !!!

            • Pyrathome Pyrathome 27 février 2016 16:32

              Bruno Lamerde.......c’est aux chiottes et fissa.....


              • FritzTheCat FritzTheCat 27 février 2016 18:29

                Perso je n’attendais rien de Hollande, je n’ai pas été déçu.... Le Maire me fait la même impression insipide, inodore, incolore et sans saveur.

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