ENDETTEMENT
Lettre ouverte à M. Thierry Breton, ancien Ministre des Finances,
Qui vient de participer à l'émission de France 3 "Le monde d'après"
Objet : ENDETTEMENT DE LA FRANCE Emission « Le monde d’après » FR3 12 /11/ 2012
Monsieur le Ministre, J’ai suivi avec attention et intérêt vos interventions sur France 3, au soir du 12 novembre 2012, les seules à être restées totalement pertinentes pendant tout le débat, celles des autres participants ne l’ayant pas toujours été. Cependant, si les chiffres et les graphiques, fort bien pensés et présentés, démontraient brillamment aux uns, ou rappelaient aux autres, une situation pratiquement désespérée que beaucoup connaissent déjà, pas une seule fois n’ont été évoqués les causes profondes et réelles de ce vrai désastre. Bien entendu, l’impuissance, depuis des décennies, quand ce n’était pas l’incompétence, voire la culpabilité, des dirigeants politiques, de droite comme de gauche, sautait d’un bout à l’autre aux yeux de chacun, sans qu’elles soient vraiment soulignées dans le débat. Mais, jamais, n’ont été clairement prononcés, au moins dans le sens qui convenait, les mots d’ « immigration » d’Europe, d’Euro et de « mondialisation ». Or, ce sont pourtant les causes principales et évidentes de notre débâcle économique et sociale. A part les « autruches » qui s’enfoncent la tête dans le sable pour ne pas voir, tout le monde le sait. 1 – Première cause : l’immigration. Depuis 1973, alors que le chômage s’installe et commence à croître, au lieu de développer la productivité, on fait venir des étrangers pour tenir à moindre cout des emplois déjà tous pourvus, réellement ou potentiellement en main-d’œuvre locale et nationale. Depuis, la courbe du chômage n’a pas cessé d’augmenter. Attiré par le même courant, s’est très vite développée une immigration massive, de peuplement, à la croissance exponentielle, mais donc largement improductive, dont la prise en charge sociale s’est forcément avérée de plus en plus ruineuse. L’effet « boule de neige » s’est alors peu à peu fait sentir : le chômage, même traité artificiellement, s’est mis à atteindre des sommets. Et donc, le poids des charges sociales n’a cessé d’augmenter le coût du travail et de diminuer la compétitivité. Résultat, les industries et les entreprises qui pouvaient le faire se sont mise à délocaliser de plus en plus leurs activités. Pendant ce temps, inconscients ou coupables, nos dirigeants ont continué à encourager l’immigration, qu’elle soit légale ou illégale, accordant massivement des prises en charges et des aides sociales attractives aux arrivants étrangers, prises en charge dont ils n’avaient pas le premier centime d’Euro et qui ne pouvaient qu’être financées par des augmentations de la dette. Générosité factice, facile, mais quand même coupable de trahison. Ce mot de trahison doit s’appliquer aux dirigeants qui, alors que le Pays était déjà surendetté, au bord de la faillite comme il l’est aujourd’hui, et qu’ils le savaient bien, ont quand même pris la responsabilité de régulariser massivement des « sans papiers » ou, d’autoriser 150.000 à 200.00 entrées nouvelles d’étrangers sur le sol français, chaque année ! Pour ne pas mécontenter les lobbies de l’immigration, les financiers, les entreprises et les associations qui en font un fonds de commerce. C’est tout de même un comble de l’avoir fait et de le faire encore ! Ce commentaire ne traite que le seul volet des conséquences économiques, présentes et à court terme, de l’immigration en France, pas des conséquences sociales et politiques attendues. Ces faits pourtant très graves n’ont pas été pris en compte par le débat.
2 – Deuxième cause : L’Europe. On ne peut que faire l’Europe et continuer à la faire jusqu’au bout. Pourtant, on voit bien que le montage actuel que l’on adopte ne peut pas tenir debout, que le cerveau et les rouages de cet assemblage fait au mépris des lois de l’équilibre, comme du bon sens, fonctionnent très mal. L’U.E. d’aujourd’hui est encore une tour de Babel virtuelle, sans langue unique obligatoire, sans peuple unique, sans fédération d’état, sans président, sans parlement, sans cohésion politique réelle, un ectoplasme qui se prend les pieds dans une monnaie unique inadaptée et inadaptable. C’est encore un espace d’états tenus en laisse par des traités douteux et lamentablement mal dirigé par des fonctionnaires dont les résultats très négatifs obligent à les condamner sans appel. Ces fonctionnaires et responsables de Bruxelles sont incapable de défendre les intérêts européens et, comme le reconnaît le Commissaire Européen Michel Barnier, ont agi dans certains domaines avec grande naïveté. La remise complète en chantier de l’U.E. est donc incontournable et urgente. En attendant, il faudrait se tenir à l’écart. Je n’ai pas entendu que le débat ait soulevé cette question pourtant primordiale de l’Europe.
3 - Troisième cause : l’Euro. Comme je l’ai écrit plus haut, la monnaie commune européenne est inadaptée et inadaptable. Cette monnaie ne pourrait fonctionner qu’avec une fusion globale de toutes les économies des états européens, dans une entité politique réelle. En attendant, c’est un boulet qui plombe complétement notre économie. C’est même d’une totale évidence. Des faits concrets confirment cette évidence. Le moins technique et le plus simple à vérifier est que, dès l’adoption de l’Euro fin 1999/début 2000, par exemple, la compétitivité des entreprises françaises a commencé son long décrochage et ne s’en est pas du tout remise. Je n’ai toujours rien entendu sur cette question pendant l’émission.
4 – Quatrième cause : la mondialisation. L’ultralibéralisme et le libre-échange à tout-va forment une fondrière dans laquelle la plupart des occidentaux – et les Français avec l’U.E. plus particulièrement encore – se sont laissés enliser bien dangereusement. Non seulement, cet enlisement paralyse notre économie mais encore il est pour elle un danger mortel dont peu nombreux sont ceux qui s’en rendent compte. La mondialisation est donc bien la quatrième des causes de l’endettement abyssal de la France d’aujourd’hui. Cela aussi n’a pas été traité au débat. Tout devrait être entrepris d’urgence pour y faire face. La course sans fin à une meilleure compétitivité des entreprises à pratiquement atteint ses limites. Il convient de regarder ailleurs, de sortir de la zone d’échec permanent dans laquelle nos dirigeants se cramponnent désespérément tandis qu’ils continuent à nous envoyer dans le mur :
- il faut exiger de l’U.E. qu’elle défende tout de suite et efficacement notre économie ou, si elle ne le fait pas, reprendre vite une liberté suffisante pour le faire par nous-même.
- sur le plan national, il convient d’agir sur les produits largement importés par une TVA spécialement majorée et adaptée à ces mêmes produits.
- sur le plan international, il faut provoquer, autant que faire se peut, une remise à plat des traités et règles du commerce mondial. Le commerce mondial est lui tout aussi menacé par l’absurdité de la situation qu’il s’est choisie. Des solutions simples et acceptables pour tous existent. C’est un peu l’œuf de Christophe Colomb et personne n’y pense. En attendant, il faut tout de suite que la France exige dans ses accords commerciaux spécifiques, au minimum, la réciprocité et le respect de ses normes.
Conclusion : Il y a le feu à la maison. Ceux qui gèrent nos affaires échouent tous les uns après les autres depuis plus de 40 ans. Cela ne peut durer. Ces mêmes dirigeants ont, par leurs multiples et lourdes erreurs, leur électoralisme, leur cupidité politique, leur manie de sur endetter le Pays, abandonné le vrai pouvoir souverain et, dans les faits, ils ont « vendu » la France aux bailleurs de crédit dont nous sommes devenus les sujets. Après notre appartenance actuelle au grand capital international apatride, deviendrons-nous bientôt chinois ? Qui sait !.. Il y a donc bien eu haute trahison et c’est maintenant aux Français de juger. Mais, le feront-ils seulement un jour ?
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