Le remaniement à la tête de l’administration de la Commission européenne consacre la montée en puissance des libéraux.
La
Commission européenne annonce mercredi 9 novembre une série de
changements à la tête de l’administration communautaire, sous la
houlette du président José Manuel Barroso.
Les
Français perdent deux postes-clés : celui, très en vue, de porte-parole
de la Commission, occupé jusqu’ici par Françoise Le Bail, et la
direction générale de l’énergie et des transports, gérée depuis cinq
ans par François Lamoureux.
La
première sera remplacée par l’Allemand Johannes Laitenberger, 41 ans.
Membre du cabinet de Barroso et juriste de formation, ce chrétien
démocrate est proche du Parti populaire européen (PPE), le groupe
conservateur, majoritaire au Parlement. Le second est remplacé par un
autre Allemand, à la personnalité moins affirmée, Mathias Ruete.
M.
Lamoureux était en sursis depuis de nombreuses années. Très proche de
Jacques Delors, il n’était pas apprécié par les Britanniques, qui lui
reprochaient son opposition à la libéralisation dans l’énergie comme
dans les transports, au détriment des grandes entreprises. Le
commissaire français Jacques Barrot ne s’entendait pas très bien avec
cet homme au tempérament trempé.
Maigre
consolation : la France récupère la direction générale de l’Agriculture,
en la personne de Jean-Luc Demarty, ancien numéro deux du service. Mais
selon de nombreux experts, il ne s’agit pas vraiment d’une bonne
affaire, car son poste a perdu beaucoup de pouvoir, au profit de la
direction générale du commerce.
Plus
globalement, les Anglo-Saxons confortent leurs positions dans les
directions générales, d’où une politique à attendre encore plus
libérale qu’actuellement.