François Hollande était l’invité de J.J. Bourdin sur RMC/BFMTV le 28 novembre 2011. Un Hollande qui a bien changé…
Après son calamiteux début de campagne, son manque d’humilité en a pris un sérieux coup.
Certes, c’est plus fort que lui, il a eu quelques rechutes comme quand (alors que Bourdin ne lui avait même pas posé la question…) il déclare :
« Je ne veux pas être regardé simplement comme celui qui peut battre Nicolas Sarkozy, je mérite mieux permettez moi de le dire ».
Mais, globalement, sa prestation fut plusieurs tons au-dessous de ses déclarations triomphantes des dernières semaines et fut surtout marquée par le sentiment d’inquiétude que le candidat du PS dégageait.
Le « je ne suis pas un contre-président, je suis le prochain » semblait bien loin.
Il faut dire que depuis, les problèmes s’accumulent au-dessus de sa candidature.
Le pitoyable accord PS/EELV - sur lequel il s’est généreusement assis, le renvoyant à une histoire de partis alors que lui il est candidat à la Présidence de la République - avec lequel, quoi qu’il en dise, il devra bien composer s’il est élu.
Le PS en pleine confusion avec comme première secrétaire une Martine Aubry qui ne s’est toujours pas remise de sa sévère désillusion des Primaires Citoyennes et que certains, dans son propre parti, accuse, avec d'autres, de
« savonner la planche de Hollande ».
Et « Babar » sur un pédalo, ça ne peut pas aller bien loin…
Les sondages qui le voit actuellement en baisse et parfois même dégringoler.
Comme ils semblent loin ces sondages qui le donnaient en tête au premier tour avec 15 ou 16 points d’avance sur Sarkozy et gagnant au second avec 62 ou 64%.
C’était il y a quelques semaines, un mois et demi, une éternité.
Alors, évidemment, il semble, à son tour, touché par l’inquiétude qui a gagné le PS.
Comme il le dit à J.J. Bourdin, sourire de façade et inquiétude qui transpirait, « si les sondages signifiaient les résultats des élections du moi de mai, je signerais tout de suite. »
C’est certain qu’il aimerait bien signer tout de suite, se débarrasser de cette campagne dans laquelle il s’enlise et où absolument tout devient un problème (au point de provoquer un psychodrame pour
le choix du QG du candidat toujours SDF…)
Preuve de l’inquiétude qui désormais l’habite, il s’est – déjà ! - précipité pour tendre la main à François Bayrou en l’enrôlant (de force !) dans une nouvelle majorité présidentielle :
« Si François Bayrou fait un choix, nous verrons lequel, et bien il sera dans la majorité présidentielle qui se sera constituée autour du vainqueur du second tour ».
Cette cartouche que l’on n’imaginait pas utilisée avant l’entre deux tours de l’élection présidentielle, F. Hollande l’utilise dès maintenant, comme gagné par l’affolement.
Malheureusement pour lui, il n’est pas certain, en plus de ses « amis » socialistes, que F. Bayrou soit d’accord avec une déclaration aussi impérative (doublée, presque, d’un baiser de la mort), surtout à un moment où il stagne dans les sondages, en partie parce qu’un tiers des électeurs qui l’avait choisi en 2007
lui préfère actuellement… François Hollande !
Les réactions à cette prestation ne se sont pas fait attendre.
Et les deux grandes « victimes » de ces déclarations ont été les plus sévères.
« Je pense qu'il a intérêt à rectifier le tir pour écouter davantage d'une part son propre parti et d'autre part ses alliés et d'une façon plus générale les Françaises et les Français. Ce n'est pas parce que l'on a la confiance des Françaises et des Français un jour tous les cinq ans que l'on a raison sur tout »
« Face à cette sinistre 'danse du centre', François Hollande doit répondre au Front de Gauche. Au lieu de sommer tout le monde de se rallier à lui, il doit dire clairement s'il veut discuter avec le MoDem ou le Front de Gauche. Car c'est l'un ou l'autre ».
Le FdG à même ajouté en dédicace spéciale au « capitaine de pédalo » :
« Tribord et bâbord en même temps cela ne donne pas un cap mais l’échouage assuré ».
La campagne va être longue pour le désormais très inquiet F. Hollande. Très longue…