Faut-il espérer voir se créer un parti des automobilistes ?
Ou plus exactement un parti de la mobilité intelligente, en vue des futures élections législatives ? Pour ma part, hélas, je crois qu'il faudra en arriver à cette extrémité.
Quoique l’on pense de la chasse, seule la création de CPNT a permis aux chasseurs de ne pas être laminés, d’exister et être considérés comme interlocuteurs ou partenaires. Sur les routes, dans les rues, des millions de déplacements et aucun contre pouvoir au harcèlement quotidien. Pour des millions de français, la coupe est pleine et les limites de l’insupportable, largement dépassées. Rien à voir avec une défense bornée de la bagnole : j’appelle de mes vœux la création du parti de ceux que la voiture indiffère sinon comme outil et qui considèrent qu’un trajet, un déplacement doit être aidé et résolu rapidement car n’étant pas un but en soit, et qu’il n’y a pas à entraver, prolonger indéfiniment ou donner l’occasion d’un rançonnement organisé dans ce qui ne doit être qu’une brève parenthèse dans une journée, en général de travail, ou parfois de loisirs.
En quelques années tout déplacement est devenu une épreuve. Là ou il faudrait faciliter la mobilité, la complémentarité, certains s’activent pour compliquer à l’envie les mouvements, les prolonger, multiplier les bouchons, raréfier et spéculer sur le stationnement, presser le citron jusqu’à la peau, et s’il n’y a pas assez d’infractions réelles à constater, s’ingénier à les fabriquer : limitations ubuesques, entrées - sorties d’agglomérations repoussées en rase campagne, marges de contrôle millimétriques,… Le tout en stigmatisant, en dressant les uns contre les autres les participants à la mobilité, piétons contre cyclistes, cyclistes contre auto, auto contre deux roues, en oubliant volontairement que dans une journée nous sommes tous l’un puis l’autre de ces usagers, sans parler de l’utilisation associée de transports en commun, aussi malodorants, crasseux, et saturés soient-il.
La ligne adoptée depuis une décennie est actuellement aussi claire que stupide et peut se résumer en : 1 exaspérons pour mieux pousser à la faute et mettre en accusation 2 Imposons l’attitude idiote et caricaturalement efficace qui veut qu’en immobilisant un objet mobile, le risque d’accident disparaisse. Ou le naufrage évité par la cale sèche. 3 Et pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or, dernier cynisme, rendons plus rapide la récupération de points indûment prélevés, tout en multipliant encore et encore les radars et équivalents, pour que le flot d’argent ne se tarisse pas. Le résultat pratique, absurde, est que l’usager en mouvement se retrouve en situation de défense, de ruse et de survie contre l’état et ses pièges.
Certes quelques associations existent mais elles ne servent que de brefs faire-valoir lors d’émissions télévisés, aux mêmes et sempiternels intervenant(e)s qui, lors qu’ils(elles) ne sont pas dans les ministères pour dicter leurs exigences, déroulent à l’envie leurs quasi monologues anti mobilité, épaulés par des « experts » monocordes. On ne peut même pas parler de parole confisquée, mais de négation de la possibilité d’une opinion ou d’un discours alterne. La monomanie est institutionnalisée : quels que soient les « résultats » apparemment positifs ou négatifs sur l’accidentologie, selon qu’il neige ou qu’une grève paralyse le pays, tout est prétexte à renforcer le tir aux pigeons.
Les constructeurs d’automobiles ? ils sont d’emblée disqualifiés dans ce futur débat, restés silencieux durant toutes ces années (sauf pour réclamer des aides lors des creux économiques) trop occupés à vendre par tous les moyens des véhicules qui objectivement sont devenus actuellement trop nombreux. Car une organisation intelligente visant à pouvoir aller rapidement, en sécurité et en toute économie d’un point à un autre ne suppose pas une multiplication infinie des véhicules vendus mais la possibilité d’en disposer instantanément et ponctuellement lorsque nécessaire sans en être obligatoirement propriétaire.
Quels pourraient être les éléments de base d’un programme à défendre devant des électeurs ? En préalable, une affirmation : il y a de l’argent, et mêmes des torrents d’argent. Millions à milliards d’euros selon les sources de recettes, aspirés de manière phénoménale. Donc « « rendez l’argent » : le slogan est toujours d’actualité, sans états d’âme pour tous ceux qui se sont gavés durant ces années jusqu’à la nausée.
En pratique, parmi les premières mesures défendons ainsi la restitution sans délai de ces sommes notamment celles glanées depuis presque 10 ans au bord des routes, et leur réaffectation à la disparition des zones qualifiés d’accidentogènes et décorés pour ce motif d’appareils photos automatisés. Si l’on ne nous a pas menti (et naturellement je ne puis croire que l’on nous ait menti…) ces endroits sont dangereux, et il est donc inconcevable de les avoir laissé en l’état après les avoir identifiés (puis rentabilisés). Quant aux rares sites non améliorables pour lesquels un radar peu rendre un réel service, signalisation éclatante, verbalisation aléatoire après cliché : dissuader mais non faire les poches.
Halte à la perversion d’une technique. Consultation nationale des français sur l’organisation et la règlementation des déplacements notamment routiers. Cela peut paraître extraordinaire mais il est enfin temps de tenir compte démocratiquement de l’avis de la majorité ! Création de toute urgence d’une instance strictement indépendante, saisissable par tout citoyen, réévaluant sans tabou les limitations de vitesse, plans et contraintes de circulation partout en France. Fin donc des décisions ultralocales visant à rejeter sur le voisin (rue, quartier, arrondissement, commune..) la mobilité, de manière ouverte ou cryptée (bouchons organisés), fin des caprices des maires ou des préfets ou de n’importe quel groupe de pression.
Régulation intelligente des vélocités de mouvement -tel que pratiqué en période estivale sur l’autoroute A7 -mais désormais de manière ouverte, à la baisse comme à la hausse. Là aussi sans tabou, il faut le répéter. Fin de la rentabilisation de l’espace commun par définition sans propriétaire : soit le stationnement n’est pas bienvenu donc interdit et les surfaces affectés à un autre usage, soit il l’est mais ne doit pas être un motif d’exploitation financière (sauf contrepartie réelle : parking couvert, gardiennage avec engagement de responsabilité).
Le disque de stationnement modernisé réapparaitra pour réguler les durées de stationnement, ou bien encore le paiement, uniquement après un délai décent de gratuité. Et il est encore plus urgent d’imposer la gratuité absolue du stationnement sur tous les points relais à des transports collectifs quels qu’ils soient. Parking de gares par exemple. Inscription formelle de cette évidence également pour les 2 roues, motorisés ou pas. Remise à plat de l’exploitation des autoroutes.
Passage à la gratuité des plus anciennes, amorties, ou éventuellement vignette modeste annuelle participative de l’entretien. Pour les autres, statut non lucratif. Etude de flux séparés pour les camions Perte de points ( si la majorité, consultée, souhaite conserver ce dispositif) uniquement en cas d’infractions graves et non involontaires. Possibilité de se défendre et de s’expliquer devant une instance impartiale quelle que soit l’infraction supposée. Il est d’ailleurs navrant dans un pays se disant de droit d’en arriver à devoir défendre ce principe de base de la justice. Généralisation de la livraison a très faible surcoût (navettes suburbaines électriques).
Diffusion accélérée, en première monte ou en accessoire des avertisseurs d’espacement inter véhicules, infiniment plus utiles que d’ absurdes limitations de vitesse. Remplacement des ralentisseurs-casses organes de sécurité, ne répondant dans la réalité à aucune norme, et gaspilleurs d’énergie, par des dos d’ânes pneumatiques activables aux moments adéquats, par des revêtements avertisseurs ou des feux « récompenses » mis en fonction uniquement lorsque nécessaire par exemple aux heures d’école.
Différenciation des deux roues motorisés qui doivent pouvoir s’extraire sereinement du flux des voitures. Traitement d’urgence de toutes les glissières guillotines. Evaluation : création d’un indice composite par zones associant accidentologie + vitesse moyenne de transit (en positif) + rapidité d’accès à un stationnement, ceci pour écarter la philosophie stupide de certains décideurs « j’immobilise, je rançonne, je culpabilise, j’augmente la pollution en bouchonnant volontairement tout en affirmant mes convictions environnementales »
Et pour résumer, pouvoir enfin aller rapidement et en sécurité d’un point à un autre, à vitesse le plus souvent constante, gage d’économie et avec des points d’arrêt et de relais « modaux » tout aussi rapides. Il y a autre chose à faire dans la vie que stagner dans un véhicule ! Conséquences immédiates, la re-crédibilisation des forces de l’ordre qui ne seront plus perçues comme des collecteurs d’impôt, et la diminution des délits de fuite par peur de sanctions aveugles et disproportionnées.
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