France : du vide politique à la faillite économique
Ça y est ! Le début de la fin a sonné pour la pire présidence de la Ve République. La sortie du duo Montebourg-Hamon aura suffi à pulvériser le champ de ruine qu’est le gouvernement Valls. Du mou et incompétent Ayrault on est passé à l’énergique, mais tout aussi incapable Valls. Résultat : après deux ans de manège, la France est dans le mur de la récession et de la déflation. Le vide politique laissé par le PS sera-t-il comblé ? Rien n’est moins sûr.
Les Français — même de gauche – ont rapidement compris qu’il ne fallait rien attendre de François Hollande. Elu par défaut, le pantouflard en chef devait rester au minimum cinq ans à l’Elysée et gérer comme possible un pays sans avenir et au passé trop monstrueux pour être cité en exemple… Pas de chance ! La crise qui était censée être terminée a rattrapé au vol un Hollande perdu, incapable de décider quoi que ce soit et trop méprisant pour se donner la peine d’expliquer au vil peuple qu’il ne fera rien, rien du tout !
Les deux années de vide politique ont fini d’exaspérer les Français. D’abord parce que nous sommes un peuple hautement politique qui adore traiter de la chose publique, quitte à s’engueuler et à se brouiller. Ensuite parce que les non décisions et les impulsions ô combien toxiques pour l’économie française, ont mis à mal tous les segments de la société française. Les pauvres sont encore plus pauvres (merci la gauche hollandaise), les classes moyennes ont été massacrées malgré les démentis mielleux d’Ayrault, de Hollande et de Valls. Quant aux plus fortunés, en plus d’être matraqués fiscalement, ils ont été condamnés à mort socialement, pointés du doigt par Cahuzac et autres vrais fraudeurs (politiques), coupables du crime de ne pas être assez pauvres.
Pendant que les Français se voient faire les poches – avec un succès relatif, car les rentrées d’impôts sont en nette baisse – l’économie française n’est plus qu’une ombre qui inquiète l’Europe entière. Les querelles de chiffres pour savoir de combien de dixièmes le PIB de la France a progressé sont stériles. La réalité est que la France est en récession (la question est de savoir quand les analystes oseront le dire) et que le risque de déflation est plus que réel. Hollande a foncé dans le précipice sans comprendre que la chute serait mortelle. On aurait pu trouver président plus intelligent…
L’économie française est en panne, complètement à sec faute de financements et de stabilité juridique. Les banques ne prêtent plus depuis belle lurette et l’ersatz de loi censée encadrer leurs activités en a fait rire (ou pleurer de rire) plus d’un. Les ménages n’empruntent plus malgré les taux proches de zéro et les entreprises font de plus en plus confiance à la Bourse pour trouver une bouée capable de les sauver tant que la tempête fait rage. Le nombre d’entreprises qui décident d’entrer en Bourse pour assurer leur développement est bien un des seuls indicateurs qui augmente dans une économie française exsangue. Euronext, l’opérateur boursier l’a bien compris et a lancé EnterNext, une place boursière dédiée aux PME-ETI sous la férule de Dominique Cerutti.
Si l’effort est nécessaire et a permis la consolidation de dizaines d’entreprises, il reste que l’environnement global est dégradé et que les décisions les plus létales pour les entreprises s’enchaînent (la dernière étant la mise à mort des producteurs de fruits et légumes à cause d’un embargo voulu par les Américains contre la Russie). Mais Hollande a fait passé un message, la politique économique ne changera pas d’un iota et entreprises comme ménages devront rester en apnée encore trois années supplémentaires.
Trois ans, c’est long ! A moins que les députés « frondeurs » – lesquels ont eu plus de lucidité que l’exécutif ces derniers mois – ne prennent leurs responsabilités et mettent en minorité le gouvernement. La dissolution, pour sortir du vide et prendre les décisions qui s’imposent. La France ne peut plus attendre que les trains passent sur son corps mutilé. Les prochaines semaines seront celles de l’espoir ou de l’avis de décès.
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