François Hollande, un livre pour sortir de l’ombre de Mitterrand ?
Avec dans la voix des intonations à la François Mitterrand, l'autre François veut-il se présenter comme l'héritier et le successeur naturel de celui qui présida la France pendant 14 ans. Celui qui fut le seul Président socialiste sous la cinquième République. Le temps a passé, aujourd'hui les Français de gauche sont-ils nostalgiques du règne du sphinx, de cet homme qui gouverna le pays en le regardant de si haut qu'on le surnomma Dieu. Il est permis d'en douter !
François Hollande sans le renier ne devrait-il pas au moins s'en écarter ?

Nicolas Sarkozy, avant de prendre la place de Jacques Chirac, tenta de le tuer politiquement alors qu'il était déjà moribond. D'abord en s'opposant à lui ouvertement lorsqu'il était au gouvernement, puis pendant la campagne présidentielle en promettant une rupture qui était déjà un désaveu de la politique menée, alors qu'il était lui même ministre, il annonça aussi pour enfoncer un clou rouillé dans le cercueil du grand Jacques, la fin d'une gouvernance de fainéant. Pourtant Chirac était son père adoptif en politique, mais les enfants n'ont pas de mémoire. Pour exister le fils n'a pas eu la patience d'attendre la mort du père. D'ailleurs l'actuel chef de l'Etat est un dangereux récidiviste, dans le passé à Neuilly, il avait déjà démontré sa fidélité toute relative à son parrain Charles Pasqua.
François Hollande doit-il suivre l'exemple parricide de Nicolas Sarkozy et tirer définitivement un trait sur le passé, en envoyant définitivement dans les oubliettes de l'histoire l'ombre du monarque défunt. N'est-ce pas Mitterrand lui même qui disait que l'important "c'est d'abord de rester soi-même". Celui qui veut devenir le prochain Président socialiste en 2012 devrait méditer cette phrase pleine de bon sens.
Dans son livre programme "Un destin pour la France" qui paraîtra le 17 août, l'ancien premier secrétaire du parti socialiste révèle le traumatisme qu'a été pour lui la défaite de Jospin en 2002, il parle également de son ex compagne, Ségolène Royal. Bien sûr aussi de ses ambitions et de son projet pour le pays, sans doute aussi de l'obscur François Mitterrand, mais avait-il vraiment le choix ! Avant de quitter le pouvoir, l'ancien Président avait déclaré " Je crois aux forces de l'esprit, je ne vous quitterai pas". Dans l'intérêt de François Hollande,la réciprocité n'est pas forcément une obligation
Car Mitterrand n'a pas le prestige d'un De Gaulle, son passé flou n'est pas une référence ni un exemple de moralité, d'ailleurs Sarkozy en sera-t-il un plus tard pour la droite lorsqu'il aura quitté le pouvoir. Mitterrand qui avait mis les moyens de l'Etat à son service personnel pour protéger sa vie privée, serait plutôt un handicap qu'un atout pour l'élu corrèzien, alors que Hollande laisse le passé dormir en paix dans le cimetière de Jarnac. Ce pays a surtout besoin d'un avenir pas forcément rose, mais seulement moins gris.
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