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Accueil du site > Actualités > Politique > Face à la crise financière, un nouveau mandat pour la BCE : la stabilité (...)

Face à la crise financière, un nouveau mandat pour la BCE : la stabilité des prix d’actifs

Concentrées sur leur objectif de maintien de la stabilité des prix à la consommation, les banques centrales n'ont pas pris en compte l'évolution des prix d'actifs (immobilier, actions, matières premières...), dont la hausse a été alimentée par le développement du crédit suite aux politiques monétaires menées ces dernières années. Dans cette note, Philippe Sabuco propose de relancer la réflexion sur les missions et mandats de la Banque centrale européenne, à l'heure où Mario Draghi prend ses fonctions de Président : il propose une évolution du rôle de la BCE vers une double surveillance des prix à la consommation et des prix d'actifs. La BCE pourrait ainsi jouer un rôle central dans la prévention des bulles sur les prix d'actifs, à l'origine des crises bancaires systémiques.

 Concentrées sur leur objectif explicite de maintien de la stabilité des prix – telle que mesurée par l’indice des prix à la consommation –, les banques centrales n’ont pas pris en compte l’évolution des prix d’actifs (actions, obligations, immobilier, matières premières…). Or, l’observation de séries temporelles sur les prix à la consommation et les prix d’actifs indique que leurs évolutions sont le plus souvent décorrélées. Ce constat milite donc en faveur d’une double surveillance : les prix à la consommation d’un côté, et les prix d’actifs de l’autre. D’une certaine manière, la politique monétaire – dans sa conception actuelle – est hémiplégique car seulement focalisée sur l’évolution des prix de certains biens et services.
 
Il est donc urgent que la politique monétaire marche enfin sur ces deux jambes. Dans cette note, nous proposons que la banque centrale intervienne afin d’éviter la formation de bulles sur les prix d’actifs alimentées par le crédit, bulles à l’origine des crises bancaires systémiques. Cette considération nous conduit à proposer ici un nouveau mandat explicite pour la BCE : la stabilité des prix d’actifs. La BCE devra veiller tout particulièrement à la stabilité des prix immobiliers, constante historique des crises bancaires systémiques. Enfin, il conviendra de privilégier l’adoption par la BCE d’un instrument de régulation unique pour atteindre cet objectif : les réserves obligatoires et progressives sur les crédits.
 
La dernière crise bancaire systémique – dont les conséquences économiques et sociales se font encore durement ressentir – a démontré que ces pistes de réflexion méritaient d’être étudiées avec la plus grande attention. L’application des mesures présentées ici constituerait une avancée majeure dans la prévention des crises bancaires de nature systémique et le maintien de la stabilité financière. A l’heure où Jean-Claude Trichet vient de quitter ses fonctions de Président de la BCE – après huit années passées à la tête de l’institution – au profit de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale italienne, il semble particulièrement opportun de relancer dès à présent le débat sur les objectifs et les mandats de la BCE. Cette réforme importante pourrait figurer à l’agenda politique européen du futur président de la République.

Les politiques monétaires menées au cours de la dernière décennie n’ont pas permis d’éviter la crise financière actuelle. Pour certains observateurs, au contraire, ces politiques – jugées accommodantes – seraient à l’origine de la crise. Redoutant le risque déflationniste suite à l’éclatement de la bulle Internet au début des années 2000, les banques centrales – particulièrement la FED – ont laissé leurs taux directeurs à des niveaux historiquement bas, alimentant ainsi une dynamique du crédit exceptionnellement soutenue. L’expansion du crédit s’est traduite par une hausse spectaculaire du prix des actifs, notamment immobiliers. A titre d’illustration, l’augmentation cumulée des prix réels des logements américains a dépassé 90 % entre 1996 et 2006 (année du pic des prix des logements).

Consulter la note intégrale


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10 réactions à cet article    


  • Kuota Kuota 10 novembre 2011 18:18

    Bon, en ce qui concerne la BCE..... il faut qu’elle :

    • prête directement au ETATS et à taux ZERO.
    • ne soit plus au dessus des Etats, c’est à dire qu’elle cesse de ne recevoir d’ordre de personne. La BCE est hors de controle.
    • que sa politique ne soit plus de lutter contre l’inflation, car l’inflation c’est des chomeurs en moins des petits salaire qui augmenter, les profits des rentier qui diminue etc....
    •  qu’elle avale les milliars de dettes des pays de l’europe qu’elle à contribué à fabriquer avec les banques privés.

    Cet article à une tendance molle qui pense qu’on peut continuer de raisonner dans les clous imposés par Maastrisch :

    Déficit Publique >60 % PIB, (comparer un stock de dette à un flux cela n’a pas de sens)

    Croissance 2 % + Inflation 2 % etc....

    Les questions essentiels à se poser :

    Y a t’il au non des chantier à entreprendre, des malade à soigner, des enfants à éduquer ? OUI

    Y a t’il des gens pour faire cela ? OUI

    Mais on n’a pas de quoi les payer.....

    Est ce compliquer de créer de l’argent pour les payer ?????

    Voilà ce que je pense être un raisonnement nouveau qui nous sort du cadre absurde des règle de l’UE.


    • Taverne Taverne 10 novembre 2011 23:18

      Mes remarques sur deux points :

      - que la BCE prête directement au ETATS et à taux ZERO. Si c’était le cas, elle devrait couvrir ces opération risquées par un coût qui serait endossé par l’Etat et donc le contribuable.

      - que sa politique ne soit plus de lutter contre l’inflation. Le problème n’est pas trop dans la légitimité de sa mission que dans sa manière de l’exercer. La BCE peut baisser ses taux à tort croyant au risque de déflation alors qu’il n’en est rien et elle provoque ainsi de l’inflation.


    • bigglop bigglop 11 novembre 2011 02:09

      Bonjour au « Think Tank » du Parti Socialiste,

      Après votre action décisive dans l’adoption du Traité de Lisbonne par le vote en Congrès de Versailles de 2008, est-ce que votre candidat, François Hollande va enfin nous parler en détail et honnêtement de ce Mécanisme Européen de Stabilité (MES) ?

      Comme d’habitude, vous lâchez un étron fumant et pestilentiel et partez en laissant la porte des wc fermée de l’intérieur.

      Soyez certain de ne pas avoir mon vote ni au premier, ni au second tour des présidentielles de 2012. Je ne voterai pas pour « le moins pire ».

      Mais notre Grand Timonier n’est pas à une contradiction près, car il affirmé, le 28 octobre, me semble-t-il, que "l’entrée de la Grèce dans l’Union Européenne a été une erreur" et aujourd’hui avec Merkel il hurle "il faut que la Grèce reste dans la zone euro, donc dans l’Union" et ils imposent la question d’un référendum grec qui finalement n’aura pas lieu. Pauvre peuple grec « enpapandréouté », avec le cul aussi rouge que celui du discobole qu’il ont peint.

      Mais qui dirige ce grand orchestre du G20 ?
      Certainement pas les Thénardiers (dixit Ariane) européens, Merkel et Sarkozy.
      Mais plutôt, les représentants très discrets des marchés financiers spéculatifs, des hedges funds, des fonds de pensions, du shadow banking
      B. Obama, représentant de l’ISDA (International Swaps and Derivatives Association) est arrivé pour distribuer les bons points à tous les participants et remettre un peu d’ordre dans cette cacophonie.

      Une rapide analyse du dispositif du FESF mis en place le 28/10/2011 pour démontrer qu’il est catastrophique :

      • l’abandon de créance de 50% par les banques européennes sera limité par l’obligation de recapitalisation des banques grecques aura une efficacité réelle de 19 à 27%. A l’issue de ce G20 inénarrable, il est passé à 60% alors que la provision devrait être de 100%.
        - la garantie de 20% de la première perte sur des obligations souveraines est insuffisante pour rassurer les marchés et les banques, à terme.
        - le renforcement du fond par un effet de levier est dangereux car il peut mener à la création d’une pyramide de Ponzi.
        -la création dans le FESF d’un "special purpose vehicle" ou Fonds Commun de Créances est un clone des supports à l’origine des ’subprimes"
        Après la mise en place du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) qui devrait se faire très rapidement, certainement avant les présidentielles de 2012 (et non en juin 2013, comme prévu), nous serons livrés pieds et poings liés à une organisation supranationale européenne qui gèrera directement les budgets de tous les états européens.


      Sur la « démocratie européenne  »

      Je ne reviendrai pas sur la loi de 1973-Pompidou/Giscard, les Traités de Maastricht, Amsterdam, Nice et de Lisbonne (ex-TCE) marqué du sceau de l’infamie, de la forfaiture, notamment du PS.

      Une précision sur " l’astuce juridique " pour faire passer la création du FESF et du MES sans recourir à un référendum  :

      Après la crise de la dette de zone euro qui a conduit au renflouement des États membres de l’Union, il y eut des tentatives de réformer le fonctionnement de la zone euro en cas de crise. Cela a conduit à la création de mécanismes de renflouement : Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) et le Mécanisme Européen de Stabilité Financière (MESF). Ceux-ci, conjointement avec le FMI, ont pour objectif de renflouer les États membres en difficulté. Toutefois, le FESF et le MESF étaient destinés à être temporaires (jusqu’à fin 2013) car ces deux mécanismes n’avaient aucun fondement juridique dans les traités de l’Union européenne.

      Afin de résoudre le problème du fondement juridique, le gouvernement allemand indiqua qu’un amendement au traité serait nécessaire. Cependant, après la ratification difficile du traité de Lisbonne,certains hommes d’État se sont opposés à une modification du traité, notamment le gouvernement britannique qui s’opposait à des changements affectant le Royaume-Uni. C’est finalement avec le soutien du président français que l’Allemagne obtint l’aval du Conseil Européen d’octobre 2010.

      La proposition allemande demandait une modification minimale visant à renforcer les sanctions et à créer un mécanisme permanent de sauvetage. Cette modification minimale ne répondant toutefois pas à l’exigence allemande de sanctionner les manquements des États par la suspension du droit de vote. En effet, une telle exigence nécessiterait une modification plus importante du traité.

      Le 16 décembre 2010, le Conseil européen trouva un accord pour un amendement de deux lignes au traité, ce qui permit d’éviter la tenue de référendums. En effet, le Président du Conseil Européen, Hermann Von Rompuy fut chargé d’examiner les changements à travers la procédure de révision simplifiée (article 48 TFUE) La modification change simplement le Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne pour permettre l’instauration d’un mécanisme permanent.

      Maintenant, quand j’entends politiques, journalistes, experts, parler de « démocratie », j’ai envie de sortir un 357 magnum (que je n’ai pas). A moins qu’ils ne parlent de " démocratie couchée"

      Comme disait un certain Coluche :

      « nos hommes politiques sont très gentils, ils nous laissent des libertés que s’ils nous les enlevaient on ne s’en apercevrait pas ».

      Cela résume parfaitement notre situation, aujourd’hui, dans laquelle nous avons une responsabilité à la fois individuelle et collective.

      ISDA
      http://www.worstlobby.eu/fr/2010/no...

      http://leblogalupus.com/2010/10/06/bale-iii-pousse-le-risque-vers-le-shadow-banking/

      http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-le-fesf—le—subprime—de-la-zone-euro.aspx?contributor=Gabriel+GimenQ-ìRoche&article=3684398960G10020&redirect=False

      MES

      http://www.courtfool.info/fr_MES_le_nouveau_dictateur_Europeen.htm

      http://blogs.mediapart.fr/edition/la-theorie-du-tout/article/261011/le-mecanisme-europeen-de-stabilite-pour-les-nuls-le-r





      • Le péripate Le péripate 11 novembre 2011 02:16

        Si on confiait à une banque centrale la fabrication de chaussures très rapidement nous n’aurions que des pieds gauches.
        Le plus simple est d’abolir la banque centrale, et tout le monde trouvera chaussures à son pied.


        • Rousquille Rousquille 11 novembre 2011 02:50

          Fermez-la Terra Sovietica


          • Ruut Ruut 11 novembre 2011 09:40

            Recréons une monnaie basée sur l’or et tout rentrera dans l’ordre.


            • BHL=MST 11 novembre 2011 10:54

              Il y a surement des benêts pour écouter vos conseils, mais heureusement de moins en moins. C’est de l’escroquerie intellectuelle au service des affameurs. Terra Nova, c’est la honte. Changez de métier pendant qu’il est encore temps, tas d’ordures !


              • BA 11 novembre 2011 12:29

                Emprunt à un an :

                 

                Mercredi 5 octobre 2011, la France a lancé un emprunt à un an. La France a dû payer un taux d’intérêt de 0,5 %.

                 

                Quand l’Allemagne lance un emprunt à un an, elle doit payer un taux d’intérêt de 0,4 %.

                 

                Et l’Italie ?

                 

                Mardi 11 octobre 2011, l’Italie a lancé un emprunt à un an. L’Italie a dû payer un taux d’intérêt de 3,57 %.

                 

                Un mois plus tard, jeudi 10 novembre 2011, l’Italie a de nouveau lancé un emprunt à un an. L’Italie a dû payer un taux d’intérêt de ... 6,087 % !

                 

                http://www.romandie.com/news/n/_Italie_bond_des_taux_a_un_niveau_record_lor s_d_une_emission_test101120111111.asp

                 

                Conclusion :

                 

                Plus les jours passent, plus l’Italie emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

                 

                Plus les jours passent, plus l’Italie se rapproche du défaut de paiement.


                • NeverMore 11 novembre 2011 14:14

                  Merci à Terra Nova pour ses prises de position qui vont systématiquement à l’encontre non pas seulement de ce que je crois, mais de ce que je suis.

                  Vous avez bien compris que les élections se faisaient à la marge, et que les gens du commun comme moi, conformés par des médias complaisants, se répartiraient en gros 50/50 sur les deux candidats restants, la décision restant aux minorités qu’on aura su caresser dans le sens du poil, par une démagogie débridée, institutionnalisée et théorisée, mais complètement sophistique.

                  Grâce à vous et si ces méthodes révoltantes fonctionnent, les minorités feront la loi, ce pays sera foutu, et c’est d’ailleurs déjà bien engagé.

                  Je croyais que « changer le peuple » n’était qu’une formule, mais c’est clairement ce que vous visez. Vous m’avez ouvert les yeux sur les dégats que pouvaient produire une idéologie mortifère. Je vais militer activement contre cette idéologie pernicieuse.

                   


                  • arcrachatcredits arcrachatcredits 12 novembre 2011 10:59

                    avec un ancien président de la BCE qui voulait a toute force un euro fort ne s’occupant pas de l’impact sur l’industrie exportatrice et avec le dé faussement des politiques sur l’attribution de crédits aux banques et non aux États l’on voit qu’il n’y a plus de pilote dans l’euro.

                    le contrôle des prix etc ... peut être mais plus important la hausse des taux d’intérêts pour les États endettés entre et par les banques qui fixent des taux impossibles (taux court terme a la Grèce 17%)

                    La reprise en main de l’attribution de financement aux États auprès de la BCE avec des taux bas et des prêts longs avec un pouvoir financier sur les dépenses et non par des règles de restrictions et de pénalisations du pouvoir d’achat des plus modestes. (déremboursement médicaux, augmentation des taxes sur les mutuelles, augmentation des tva ...) mais plutôt la mise en place mondiale d’un contrôle bancaire et la suppression des paradis fiscaux.
                    et la seule taxe mondiale permettant de assainissement et la suppression de la spéculation.

                    De nouvelles pistes « TEB TAC TVA sociale Que choisir ? » avec une préférence a la Taxe sur les Écritures Bancaire qui permet une plus grande base monétaire et planétaire. de plusieurs milliards et un taux très faible
                    lire http://www.arcrachatcredits.org/news.php?article=693

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