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Accueil du site > Actualités > Politique > Emmanuel Macron, le dauphin « posthume » de François Hollande

Emmanuel Macron, le dauphin « posthume » de François Hollande

« Et puis, il y a l’homme qui veut sauver le socialisme sans le dire. J’ai nommé Emmanuel Macron. Pour Emmanuel Macron, il n’existe pas de culture française. (…) Pas d’identité, mais aussi complice de crime contre l’humanité ! (…) Visiblement, monsieur Macron dit ce que son auditoire veut entendre. (…) Tout cela dénote un sérieux problème de colonne vertébrale. Emmanuel Macron vient de dévoiler les lignes de son programme économique (…). François Hollande aurait pu le signer. C’est de la soupe tiède alors que la France a besoin de transformation économique. » (François Fillon, le 24 février 2017 à Maisons-Alfort).

 
Il y a quelques jours, je posais la question de l’appartenance d’Emmanuel Macron à la gauche. Si lui-même se revendique de la gauche et a été un ministre d’un gouvernement qui s’est positionné à gauche, Emmanuel Macron a cependant voulu s’extraire de la prison des étiquettes, comme l’avait fait François Bayrou de 2002 à 2017, mais avec une différence.

Le mot d’ordre de François Bayrou était : ni droite ni gauche, ce qui lui a valu une traversée du désert (dont il n’est pas sorti) et une solitude particulièrement prononcée dans un système dirigé par un second tour de l’élection présidentielle. Tandis qu’Emmanuel Macron s’est cru plus malin en prônant : et la droite, et la gauche !

Si c’est plus efficace d’un point de vue électoral (si l’on en croit les intentions de vote), cela ne clarifie pas pour autant son positionnement. Pourtant, comme Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont été incapables, comme prévu, de s’unir, il est peu probable que l’un des deux soit présent au second tour.

Cela signifie que si jamais Emmanuel Macron franchissait la qualification du second tour, il serait forcément opposé soit à Marine Le Pen (le plus probable), soit à François Fillon (hypothèse hautement improbable si l’on en croit les sondages actuels). Concrètement, cela signifierait qu’il serait mécaniquement positionné à gauche de l’échiquier politique.

Et ce n’est pas vraiment étonnant, puisque Emmanuel Macron fait du François Hollande, mais avec la traduction politique de ses convictions. À savoir, au lieu de chercher coûte que coûte à préserver l’intérêt du parti socialiste, il a préféré le faire éclater et aller jusqu’au bout de la démarche, en assumant pleinement son social-libéralisme (chose que n’a même pas osé faire Manuel Valls lui-même).

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Emmanuel Macron a prévu de présenter son (vrai ?) "programme" ce jeudi 2 mars 2017. Mais il avait déjà esquissé quelques grandes lignes dans "Les Échos" du 24 février 2017. C’est la raison de la critique très acerbe de François Fillon lors de son meeting à Maisons-Alfort le 24 février 2017.

L’une des erreurs que François Fillon a pointée du doigt, c’est qu’Emmanuel Macron a pris pour argent comptant les prévisions budgétaires du gouvernement actuel. Or, la réalité est que les gouvernements ont toujours été trop optimistes sur leurs prévisions, plus encore quand il s’agit de bâtir un programme électoral.

Ainsi, François Fillon lui a reproché la tiédeur : Emmanuel Macron voulait d’abord réduire la dépense publique de 100 milliards d’euros, et finalement, cela évolue à 60 milliards d’euros : « En quelques jours, 40 milliards ont disparu du programme. C’est ce qu’on appelle avoir des convictions. ». Pire : Emmanuel Macron a proposé 50 milliards d’euros d’investissements (qui ne seraient que pour financer des dépenses courantes, selon François Fillon), cela signifie qu’il n’y aurait que 10 milliards d’euros de réduction en réalité : « Par ailleurs, on voit mal comment il pourrait réussir à mettre en œuvre 50 milliards d’investissements publics, alors qu’il a été incapable d’en mettre 10 en œuvre quand il était conseiller puis ministre de François Hollande. ».

Même tiédeur sur l’assurance-maladie : Emmanuel Macron veut limiter les dépenses de 2,3%, alors que c’était déjà 1,8% en 2016 : « Emmanuel Macron réussit l’exploit de faire pire que François Hollande ! ».

Idem pour la réduction du nombre de fonctionnaires : « Emmanuel Macron propose la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, sur 6 millions d’agents publics, soit moins de 2% des effectifs actuels. C’est inférieur aux 150 000 postes que nous avons supprimés entre 2007 et 2012. ».

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La mesure la plus inconséquente révélée le 24 février 2017 fut sans doute la volonté d’Emmanuel Macron d’exonérer 80% des Français de la taxe d’habitation en 2020. C’est une taxe qui est souvent très coûteuse pour les ménages. Une telle mesure est donc "foncièrement" démagogique et électoraliste (il ne dit rien sur la taxe foncière, elle aussi très coûteuse).

Visiblement, c’est une mesure hors sol qui prouve bien qu’Emmanuel Macron ne connaît pas grand chose à la réalité de la France. La taxe d’habitation est l’une des premières ressources directes des communes. Sa mesure vise à réduire de 10 milliards d’euros, soit 36% de l’ensemble de leurs ressources propres, dans une période déjà de baisse des dotations de l’État et de surendettement de beaucoup de collectivités locales.

Cela a même engendré dès le lendemain un communiqué très inquiet de l’Association des maires de France, par la voix de son président, François Baroin (LR) et de son vice-président André Laignel (PS), qui « mettent solennellement en garde contre toute mesure démagogique, non financée et attentatoire aux libertés locales ».

Emmanuel Macron a beau prévoir une compensation par l’État, la réalité est que c’est forcément toujours par une augmentation de l’impôt et des taxes de ceux qui en paient encore que sera compensé le manque à gagner. Comme toujours, la classe moyenne paiera les frais des mesures démagogiques des candidats à l’élection présidentielle.

C’est inconséquent car ce n’est pas la première mesure qui montre qu’Emmanuel Macron voudrait étatiser ce qui n’était pas du ressort de l’État. En supprimant la taxe d’habitation, Emmanuel Macron mettrait une croix sur plus de deux siècles d’autonomie financière des communes et redonnerait à la gestion des communes un ascendant désastreux de l’État. C’est le contraire de la conception d’un François Bayrou qui a toujours prôné le renforcement de la décentralisation.

Cette étatisation se constate aussi dans la volonté d’Emmanuel Macron de redonner à l’État la compétence de l’assurance-chômage, en réduisant les cotisations des salaires mais en augmentant la CSG.

Par ailleurs, mais cela a dû lui échapper, c’est aussi remettre en cause le financement de l’audiovisuel public (à savoir France Télévisions, Radio France et France Monde), dont la redevance est payée en même temps que la taxe d’habitation. Étonnant que son ami Matthieu Gallet (et pas "amant" comme il l’a précisé le 6 février 2017 au Théâtre Bobino à Paris, pour répondre aux rumeurs provenant de la Russie), président de Radio France, ne lui ait pas expliqué cette petite subtilité.

En fait, on peut comprendre l’inconséquence des mesures prônées par Emmanuel Macron par sa manière de construire son programme. François Fillon a construit son projet présidentiel d’une manière très professionnelle, en rencontrant pendant quatre ans environ 7 000 professionnels des sujets abordés, et en discutant avec eux, François Fillon a pu comprendre les problèmes, les atouts, les réformes des secteurs auditionnés. Emmanuel Macron, lui, ne construit son programme que pour sa communication.

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Grâce à ses maintenant 200 000 adhérents d’En Marche (200 477 exactement revendiqués au 24 février 2017), et à ses 4 000 comités locaux, Emmanuel Macron bénéficie d’une force de frappe de lecture d’opinions inégalée. En effet, chaque réunion de comité local ne signifie pas l’écoute réelle de la base, mais le test d’opinions de mesures proposées "d’en haut". Ainsi, il a un outil très efficace, et gratuit aussi, pour hiérarchiser, prioritiser les propositions qui rencontreraient, dans ces comités, la plus forte adhésion.

Le problème, c’est que ce sont des mesures "inconséquentes", c’est-à-dire, dont les conséquences n’ont pas été étudiées ni anticipées, car ce ne sont pas des professionnels des secteurs qui bâtissent ce programme, mais une agence de communication. C’est cela qui fait peur, quand on sait que maintenant, les candidats, une fois élus, n’osent plus ne pas appliquer leur programme : je suis au contraire pour qu’ils n’appliquent pas ce qu’il y a de plus inconséquent dans leur programme, et la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des habitants en fait partie.

Lorsqu’en voyage à l’île de la Réunion, François Fillon a expliqué le 12 février 2017 que la candidature d’Emmanuel Macron, c’était « le radeau de sauvetage de tous les naufragés du hollandisme », il ne pouvait avoir que raison. Le Président du Sénat, Gérard Larcher, invité du "Grand Jury" de RTL, LCI et "Le Figaro", le 26 février 2017, a aussi lâché que « Macron, c’est François Hollande relooké ! ».

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Une opinion également partagée par l’ancien collègue socialiste du gouvernement, Michel Sapin, qui lui a succédé à Bercy, qui a convenu le 27 février 2017, avec malice, qu’il y avait une évidente « cohérence » entre le quinquennat de François Hollande et le projet d’Emmanuel Macron : « [Il] veut poursuivre la réduction du déficit, je ne peux qu’être d’accord avec quelque chose que nous faisons depuis des années. (…) Il prévoit de baisser les dépenses de 12 milliards d’euros par an, c’est un rythme qui me dit quelque chose. (…) Quant à la baisse d’impôt de 10 milliards pour les ménages, là aussi, cela me rappelle quelque chose. ». Ce qui a fait titrer "Le Figaro" le même jour : « Le baiser de la mort de Sapin à Macron sur sa stratégie économique » !

Emmanuel Macron est d’autant plus l’héritier de François Hollande qu’il n’aurait jamais existé politiquement sans ce dernier. Imaginer qu’il puisse devenir Président de la République alors que son mentor reste le plus impopulaire de tous les Présidents de la République française de l’histoire de l’après-guerre (le sondage IFOP pour le "Journal du dimanche" publié le 19 février 2017 a encore confirmé les seulement 19% de satisfaction, mais il y a eu pire puisque cela a dégringolé en novembre 2014 jusqu’à 13% !), cela paraît à la fois paradoxal et complètement surréaliste...


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (01er mars 2017)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
L’héritier de François Hollande.
Autorité et liberté.
François Bayrou se maconise.
La démocratie française est devenue quantique (24 avril 2007).
La réduction du paquet d'onde centriste (10 mai 2007).
Comptes à débours.
Emmanuel Macron va-t-il dynamiter la présidentielle 2017 ? 
Programme d’Emmanuel Macron (à télécharger).
Emmanuel Macron est-il de gauche ?
Bernard Cazeneuve.
Benoît Hamon.
François Fillon.
Primaire socialiste de janvier 2017.
Les investissements productifs.
La France archaïque.
Et si… ?
L’élection présidentielle en début janvier 2017.
Ramasse-miettes du système politique français.
JJSS, un Macron des années 1970.
Le Centre aujourd’hui.
Manuel Valls.
François Hollande.
Une colombe dans un nid de crocodiles.
Hollande démacronisé.
Michel Rocard.
Populismes.
Mystère ou Mirage Macron ?
Discours d’Emmanuel Macron le 8 mai 2016 à Orléans (à télécharger).
La vivante énigme d’Emmanuel Macron.
Le saut de l'ange.
La Charte de En Marche (à télécharger).
Emmanuel Macron à "Des paroles et des actes" (12 mars 2015).
La loi Macron.
Casser le clivage gauche/droite.
Paul Ricœur.
La France est-elle un pays libéral ?

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21 réactions à cet article    


  • BA 1er mars 2017 11:46

    Mercredi 1er mars 2017 :

    Affaire Fillon : Patrick Stefanini aurait démissionné de son poste de directeur de campagne.

    Selon deux cadres du parti contactés par Le Figaro, le directeur de campagne de François Fillon, Patrick Stefanini, aurait remis sa démission au candidat.


    Les Républicains : François Fillon s’exprimera à 12h, les ténors LR se pressent au QG de campagne.

    François Fillon a reçu ce mercredi matin une convocation par les juges d’instruction en charge de l’affaire Penelope Fillon, selon des sources proches du candidat.

    Actuellement, François Fillon consulte les responsables des Républicains et s’exprimera à midi.

    François Fillon s’est entretenu par téléphone avec François Baroin et avec Alain Juppé. Il doit s’entretenir avec d’autres dirigeants des Républicains tout au long de la matinée. Selon des sources proches du candidat, il souhaite maintenant dialoguer avec Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand.


    http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/03/01/35003-20170301LIVWWW00090-francois-fillon-direct-salon-agriculture-annulation-raison-presidentielle-lr.php


    • Pyrathome Pyrathome 1er mars 2017 12:25

      @BA
      François Fillon s’exprimera à 12h,
      .
      C’est la fin pour Fillon, il va jeter l’éponge, c’est évident Enfin on ne sait jamais avec ce genre d’énergumène suicidaire....
      Mais il reste encore deux tocards, Lapine et Micron......


    • izarn izarn 1er mars 2017 20:36

      @BA
      Calme toi, connard. C’était du bidon organisé par le saloperie Plenell...
      Tu jouis, hein ?
      Mais si tu jouis contre Fillon, cela veut dire Marine !
      Alors arretes de te branler comme un pov’con...
      Tu crois que les français vont voter pour tes erzats ?
      Tu te fous de notre binette ?


    • Parrhesia Parrhesia 1er mars 2017 12:10
      Franchement !
      Qu’un banquier, de surcroît faux-nez du medef, veuille sauver le socialisme... ce serait quand même un fait relativement nouveau !!!

      • Paul Leleu 1er mars 2017 20:07

        @Parrhesia

        Macron ’’ n’est pas socialiste ’’ comme il l’a déclaré lui-meme lors de sa visite au Puy du Fou...

        Hollande non plus, qui écrivait dans les années 80 le fameux ’’pour être modernes soyons démocrates’’ afin de liquider tout l’héritage socialiste du PS...

        idée reprise par Valls qui voulait débaptiser le PS...


      • Parrhesia Parrhesia 2 mars 2017 08:08
        @Paul Leleuque,
        Mon post est une réponse à l’affirmation de l’auteur que je cite précisément : « Et puis, il y a l’homme qui veut sauver le socialisme sans le dire. J’ai nommé Emmanuel Macron  ».

        Que des personnalités telles que mm. Macron, Hollande, Valls et autres membres du crypto P.S. ne soient pas plus socialistes que l’U.M.P. n’est républicaine, est effectivement devenu une évidence pour le monde entier !

        Bonne journée à vous, donc.

      • Parrhesia Parrhesia 2 mars 2017 08:10

        @Parrhesia
        Merci de lire : « @ Paul Leleu ». Excusez-moi !


      • 59jeannot 1er mars 2017 13:36

        Déjà que Hollande à trahi les électeurs socialistes, qu’attendre de son hologramme, candidat des banquiers et du Medef, si ce n’est qu’une nouvelle trahison.


        • Alice Alice 1er mars 2017 14:25

          Macron, le candidat officieux du PS, son vrai candidat, est le mieux placé pour rassembler la Gauche face à la Droite et au FN.

           

          Avec Macron, vous avez l’assurance que la politique de François Hollande sera continuée.


          • Croa Croa 1er mars 2017 17:28

            Je ne suis pas d’accord. C’est Hamon qui se pose en Dauphin de Hollande et, c’est complémentaire, comme sauveur du PS.
            Hamon, qui est passé sur France Inter Lundi matin, est en fait très proche de Hollande par exemple en politique étrangère puisqu’il a réaffirmé les vues bellicistes pro-OTAN de Hollande notamment à propos du proche Orient. Il reste aussi très partisan de l’Union et donc n’obtiendra rien à propos des traités. 
            Hamon, qui a déjà sauvé les Jeunesses Socialistes en d’autres temps à le bon profil pour sauver maintenant le PS, au besoin en usant des siphonnages nécessaires : Il sait faire !
             *
            Et Macron ? Lui prépare une autre issue. À priori celui-ci peut vraiment être président et c’est pourquoi les rats qui quittent le navire PS en perdition s’accrochent au navire « En Marche » tout aussi bidon si celui-ci se prétendait socialiste. Si tout ça pouvait rater ce serait un bonheur  !  smiley


            • izarn izarn 1er mars 2017 20:43

              @Croa
              Hamon ? Mon pauvre...Tu as raison c’est la bouée de sauvetage du Titanic PS....
              Mais tu vois...Il coule quand meme, OK ?
              S.O.S.
              je crois que Mélencon est un radeau plus solide...Humm ?
              Et je ne suis nullement mélenchoniste !
              Plutot du coté de Marine....
              Ou se trouve la lucidité ?
              Tu vois...


            • PiXels PiXels 1er mars 2017 21:22

              @Croa
              .
              Le P« S » c’est le rasoir à deux lames « revisited » !


            • velosolex velosolex 1er mars 2017 17:55

              Le nom de l’article est bon....Effectivement Fillon est un candidat de plus en plus posthume. 

              Aux dernières nouvelles le chevalier Fillon se battait d’estoc et de taille sur la tourelle de son château, repoussant comme il le pouvait les mentors de son parti qui veulent le déposer. 
              Ce type est en voie de faire un exploit, celui de rallier tout le monde. Le problème, c’est que c’est contre lui. Mais lui juge que c’est un point de détail. Et qu’il tient ainsi ses promesses, avec même de l’avance....

              N’y aurait que la folle dingue du front se prenant pour Jeanne d’arc a tenté de lui ménager une sortie. 
              Étonnant, non !
              Cet homme est pourtant étonnant ; Le premier à foutre son parti en l’air avant d’avoir été élu. 

              Le candidat du Kremlin déguisé en cosmonaute, est en train d’exploser sur son aire de lancement, avant même de monter dans sa fusée soyouz !


              • Paul Leleu 1er mars 2017 20:42

                La CSG n’a-t-elle pas été créée par Rocard pour transférer sur la fiscalité des ménages, les cotisations que les actionnaires-rentiers ne voulaient pas payer sur la valeur ajoutée des entreprises ? ...une mesure typiquement liberale...

                Quant aux taxes d’habitation et foncières, leur augmentation insupportable pour des masses de français pauvres provient justement de la politique de François Fillon en 2007-2012... avec la baisse des dotations de l’etat et la suppression de la taxe professionnelle !!

                De même la proposition de François Fillon de financer la suppression de l’ISF et la baisse de l’IR pour les plus riches, et de la compenser par une hausse de la TVA sur la consommation populaire... (au risque d’étouffer encore plus l’économie).

                De même, l’idée de supprimer des services publics au peuple, forme indirect d’avantage collectif... et le projet de privatiser la santé et les retraites, alors qu’on sait bien que le coût de la santé privatisée est plus cher (les compression des frais de gestion dans le privé ne compensant pas la ponction des dividendes absente dans le système public).

                la base même de la démocratie sociale en Europe de l’ouest après-guerre consistait à transférer une part importante de la Valeur Ajoutée, de la rente capitaliste vers la protection sociale et les équipements collectifs. C’est ainsi que nos sociétés sont devenues ’’développées’’.

                La contre-offensive liberale depuis 40 ans consiste, étape après étape, à faire le chemin inverse. Ni plus ni moins. C’est à dire de retransférer la Valeur Ajoutée vers une mince population de rentiers improductifs. Comme il est compliqué politiquement de spolier directement le peuple de ses droits sociaux et de ses équipements collectifs, alors la ’’méthode’’ consiste à transférer la charge sur la fiscalité des ménages, et à transférer les responsabilités sur les collectivités locales... Seulement, la classe moyenne et les collectivités sont structurellement incapables d’assumer cet effort qui devrait être supporté par le capital. On aboutit donc à la situation actuelle : saturation des classes moyennes et des collectivités, qui ne permet même pas d’enrayer la dégradation du système.

                Cela conduit à une rupture de solidarité entre la classe moyenne (imposée à la place du capital) et la classe populaire (accusée d’assistanat)... Cela conduit dans une fuite en avant négative : diminuer les dépenses (pour soulager la classe moyenne) tout en diminuant l’aide sociale (pour baisser les dépenses). Mais cette logique fait fi du lien ontologique entre classe moyenne et classe populaire. Car les classes moyennes souffrent plus de l’enfoncement des classes populaires en-dessous d’elles, que de la bonne santé de la rente au-dessus d’elles...

                Les classes moyennes ont oublié que leur prospérité, et leur existence même, tient à leur alliance historique avec les classes populaires au sein de la social-démocratie contre le capital... La proximité ’’culturelle’’ de la classe moyenne avec les capitalistes, ne doit pas leur faire oublier la branche ’’socialiste’’ sur laquelle elles sont assises.


                • Dzan 1er mars 2017 21:12

                  Les rats sont en train de quitter le châââteau de Sablé, Le Maire en tête.
                  L’UDI suspend sa campagne pro Fillon..
                  demain, a qui le tour.


                  • El Shogun El Shogun 2 mars 2017 08:16

                    Oh un énième article sur Macron ! Comme si le type n’avait pas suffisamment de visibilité comme ça.

                    A croire que vous voulez le faire élire.


                    • zygzornifle zygzornifle 2 mars 2017 09:19

                      le capitaine de pédalo guide le dauphin ?


                      • BA 2 mars 2017 11:26

                        Jeudi 2 mars 2017 :


                        Défections en série après le maintien de François Fillon dans la course à l’Elysée.


                        Des ténors des Républicains, des sarkozystes, des centristes, et même des membres de son équipe lâchent François Fillon, qui veut poursuivre sa campagne, coûte que coûte.


                        Qui a fait défection ?


                        Bruno Le Maire et ses soutiens.


                        Bruno Le Maire a été le premier a faire défection, juste après la conférence de presse de François Fillon, mercredi. L’ancien ministre de l’Agriculture et candidat malheureux à la primaire de la droite, avait rejoint l’ex-Premier ministre au soir du premier tour. Mais cette fois, c’en est trop. Au « nom du respect de la parole donnée », Bruno Le Maire a démissionné de ses fonctions dans la campagne où il était chargé des questions internationales et européennes. 


                        Plusieurs de ses soutiens lui ont emboîté le pas : les députés Les Républicains Franck Riester, Laure de La Raudière, Alain Chrétien, Arnaud Robinet, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau ou encore le centriste Yves Jégo.


                        Sébastien Lecornu, un autre proche de Bruno Le Maire, les a imités, jeudi matin, quittant ses fonctions de directeur adjoint de la campagne, selon un message envoyé à des journalistes.

                        Des sarkozystes.


                        Catherine Vautrin, députée LR, veut que "François Fillon consacre toute son énergie à défendre son honneur« et réclame »un autre candidat". Cette ancienne trésorière de l’UMP assure, à ce stade, n’avoir "pas la réponse" sur le nom de ce plan B.


                        Autre sarkozyste dépité, le député LR Sébastien Huyghe, qui lance cruellement sur Twitter : "En ce moment, je pense au général de Gaulle..."

                        "On ne peut pas dire ’les yeux dans les yeux’ aux Français qu’on se retirera en cas de mise en examen et faire le contraire aujourd’hui", a-t-il fait valoir, rappelant les engagements bafoués de François Fillon.


                        Jeudi matin, le député LR Georges Fenech a appelé les élus à donner leur parrainage à Alain Juppé, rival malheureux de François Fillon à la primaire de la droite, se disant « convaincu de la chute imminente de François Fillon ». Le député sarkozyste avait été le premier à appeler au retrait de l’ancien Premier ministre, après les révélations du Canard enchaîné sur les emplois présumés fictifs de Penelope Fillon, jugeant « le résultat de la primaire caduc ».


                        Les centristes de l’UDI.


                        Le président des députés UDI, Jean-Christophe Lagarde, a expliqué qu’il suspendait la participation de son parti à la campagne de François Fillon, et prévoit de réunir un bureau exécutif la semaine prochaine pour "une décision collective".

                        Après avoir soutenu Alain Juppé lors de la primaire, l’UDI s’est rangée derrière François Fillon et a négocié des investitures avec LR pendant des semaines. En septembre 2016, Jean-Christophe Lagarde avait semé le trouble dans son parti en tendant la main à... Emmanuel Macron.

                        Il s’agit d’un lâchage en bonne et due forme de l’UDI, regroupement de partis centristes créé sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo. Retiré de la vie politique mais « parlant à tout le monde », selon plusieurs sources, l’ex-ministre a des « échanges » avec Emmanuel Macron.


                        Une juppéiste.


                        Pour la sénatrice LR Fabienne Keller, qui a activement participé à la campagne d’Alain Juppé, il n’est « pas possible de continuer à faire campagne contre la justice ». Elle a appelé, mercredi soir, dans un communiqué "François Fillon à prendre une décision plus grande que son destin personnel, à prendre en compte le destin de la France", détournant la formule de François Fillon : "La France est plus grande que mes erreurs."


                        Un filloniste.


                        Pierre Lellouche, député Les Républicains de Paris, a encouragé jeudi sur franceinfo François Fillon à « réfléchir » et le parti Les Républicains à « trouver une solution », une « sortie par le haut ».

                        Il estime qu’il est "impossible d’être mis en examen et président de la République". Rappelant l’article 64 de la Constitution, il a jugé qu’"il est compliqué d’être garant de l’autorité judiciaire quand on est soi-même sous le coup d’une inculpation« . »Je ne trouve pas très sain de mettre en cause la justice. C’est un jeu difficile et dangereux", lâche-t-il.


                        Autre mécontent, Jean-Luc Warsmann, ex-président respecté de la commission des lois de l’Assemblée, qui a annoncé qu’il ne ferait désormais plus campagne pour le candidat des Républicains.


                        http://www.francetvinfo.fr/politique/francois-fillon/affaires-fillon/defections-en-cascade-apres-le-maintien-de-francois-fillon-dans-la-course-a-l-elysee_2076867.html



                        • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 2 mars 2017 12:00

                          Le phénomène de désintégration de la gauche est planétaire, et les ressemblances sont frappantes.

                          Pensez aux USA, à l’Angleterre, à la Pologne... et chez nous : la gauche s’est progressivement droitisée au point de devenir un simple organe d’oligarques (et donc mondialiste avec tous les parrains de Macron) qui ne peuvent appliquer que des programmes d’austérité comptable, de politiques de l’offre inefficaces (entendez par là de baisse des impôts) saupoudrés de mesures sociétales.

                          Mark Blyth le résume très bien et la ressemblance est frappante (Vidéo en anglais)

                          Le protectionnisme saupoudré de populisme devient la solution à la mode de manière totalement naturelle.

                          Néanmoins, si on réfléchit un peu : le protectionnisme se résume toujours à faire retomber les coûts pour les exportateurs et à faire payer les consommateurs nationaux. Dans l’espoir de rééquilibrer les balances commerciales et budgétaires. Ce qui finalement ne change pas grand chose à la politique comptable de l’offre. Ce n’est encore qu’une solution... de droite.

                          Le vrai problème c’est pourtant la financiarisation, la faille aiguë dans la distribution des richesses et l’effondrement de la classe moyenne qui en découle.

                          Le FN gagnera, si c’est pas en 2017, ça sera plus tard. Ensuite, après avoir goûté à la potion, on devrait assister à une renaissance de la gauche... encore plus tard. L’humanité n’apprend qu’à grand coups de claque, les riches ne lâchant la grappe que lorsqu’ils n’ont vraiment plus le choix


                          • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 2 mars 2017 12:03

                            @La Voix De Ton Maître

                            J’ai pas répondu au bon article !

                            Toutes mes excuses les plus plates


                          • zygzornifle zygzornifle 2 mars 2017 13:20

                            le dos fin a l’échine bien robuste .....

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