“Vie privée et vie publique sont disjointes clairement désormais“. Ah, comme pédagogie est affaire de répétition... !
Elle avait pourtant, à l’annonce de sa séparation, indiqué qu’elle ne s’exprimerait plus sur le sujet. Mais les Français. Mais les journalistes... A chaque interview, devoir exposer la blessure, évoquer pudliquement la souffrance, les amis qui la soutiennent, la famille à ressouder, le bonheur souhaité à François Hollande. Rappeler que “vie privée et vie publique sont disjointes clairement désormais“.
Et le dire à l’AFP en juillet, et le dire au JDD en août, et le dire à Paris-Match en septembre...
Cette semaine, dans un Paris-Match à la couverture de femme blessée, Ségolène Royal doit le redire encore. “J’ai cicatrisé ma blessure“, “vie privée et vie publique sont disjointes clairement désormais“.
“Je lui souhaite très sincèrement d’être heureux. Et je garde au père de mes enfants la part de considération que ce lien avec eux implique et qu’ils doivent garder.” Guère plus. Femme blessée. Mais... femme debout.
“Vie privée et vie publique sont disjointes“. Ce ne sont que les circonstances, le temps qui passe, le calendrier qui dictent cette reconstruction parallèle de la femme privée et de la femme publique. Femme battue, abandonnée de trop de Français, femme blessée, victime d’un concubin volage, de Français versatiles. Injustice.
Et son éditeur, encore, qui la presse... dans ces circonstances ! “L’éditeur, Grasset, assure n’avoir rien vu venir. Quand il sera prêt, il le verra venir. Je l’écris à mon rythme, c’est ma liberté.” Il est inquiet, peut-être, mais, face à une femme doublement blessée - mais debout - que ne peut-il respecter cette liberté dont elle a tant besoin et qu’il ne peut légitimement lui dénier ? Il “assure n’avoir rien vu venir“. C’est ce qu’il “assure“. Est-il sincère ? Assurer ne rien avoir vu venir d’un livre qui n’est pas prêt, c’est tout de même ambigu. De sa part.
En tout cas, quand il sera prêt... C’était la rentrée, c’est annoncé pour octobre, mais elle a le droit, tout de même, dans sa situation, de l’écrire à son rythme. C’est sa liberté. Novembre, peut-être.