Exhibition / prohibition
...les deux mamelles de la mondialisation. Dans le même champs visuel, aujourd’hui, l’on peut voir le meilleur et le pire. A gauche, un homme sans âge mais probablement pacifiste, engoncé dans un manteau militaire et affalé sur le trottoir, au pied de la vitrine d’une pharmacie. Juste derrière la vitre, s’étale nue, une belle femme de profil mais lui tournant le dos, et vantant les bienfaits d’une crème anti-âge...A droite, la plus belle des coupé sport trois cent chevaux se gare, et en descend un mafieux dealer aux centaines de victimes d’intoxication massive. Ce sont les affreux paradoxes qui n’échappent pas à notre société moderne, dont la richesse d’un seul s’appuie de tout son long sur la ruine morale et physique de dizaines d’autres. Mais le fossé n’est pas si large que cela, puisque le second peut être contraint d’enjamber le premier afin de rejoindre son officine.

Alors que les nombreuses émissions à caractère humanitaire pourraient redonner l’espoir aux pauvres démunis, s’ils avaient de quoi se payer l’abonnement tv, le dealer, lui, balance régulièrement des dizaines de millier d’euros vers les pays pauvres. Les quelques sous que récolte le premier dans sa gamelle, disposée à côté de sa bouteille vide, lui permettront peut-être de la remplir pour une nouvelle dose de drogue légale, vendue pour un euro dans le commerce local. Ce litre et demi de picrate infâme l’aidera à passer la prochaine nuit, et à embrouiller sa conscience dans un voile nébuleux, lui cachant sa dernière force, la colère devant Dieu. Ceux qui sont les témoins audiovisuels de ces émissions humanitaires, se sachant impuissants et se sentant complices, trouvant ça révoltant, mais si peu volontaires, avaleront le soir avant de s’endormir, ces pilules miracles vendues en pharmacies.
Excusez moi si, pour un court instant, je vais parler de moi : cela fait des années que je passe à travers les mailles du filet, échappe à ce système d’inter-dépendance et m’auto-satisfais. Je pratique depuis trente ans, une attitude jugée jusqu’il y a peu, absolument illégale en Californie, et aujourd’hui permise, voire même, salutaire. Trente ans que je ne me cache pas, que je plante autour de chez moi, que j’en parle au café tabac, quitte à passer pour un paria. Trente ans que je médite, le pourquoi l’Etat l’indique, comme étant le parasite, et la nature complique.
La mondialisation, que j’appellerai mondiabolisation, pour l’occasion, établit ses règles diverses entièrement fondées sur l’inégalité. Après avoir répandu sur les ondes du monde entier, l’image de ces cops ruinant une famille pour un plant à domicile, quand le phénomène est assimilé par toutes les autorités lointaines, la Californie réforme sa constitution, et légalise le poison. S’il fallait vingt ans dans le passé pour voir arriver toutes les modes, de ce modèle de société, chez nous dûment médiatisées, par cet organe qu’est la tv, pour faire changer les mentalités, encore vingt longues années, avant que je ne sois déclaré...initié. Pour le moment, c’est délit.
Pendant ce temps, l’Etat déploie ses moyens militaires, et à grand renfort d’hélicoptères, cherche là, la belle affaire, le petit plant qui fait tant rire et qui détend. « Des gendarmes de la Réunion ont détruit mercredi à Mafate plus de 5.000 pieds de cannabis correspondant à la plus importante saisie opérée dans l’île, a-t-on appris de source judiciaire. La descente de gendarmes à Mafate a fait suite aux informations données par un agent de l’ONF (Office national de forêts) qui avait remarqué une plantation de plusieurs centaines de pieds. Après un repérage des lieux par hélicoptère, une quinzaine de gendarmes sont intervenus dans quatre plantations totalisant 5.247 pieds de 50 cm à 2,5 m de haut. La valeur marchande de la saisie n’a pas été communiquée par les gendarmes. Le plus grand danger pour les spécialistes est le mélange de zamal au Rhum ou à des médicaments...
Tiens ! Amusant, en cas de mort du contrevenant, la cause en sera-t-elle le cannabis ou le médicament, sachant que le cannabis n’a jamais tué ? ( Comme de nombreux décès attribués à la pandémie, dont les journalistes se sont vus obligés de déclarer que les patients étaient déjà fortement affectés par d’autres infections ? )
Et pendant que j’y pense, toujours pas de dépistage contre les méfaits de médicaments légaux, dont l’on pourrait pourtant aisément les croire responsables de quantité d’accidents de la route ?
Et pour finir, l’urgentiste Patrick Pelloux, ( attention, page de la nouvelle république infestée par la pandémie bancaire ), invité samedi soir à France deux, au cours de l’émission la plus vue du réseau public, à qui l’on demandait son avis sur la pandémie, la plus grave crise journalistique qu’a connue la pire année de la décennie, a répondu :
« Les défaillances du système de santé, la désorganisation des hôpitaux ont une seule cause : le manque de moyens, même si NS affirme le contraire. Et si, malgré la crise, on s’en sort mieux qu’ailleurs, c’est grâce à la Sécurité sociale, qui sert de tampon. Même Obama a cité notre système de protection en exemple. » L’urgentiste de service tire la sonnette d’alarme : « Si vous ne préparez pas votre retraite, c’est l’infarctus six mois après. » Et si vous lui parlez du ministre de la Santé, alors là, il s’étrangle. « Bachelot manque de dialogue et de concertation. Son projet de loi d’autoriser la pub viticole sur le Net est une aberration et elle ne fait rien contre le plus grave des fléaux : la montée en puissance de la cocaïne. Tant qu’on envisage cette lutte comme une méthode répressive, et non pas comme une véritable guerre économique, on aura perdu. Les États-Unis, c’est Val-d’Isère. Ils ont le nez dans la neige ! Les trafiquants envahissent l’Europe. Il faut tout de même savoir que des infarctus avant 40 ans peuvent être dus à la consommation de coke. » Et le doc hausse le ton : « La stratégie des trente dernières années est un échec. On a tout essayé. Les cartels colombiens peuvent déstabiliser l’économie mondiale. »
Les jet-setters exhibent leur accoutumance effrénée à la cocaïne dans les affaires qui débordent des médias, leurs fans se ruent dessus ce marché à 80 euros le gramme, et à côté de cela, la propagande gouvernementale prohibe tous les jours un peu plus cette herbe naturelle que Dieu nous fit.
La drogue est dure...mais c’est la loi !
27 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON