Elysée 2012 : Alain Juppé Président de la République
Et si le meilleur d‘entre nous devenait, pour de vrai, le meilleur d’entre nous.
C’est un livre sorti au printemps de l’année 2009. Son titre est alléchant : pourquoi Sarkozy va partir et comment nous allons l’aider. L’opus est paru chez l’éditeur Denoël sous la signature Judas. A notre connaissance, cela n’a pas été un grand succès de librairie. C’est dommage. Car si le collectif d’auteurs à l’origine de ce texte a une très haute opinion de lui-même, ce qui est écrit n’est pas dépourvu d’intérêt. Sauf peut-être pour les lecteurs d’Agoravox qui connaissent de longue date tout ce qui a trait à l’actuel Chef de l’Etat, et tout particulièrement les manques et les faiblesses qui le caractérise. A la fin de l’ouvrage, les auteurs se risquent à une prédiction fort audacieuse pour l’époque : tellement décrédibilisé, M. Sarkozy ne se représentera pas en 2012 et la majorité d’alors, dans son infinie faiblesse, s’en remettra à M. Fillon ; lequel sera élu sans coup férir.
Tout ceci remonte à près de deux ans soit un siècle en politique, particulièrement lorsqu’il n’y a pas de … politique mais juste des épisodes. Bref, deux années après le scénario pourrait paraître toujours séduisant s’il n’avait pas omis dans ses hauts calculs la possible présence des Ms Mélenchon, Hulot, Strauss-Kahn, Dupont-Aignan et, bien évidemment, la dame qui fait peur à tout le monde : mademoiselle le Pen. Re-bref, à quatorze mois de l’élection, la possibilité de réélection de l’actuel Président dépend presque uniquement, de la présence de représentante du Front National au second tour. A la condition qu’il s’y qualifie. Ce qui est loin d’être certain. Et ce qui constituerait une humiliation bien pire que celle qu’a pu connaître Lionel Jospin en 2002. Président de la République en exercice et remercié au soir du 1er tour comme un vulgaire candidat écolo ? Oublions le sarcasme et regardons l’alternative.
L’alternative est celle décrite par Judas : l’actuel Président passe la main. Mais contrairement à ce qui est écrit dans l’ouvrage cité ci-dessus, et aussi contrairement à ce que souhaite discrètement - toujours discrètement - l’actuel Premier ministre, le candidat de l’UMP ne sera pas M. Fillon, mais M. Juppé.. L’ex-nouveau Ministre des Affaires Etrangères sera plébiscité par les Français dits de droite et il le sera aussi par l’UMP. M. Juppé aura toutes les qualités requises pour le poste. Il aura été Premier Ministre mais ne le sera pas au moment. Il aura été et sera Ministre des Affaires Etrangères à un moment crucial de l’évolution d’une partie du monde et aura été un conseiller efficace pour sauver le Président Sarkozy d‘un opprobre international et plus seulement national. Il aura été et sera chiraquien et recevra en conséquence l’onction de l’homme politique la plu populaire de France en dépit de sa surdité et de ses déboires juridiques à échéances repoussées. Il sera un candidat de consensus. N’a-t-il pas discuté très intelligemment dans un livre avec un autre ancien Premier ministre, M. Rocard. Il a l’âge, l’expérience, la sagesse, et peut-être la distance et la stature qui conviennent. Toutes choses qui manquent cruellement aujourd’hui à l‘actuel locataire.
Face aux impétrants socialistes, il a aussi beaucoup d’atouts. Qui peut battre M. Strauss-Kahn, dit-on aujourd’hui ? Franchement pas grand monde à droite, sauf, peut-être M. Juppé. Certains se pencheront sur ses péripéties judiciaires pour le discréditer. D’autres diront qu’il a payé. Enfin, si l’on regarde attentivement son parcours, M. Strauss-Kahn comme M. Hollande ou Mme Aubry pourraient nourrir quelques inquiétudes. Jacques Chirac ne s’y était pas trompé en le qualifiant de « meilleur d’entre nous ». L’intéressé a d’ailleurs indiqué à maintes reprises que ses louanges pourtant sincères ne lui avaient pas facilité la tâche. Toutefois, dans le cadre d’une campagne électorale où tout est pesé et soupesé par les électeurs, parfois inconsciemment, le parcours de M. Juppé, de sa naissance à maintenant, ne devrait pas être en sa défaveur, quels que soient ses concurrents. Nous ne lancerons pas dans un panégyrique des études et de la carrière d’Amstrad (un surnom qui lui avait été donné dans les années 80 en « hommage » à ses capacités de réflexion) mais il n’y pas grand monde dans le pays et encore moins dans les candidats potentiels à la fonction qui puissent rivaliser avec lui tant au chapitre des études que des fonctions exercées, voire des péripéties qu’il pu subir.
A 64 ans, M. Juppé est devenu un sage, qui ne s’en laisse pas compter y compris par des gamins irresponsables élus à de très hautes fonctions. Il n’est pas encore vieux mais il a quelque expérience. Il nous semble qu’il pourrait faire un excellent Président de la République. C’est le vœu que nous formons et c’est le seul candidat étiqueté à droite pour lequel nous voterons. Si ce n’est pas lui, nous voterons à gauche car nous ne voulons pas revivre le 21 avril 2002, dans un sens ou dans un autre.
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