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Accueil du site > Actualités > Politique > Faillite de l’Etat : filons la métaphore

Faillite de l’Etat : filons la métaphore

Parce qu’il ne peut s’agir que d’une métaphore, il nous faut tenter d’en analyser le pourquoi et la signification.

Bien évidemment, et même si l’exemple argentin pourrait nous en faire douter, un Etat ne peut être en faillite.

Au pire, est-il endetté. Or, mercredi 26 septembre, Daniel Cohen indiquait sur les ondes de France Culture que le problème de l’endettement de la France résidait moins dans son taux, 60 % du PIB (sur la question de la comparaison de notre endettement au regard d’autres pays notamment européens, voir les articles publiés dans les éditions précédentes sur Agoravox), que dans sa progression constante et surtout exponentielle laquelle a pour principal effet, à court et moyen terme, de saper la confiance tant des Français, conscients que leur avenir se trouve ainsi obéré, que des investisseurs. Il ajoutait qu’un monde où les Etats ne seraient pas endettés serait un monde invivable au plan économique...

N’étant pas économiste, je ne m’aventurais pas sur ce type de terrain.


En revanche, il n’est pas inintéressant de se pencher sur le contexte et la signification de l’emploi du terme qui ne doit rien au hasard.

En premier lieu, il convient de remarquer qu’il est donc emprunté au vocabulaire juridique habituellement utilisé dans le monde des affaires. Il relève en effet d’une terminologie juridique de droit commercial. Toutefois, nous verrons qu’il est a priori employé dans son acception commune et non technique laquelle retiendra malgré tout notre attention.

Notons au préalable que cet emploi de termes qui, dans la conscience collective, se rapportent au monde de l’entreprise s’inscrit dans un mouvement général impulsé par le nouveau président de la République qui a annoncé, dès les premiers jours de son mandat, qu’il entendait rompre avec une certaine pratique de gouvernement et mettre en œuvre ce que l’on retrouve au sein des entreprises. Il a donc notamment délivré à ses ministres des lettres de mission, ainsi que des objectifs chiffrés à l’aune desquels leur action sera jugée.

Qu’est-ce qui se joue ainsi dans la porosité de plus en plus avérée entre les modes de fonctionnement de deux champs d’intervention de l’activité humaine aussi différents que le gouvernement d’un Etat et celui d’une entreprise ?

Se posent indéniablement les questions suivantes :

Un Etat peut-il être géré comme une entreprise ? Et inversement, la démocratie que l’on tente d’instaurer dans le fonctionnement des entreprises à travers le rôle de plus en plus prégnant des actionnaires, est-il compatible avec le mode de gestion des entreprises ?

Il est bien évident que l’entreprise sous forme de société apparaît dans un environnement capitaliste et libéral comme le modèle le plus abouti de l’efficacité. Rappelons que la société a pour but la réalisation de bénéfices ou d’économies (art. 1 832 du Code civil).

Ainsi donc, il n’est pas étonnant que dans la nouvelle imagerie en vogue y compris dans les milieux politiques, l’on veuille transformer l’Etat en super entreprise performante. Est-ce la prise en compte pragmatique d’une situation qui a eu pour effet de transférer le pouvoir d’agir sur le réel des gouvernements des Etats aux grands groupes capitalistiques transnationaux ? N’est-ce pas du reste le discours également tenu au niveau européen dont la Commission ne cesse d’édicter les règles d’orthodoxie à respecter en matière de gestion ? N’est-ce pas aussi ce qui motive la chasse aux gaspillages, aux fraudes devenue le credo du président (le terme chef de l’Etat étant pour l’heure assez flou dans la pratique actuelle des institutions) ? Force est de constater qu’il y a du «  costkiller » dans notre président (chasseur de coût, consultants, qui oeuvrent dans toute grande entreprise digne de ce nom) ! Tout cela étant frappé du label de l’efficacité et de la réussite.

Alors pourquoi donc M. Fillon s’est-il arrogé le droit d’emprunter au vocabulaire d’entreprise une terminologie cette fois négative qui rappelle la mortalité des entreprises, mortalité qui, par essence les distingue justement du statut quasi divin de l’Etat drapé dans la fiction de son immortalité ?

Certes, il fallait marquer les consciences par un terme choc... Certes il y a les petits jeux de positionnement individuels. Petits jeux du chat et de la souris toujours en cours entre le président et son Premier ministre.

Pour autant, il est maintenant intéressant de revenir au sens juridique actuel du terme faillite lequel pourrait démontrer que le choix n’est peut-être pas si innocent.

En effet, ce terme n’est pas anodin. Dans le Code du commerce, il ne vise que les personnes... physiques, à savoir les individus et non les structures. La faillite sanctionne le dirigeant qui a commis des fautes dans la gestion de la structure qu’il avait sous sa responsabilité (notamment s’il a poursuivi abusivement une exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire qu’à la cessation des paiements art. L. 653-3 1° du Code du commerce). On voit d’ores et déjà que d’un point de vue technique, le terme est mal employé, l’Etat français faisant face à ses dettes.

Mais sur le plan symbolique... Lâchons-nous et faisons de la prospective. Si M. Fillon conscient de la situation ne redressait pas la barre...

Peut-être est-ce donc là le sens réel de la missive de François Fillon ? La faillite stigmatiserait ainsi une classe politique dirigeante défaillante. Or, lorsque l’on sait que la sanction de la faillite est l’interdiction de « diriger, gérer, administrer ou contrôler directement ou indirectement », cela donne à réfléchir. Ne serait-ce pas le moyen d’assurer enfin un renouvellement de la classe politique française ?

De même, s’il y a faillite personnelle, cela signifie qu’il y a cessation des paiements et donc surveillance des paiements réalisés durant la période suspecte qui a précédé. Peut-être cette analyse permettrait-elle de revenir sur les cadeaux fiscaux réalisés par le gouvernement en début de mandat ?

Mais la question essentielle arrive. Qui disposerait de l’action ? Faudrait-il considérer les citoyens qui paient l’impôt, ce qui va du reste bien au-delà de ceux inscrits sur les listes électorales, comme des actionnaires qui chaque année reverseraient au capital social d’un Etat structurellement déficitaire leur côte-part calculée au regard de leur participation à l’entreprise commune ?

Dès lors, l’action du gouvernement ne pourrait-elle pas se voir remise en cause par des actions menées par l’un d’entre eux comme attentatoire à l’intérêt social/général !

Voilà en tout cas qui ouvrirait de nouvelles perspectives !


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21 réactions à cet article    


  • anamo 27 septembre 2007 10:21

    Elucubration non dénuée d’intérêt, mais sans suite, pour définir une expression instantanée, mais non spontanée.

    Tout comme auparavant, l’abracadrabrantesque terme de racaille. Ou moins recevable, de guerre contre l’iran.


    • tvargentine.com lerma 27 septembre 2007 10:27

      Si l’Etat est en faillite pourquoi accorde t-il des ristournes fiscales (15 milliars d’euros/ans) ?

      Pourquoi demander aux français de s’endetter si l’Etat est en faillite ?

      Comment un 1er ministre peut-il tenir de tel propos ?

      Pouvons nous interpréter que Jacques Chirac durant les 8 longues années de son mandat,n’a fait que mettre la France en faillite ????????????????????????????????????


      • ZEN ZEN 27 septembre 2007 10:34

        Intéressante mise au point. Comparer la gestion de l’Etat à celle d’une entreprise relève de la mystification et de l’intimidation visant à préparer les esprits à des mesures draconiennes.

        , « il n’est pas étonnant que dans la nouvelle imagerie en vogue y compris dans les milieux politiques, l’on veuille transformer l’Etat en super entreprise performante »

        Il n’est que de lire la lettre de cadrage envoyée par l’Elysée à la ministre de la culture au sujet des établissements subventionnés : il n’est question que d’« obligations de résultats »..ce qui dans ce domaine laisse songeur...


        • ZEN ZEN 27 septembre 2007 10:43

          Cette déclaration de Rockefeller va-t-elle devenir une règle universelle ?N’y a -t-il pas déjà un début d’accomplissement ?

          « la souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est préférable au principe d’autodétermination des peuples”... »


        • Imhotep Imhotep 27 septembre 2007 11:35

          Il me semble que cet article a une connotation juridique un peu trop poussée, en sorte un petit bout de la lorgnette ou plus exactement une déformation professionnelle. Il sous-entend un langage toujours calculé, une science savante de la communication. En d’autres mots « faillite » serait employée en tant que déviation économique juridique et médiatique afin de préparer les esprits à un avenir « radieux » de rigueur tout en déculpabilisant et déresponsabilisant le gouvernement actuel le tout étant calculé. Or ce raisonnement pêche par l’histoire car ce n’est pas d’aujourd’hui - déjà sous l’Egypte ancienne - que les gouvernants ont été accusés d’être dispendieux - déjà (lire Ivanhoé ce n’est pas d’hier non comme auteur mais comme contexte) que les états ou les royaumes étaient soumis à l’économie (voir Jacques Cœur en France) et que les privés prêtaient leurs deniers aux gouvernements, ce n’est pas donc d’hier que l’économie a partie liée à la politique. Ensuite le terme même de faillite n’est pas qu’un terme économique mais il est également éminemment politique. Cela fait des décennies que l’on entend les ténors de la politique dire que telle politique de tel politique est une faillite. Faillite de la politique du logement, faillite de la politique du chômage etc. Evidemment il s’agit ici d’un terme économique mais il est à écouter dans son contexte. Sa rugosité économique est en quelque sorte polie par l’habitude et les connotations récurrente du langage politique sous tendant plutôt l’aspect échec. De plus il ne s’agit pas ici d’avoir un langage technique mais bien imagé. C’est aussi en partie une métaphore.

          Mais, ce qui, moi ici m’a assez choqué et qui n’a pas été relevé par les journalistes et qui pourtant est une évidence : hormis le fait que Fillon était le ministre des retraites (et là cela fait partie intégrante de la « faillite ») et celui que notre Guide a été pendant la période si décriée ministre des finances avec une amplification non négligeable de la dette c’est que si les gouvernants ont une responsabilité - et on les en rend en permanence responsables à juste titre - ils sont loin d’être les seuls. En effet si les gouvernants font les lois - bien évidemment les décrets qui régissent directement notre vie ne sont pas sans incidence et ne passent pas par un vote, comme les règlements, de même que les décrets d’applications eux aussi ont leur rôle - c’est bien l’Assemblée Nationale qui les votent. Ce qui veut dire que pour le moins l’AN est coresponsable des lois et notamment de la loi de finance, donc des budgets en déficit, donc de l’augmentation de la dette et donc de la « faillite ». Ceci pour en arriver que ce sont les députés qui ont voté ces lois, les députés UMP avec comme président de l’UMP Nicolas Sarkozy qui a fait voté toutes les lois ! Ce sont ces mêmes députés qui aujourd’hui soutiennent la politique du Guide avec cadeaux fiscaux à la clef. Les députés UMP d’aujourd’hui renient et accusent les députés qu’ils furent hier comme si ce n’était pas eux-mêmes. Nous avions un Etat UMP qui a fait les lois et une assemblée UMP qui les a votées. Si faillite il y a nous le devons à Fillon, Sarkozy et à toute l’UMP. C’est simple et sans contestation possible. Cette UMP a eu 5 ans de pleins pouvoirs. N’oublions pas que Bayrou a refusé de voter le budget en déficit.

          PS (non pas Parti Socialiste) : ce n’est pas moi qui parle de faillite mais bien Fillon.


          • Philippe MEONI Philippe MEONI 27 septembre 2007 11:35

            « notamment s’il a poursuivi abusivement une exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire qu’à la cessation des paiements art. L. 653-3 1° du Code du commerce »

            Bien sûr qu’on peut indéfiniment jouer sur la sémantique...

            Toutefois, sans être une entreprise, la balance recettes/dépenses de la france est déficitaire et les réformes sur la durée des cotisations, l’âge de la retraite, les coûts salariaux des services publics, le coût de la SS sont annonciatrices d’un futur état de cessation de paiement, particulièrement des retraites et des frais de santé...

            Alors, appelez ça comme vous le voudrez cependant, ceux qui pensent que ce ne sont que des mots pour faire peur vont avoir de drôles de surprises dans quelques années...

            Cordialement


            • NPM 27 septembre 2007 11:47

              "Faillite de l’Etat : filons la métaphore

              Parce qu’il ne peut s’agir que d’une métaphore, il nous faut tenter d’en analyser le pourquoi et la signification."

              Je ne vois pas du tout ou est la méthaphore. L’Etat est dépendant de l’économie, et peut parfaitement faire faillite, l’histoire ne manque d’ailleur pas d’exemple pour le prouver -si bien sur l’histoire pouvait prouver quoique ce soit.

              « Comparer la gestion de l’Etat à celle d’une entreprise relève de la mystification »

              Et les énarques, ils font quoi toute la journée ? Ils se contentent de signer des chéques en blancs ? Ah non, dur ! Ils font des calculs couts/résultats ! Va savoir, peut être que en dessous d’un certain nombre de morts, on ne fait rien...

              Ca serait pas un truc qu’on appel la rationalité, autrement dit, la gestion ?


              • Jacques 27 septembre 2007 12:28

                Je propose de ne plus employer plus le terme de faillite ni même de déficit. Qualifions plutôt que la situation financière de l’état de tenseur antisymétrique d’ordre 2 ou à la rigueur de glundalglitch à bascule négative.

                C’est vrai, de mauvaises langues finiraient par dire que toute cette polémique sur les qualificatifs à appliquer aux finances de l’état, n’est qu’un rideau de fumée déployé par les fonctionnaires pour éviter des réformes dans lesquelles ils auraient beaucoup à perdre. Ce qui bien entendu est une hypothèse absurde.


                • LE CHAT LE CHAT 27 septembre 2007 12:55

                  est que ça empêche franchement les français de dormir ? Qu’on soit à 60 , 62 ou 64 % d’endettement , on leur demandera pas leur avis quand aux suites à y donner et ils assisteront impuissants à regarder les puissants se remplir les poches tous en demandant aux plus humbles de serrer la ceinture :((

                  alors un petit conseil , préférez regarder un film ou une bonne série ( ce soir y’a prison break ) que les élucubrations prise de tête de jean marc Sylvestre , comme la majorité des français dont le coeur ne bat pas au ryhtme du cac40


                  • Céphale Céphale 27 septembre 2007 16:06

                    On peut comparer l’Etat avec une entreprise. Pourquoi pas ? Mais il faut commencer par définir la « raison d’être » de l’Etat, et la « raison d’être » d’une entreprise. Elles sont forcément différentes.

                    La « raison d’être » d’une entreprise, autant que je sache, c’est de trouver des clients, d’occuper une place sur le marché et de faire des bénéfices - surtout faire des bénéfices. C’est quand une entreprise n’en est plus capable qu’elle est en faillite.

                    La « raison d’être » de l’Etat ? Cela dépend de la politique. Si le chef du gouvernement considère que c’est de faire des bénéfices, alors il peut parler de faillite. Mais beaucoup de Français pensent que la « raison d’être » de l’Etat est différente.

                    La « raison d’être de l’Etat » implique plusieurs objectifs concernant l’éducation, l’emploi, le niveau de vie, la sécurité, la santé, l’écologie... entre lesquels il faut trouver un équilibre. Il ne faut pas tout sacrifier à l’économie.


                    • ddacoudre ddacoudre 29 septembre 2007 01:04

                      Bonjour céphale.

                      Souvent les psychiatre disent que nous ne savons pas ce qui est la norme, hormis que les pratiques majoritaires s’imposent aux autres jusqu’à ce que ces autres puissent devenir un fait majoritaire.

                      Pourquoi pas faire la comparaison entre l’entreprise et l’état.

                      Sauf l’entreprise dépend du code du commerce et l’État de la constitution française. Sauf que l’entreprise est contenue dans l’État et non l’inverse. Sauf que l’entreprise est une organisation totalitaire et notre État une démocratie. Sauf que l’entreprise à pour but une production, l’État celui d’organiser la sociabilité humaine. Sauf que l’entreprise vise à enrichir ses propriétaires, l’état doit veiller et organiser s’il le faut la subsistance des citoyens qui le compose. L’entreprise rend un bilan, l’état les comptes de la nation, (si l’on veut faire une comparaison il faut faire des équivalences) Sauf que l’entreprise en liquidation licencie son personnel, et je ne crois pas les citoyens assez cons pour se mettre à la porte de l’Etat qu’ils composent, ils iraient où ? Ce en quoi ton commentaire est juste.

                      Il y a une chose qui est passé inaperçu aux yeux des français et même des commentateurs politiques qui ne font la plupart que dans les ragots, c’est le changement d’acronymes du CNPF en MEDEF.

                      Ainsi le CNPF (acronyme) est devenu MEDEF. Le Conseil du Patronat français, terminologie dans laquelle s’affirme le poids de l’autorité de celui qui commande dans son seul intérêt (image péjorative du profit), a opté pour une image plus fluide et moderne : Le Mouvement des Entreprises de France.

                      Cette idée de mouvement signifie : nous sommes agissants, nous faisons vivre les entreprises qui vous emploient (sous-entendu ses dirigeants), les entreprises agissent (sous-entendu la structure collective), mais elle signifie également beaucoup plus que cela. En effet, la captation par l’entreprise du mot mouvement a une connotation sociologiquement importante, celle d’entreprise collective visant à établir un nouvel ordre de vie.

                      Cette idée veut dire aussi, nous sommes cela. Cette vision de l’entreprise beaucoup plus dynamique dilue, dans l’intérêt collectif de l’entreprise qu’affirment les caractéristiques de la Société Anonyme, la notion de profit personnel. Ainsi, à partir du sigle CNPF, qui est le reflet d’une organisation corporatiste, défendant ses intérêts particuliers, nous passons au sigle MEDEF qui affiche une volonté de développer son ordre de vie. Dans cette logique des candidats du MEDEF se présenteront un jour au suffrage universel.

                      Je reconnais qu’ils ont trouvé leurs hommes.

                      Cordialement.


                    • ddacoudre ddacoudre 29 septembre 2007 01:18

                      Bonjour JP.

                      Sans être un spécialiste il y a parfois le bon sens qui s’exprime comme tu le fait quand l’on a pas le cerveau englué dans les dogmes.

                      Souvent les psychiatre disent que nous ne savons pas ce qui est la norme, hormis que les pratiques majoritaires s’imposent aux autres jusqu’à ce que ces autres puissent devenir un fait majoritaire.

                      Pourquoi pas faire la comparaison entre l’entreprise et l’état.

                      Sauf l’entreprise dépend du code du commerce et l’État de la constitution française.

                      Sauf que l’entreprise est contenue dans l’État et non l’inverse.

                      Sauf que l’entreprise est une organisation totalitaire et notre État une démocratie.

                      Sauf que l’entreprise à pour but une production, l’État celui d’organiser la sociabilité humaine.

                      Sauf que l’entreprise vise à enrichir ses propriétaires, l’état doit veiller et organiser s’il le faut la subsistance des citoyens qui le compose.

                      Sauf que l’entreprise rend un bilan, l’état les comptes de la nation, (si l’on veut faire une comparaison il faut faire des équivalences)

                      Sauf que l’entreprise en liquidation licencie son personnel, et je ne crois pas les citoyens assez cons pour se mettre à la porte de l’Etat qu’ils composent, ils iraient où ?

                      Il y a une chose qui est passé inaperçu aux yeux des français et même des commentateurs politiques qui ne font la plupart que dans les ragots, c’est le changement d’acronymes du CNPF en MEDEF. Ainsi le CNPF (acronyme) est devenu MEDEF. Le Conseil du Patronat français, terminologie dans laquelle s’affirme le poids de l’autorité de celui qui commande dans son seul intérêt (image péjorative du profit), a opté pour une image plus fluide et moderne : Le Mouvement des Entreprises de France. Cette idée de mouvement signifie : nous sommes agissants, nous faisons vivre les entreprises qui vous emploient (sous-entendu ses dirigeants), les entreprises agissent (sous-entendu la structure collective), mais elle signifie également beaucoup plus que cela. En effet, la captation par l’entreprise du mot mouvement a une connotation sociologiquement importante, celle d’entreprise collective visant à établir un nouvel ordre de vie. Cette idée veut dire aussi, nous sommes cela. Cette vision de l’entreprise beaucoup plus dynamique dilue, dans l’intérêt collectif de l’entreprise qu’affirment les caractéristiques de la Société Anonyme, la notion de profit personnel. Ainsi, à partir du sigle CNPF, qui est le reflet d’une organisation corporatiste, défendant ses intérêts particuliers, nous passons au sigle MEDEF qui affiche une volonté de développer son ordre de vie. Dans cette logique des candidats du MEDEF se présenteront un jour au suffrage universel. Je reconnais qu’ils ont trouvé leurs hommes.

                      je te joins ci-dessous un article qui va dans ton sens et qu’agora n’a pas juger bon de diffuser.

                      Le premier ministre ou un lapsus révélateur.

                      A vouloir n’élire que de grands argentiers ils finiront par réduire la France et les français à une ligne comptable. Et comme elle est donné déficitaire il va nous falloir procéder à l’élection d’un liquidateur (démocratie oblige), voire trouver un tribunal des comptes publics au dessus du peuple pour mettre l’état français en vente, où ?

                      Car pour trouver un acheteur cela est possible surtout au franc symbolique. Au moins nous aurions bien une entreprise France, le parlement deviendrait le comité d’entreprise, le gouvernement CHSCT , le président le délégué syndical et le sénat fera office de délégués du personnel .

                      Aussi, je comprendrais mal que l’on vienne dire au nom de l’entreprise, que les hommes n’ont pas le droit de développer une autre source de richesse en dehors d’elle. Néanmoins, je comprends que les détenteurs du pouvoir économique disent qu’ils n’entendent pas le partager, car « l’entreprise » est aussi une arme, une arme de conquêtes.

                      Si bien que, c’est une décision politique qui intervient toujours, sauf qu’aujourd’hui les hommes politiques ne jurent que par l’entreprise d’où la démonstration du premier ministre.

                      L’entreprise n’emploiera du personnel que si elle y trouve un intérêt, et c’est bien qu’elle fonctionne ainsi ; l’entreprise n’a pas pour finalité de donner du travail, mais de produire des biens et des services. C’est aux hommes à se trouver une autre source de revenu ou modifier le système monétaire. C’est à eux de s’interroger sur leur devenir, pas à l’entreprise. Encore faudrait-il que dans leurs majorité ils connaissent les mécanismes de l’économie qu’ils génèrent consciemment ou de fait, et ne pas prendre des relatives pour des valeurs absolues ou réelles. Sauf ce n’est pas cela que pensent les français. Les Français attendent de l’Entreprise, considération, restauration de liens sociaux par la convivialité et qu’elle invente des solutions aux problèmes contemporains (enquête CCA 1999).

                      L’organisation économique ne peut qualifier ce que nous sommes, elle n’est qu’un moyen de parvenir à la réalisation, à la production, et à la satisfaction de nos besoins et désirs humains. Mais c’est l’activité économique qui génère les aptitudes nécessaires à la production d’un produit et autres services. Ces aptitudes deviendront des métiers et des filières professionnelles que l’école enseignera, mais elle n’a pas pour rôle d’être le pourvoyeur d’esclaves du monde du travail, ni d’enseigner cette tarte à la crème qu’est l’esprit d’entreprise.

                      A se répéter que seul le privé est performant, faisons l’effort d’imaginer une telle situation. Nous en arriverions rapidement, à considérer les vicissitudes de l’existence comme des charges à bannir, et ceux qui les subissent avec, c’est à dire rejeter tout ce qui fait de nous des humains fragiles, mortels, et non pas des androïdes parfaitement huilés qui conviendraient mieux pour une rentabilité maximale. Dans l’économie nous en sommes arrivés, à considérer toutes interventions de l’État citoyen comme parasitaire, et considérer la revendication collective comme inopportune, parce qu’elle contrarie notre quotidien discipliné. Dans cet ordre d’idée, celle de gérer la société comme une entreprise est souvent avancée. C’est sous une certaine forme la reconnaissance de l’aptitude des dirigeants d’entreprises. Pourquoi pas ? Mais les inaptes, les incompétent, les licenciés, les « en trop », nous les rejetterions à la mer ? Un jour j’ai osé dire dans une réunion qui m’excédait, si nous irions jusqu’à créer des fours crématoires pour ces « en trop », le silence de mort qui s’en suivit fut éloquent. Certes en disant cela, seulement pour dire qu’il y a des limites à la comptabilisation de l’existence, je voulais signifier au travers de cet épisode dramatique que son enseignement doit dépasser le seul cadre dans lequel il s’est exercé ; et que notre aptitude à écarter ce qui nous paraît hostile au fonctionnement d’une organisation systémique, peut nous entraîner vers des choix de solutions radicales. En effet, dans l’organisation économique nous avons besoin de repères et d’ordres de grandeur, mais quelles que soient les constructions abstraites que nous bâtiront pour cela, elles ne peuvent tenir lieu de finalité, car elles ne seront jamais une finalité.

                      C’est en cela que la comparaison du premier ministre est une énorme bêtise qui en dit long et qui entraîne de ce fait le président dans son sillage car il disait deux jours plutôt tout ce qui les unissaient. Mais pour le président nous le savions il l’avait déclaré au MEDEF

                      Je crois que nous oublions toujours que l’homme culturel que nous avons développé n’est pas une espèce démocratique, sur ce que nous connaissons de son histoire. L’exigence de vivre en commun n’emporte pas la démocratie de fait, même dans une démocratie. En conséquence de quoi, il est peu probable que ses organisations le seront, même si elles en portent le nom.

                      C’est pour cela que l’entreprise n’est pas une organisation démocratique non plus, et qu’il persiste une confusion entre liberté d’entreprendre, et celle d’exploiter son semblable, l’une n’entraînant pas obligatoirement l’autre, le tout dépend des règles que nous instituons.

                      La démocratie emporte de fait que les citoyens aient une connaissance avertie du fonctionnement de l’ensemble de ses relations socio-économiques.

                      Or, dans nos sociétés la plupart du temps ils n’en ont qu’une connaissance caricaturale qui se rapproche plus du slogan publicitaire, car il n’y a pas d’éducation générale en ce sens, de manière que, pour l’image, pourvu que le slogan du flacon qu’on leur vend soit beau, peu importe qu’à l’intérieur il y ait de la piquette.

                      De telle manière que tous nos républicains fiers de leur slogan, n’ont oublié qu’une chose c’est que la république a fondé ses bases sur l’éducation émancipatrice. Nous n’oublions pas de dire aussi que le mot « liberté » sous-entend un choix. Or en économie il n’y en a pas, puisqu’il n’y a qu’une seule source de richesse, la production de biens et de services.

                      Une richesse dont le détenteur fera un usage égoïste, ce qui permet de comprendre que les postulants à cette richesse se référent si souvent aux services de l’État citoyen comme régulateur ou au contrat pour se la répartir.

                      Un contrat qui n’a de valeur que s’il est en mesure d’opposer au pouvoir financier, un pouvoir de classe, parfois tout aussi égoïste, car le contrat de gré à gré dans le domaine des relations salariales n’est qu’une duperie, parce qu’il ne peut pas à lui tout seul être un contrepoids au pouvoir financier. C’est pour cela que le contrat collectif est le plus capable de prendre en compte des intérêts communs ou corporatistes, et fixer des seuils à partir desquels le contrat de gré à gré, acquiert une réelle valeur. En conséquence, le choix des instruments de mesure qui vont réguler les intérêts égoïstes de l’entreprise et des citoyens, et qui les édite, revêt tout son importance pour se répartir ou créer la richesse donnant à la société civile et à l’État citoyen « la liberté d’agir », faute de quoi leur insuffisance ou leur disparition est un danger pour la démocratie.

                      Cette insuffisance pousse les citoyens à la tendance actuelle à réclamer la suppression des impôts ou des prélèvements en direction de État, tout en lui réclamant des services, des aides, et des solutions aux phénomènes d’exclusions, cela en lui ayant restreint sa capacité d’action par le budget.

                      D’une certaine façon nous organisons l’impuissance de l’État et nous nous plaignons d’elle, sauf pour le tenant d’un néolibéralisme pour lequel ce choix est conscient.

                      Et c’est dans ce choix que nous sommes durablement installé et la confusion est-elle que le premier ministre compare allégrement l’ÉTAT et l’entreprise comme les citoyens confondent leur budget familial et les comptes de la nation.

                      Ainsi, des mots s’imposent dans d’autres domaines que ceux pour lesquels ils ont été élaborés.

                      Par exemple le mot santé qualifie aujourd’hui aussi bien la santé humaine que celle d’une entreprise, un schéma abstrait ou une construction structurelle.

                      Et ceci n’est pas insignifiant quand nous savons que le langage conditionne notre pensée. Que nous pouvons par lui nous tuer ou vivre, nous soigner ou nous rendre malade, prospérer ou dépérir. Nous risquons de ne plus distinguer ce qui est essentiel à ne pas exercer une distinction, et banaliser, étendre l’usage de certains mots comme celui aussi important que « vivre » pour désigner aussi bien la vie biologique que celle d’instruments inertes.

                      C’est ainsi que nous entendons aussi bien parler de morts d’entreprises, là où, il n’y a que des faillites. Et de faillite la ou il n’y a qu’un déficit car l’actif de l’Etat n’est pas évalué. C’est inquiétant de voir nos dirigeant duper en permanence les citoyens cela ne préjuge rien de bon.

                      Cordialement.


                    • Aspiral Aspiral 27 septembre 2007 17:26

                      Etrange ! le commentaire où je comparais l’emprunt d’Etat à de la pédophilie a disparu ! Ne serait-ce pas politiquement correct d’appeler un chat un chat ? Y-a-il une censure secrète sur Agoravox ? Je trouverais plus correct qu’on me le fasse savoir plutôt que de me zapper discrètement. Merci d’y veiller.


                      • idyllique 3 octobre 2007 08:08

                        Oui, la censure règne et elle est complètement arbitraire ! Ce site devrait rebaptisé en « bienpensance » ! C’est loin d’être une agora !!!


                      • Yannick Harrel Yannick Harrel 27 septembre 2007 19:46

                        Bonjour,

                        Un point de vue intéressant se fondant sur la terminologie juridique exacte smiley

                        Seulement, de grâce, n’en demandez pas trop à nos représentants quant à une utilisation précise des termes employés. J’hésite toutefois entre l’erreur volontaire à destination purement politique et l’ignorance de bonne foi, avec une forte présomption pour la deuxième explication. Ca me rappelle cette autre polémique sur le non lieu... http://www.maitre-eolas.fr/2007/08/28/707-non-lieu

                        Et effectivement, comme vous le soulignez, cet « Etat en faillite » (qui serait plutôt une faillite de l’Etat à travers ses administrateurs) ne remet bizarrement pas pourtant en cause les cadeaux fiscaux octroyés.

                        Cordialement


                        • elnino-88 elnino-88 27 septembre 2007 19:49

                          site interdit par nos medias A voir,a lire,a comprendre


                          • NPM 27 septembre 2007 22:11

                            « Et effectivement, comme vous le soulignez, cet »Etat en faillite« (qui serait plutôt une faillite de l’Etat à travers ses administrateurs) ne remet bizarrement pas pourtant en cause les cadeaux fiscaux octroyés. »

                            Oui, il est grand temps de suprimer les cadeaux fiscaux, surtout quand ils ont l’importance de celui de l’Impot sur le Revenu, que 51% des contribuable ne payent pas !

                            Ensuite évidement, suprimer toute redistributions, qui sont aussi des cadeau fiscaux et qui n’ont aucune justifications sinon d’être démagogique.


                            • Matéo34 Matéo34 27 septembre 2007 23:01

                              @ l’auteur.

                              Bonjour,

                              Je suis assez d’accord avec le fond de l’article.

                              Le discours de Fillon n’est que l’aboutissement d’un discours qui a commencé au milieu des années 80. Il y a eu ensuite le combat idéologique fait par le MEDEF. L’Etat doit être géré comme une entrerpise, l’équilibre d’une Nation est comptable ou il n’est pas. Cela sert surtout des intérêts sur lesquels les citoyens n’ont pas droit d’accès.

                              Or, la visé de chacun est différente donc les gestions sont différentes.

                              L’Etat ( donc l’expression de nos valeurs) est là pour permettre l’exercice des libertés et la démocrtaie (chose qui est absente de l’économie puisque les salariés, hors SCOP, ne peuvent décider de quoi faire des profits qu’ils produisent).

                              Les choix faits par le traité de Maastricht, c’est pas tellement l’euro qui gène, c’est l’absence total de controle sur la BCE et l’absence de démocratie dans le fonctionnement de l’UE.

                              La dette de la France n’est pas perdue pour tout le monde : les remboursement qui seront fait par nos impôts iront directement à des organismes financiers dans des réserves qui ne participent pas à la répartition de la richesse (les actifs financiers qui sont aujourd’hui de 3 500 mille millards d’euros net en France).

                              Aujourd’hui, il faudrait plus de 300 ans pour un bas salaire pour gagner autant qu’un salaire des haut patrons. La durée était de 50 ans dans les années 70.

                              Le remboursement de la dette française se fait par l’endettement des français (60% de la population est endettée, le recours au crédut à la consommation tient lieu de complément de salaire, on achète une maison pendant toute uen carrière professionnelle alors qu’il fallait 15 ans avant).

                              Le discours de Fillon n’est pas naïf, il mène une politique dangeureuse complètement défaser avec la réalité économique française et européenne.

                              Matéo 34


                              • non666 non666 28 septembre 2007 10:53

                                Si on parle de faillite c’est qu’on est bien au dela des 60% annoncés.

                                L’ancien ministre Breton avait laché une bombe en remplaçant Sarkozy au Finances :

                                L’endettement de l’État n’était pas seulement de 60% en se basant sur ses dettes en propres, mais aussi sur ses engagements, en particulier sur les regimes speciaux.

                                Sarkozy par exemple avait fait encaisser la tontaine d’EDF, sensée compenser la prise en compte et le paiement futur des retraites d’EDF alors que la somme etait largement insuffisante (moins de 30% disent certains experts)

                                Le seul gain etait de sirtir de son mandat de ministre en affichant un bon bilan. Ce qui est fort facile quand on ajoute des recettes et qu’on « oublie » d’incrire la dette ainsi contactée de l’autre coté du Bilan.

                                La cour des comptes ne dit pas autre chose sur ce sujet, d’ailleurs.

                                Mais bon, il n’as pas été le seul.

                                Je crois que F. de closet dans toujours plus( ou encore plus ? ) faisait la synthèse de tous ceux qui avait fait la même chose avant lui (DSK , fabius ....)

                                La seule chose que decouvre fillon, aujourd’hui, c’est qu’au rythme ou progresse cette dette, au rythme ou augmente la durée de vie des français( en particulier des « regimes speciaux » en retraite) , il faudrait une sacrée croissance pour effacer le merdier.

                                Or la croissance promise par sa Petitesse n’est pas venue...

                                La seule bonne nouvelle est que meme si Fillon est sacrifié à la populace pour avoir echoué, son role etait si clairement celui d’un homme de paille et d’une amrionette que la vague n’epargnera pas son manipulateur


                                • NPM 28 septembre 2007 11:11

                                  « La seule chose que decouvre fillon, aujourd’hui, c’est qu’au rythme ou progresse cette dette, au rythme ou augmente la durée de vie des français( en particulier des »regimes speciaux" en retraite) , il faudrait une sacrée croissance pour effacer le merdier.

                                  Or la croissance promise par sa Petitesse n’est pas venue..."

                                  Gros délire psychopatheux.

                                  D’abord, TOUT les hommes politique un peu sérieux SAVENT que nous allons à la Bankrupt, et ce n’est donc pas du tout une « découverte » pour fillon (par contre, pour toi, cela semble l’être). Ce n’est pas par plaisir que Jospin vend, c’est pour payer les fins de mois...

                                  Par ailleur, les réformes de Sarkozy mettrons des années avant d’avoir des effets. Il a bien fallut 10 ans à Thatcher ! Prétendre qu’il aurait « menti » parce qu’aprés 3 mois d’exercice du pouvoir, tu ne changes pas ta façon de penser, c’est ridicule. Pour t’éduquer et corriger ta façon erroné de penser, il faudra plus que cela.


                                • BAERTJC 3 octobre 2007 16:34

                                  Vous êtes particulièrement défaitiste. Quand le 1er Ministre virtuellement identifié au gouvernement, parle de faillite il ne parle pas en chef d’entreprise il pose les jalons de son succès futur. Succès sur lequel l’attend le 1er élu de France et accessoirement les français et les françaises. En effet plus on part d’une situation réputée catastrophique, plus les petits pas accomplis devienent des foulées olympiques et la médaille se gagne à ce prix. Futé le Fillon !

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