Fabien Engelmann, responsable CGT et candidat Front National
Secrétaire de section CGT en Moselle, Fabien Engelmann a annoncé sa candidature aux prochaines élections sous la bannière du Front National. Une tentative de reprise en main par l'appareil syndical a échoué, les adhérents de la section ayant soutenu Fabien contre l'apparatchik envoyé par les instances supérieures. Fabien persiste et signe, et annonce que d'autres coming-outs semblables au sien vont suivre dans une ou deux semaines. Fabien a été suspendu de son syndicat par la CGT, à laquelle il annonce interter un procès, défendu par Maître Gilbert Collard.
L'attitude du Front National et de ses adhérents de gauche est très offensive en cette affaire : procès, annonce de coming-out massif, et elle est relayée dans la presse, qui a consacré de nombreux articles à ce sujet. Elle est à rapprocher de nombreux signaux envoyés à gauche par le Front, le dernier étant la lettre aux fonctionnaires de Marine Le Pen. Elle est également à rapprocher du fait que de plus en plus de gens de gauche, et même d'extrème gauche, commencent à oser dire qu'ils en ont assez de la complaisance de leurs dirigeants vis à vis de l'immigration massive et de l'islamisme. A cet égard, l'explosion du NPA suite à l'affaire de la candidate voilée est également un signe fort.
Le Front National, nouveau parti de gauche ? Ce serait un sacré paradoxe ! Mais au fond, pas plus que de voir la "gauche "officielle envisager d'avoir le directeur du FMI comme candidat à la présidentielle.
Un échange massif d'électorats est-il sur le point de se produire ?

Peut-on être membre de la CGT et candidat du Front National ? Un tribunal aura à répondre à cette question. Fabien Engelmann, avec son avocat Maître Gilbert Collard et Louis Alliot, du Front National, a tenu une conférence de presse pour annoncer le procès qu'il intentait à la centrale syndicale. En effet, le syndicalisme est en principe indépendant le la politique, et un salarié syndiqué peut avoir, par ailleurs, les opinions de son choix, et même faire de la politique, à condition de ne pas mélanger les genres. Très longtemps d'ailleurs, les membres de la CGT ne se gênaient pas pour militer au parti communiste, dont cette centrale syndicale était considérée comme une courroie de transmission.
C'est en janvier, dans Riposte Laïque, que la nouvelle sortit pour la première fois. Fabien Engelmann y donna une grande interview, dont l'intitulé dit tout : "Pourquoi, syndicaliste CGT, militant de LO, puis de NPA, j’ai rejoint Marine Le Pen".
Fabien est secrétaire de la section CGT formée au sein des services municipaux de Nilvange, une commune du bassin sidérurgique, et il explique son parcours en ces termes :
"J’ai 31 ans, je suis ouvrier territorial dans le service public et également syndicaliste à la CGT. Je milite, depuis que je suis tout jeune, dans des associations de protection animale, car j’accorde beaucoup d’importance au respect de la vie, et j’avoue mon admiration pour Brigitte Bardot, qui a tout donné à cette juste cause. J’ai connu Riposte Laïque lors de ma démission du NPA.. J’ai quitté ce parti peu de temps après les élections régionales, avec le 3/4 du comité de Thionville. Nous étions tous littéralement sidérés de voir que le parti acceptait une candidate voilée, sans même prendre l’avis des ses adhérents lors d’un congrès national. Nous considérons que le voile est un symbole de soumission de la femme, totalement à l’opposé du principe de l’égalité des hommes et des femmes, contraire à notre modèle civilisationnel et à nos valeurs progressistes."
L'arrivée de Marine Le Pen à la présidence fut évidemment pour déterminante attirer quelqu'un aussi à la gauche de la gauche. Fabien s'explique :
"Actuellement, elle est la seule à défendre véritablement la loi de 1905, à dénoncer la banalisation du halal et les prières illégales sur la voie publique. Elle apporte des solutions contre la mondialisation, et donc contre les délocalisations, elle propose aussi de lutter contre la concurrence imposée de la main d’œuvre étrangère avec la main d’œuvre « locale » dans le but avoué de faire baisser les salaires quitte à jeter au chômage des Français. Marine Le Pen lutte aussi contre l’Europe de Bruxelles qui nous appauvrit de jour en jour et, bien sûr, elle songe aussi à un éventuel retour au franc, car si un risque d’effondrement de l’euro existe, nous avons tout intérêt à nous doter d’un plan de sortie anticipée."
Cette interview fit grand bruit dans le monde syndical, et elle eut des suites.
Un certain Denis Pesce, secrétaire de l’Union départementale de Moselle (57) se déplace et vient tenter de ramener l’ordre. Il explique aux syndiqués qu’on ne pouvait pas être dirigeant de la CGT et membre du Front national, que cela était incompatible. Pas de chance : les adhérents soutiennent Fabien, qui fait bien son travail de défense des salariés. Sa reconduction au poste de secrétaire du syndicat est votée par 20 voix sur 23.
Quand le peuple vote mal, il n'y a plus qu'à dissoudre le peuple, c'est bien connu. Il semblerait que la section CGT des municipaux de Nilvange soit menacée de dissolution.
Qu'à cela ne tienne ! Fabien Engelmann persiste et signe. Il donne encore une interview, cette fois-ci à la lettre Nouvelles de France, proche de la droite libérale, et il y déclare :
"Je suis un esprit libre et considère qu'on ne doit pas mélanger le syndicalisme avec la politique partisane. La CGT n'appartient plus au PCF depuis 1989, que je sache. Et puis, si vous saviez le nombre d'adhérents de la CGT qui sont au Front national ou qui votent pour".
Il ajoute :
"Dans une, voire deux semaines, des dizaines d'adhérents de la CGT vont faire leur 'coming out'. Ce sera du 'jamais vu' !" ces militants "ont compris que le FN n'était pas le diable et que Marine Le Pen a un discours plus social qu'Olivier Besancenot".
La presse, même la grande, consacre de nombreux articles au sujet. Voici celui du Monde, et celui du Figaro, mais on pourrait multiplier les citations.
Donc : Le Front National a une aile gauche, et il ne ménage pas ses efforts port le faire savoir : "coming out" massig annoncé, coopération avec le très médiatique Gilbert Collard.
On citera aussi la récente lettre aux fonctionnaires de Marine Le Pen :
"Longtemps, il a existé entre nous un malentendu. Peut-être parce que nous n’avons pas eu les bons mots pour vous parler, et surtout parce que nos idées ont été caricaturées, beaucoup d’entre vous ont cru de bonne foi que le Front National était votre ennemi, l’ennemi des fonctionnaires.
Je m’adresse à vous pour clarifier les choses."
Suit un exposé de la politique qu'elle entend mener en matière de fonction publique, parfaitement satisfaisante du point de vue d'un fonctionnaire et totalement aux antipodes de ce que fut le poujadisme et l'anti-fiscalisme de son père.
Paradoxes ? Je dirais plutôt analyse et compréhension de ce que veut le peuple. Il n'est nul besoin de sondages à la chaîne pour savoir que la plupart des Français du peuple sont de gauche sur les sujets économiques et sociaux et sur la défense de la laïcité et des droits de la femme, mais ne sont nullement favorables à l'immigration massive et à l'islamisation de la France.
L'électorat de gauche est en déshérence : la droite d'affaire n'a jamais été de son bord. La "gauche" institutionnelle à cessé de l'être progressivement et ne s'en cache même plus avec la possible candidature de Dominique Strauss-Kahn.
Alors, puisque Marine semble disposée à défendre les classes moyennes et populaires françaises, on ne s'en plaindra pas.
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