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Accueil du site > Actualités > Politique > Et que vive l’Outre-mer !

Et que vive l’Outre-mer !

Alors que l’on parle beaucoup des Antilles ces derniers jours, quelques rappels salutaires sur l’outre-mer français, rédigés il y a quelques années, avec quelques commentaires d’actualité.
La France et le monde
 
Vaste programme… En fait, je veux vous parler de la France dans le monde, partout dans le monde grâce à ses derniers morceaux d’empire, expression qui fera bondir certains, ou bien, soyons sereins, à ses îles et autres territoires d’outre-mer.
 
Je n’ai pas la chance d’avoir visité chacun des départements, territoires et pays d’outre-mer ou autres collectivités territoriales ultramarines, mais, au fil du temps, je commence à en connaître un certain nombre. D’ailleurs, il est vraisemblable que je ne connaisse pas non plus chacun des départements de métropole.
 
Avant-propos : savoir que des crabes français batifolent dans les 400.000 km² de la zone économique exclusive française autour de Clipperton, atoll perdu dans le Pacifique, à quelques centaines de milles nautiques du Mexique, me comble de joie.
 
Plus sérieusement, l’existence de petits bouts de France sur presque chaque plaque tectonique de l’écorce terrestre constitue un atout majeur de notre pays s’il veut bien s’en servir. J’entends ou lis trop souvent que nos « DOMTOMPOM » sont d’abominables pompes à fric, boulets et repaires de concitoyens ingrats. Pour plusieurs raisons diamétralement différentes, un certain nombre de Français, métropolitains ou ultramarins, pensent que la France doit abandonner ces dernières scories d’un empire qui nous a causé bien des soucis. Ces raisons sont d’ordre racial, idéologique ou budgétaire et me semblent toutes infondées et dangereuses. A ceux qui viendront m’en exposer, je répondrai de façon circonstanciée avec plaisir, ne voulant pas ici clore un débat que je cherche justement à ouvrir.
 
Voici les raisons pour lesquelles notre outremer me semble constituer une bénédiction :
- il est beau !
- il est stratégiquement très bénéfique (ex. Kourou) ;
- il est riche ou potentiellement riche et offrirait à notre pays une palette complète de productions agricoles et minières si la France ne renonçait pas à protéger quelque peu ses capacités des assauts de la mondialisation (je pense par exemple à la banane antillaise) ;
- il est une vitrine de notre pays qui, malgré ses carences, contraste singulièrement avec les pays environnants, en Amérique ou dans l’océan indien en particulier ;
- il nous assure que, malgré son triste recentrage euro-méditerranéen, la France continue vaille que vaille à s’intéresser à toutes les régions du monde (pas toujours bien, mais ça peut changer) ; en d’autres termes, l’outre-mer est la garantie que la France reste, même à son corps défendant, une puissance mondiale qui compte ;
- il est aussi la preuve quotidienne que les Français ne sont pas racistes : mes compatriotes noirs, mélanésiens, amérindiens, indiens ou chinois sont aussi français que moi qui suis blanc : ils disposent des mêmes droits et peuvent venir s’installer en métropole comme je peux aller m’installer dans n’importe lequel des « DOMTOMPOM ». Leur attitude à l’égard de l’immigration (surinamienne, brésilienne ou haïtienne en Guyane ou comorienne à Mayotte entre autres exemples) est une source d’enseignements pour nous : eux ne faiblissent pas et l’on expulse au moins deux fois plus de clandestins outre mer qu’en métropole !
 
Au total, gardons-nous des réactions d’humeur à l’égard de l’outre-mer, lesquelles sont fort mal vécues par nos compatriotes éloignés. Pressons le gouvernement d’envisager la gestion de ces territoires sans paternalisme et sans complaisance et d’éviter les facteurs de division tel que le gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, qui est une violation flagrante de l’égalité des citoyens. Remettons à leur juste place, somme toute assez marginale, les poussées de fièvre indépendantistes dans tel ou tel morceau du territoire français, ultramarin ou métropolitain, et valorisons la terre qui est la nôtre avec audace, intelligence et humanité.
 
 
Commentaires :
 
L’instrumentalisation des propos malheureux d’un vieux Béké de la Martinique par quelques médias (en particulier le Monde) est irresponsable et constitue un véritable appel à la haine raciale.
 
L’économie des Antilles, comme celle de la plupart des collectivités d’outre-mer ne pourra fleurir qu’au moyen d’une certaine dose de protectionnisme, parfaitement légitime pour assurer la cohésion nationale.
 
Il n’y a aucune stratégie gouvernementale pour l’outre-mer et le sarkozysme, dans ce domaine comme dans tant d’autres, est un vide sidéral.

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19 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 16 février 2009 11:38

    la vie y est moitie plus cher voire plus
    pour aller y vivre il faut donc un tres bon travail ou retraite
    pour les autres, faut oublier


    • jackass 16 février 2009 15:29

      garder les confetis de l empire , article ecrit par un vieux
      tres vieux colonial ... je vis depuis 20 ans dans une ile
      caraibes ex anglaise , independante depuis 1981 ,
      Independante sans a avoir pour la population a verser
      le sang et les larmes .... et connaissant tres bien les
      DOM , .... nous nous en portons tres bien en comparaison


      • phiconvers phiconvers 16 février 2009 22:36

        Vieux, tout est relatif. Je crois en vous lisant que je suis nettement plus jeune que vous. Peu importe, au fond, mais attention aux jugements hâtifs !


      • herbe herbe 16 février 2009 15:30

        Merci pour cet article.

        En ce qui concerne la vidéo sur les békés, on peut se souvenir utilement de l’expérience Mandela en Afrique du Sud...
        L’instrumentalisation à mon avis ne marchera pas parce que c’est une trop grosse ficelle de rallumer (ou souffler sur les braises) les vieilles querelles inter communautés pour masquer le vrai pb économique et social qui est analogue par bien des cotés à celui d’autres régions y compris la métropole.


        • at974 at974 16 février 2009 15:45

          Résident à la Réunion, je voudrais juste revenir sur le problème du coût de la vie. Certes, celle-ci est plus chère (estimation +30%) si on habite hors les villes cotières.
          Cependant, ces DOM ont un point commun important. Si le tourisme est un atout avec l’agriculture, il n’ y a pas d’industrie ce qui donne un taux de chômage trop important sans offrir une perspective d’avenir aux enfants de ces iles. Or la natalité est forte en compraison de la Métropole.
          Comment agir sur ce point ? 
          Actuellement ces départements pourraient être un excellent laboratoire pour les énergies renouvelables, riches qu’ils sont en soleil, volcan donc en géothermie et aussi en champ d’expérimentation sur les énergies des océans. Nous avons la chance d’avoir des côtes, ce qui n’est pas le cas de tous les pays. Il y a aussi la biomasse. Bref, ce qui manque à ces territoires, c’est à la fois de l’argent et de l’initiative. L’argent est concentré entre quelques mains ou groupes qui ne prennent aucun risque en faisant commerce de pétrole, de voitures, de grands magasins ou dans les programmes de DEFISCALISATION immobilière.
          Baisser les coûts de la vie en regnant les marges des possesseurs, OUI c’est possible. Permettre le création d’une industrie de demain est indispensable.


          • Triodus Triodus 16 février 2009 16:10

            Oups.. Comme une impression que les képis donnent un coup de main au Békés..

            Pas bon..

            www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jnWVX6A57u8YGNj2ER_QSeyA3f tg

            PS : Désolé d’être un peu hors propos du fil, mais actu oblige.. Merci.


            • bernard92 16 février 2009 22:25

              Qu’on organise une transition vers l’indépendance de tous ces confetis voila ce qui pourrait d’arriver de mieux, pour eux comme pour nous.


              • phiconvers phiconvers 16 février 2009 22:34

                Merci pour ces réactions, pour le moins contrastées !

                Un "lâchage" de l’outre-mer serait une immense erreur, qui réduirait notre champ stratégique, appauvrirait notre nation et ne nous libérerait certainement pas du poids de l’histoire (cf l’Afrique, qui plus de quarante ans après la décolonisation, reste un souci quotidien...).

                D’accord avec at974, l’industrie est une source essentielle de valeur ajoutée, d’emploi et de confiance en l’avenir.

                Quant à Jackass, il faudrait qu’il détaille un peu pour qu’une réponse soit envisageable.


                • manusan 17 février 2009 08:42

                  "Un "lâchage" de l’outre-mer serait une immense erreur, qui réduirait notre champ stratégique,"

                  bon d’accord, soyons pragmatique, on ne garde qu’une île (pourquoi en garder 2) et on la passe TOM comme Tahiti (ils se demerdent avec leur budget).


                • Pourquoi ??? 17 février 2009 09:01

                  @ l’auteur :

                  J’ai vécu longtemps en Guadeloupe. A l’époque, c’était l’octroi de mer qui était accusé de la cherté de la vie. Or, j’ai beau lire, regarder et écouter tout ce qui concerne la Guadeloupe ces jours-ci, je n’en entends pas parler. Aurait-il été supprimé ?

                  Dans le cas contraire, pourriez-vous nous rappeler son montant et son utilité ?

                  D’autre part à quand un compte de résultat précis ; combien coûte la Guadeloupe, combien rapporte t-elle et à qui ? A qui profite la loi sur la défiscalisation ?

                  Merci d’avancer quelques chiffres.

                  Pour finir, je citerai une de mes voisines : "T’es bien bête de travailler, regarde, moi je ne travaille pas mais je me débrouille et je gagne plus que toi. Y’a que les blancs pour être aussi cons"

                  Ca vous inspire quoi ?


                  • phiconvers phiconvers 17 février 2009 21:01

                    Ce qui rend la vie chère dans les collectivités ultramarines est l’insularité de la plupart d’entre elles, la rareté des cultures vivrières au profit de monocultures d’exportation et les habitudes de consommation qui sont proches de celles de la métropole.

                    La Guadeloupe coûte plus cher à l’Etat qu’elle ne rapporte de recettes fiscales, c’est une évidence. Mais comment quantifier et chiffrer l’avantage stratégique que nous donne notre présence ultramarine ? En outre, une logique purement comptable devrait nous conduire à nous séparer de pas mal de départements métropolitains (Lozère, Ardèche, Creuse, etc.). 


                  • PUCK 18 février 2009 15:18

                    Pour ma part ,depuis 8 ans ,je passe un mois par an aux Antilles ,chez mes enfants ,et j’en reviens .
                    L’octroi de mer existe toujours et ne représente plus rien .Il n’existe d’ailleurs pas à St Martin .
                    La concurrence est nulle en Guadeloupe et les produits de 1ère nécessité y sont au moins 25% plus chers qu’ailleurs .
                    J’ai entendu aussi ce matin à la radio des prix de billets d’avion totalement faux ,ou alors pendant des périodes très courtes .Tant qu’Air France n’aura pas de vraie concurrence ,il n’y aura pas de continuité territoriale avec les Antilles .
                    Je n’excuse cependant pas les syndicats .Ils ont employé la manière forte pour faire suivre la grève et ils ont ruiné leur ile .Le gouvernement a également très mal géré cette crise en ne réagissant pas immédiatement ,d’abord aux désordres et ensuite ,et très vite ,aux injustices qui sont réelles mais pas forcément dans le sens invoqué par les syndicats ,c’est à dire que les noirs ne sont pas spécialement défavorisés .


                  • geko 17 février 2009 09:21

                    Ci-dessous un témoignage d’un ami reçu par mail

                    "Salut à tous,

                    Je crois n’avoir jamais été engager politiquement mais j’ai envie de vous raconter un peu ce qui se passe, ici en Guadeloupe, car, pour ma part, l’information qui en ait faite ne reflète pas ce que je vis après 28 jours de grève générale (et la grève ici, quand t’en fait une, ça se voit !!)
                    Grâce au bon vieux système D, les réserves sont faites (essence, nourriture, eau et autres douceurs) et le tri sélectif est de sortie (on brule ce qui peut l’être). Le tout dans une bonne humeur générale et sans le moindre incident sur toute l’île depuis le début du conflit.

                    Non, le LKP n’est pas un syndicat qui crée une ambiance de "terreur" comme l’a dit Mr Jego (et comme le font suivre certains journaux) mais un collectif regroupant énormément de monde pas forcément syndiquées (bcp d’associations en font parties) et qui a décidé de se faire entendre par les pouvoirs publics contre la vie chère.
                    Cette revendication a trouvé échos dans toute la population.

                    Sur 450 000 personnes vivantes ici, il y en avait 65 000 dans la rue au bout de 10 jours de blocage (sans compter les gens au bord de la route et les vieux au balcon en train d’applaudir) et 50 000 au bout 26 jours de grève (dont bcp sont en train de perdre quasiment un mois de salaire voir même leur boulot).

                    Le motif de la vie chère reste le motif principal de la grève mais on ressent un enorme mouvement collectif qui veut se faire entendre au delà de cette revendication.
                    Il y a le problème identitaire (dont je ne pourrai parler n’étant pas d’ici) mais aussi un mouvement de société qui n’accepte plus de payer toujours plus cher sans raison avec des pouvoirs publics qui laissent faire car c’est à l’avantage de leur "potes" déjà farçis.

                    Ex : la SARA (la société qui approvisionne la Guadeloupe en produits pétroliers) est passé d’un bénéfice de 5 millions à 50 millions d’euros en 3 ans. Quand le prix du baril a été divisé par 3, le prix du litre de super a diminué de 2 centimes.
                    Tout ça sans que ça ne fasse sourciller aucun pouvoir public qui, auparavant, a prit soin de désintégrer la surveillance de la concurrence dans les Antilles : la SARA, c’est Total a hauteur de 50%.
                    Je vais passer sur la grande distribution : 40% plus cher sans que personne puisse te dire pourquoi. Peut être parce que Carrefour et quelques familles proches de l’Élysée ont le monopole de la distribution ?

                    Donc respect à ce qui se passe ici
                    C’est la preuve que l’énergie la plus puissante doit rester celle de la rue. Ça fait du bien de le rappeler à nos pseudo élites, qu’on a malheureusement élus, qu’ils ne sont pas là pour eux même mais pour nous (en ce moment on atteint des summums mais ça reste, malheureusement, de droite et de gauche)

                    Les médias n’en ont parler qu’au bout de 10 jours de conflit car ils (et ceux qui les dirigent) ont peut être peur de la contagion et quand ils en parlent, c’est pour faire croire que ce n’est que quelques personnes qui bloque l’île (Jégo parle de 6 personnes : c’est du délire)
                    Et bien non. C’est toute la populace qui s’est levée comme un seul homme. C’est un chouette moment à vivre de se rendre compte que les moutons sont de sortie.

                    Un petit mot pour finir.
                    Tout ce bordel en chantant et sans un carreau cassé pendant 28 jours.
                    Sauf que, aujourd’hui, après avoir esperer que les gens ne puissent plus tenir sans salaire et donc retourner au travail, la seule réponse que l’état apporte est d’envoyer une armée de "robocop" armés jusqu’aux molaires (matraques et mitraillettes inclus) afin de faire taire la population (50 arrestations rien que pour ce matin !)
                    Je pense qu’ils n’ont pas d’autres choix pour gérer leurs petites affaires et continuer à nous prendre pour des vaches à lait, cherpas ou autres.

                    Mais, "missiés les nantis", y a pas plus dangereux pour vous que les gens qui n’ont plus rien à perdre et, en ce moment, il y en a de plus en plus.
                    Le conflit continu !!!!!

                    Sinon ici il fait beau et même en étant touriste tu peux te debrouiller pour passer de bonnes vacances (et, là, pour le coup, elles seront locales !)
                    D’ailleurs les touristes qui sont encore là (cad parti sans club med, fram et autres orgnismes passent de bonnes vacances et soutiennent le mouvement)

                    Signé
                    xxxxxx carrément énervé.

                    PS 1 : Je n’ai pas écrit ça par conviction politique mais pour vous dire que, ici, des gens se battent pour leur liberté (le mot est un peu fort mais j’ai trouvé que celui là) et que les médias font passer ça pour un conflit syndical formenté par une poignée de gauchistes

                    PS 2 : Faites suivre si vous le désirez !!
                    "
                    Incompétence de nos gouvernants ou volonté de laisser pourrir la situation ? Une chose semble certaine, le mépris toujours récurrent dans ce gouvernement.


                    • jak2pad 17 février 2009 13:15

                      je suis alsacien, et j’ai 60 ans

                      je me souviens de l’arrogance et de l’insupportable mépris que manifestaient à l’époque les foctionnaires français, enseignants les premiers

                      tout y passait : mépris pour la langue, l’accent, la culture d’un peuple qui après tout, et contrairement aux images d’Epinal, n’ a jamais manifesté tant que ça son désir immodéré d’être français

                      nous au moins, nous pouvions être frontaliers, c’est-à-dire aller travailler, ( et aussi ...souvent ... acheter...) dans le pays voisin, qu’on appelle l’Allemagne, et qui depuis de longues années, est certainement plus démocratique et respectueux des libertés que la France ne l’a jamais été.

                      En conséquence de quoi, je respecte, je comprends et j’approuve totalement le combat des Antillais ( mais aussi des Kanaks, des Corses, des Bretons et de tous les autres....) pour qu’enfin on arrête de les exploiter de cette manière insolente, en leur accordant des "salaires" deux ou trois fois inférieurs à la France,( et je le suppose, totalement illégaux,) et en faisant des superprofits sur l’essence et la distribution.

                      Cette exploitation quasi-coloniale, comme ce que l’on rencontre dans les régions reculées du Brésil, est une souce inépuisable de tensions sociales : le système en place s’arrange pour qu’il n’y ait quasiment aucune industrie, ni agriculture, hormis le tourisme qu’ils contrôlent, et prélève un maximum sur la distribution.

                      Ls salaires sont maintenus au plus bas, et pour finir, c’est le contribuable français qui fait la soudure par le biais des allocs, ce qui permet au passage de renforcer l’image déjà fort négative, de ces régions.

                      Alors le couplet sur ces belles îles, stratégiques, ensoleillées, et qui nous permettent d’être un pays mondialement présent, ce couplet me ferait bien rire s’il ne me rendait pas aussi triste pour ces pauvres gens.


                      • PUCK 18 février 2009 15:27

                        Non ;mais ?

                        Corses ,alsaciens ,bretons ,payés moins cher que les "français " ??
                        J’ai passé 20 (très belles )années en Alsace , mais ,je regrette de dire que j’y suis toujours restée de "l’intérieur" ,alors ,qui ostracise l’autre ?


                      • phiconvers phiconvers 17 février 2009 21:09

                        Réponse générale aux commentaires du jour :

                        - @ manusan : comment choisir ? le fait de transformer un collectivité ultramarine en TOM ou plutôt en POM ne change rien à la charge financière pour la métropole et génère la création de nouvelles administrations locales enflées et souvent corrompues, comme en Polynésie ;

                        - @ geko : sur le caractère "bon enfant" du LKP et des Antillais, je suis partiellement d’accord. Il faut que nos compatriotes antillais cessent d’imaginer que l’Etat peut tout et je note en outre des revendications identitaires totalement déplacées ;

                        - @ jak2pad, je serais intéressé de connaître votre avis sur les évolutions institutionnelles qui s’imposeraient pour mettre un terme à la prétendu exploitation post-coloniale de nos compatriotes ultramarins, bretons, corses (et pourquoi pas picards, vendéens, occitans et parisiens ???). Tâchez d’être précis, constructif et un peu moins daté. Merci d’avance.


                        • jak2pad 20 février 2009 12:00

                          @ l’auteur

                          j’ai bien aimé votre remarque comminatoire :" tâchez d’être plus précis et moins daté".......

                          je n’ai jamais dit que les Alsaciens ( ou les Bretons, ou les Corses...) étaient économiquement défavorisés, encore que, là aussi, on pourrait parler de spoliations anciennes et de rancoeurs mal éteintes.

                          J’ai dit qu’il y avait eu fort longtemps, et jusqu’à maintenant, une pression jacobine qui a dévitalisé en premier les provinces française, et a ensuite essayé de vider la tête des habitants de provinces plus éloignées, et pas très françaises : achetées, conquises par la force, ou les deux à la fois.

                          Et plus les provinces étaient éloignées, et donc les habitants différents, plus le mépris a été profond, le pillage accentué et durable, et plus la réaction sera violente.

                          Le monde a changé, et une ex-puissance en quasi-banqueroute ne peut plus jouer à la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf : pas de sous, pas d’impact culturel, pas beaucoup d’adrénaline.

                          A quoi servent ces porte-avions ruineux et si souvent en panne, qui coûtent cher à construire, encore plus quand ils naviguent, et le pire c’est quand il faut les détruire ?

                           Et toute cette force militaire coûteuse, inefficace et même pas capable d’arrêter trois pirates somaliens ?

                          Sur vos 5 critères concernant ces "colonies résiduelles", deux m’ont fait rire : qu’elles soient "belles", et "stratégiques", c’est quand même assez comique, si l’on y réfléchit :

                          mon larcin me plaît, car il est beau, disait un voleur de poules....

                          et stratégiques pour qui ? pour le Club Med ?

                          qu’elle prouvent l’absence de racisme des Français, c’est hilarant, surtout quand on voit ce qui se passe en Guadeloupe en ce moment, et allez dire cela à des Kanak, ou à des Guyanais....

                          et qu’elles montrent l’universalité de notre "culture", allons, allons...

                          qu’enfin elles soient riches ( l’exemple de la banane est savoureux...) : pour moi tant mieux , mais pour leurs habitants, et pas pour des sociétés prédatrices et destructrices de l’environnement de ces gens.

                          Voilà, je ne sais pas si c’est toujours trop "daté", cela me paraît assez contemporain, et pour votre désir de lire des choses constructives sur le plan institutionnel, ce n’est pas mon job:je ne suis pas politicien.

                          je pense que toutes ces régions, et cette fois-ci j’y ajoute l’Alsace, la Corse et la Bretagne, ainsi que toutes les régions allogènes de France ( mais pas du tout la Vendée ni le Bassin Parisien, ça c’est votre dérision à vous....), que toutes ces régions devraient le plus rapidement possible obtenir une vraie forte autonomie, car la crise arrive, et le ciment de ce pays est fragile.

                          sinon vous verrez la solidarité de façade voler en éclats, car cette construction politique qu’on appelle la France ne s’est faite que sur des valeurs plus ou moins communes, et que tout ce mythe s’affaisse lentement, mais sûrement, et que le gâteau devra être partagé autrement...puisqu’il sera beaucoup plus petit...triste, hein ?


                          • phiconvers phiconvers 20 février 2009 22:04

                            jack2pad :

                            vous avez 60 ans et évoquez des souvenirs antillais assez anciens, semble-t-il. Vous êtes amer sur l’évolution de notre pays, que vous voyez non sans une certaine lucidité se rabougrir tout en se divisant. Je suis beaucoup plus jeune et, si je partage votre constat assez pessimiste de la situation de mon pays, la France, je ne suis pas du tout résigné, par optimisme naturel mais également par obligation puique la France est le pays où je suis né et où il m’a été donné de me construire et de fonder une famille. Comprenez donc que je ne puisse pas me soumettre à un triste destin qui serait écrit.

                            Dans votre intervention précédente, vous louez le combat des Corses et des Bretons notamment contre l’exploitation dont ils seraient victimes. Comprenez que j’aie tiqué ! En Bretagne comme en Corse, l’Etat a massivement investi pour ramener ces régions au niveau de vie du reste de la France. Aux Antilles également, avec moins de succès. En Corse, mes compatriotes jouissent de dérogations fiscales tout à fait exorbitantes du droit commun. Alors l’exploitation par l’Etat jacobin, merci mais ça ne passe pas.

                            La pression jacobine a eu des défauts, ceux de l’idéologie dont elle venait, cause de la Terreur révolutionnaire, mère de ce mépris que vous dénoncez à juste titre, dont ont pâti tous les Français et, malheureusement, quelques Européens. Elle a eu ses vertus, également, en permettant de désenclaver des territoires oubliés et en offrant des vecteurs de communication au premier randg desquels la langue française. C’est ce même jacobinisme qui a maintenu dans le coeur des Français l’Alsace et la Lorraine en 1870 puis en 1940 jusqu’à leur retour en France. Mais peut-être le regrettez-vous.

                            Votre lancée sur les matériels militaires français n’a pas grand chose à voir. Cela étant dit, l’idée d’une armée puissante garante de l’unité territoriale du pays et de la sécurité de tous les citoyens me plaît assez. La France a trop souffert des agressions extérieures pour sombrer dans l’angélisme pacifiste. D’ailleurs, vous le soulignez, il est peut être temps de moderniser certains équipements à bout de souffle qui ne permettent même plus à nos marins d’avoir raison facilement de quelques pirates somaliens.

                            Je dîne et poursuis ma réponse.


                            • phiconvers phiconvers 20 février 2009 23:11

                              Le fait que l’outre-mer soit beau vous gêne-t-il ? Moi, j’ai été littéralement pris par la somptuosité de certains coins de Martinique et de Guyane. Larcin ? Aux Antilles, qui peut encore dénoncer ce larcin ? Pas les Noirs, qui sont arrivés avec ou après les Blancs, n’oubliez pas. En Nouvelle-Calédonie, c’est une réalité. Comme en Polynésie. D’où des statuts différents. Et, en Nouvelle-Calédonie, une évolution institutionnelle vers l’indépendance, si nos compatriotes locaux en veulent (je regrette simplement le gel du corps électoral, absolument anticonstitutionnel). Vous avez, indépendamment de cette analyse, une vision bien revancharde et communautariste de l’Histoire. La conquête est un puissant moteur de l’Histoire et n’est pas une caractéristique du Blanc, au détriment du "bon sauvage". Il faut vivre avec nos caractéristiques et cesser de nous haïr.

                              Stratégiques ? La Guyane avec le centre spatial, le mieux placé et le plus actif au monde pour les lancements commerciaux demain l’est déjà. La Polynésie, avec un espace maritime de la taille de l’Europe pourrait l’être si la France se donnait la peine d’exploiter cet atout. Les Antilles et la Réunion sont des viviers de jeunesse appréciables pour notre pays quelque peu nécrosé. Et des places militaires de choix, sur les routes de la drogue pour les premières et à quelques encâblures de l’Afrique crisogène pour la seconde. La Nouvelle-Calédonie dans le top 5 des producteurs mondiaux de nickel, un métal essentiel à l’industrie moderne, etc.

                              Quant à la banane antillaise, elle est évidemment plus chère que la banane équatorienne, cultivée sans souci de l’environnement et de la dignité humaine. Et bien je trouve normal qu’elle soit protégée par des droits de douane pour ses concurrentes et par un prix plus élevé ;

                              Au lieu de parler de preuve que les Français ne sont pas racistes, j’aurais peut être été mieux inspiré de dire que la France d’outre-mer est une bonne école pour nous enseigner la tolérance interraciale. Le fait est que, pour ce qui me concerne, je n’ai aucun problème à reconnaître un compatriote ultramarin mélanésien, amérindien ou noir comme un concitoyen. Cela me gêne davantage pour un Malien ou un Algérien débarqué après l’indépendance et bénéficiant du laxisme de notre droit de la nationalité ou des droits sociaux indistincts pour les nationaux et les résidents. Et je vis cela comme une preuve de ce que ce n’est pas un problème de race. Et puis, aux Antilles, des Noirs ont autant de mal à accepter de coexister avec les Blancs que des Blancs en ont à coexister, en métropole, avec des Noirs. C’est intéressant et cela décrispe le débat interracial.

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