Égalité avant Liberté = Démocratie
Démocratie ? Vous avez dit démocratie ?
Pouvons-nous rester de marbre devant les récentes élections françaises où les électeurs n’avaient plus le choix qu’entre deux candidats dont 75% des français ne voulaient pas ? Quid du jeu des chaises musicales entre Poutine et Medvedev ? Peut-on croire à la démocratie quand on sait les sommes colossales nécessaires aux campagnes électorales ? Que dire de Berlusconi, Milosevic, Blair, Sharon, Aznar, et tant d’autres, avec pour chef de file George W. Bush Junior qui, tel un saint, main sur la bible, affirme haut et fort, qu’il faut combattre l’axe du mal pour la démocratie !
Démocraties ? Pouvoir du peuple ? Démocratie avec un gouvernement Bush « full pertrol » entretenant des liens étroit avec les plus dangereux dictateurs de la planète ? Démocratie avec un gouvernement Obama « full Wall Street » détruisant toute velléité nationale d’autonomie des peuples ? Démocratie avec des Chirac ou Sarkozy experts en détournement de fonds publics ? Démocratie avec des Blair ou Cameron brillants soldats de l’ultralibéralisme Thatchérien ? Démocratie avec un Berlusconi propriétaire de la quasi-totalité des médias de son pays ? Démocratie avec des Reynders ou Lagarde manipulant à merveille la langue de bois à l’image de Jacques Attali, expert ès économie de Mitterrand, qui ose déclarer en ricanant : « un économiste, c’est celui qui est toujours capable d’expliquer le lendemain pourquoi la veille il disait le contraire de ce qui s’est produit aujourd’hui » !
Égalité & Pouvoir
Le pouvoir est antinomique à l’égalité des peuples et donc à la démocratie. Cependant, il est indissociable de la nature humaine et de la possibilité d’organisation d’un grand groupe d’individus. Nous ne pouvons donc nous en passer ou faire comme s’il n’existait pas… Le pouvoir est source de jalousie, d’inégalités et de grincements de dents. Le pouvoir confère à celui qui le possède un ascendant sur les autres, frères ou sœurs, maris ou femmes, chômeurs ou travailleurs, croyants ou non. Celui qui le possède en perd son esprit critique, sa lucidité et est toujours tenté d’en user et d’en abuser. Le pouvoir possède une gigantesque capacité de corruption/perturbation du bon sens et de la clairvoyance commune. Il se faufile de manière perverse et insidieuse pour faire de nous des experts de la manipulation. Ceci vaut évidement pour toute forme de pouvoir, certaines, bien plus perverses que d’autres. Le pouvoir d’un gourou peu scrupuleux ou d’un évangéliste intégriste sera souvent bien plus préjudiciable à la société que celui donné par la possession d’une arme à feu.
Il existe des hommes politiques vertueux. Des hommes qui décident de faire de la politique par idéal et pour le peuple. Mais ces hommes sont rares. Jaurès ? De Gaule ? Lincoln ? Roosevelt ? Kennedy ? Sankara ? Lumuba ? Bolivar ? Des hommes de poigne et de caractère qui en général se font assassiner. Sinon, la plupart font bien plus de la politique par orgueil et ambition (grandes valeurs de notre société) que par altruisme et idéal. Et pour le peu qui débutent par idéal, leurs vertus cèdent rapidement la place au rutilant bal des vampires auquel s’adonnent tous leurs semblables. Les valeurs tombent, les vices grimpent. Rien de monstrueux, rien de bien méchant, c’est humain ! Le pouvoir nous monte à la tête, qu’on le veuille ou non. Attiré par la force, la richesse ou l’estime des autres, on pense être investi d’une cause qui nous dépasse. La foule y croit et nous acclame et c’est là que tout commence… Napoléon, Staline, Hitler, Pol Pot...
Alors… Les hommes se réunissent et essayent de comprendre. Tant de haine, de mort et de souffrance… Pourquoi ? Le fond de leurs âmes leur dictent tout bas que c’est mal et qu’ils feraient bien de ne plus recommencer. Alors, dans un élan de lucidité, ils s’asseyent et rédigent des textes et des lois pour que ça n’arrive plus. « Plus jamais ça » disent-ils. Ils créent donc une sorte de garde-fou contre la bêtise humaine. Seules les lois et les règles sont en mesures de contrer nos dérives sociales.
« Sans la protection du droit, la loi du plus fort, la "loi de la jungle", domine tous les peuples de la terre. Partout où le droit recule, les plus faibles (qui sont aussi les plus nombreux) sont exposés aux brutalités des puissants. » Etienne CHOUARD
Ce fût donc les grands principes fondateurs du siècle des lumières avec la déclaration universelle des droits de l’homme ou les grandes proclamations post holocauste. Malheureusement, rien à faire, les dérives refont surface ! Pourquoi ? Pourquoi diable sommes-nous si incapables de cadrer notre côté sombre ? N’y aurait-il pas un truc tout bête qui nous échappe ?
Rousseau disait : « l’homme est bon par nature, c’est la société qui le corrompt ». Certains s’empressent alors de rétorquer : « Mais Monsieur Rousseau, ce sont les hommes qui composent la société ! » Soit ! Mais il existe néanmoins des règles bien établies qui régissent cette société. Ces règles, ce sont les lois et la constitution d’un pays. C’est ce qu’on appelle « l’État de Droit » ou « Le Contrat Social ». Donc, si l’homme dérape encore, c’est soit que le contrat social n’est pas respecté, soit qu’il est mal pensé. Il y a un peu de l’un et beaucoup de l’autre.
Le siècle des lumières résulte d’une révolution bourgeoise en réponse à l’absolutisme d’une société élitiste ayant pour fondement les liens du sang ou du mariage. Alimentée par une conception judéo-chrétienne cette injustice fût contrebalancée par le mérite, la sueur de nos fronts, ou plutôt, à la sueur du front des aristocrates, des riches. Souillée et trop longtemps dédaignée, l’aristocratie a alors érigé en valeur suprême les libertés individuelles. L’idée n’était pas mauvaise mais elle taillait une part trop belle à l’individu, ce qui forcément induit des inégalités. Inégalités exacerbées par le capitalisme qui trouve dans le libéralisme le parfait ferment à l’assouvissement du Moi sans les Autres ! Or, qu’on le veuille ou non, l’homme fait société. Voilà pourquoi le contrat social est mal pensé. Il est tellement mal pensé que nous devons constamment y remédier. Nous déployons des énergies colossales pour tenter de le cadrer au mieux. Un contrat social bancal dès le début car pensé par des aristocrates. Le libéralisme n’était pas libérateur pour le peuple mais pour l’aristocratie. C’est par elle et pour elle que le libéralisme a été pensé. Faire croire qu’ils instauraient un pouvoir « pour le peuple » en se réappropriant le terme démocratie est la plus belle supercherie de l’histoire.
La vérité c’est que pour faire société, il faut faire passer les libertés individuelles au second plan. Le premier, unique et indiscutable facteur est l’égalité ! Notre contrat social doit faire passer le principe d’égalité avant celui de liberté, car l’un implique l’autre, alors que l’inverse n’est pas vrai. Trois siècles d’inégalités, en prétextant que le système est le meilleur et qu’il n’y en a pas d’autre, c’est aussi fort que les guerres de religions ou la traite des esclaves.
La seule manière de corriger ces inhérentes dérives, c’est de changer les règles du jeu ! A l’aube de ce XXIème siècle plein d’espoir mais aussi plein de doutes et de craintes dont la principale étant les profondes dérives et le déficit démocratique de plus en plus criant, il est temps pour nous de relire l’histoire et la psychologie pour tenter mieux.
Contrairement à ce que bon nombre d’ouvrages et livres d’histoire prétendent, la Grèce antique, il y a 2.500 ans, a connu une vraie démocratie et ce durant plus d’un siècle ! Ce n’est donc pas une utopie.
Donc pour faire simple et résumé voici les quelques ingrédients indispensables à l’avènement et la pérennité d’une démocratie digne de ce nom :
1. Principe d’égalité (Tocqueville)
Sélection des candidats du pouvoir par tirage au sort. Un citoyen en vaut un autre. Remplacement du simple fait de poser un bulletin dans une urne par la possibilité de faire directement partie du pouvoir. « Un citoyen égal un pouvoir » et plus « Un citoyen égal un vote » !
=> finie la course au pouvoir, à l’argent et à celui qui crie le plus fort
=> finies les candidatures tronquées d’une élite « intellectuelle » pistonnée
=> finis les arrivistes, prétentieux et ambitieux
=> finie la non implication des citoyens
=> finis le centralisme et l’irresponsabilité
=> finie la violence institutionnelle
=> finis la corruption et le règne de l’argent
=> finie la schizophrénie des citoyens (Besoin de l’État mais oppression de celui-ci. Membre de la masse mais aspirant à plus.)
Impliqué, le citoyen se sentira pleinement responsable de ses actes et choix pour la cité. C’est très certainement la clé de voûte d’une bonne démocratie : la nécessité de l’égalité impliquant la responsabilité individuelle et commune. Ceux qui n’auraient pas la fibre du bien commun mais la satisfaction immédiate de leurs désirs personnels y réfléchiront à deux fois en pensant : « Ce que j’impose aux autres aujourd’hui risque de me toucher demain ou les autres risquent de me l’imposer demain ».
D’innombrables penseurs (Platon, Aristote, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Kant, Marx, Castoriadis, Rancière, etc.) démontrent et reconnaissent que l’élection est fondamentalement aristocratique et que seul le tirage au sort est démocratique. Etienne CHOUARD.
“Il s’agit bien moins pour les partisans de la démocratie de trouver le moyen de faire gouverner le peuple, que de faire choisir au peuple les plus capables de gouverner.” [Alexis de TOCQUEVILLE]
D’ailleurs, la théorie démocratique depuis Spinoza et le Contrat Social de Jean-Jacques Rousseau confirme qu’il ne suffit pas de compter des voix, sans autre condition. On s’obstine à en ignorer les principes les plus élémentaires. La démocratie se moque des fausses hiérarchies politiciennes et se soucie de faire accéder à ses valeurs politiques l’ensemble des citoyens. Par son principe d’égalité politique, elle suppose et impose l’indépendance et la liberté de jugement de chaque citoyen. La démocratie invite chaque citoyen à revendiquer et à débattre en politique, c’est-à-dire sur tout ce qui concerne les affaires publiques du peuple des citoyens ou de la Nation. André TOLMERE
« Une fonction essentielle du suffrage universel est la facilitation de la domination exercée par l’État moderne. (…) Le suffrage universel est l’un des moyens, parmi les plus efficaces, de faire admettre l’omniprésence de l’État et son poids croissant sur les existences individuelles. (…) Il est clair que le suffrage universel est parfaitement dissociable des exigences de l’idéal démocratique, de la préoccupation de limiter le pouvoir des gouvernants. » (…) Philippe BRAUD
2. Principe de séparation des pouvoirs (Rousseau)
Écriture et changement des règles du pouvoir par un groupe de personnes différent de celui qui exerce le pouvoir. Nous pensons que c’est déjà le cas aujourd’hui mais les interactions et délits d’initiés sont légions. Les garde-fous sont outrepassés pour la bonne et simple raison que c’est toujours le même gratin qui accède aux mêmes postes et de manière récurrente. C’est donc bien plus le principe « des portes tournantes » que celui de la séparation des pouvoirs qui prévaut actuellement. Par ailleurs, le parlement, censé représenter le peuple, voit ses pouvoirs constamment bafoués, piétinés ou portés aux calandes grecques. Idéalement, le parlement rédige les lois et le gouvernement vise à leur application sans en trahir l’esprit ! Or dans la plupart de nos « démocraties » actuelles, les gouvernements se permettent aussi bien d’écrire que de faire appliquer les lois. Ils sont à la fois juges et partie ! Pour terminer, séparation des pouvoir ne signifie en aucun cas autonomie des pouvoirs. Ils doivent se contrôler l’un l’autre sans arrêt à la manière du fonctionnement du corps humain par boucles successives et itératives de rétroactions positives et négatives. L’erreur est humaine. Elle fait même partie du processus vital. Ce qui est mortifère c’est la persévérance dans l’erreur.
« Ce n’est pas aux hommes de pouvoir d’écrire les règles du pouvoir ». Etienne CHOUARD.
Avec ces deux grands principes, on pourrait pratiquement nous arrêter là dans la définition des fondamentaux d’une vraie démocratie tant ils sont porteurs, moteurs et émancipateurs de la vie en société. Ces deux principes sont à la démocratie ce que l’apprentissage du langage et de la lecture sont à l’ouverture et à l’autodidactie d’un homme. Cependant, puisque nous avons la chance de tout de même bénéficier de plus de 2.500 ans d’essais-erreurs d’exercice du pouvoir, autant tout de suite placer les quelques autres jalons indispensables. Après le langage et l’écriture, autant aussi apprendre l’histoire et la psychologie…
3. Principe d’humilité (mandat non renouvelable et non cumulable)
Exercice du pouvoir pour une période courte et non renouvelable. Puisque nous savons pertinemment bien que le pouvoir est source d’inégalité mais que pour des raisons d’organisation sociale intrinsèque à toute société humaine nous ne pouvons en faire l’économie, il est dès lors capital de ne l’attribuer que pour une période courte et non renouvelable. La démocratie Athénienne initiée par Solon et Clisthène mais soutenue par une profonde conscience politique populaire a été jusqu'à octroyer ce pouvoir l’espace d’un jour maximum. Grâce au tirage au sort, tout citoyen de la cité pouvait potentiellement être président ou roi mais seulement pour 24h ! En accord avec le principe d’égalité, il y a responsabilisation du citoyen, point central d’une vraie démocratie !
4. Principe de transparence
Ces règles et toutes leurs modifications, seront transcrites dans un langage clair et accessible à tous via tout type de média : papier, audio, vidéo et Internet. Tout citoyen aura un accès libre et gratuit à tous ces textes et paroles de loi. Tout média de la loi restera du domaine public et sera soumis à un contrôle citoyen régulier. Toutes modifications des règles du pouvoir aussi infime soit-elle devra faire l’objet d’une consultation populaire.
Ces quatre principes fondamentaux impliquent forcément tous les autres et notamment celui de l’honnêteté quant aux engagements et promesses politiques à remplir ou à justifier en cas d’échec. Tout citoyen peut potentiellement devenir politicien, en cas d’erreur il devra faire amande honorable devant ses égaux en dignité et en droit ! Ces quatre principes entraînent obligatoirement une totale refonte des traités Européens fondamentalement antidémocratiques. Ils impliquent également la réappropriation de la gestion monétaire. La fin du monopole politique. La fin du monopole bancaire. Le retour citoyen conscient et responsable.
« Tout idée claire que nous formons diminue notre esclavage et augmente notre liberté »
[Alain Emile-Auguste CHARTIER]
Les critiques
L’idée peut sembler tellement dingue qu’elle peut être balayée en deux temps trois mouvements sous prétexte qu’elle est irréalisable et utopique. Dans la situation actuelle, il n’y a en effet, aucune chance de voir émerger le moindre principe d’égalité à la une de nos constitutions. Parce qu’il a été savamment occulté, parce qu’il est toujours difficile de retirer des privilèges à ceux qui en ont bénéficié, parce que nous avons peur, nous pensons que c’est impossible. Nous avons aussi peur de la masse, peur de donner le pouvoir à n’importe qui, peur de l’avenir… Nous pensons que la politique est devenue trop complexe et qu’elle ne peut être gérée que par des « experts ». C’est évidement ce que les tenants du pouvoir diront également, une occasion de plus pour flatter leur vanité et leur intellect.
Experts ? Experts en couardises et inepties, certainement ! Experts en falsification des faits, absolument ! Experts en traîtrises et hypocrisies, assurément ! Experts en nombre de mots et phrases alambiquées pour dire une chose simple, sans le moindre doute !
Nous pensons que l’économie et la finance sont une affaire de chiffres et qu’ils ne peuvent être gérés que par des comptables et gens de bonnes familles qui s’y entendent. Poudre aux yeux ! Intérieurement, nous savons fort bien que l’économie et la finance sont avant tout une question sociale de croyance et de magie. En attestent les mouvements boursiers hautement volatiles et moutonniers. En attestent les déclarations tonitruantes d’un Bush ou d’un Sarko quand ils nous disent que nous devons reprendre confiance. Tout notre système économique et politique est basé sur la confiance et la délégation des pouvoirs. Pourquoi ? Sommes-nous si bêtes ?
Les choix et décisions de nos gourous sont-ils sans failles ? Auraient-ils le monopole du bon sens ? Que du contraire, le bon sens est en chute libre dès lors qu’il possède le pouvoir. La Grèce de Démosthène et Périclès l’avaient compris. Brulant comme une braise ardente, le pouvoir se passe de mains en mains le plus rapidement possible tout en conservant sa lumière pour le groupe. Tout homme en est capable mais jamais trop longtemps. Nous ne sommes pas plus bêtes qu’un autre. Avec toutes les données en main, tout le monde est capable de prendre une décision. Quand bien même une décision ne serait pas idéale, elle le sera toujours moins que celles de ceux à qui nous déléguons aveuglément le feu sacré de nos vies.
Alfred Sauvy, économiste et sociologue français, estimait que les économistes se trompent dans leurs prescriptions sept ou huit fois sur dix ! Une femme de ménage confond-t-elle les serviettes et les torchons huit fois sur dix ? Si les charpentiers, maçons, électriciens, plombiers ou couvreurs travaillaient comme des économistes, nous serions tous SDF !
Les hautes études ne garantissent pas le bon sens ou l’intelligence. Au contraire, de nos jours, ces hautes études sont de plus en plus financées par les tenants du pouvoir pour mieux formater la future élite.
D’aucuns ajouteront qu’on ne s’improvise pas policier ou magistrat du jour au lendemain. Bien-sûr que non mais c’est parce qu’on raisonne avec les données du moment. Nous devons penser un autre système dont les points d’orgue seront égalité, simplicité et ouverture. Oui, nous le ferons de manière peut-être moins efficace mais au moins nous comprendrons, nous nous impliquerons et pour finir, dans l’ensemble, tout le monde en sortira gagnant.
A l’image de ce que Bernard LIETAER souligne avec la monnaie centrale par rapport à une multitude de monnaies, la politique citoyenne (la vraie démocratie) sera certainement moins efficace mais elle sera plus résiliente et plus égalitaire.
Comment procéder ?
La mise en place d’un tel système sera cependant particulièrement difficile étant donné l’évidente institutionnalisation des pouvoirs et bourrage de crâne des populations.
Il y a néanmoins, deux manières complémentaires de procéder : soit en partant « d’en haut » en jouant le jeu des partis politiques, soit en partant « d’en bas » par la formation de groupes citoyens.
Puisque jouer des coudes est la seule manière actuelle d’accéder au pouvoir, l’option du parti politique doit être vue comme un passage obligé mais qui sera immédiatement détruit par la suite. Ce parti tirera toute sa légitimité et crédibilité par son engagement à l’instauration des 4 principes cités ci-dessus et par son engagement à se dissoudre une fois élu. Un parti porteur de la flamme du peuple qu’il lui remettra une fois au pouvoir.
L’option des groupes citoyens existe déjà. Pensons aux associations d’habitants, aux groupes d’achats communs, aux incroyables comestibles, aux groupes locaux pour une finance solidaire, aux coopératives de petits magasins de quartiers, aux associations de parents pour les crèches et écoles, aux systèmes d’échange locaux (SEL), aux villes en transition, aux principes slow town ou slow food, aux initiatives de plus en plus nombreuses d’habitat groupé, aux organisations diverses œuvrant à la relocalisation, à l’intégration sociale et intergénérationnelle, à la pensée positive, critique et autocritique, au bien commun, etc. etc. Tout est là. Toute la trame est bien présente, il nous manque un fil (égalité) pour tisser ensemble une société plus locale, plus responsable, plus démocratique… Faites passer, c’est chaud, c’est bon et ça ne coûte rien. Place aux voisins, à la convivialité et au partage…
Si vous n’y croyez pas, « nous sommes alors condamnés à une vision de l’homme incapable de se hisser à la hauteur des idéaux dont il est prodigue. » [Philipe BRETON]
Bibliographie, issue du formidable site d’Etienne CHOUARD
Philippe BRETON, « L'incompétence démocratique : La crise de la parole aux sources du malaise (dans la) politique »
Philippe BRAUD, « Le suffrage universel contre la démocratie »
Mogens HERMAN HANSEN, « La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène »
Bernard MANIN, « Principes du gouvernement représentatif »
Yves SINTOMER, « Le pouvoir au peuple »
André TOLMERE, « Manifeste pour la Vraie Démocratie »
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