ENA : pauvre (promotion) Voltaire !
De Voltaire on prit le nom / Pour désigner une promotion / Que croyez-vous qu’il arriva ? / Ce fut la France qui pleura. La « promotion Voltaire » désigne la génération sortie de l’ENA en 1980. Beaucoup de ces énarques ambitieux ont fait depuis de belles carrières.
Toi, François-Marie Arouet, qui fut avec les Lumières l’origine
de la Révolution française, tu rirais d’apprendre que deux de tes concitoyens
sont parvenus au faîte de l’appareil de l’Etat et portent des noms à
particule.
Il est un Galouzeau de Villepin qui est premier ministre. « Qui n’aime point les vers a l’esprit sec et lourd », disais-tu, François-Marie, mais cet homme qui se pique d’être poète est si sec et si lourd qu’il voulut obliger le peuple à se soumettre à un contrat de sa seule invention. Contraindre par contrat ! Toi, François-Marie, tu prends bien la mesure de cette absurdité, et tu te serais rallié, à n’en pas douter, à ton ennemi Rousseau pour la dénoncer d’une façon tonitruante et magistrale.
Il est aussi un Donnedieu de Vabres qui est ministre de la culture. Tu as dit un jour : « Un seul mauvais exemple, une fois donné, est capable de corrompre toute une nation, et l’habitude devient une tyrannie. » Cet homme fut condamné pour blanchiment d’argent. Toi qui fus épris de justice, qui as lutté pour rétablir la vérité dans l’affaire Calas, comprendrais-tu que ce ministre ait fait une loi, qui a pour nom étrange DADVSI, au moyen de laquelle il se targue de donner des leçons de vertu et d’honnêteté à la jeunesse du pays ?
Vient ensuite une femme qui porte le nom peu républicain de Royal. Elle a effacé de son état-civil le prénom de Marie -que tu portais aussi- pour ne garder que celui de Ségolène. Son principe est le tien : « Il est à propos que le peuple soit guidé et non pas instruit. Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. » Elle aspire à accéder à la plus haute fonction de l’Etat sans instruire le peuple sur la moindre de ses intentions dans l’art de le gouverner. Elle se cache dès qu’il est question de débattre. Enfin, pour mieux duper les gens, elle les invite à contribuer publiquement et de manière factice à l’élaboration d’un livre supposé contenir ses futures idées.
Son compagnon s’appelle Hollande. Il a hérité de toi le principe : « J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé. » C’est un homme galant (il s’efface devant sa dame). Mais s’il porte, tout comme toi, le prénom de François, il ne risquerait pas sa vie pour la défense de ses idées comme tu as risqué la tienne, toi qui connus l’exil et la prison.
Trois autres énarques de cette génération sont connus : Frédérique Bredin, Michel Sapin, et Pierre Mongin. Ce dernier est un esprit malsain ; il fut le conseiller désastreux, cynique et vilain de Villepin à l’époque où celui-ci voulait réduire le peuple à sa volonté pour faire passer son CPE.
Voltaire ! C’est en ton nom que l’on fit la Révolution, c’est en ton nom que l’on conquit la liberté. Aujourd’hui, Voltaire, on a donné ton nom à une promotion d’énarques dont une poignée quadrille notre Etat de ses sbires dévoués et dépourvus d’idées, de principes et d’imagination.
François-Marie Arouet, quand tu pris le nom de Voltaire, ce fut pour dénoncer l’intolérance et fustiger les sots. Mais les sots aujourd’hui ont pris la tête du pays qu’ils ont cadenassé. Et ils en ont chassé le citoyen.
Alors, tant pis pour eux, demain nous fonderons l’Ecole nationale des citoyens, d’où émergera une première génération que nous baptiserons « promotion Danton » !
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