François Fillon : des « propositions qui défraient la chronique »

Sur le fond, bien sûr, François Fillon a maintenu ses
propos. L’intérêt général, le sens de la solidarité, les nécessités
économiques, tout se conjugue pour justifier la réforme. Il l’a redit,
ce matin, et les objections ne sont pas faciles à formuler.
L’échange
avec un auditeur sur la pénibilité était intéressant. Celui-ci
décrivait les conditions de travail des gaziers et des électriciens
qu’il montrait stressantes et dangereuses. Peut-être, sans doute, mais
beaucoup de salariés du secteur privé pourraient en dire autant. En
outre, le sentiment qui domine est plutôt celui d’une amélioration
heureuse et bienvenue des conditions de travail pour tous les agents
qui opèrent dans les services publics -SNCF, RATP, EDF, GDF -, ce qui
peut justifier que l’on s’interroge aujourd’hui, précisément, sur leur
statut général, à un moment où, hélas, la démographie et les évolutions
économiques menacent lourdement le maintien d’un système de retraites
par répartition.
La description du contexte politique faite
par François Fillon était intéressante, ce matin. Il a décrit des
responsables qui savent tous que des révisions difficiles de notre
pacte social nous attendent. Il a expliqué que la plupart d’entre
eux, adversaires politiques ou amis de l’UMP, ne souhaitaient pas en
parler avant l’élection. Vrai ? Faux ?
Il a aussi dit qu’il faudrait
avoir les nerfs solides dans la période qui s’ouvre car, je le cite,
« des propositions qui défraieront la chronique » seront faites, dans les
prochaines semaines, par le candidat de l’UMP.
L’expression est
amusante. Tant de gens se sont plaint, depuis si longtemps, de
l’affadissement du débat public, qu’ils devraient se satisfaire de la
promesse de François Fillon. Celle ci, d’ailleurs, me rappelle une autre
période. Quand François Mitterrand avait nommé Edith Cresson à
Matignon, il vantait sa liberté de pensée, qu’elle traduisait par une
certaine verdeur du langage ; et cela, François Mitterrand
l’encourageait. « Que le débat soit fracassant », disait-il. On sait
comment cela s’est fini. Gouverner est un art difficile.
L’espace
de commentaires abonde de critiques sur la question posée à propos de
la photo Bush-Sarkozy. Bon. La poser, seulement la poser, est donc
sacrilège.
Il n’empêche que cette photo fait beaucoup jaser. On a
vu, hier, des députés UMP, voire des ministres, sous couvert
d’anonymat, se distancier de leur président dans cette histoire. On
leur a tellement dit que George Bush était ceci ou cela, en gros
un Texan inculte qui ne voit pas plus loin que le bout de ses puits de
pétrole, qu’ils n’ont pas compris pourquoi Nicolas Sarkozy tenait
tellement à s’afficher avec lui.
François Fillon leur a répondu, ce
matin, sur RTL, qu’il s’agissait là du degré zéro de la politique, et
que rencontrer le président américain, dialoguer avec lui, était tout
de même moins problématique que de croiser quelques-uns des dictateurs
qui, hélas, se trouvent encore nombreux sur la scène diplomatique.
Le raisonnement n’est pas faux. Répond-il exactement à la question posée ?
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