Exit Sarkozy, exit Juppé, exit Hollande. Macron peut-il contourner Valls et percer ?
Maintenant que l’échiquier politique s’est spectaculairement éclairci, quelle va être la ligne politique qui va départager les candidats restant ? Quelles seront les bases d’élimination ? Sans vouloir froisser les traditionnels « petits candidats » dont l’influence (la capacité de nuisance) pour passer au deuxième tour est à prendre en compte, qui va vraiment pouvoir porter le flambeau du renouveau politique et économique français ?
Fillon ?
Il représente assez bien ce que l’on pourrait appeler la bonne droite balladuro-orléaniste des notables qui, tel un syndic de copropriété énervé, va couper dans presque toutes les dépenses. Mais en dehors de son fameux cri d’alarme sur « la France en faillite » lorsqu’il était Premier Ministre, Fillon est-il connu comme un bâtisseur d’empire, comme ayant encadré les banques, relancé l’enseignement, la recherche, l’industrie et les investissements ? Non. Le peuple n’a pas souvenir de grandes réformes ainsi que de grandes propositions portant son nom. Certes, il clame que pendant ses 5 années de chef de Gouvernement, il ne pouvait en réalité rien faire. Quoiqu’il puisse dire pendant la campagne, il est complice objectif de 5 des 20 années de déclin économique de la France. L’imagination au pouvoir ? Un avenir plein de rêves et d’espoirs ? Pas avec Fillon, ce grand admirateur du réactionnaire Poutine avec qui il partage nombre de valeurs et une opacité têtue des origines de sa fortune. (Sa société de « conseil » n’a aucun salarié autre que lui-même et brasse un énorme chiffre d’affaires aux clients très confidentiels).
Son actuel plan très détaillé de rigueur et de coupe budgétaire ne parle pas de la nécessaire réforme des banques. Fillon sait écrire. Il est de ceux qui a écrit le programme le plus volumineux et le plus détaillé. Le maintien de son silence sur cette thématique pendant toute la campagne risque de le faire apparaître complice des « banksters ». Tant qu’il refusera d’incorporer dans son programme l’interdiction des prêts à taux variables abusifs, tant qu’il refusera le rétablissement de la décision de justice du 8 Février 2013 confirmé que par le Conseil Constitutionnel le 29-12-2013 et à nouveau en Mars 2014 (TGI Nanterre) ordonnant le remboursement par les banques des intérêts illégitimes aux collectivités territoriales françaises arnaquées (120 à 145 milliards d’€ de cadeaux aux banques voyous), tant qu’il refusera d’encadrer (et de taxer) le système financier spéculatif en France et en Europe, tant qu’il refusera d’amender la loi Neïertz (socialiste) ayant confisqué le service public bancaire au seul profit des riches et des CDD, les « bouledogue de la République » que nous sommes ne lui lâcherons pas les basques. Il finira « balladuré », écharpé, comme Hollande et Juppé.
Valls ?
Logiquement, il ne peut à la fois effectuer la nécessaire critique du bilan de Hollande et répéter sans cesse sa fidélité à Hollande. Si on fait une analyse cartésienne de sa situation, il est condamné à louanger publiquement un bilan qu’il a critiqué et continue lui-même de fustiger en privé. Une mortelle schizophrénie politique qui va lui conserver une partie des socialistes légitimistes, mais ne le protégera pas des socialistes frondeurs, du Front de Gauche et de l’extrême gauche. Valls va être mis en pièce avant même que les « Bouledogues de la République » n’aient levé une babine pour lui demander ce qu'il a fait ou compte faire pour enfin empêcher les « banksters » de nuire.
Marine Le Pen ?
Mes racines « rad-soc-Franc-mac » (j’attends l’inévitable volée de pierres et insultes de certains internautes omniprésents) m’incite à attendre une « décantation » concernant à la fois son entourage et son programme qui ne tient pas debout économiquement (article argumenté disponible). Certes, nul n’est sans défaut. Mais tant qu’à renouveler la classe politique, renouvelons là complètement aussi au sein du FN avec une plus grande dose de « génération Marion ». Une génération plus proche de la nécessité de construire enfin une véritable Europe des peuples, des Nations (face aux ploutocrates de Bruxelles qui ont salit l’idéal européen avec leurs incompétences et impuissances tatillonnes). Avec un Euro dynamique enfin sorti de son étouffante chrysalide allemande (doublé de DTSL pour doper les grands projets d’investissement). Avec un service civique européen (militaire en option) permettant de faire connaitre 2 autres pays européen au cours des 6 mois à 2 ans de formation/assistance. Avec une diplomatie permettant enfin une fructueuse et confiante collaboration entre les pays d’Europe de l’Est. NB/ Honte à Bruxelles, (et à la France, entre autres bêtise) qui n’a pas dit un mot lorsque la première mesure du Parlement Ukrainien post Maïdan a consisté à retirer les droits linguistiques de la minorité russe. Auriez-vous imaginé que la Suisse, la Belgique, le Canada, etc., puisse faire de même ?). Fragilisé et rongé par une finance sans âme et des politiciens hypocrites, l'idéal Européen doit être rénové, relancé et renforcé. Au milieu des idéologies rances renaissantes, seule la jeunesse peut encore redonner un second souffle au projet européen qui nous a déjà valu 70 ans de paix continentale.
Mélenchon ?
On ne peut qu'en attendre encore plus de haine de classe, encore plus d’impôts, encore plus d’étouffement administratif, encore plus de référence aux fausses solutions des années 70-80. Il va faire un carton à cette élection et va mortellement lessiver la planche socialiste. Avec lui, toutes les droites confondues n’auront même pas besoin de se manifester pour clouer au pilori le bilan de la Hollandie. Mais lorsque l’on voit l’état actuel du Venezuela ou d’autres pays que ce leader maximo français vénère, par delà son vivifiant spectacle télévisuel à la Georges Marchais, il n’offre à l’industrie privée créatrice d’emplois qu’une effrayante perspective…
Emmanuel Macron ?
Il est objectivement parti à temps du gouvernement pour éviter le sort politique fermé et schizophrénique de Manuel Valls. Il a quitté Hollande et se présente parce qu’il ne pouvait agir suffisamment nous dit-il. Soit. Il a une connaissance des dossiers ministériels en friche qui n’attendent que lui pour être relancés. Soit. Il connait bien le système financier et bancaire pour en éviter les pièges. Soit. "Mais nous y en a être bouledogues peu patients. Nous y en a envie d’aller lui renifler les chaussettes de son programme encore incomplet" (qu’il dit n’avoir pas fini d’écrire). Si le programme de cet ex banquier ne se complète pas rapidement, ne rétablit par le service public bancaire, n’encadre pas et ne taxe pas la finance spéculative, ne met pas fin aux prêts toxiques, n’amende pas l’imbécile loi Neïertz, les chaussettes électorales d’Emanuel Macron vont grandement souffrir avec nos canines…
Conclusion :
Les candidats à la présidentielle (y compris les "petits") doivent TOUS revoir ou compléter leur copie programmatique.
Macron est le plus à même de renouveler complètement la classe politique puisque ne dépendant pas des partis ayant coulé le pays depuis 20 ans. Il est aussi le plus compétent pour arriver à imposer une réforme efficace gagnant-gagnant aux banques. Donc de facto le plus pertinent pour enfin relancer l’enseignement, la recherche, l’investissement et l’emploi en France. Mais nous devons être les plus nombreux possible à lui renifler avec délicate attention ses tendres mollets de novice politique, afin qu’il ne devienne pas aussi menteurs que les autres. Entre protéger ses chevilles ou nous envoyer le gigots des « banksters », cet homme incontestablement intelligent fera probablement le bon choix. Vigilence installé, débat ouvert, à vos crocs !
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