Gouda et mollesse ambiante
Tout le monde le sait, notre beau pays est dans un état déplorable. L'Europe tombe en ruines et les vautours des agences de notation tournent au dessus de nos têtes chétives. L'austérité frappe au coeur bon nombre de nos voisins, et de plus en plus de banquiers technocrates et grisâtres se retrouvent à la tête des pays du Vieux continent. Il y a bien longtemps que le ciel n'avait pas été aussi sombre et l'avenir aussi terne (de fioul).
Normalement, c'est dans ces moments là qu'est censé arriver un homme providentiel, une sorte de demi-dieu plébiscité par tous et qui vole au secours de la nation, on pense à De Gaulle, mais aussi à Napoléon et aux monarques absolus qui l'ont précédé.
Le peuple à beau hurler au désespoir, personne ne lui répond.
Ceux que l'on voit parfois rangés avec mépris dans la catégorie des "petits candidats", ne sont malheureusement pas (encore ?) assez médiatisés, et la population n'est pas assez informée de leurs programmes pour qu'ils aient la chance de pouvoir susciter un véritable espoir. ( Je vous conseille d'ailleurs un très bon article sur le sujet )
Ce bon vieux Nicolas Sarkozy est décrédibilisé pour une bonne partie de la population, ceux qui vont voter pour lui le feront soit parce qu'ils sont riches, soit parce qu'ils ont des douleurs abdominales rien qu'à l'idée de voter à gauche.
Marine Le Pen. Sacrée Marine qui a réussi à se faire passer pour la défenseuse de la France (ou peut être le croit-elle sincèrement) et qui a malheureusement su convaincre une partie du peuple, en se faisant considérer comme étrangère au système, avec l'appui un programme terriblement rétrograde et liberticide. Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, le vote Le Pen n'est pas un vote d'espoir : c'est un vote d'auto-destruction.
La nouvelle affiche de campagne de Marine Le Pen, seule
candidate contre la germanophobie.
Alors, que dire du gouda de Hollande, fromage mou et sans goût, en tête dans tous les bons sondages ? D'après mon analyse, qui a tendance à être celle avec qui je suis le plus souvent d'accord, le vote Hollande sera un vote de dépit.
Un bulletin qu'on met dans l'enveloppe parce qu'on ne sait pas quoi mettre d'autre, ou parce que l'on ose pas en mettre un autre. Mais comme dirait le jovial Jean-Luc Mélenchon : "Si vous abandonnez vos convictions devant la porte du bureau de vote, ne venez pas pleurer si vous ne les retrouvez pas à la sortie". Malgré tout, beaucoup de gens pratiquent le vote utile, qui consiste à voter au premier tour pour le candidat que l'on compte soutenir au second, en excluant ainsi les autres candidats.
Pourtant Hollande n'est pas vraiment ce que l'on pourrait apeller un sauveur. D'ailleurs, je ne pense pas franchement que quelqu'un dans ce pays le croie. Le candidat socialiste représente cette gauche Social-démocrate que l'on a vu s'effondrer un peu partout en Europe, avec les Papandréou et autres Zapattero. Dans une interview à Libération, le brave homme parle même d' "austérité de gauche" ! Mais qu'est ce que ceci ? J'irais même plus loin en utilisant un anglicisme fort en vogue sur internet : Quel est le feuque ? La gauche qui par définition vise "la critique de l'ordre social et la volonté de réformer celui-ci dans un sens égalitaire et rationnel" (ça vient de Wikipédia, donc c'est vrai.) peut elle demander à son peuple de se serrer la ceinture et réutiliser le vocabulaire de la droite pour y construire son programme ? C'est en partie ce que ce cher Jospin à fait en 2002, et ça n'a pas très bien marché.
Le fait d'avoir perdu la bataille des mots a son importance, certes cela ne veut pas dire que l'ex mari de la candidate socialiste de 2007 à perdu d'avance, peut être le rejet de notre français d'origine hongroise favori sera-t-il plus fort, mais il n'empêche que cela ne présage rien de bon pour le futur.
Allégorie de l'échec cuisant.
Un autre problème du candidat du PS, c'est sa tendance à s'acoquiner avec le MoDem, et son candidat François Bayrou, à qui tout le monde fait la cour en ce moment (Même Eva Joly s'y met ! ). En effet sous ses dehors sympathiques et amicaux, le paysan de Pau est aussi un libéral forcené, peut être même plus que Sarkozy.
Jean-Luc Mélenchon à d'ailleurs donné une conférence de presse à ce sujet, conférence dans laquelle il a mis l'accent sur des points plutôt inquiétants du programme de François Bayrou.
Quand un parti qui se dit Socialiste commence à fricoter avec des politiciens de cet acabit, il est temps de réagir.Avec ce genre de manoeuvres, le clivage gauche-droite s'efface de plus en plus, et comme à chaque fois que cela se produit, l'extrême droite aura une foule de nouveaux arguments à se mettre sous la dent.
Signalons au passage, qu'à côté de cela, Hollande à refusé le débat avec le Front de Gauche, en le qualifiant de "duel dans une arène". Peur de se faire mettre K.O ?
Il est peut être temps d'abandonner l'espèce de consensus mou qui est roi en ce moment et qui consiste à trouver des solutions faiblardes sans jamais songer à inverser la vapeur, sans jamais songer à résister au diktat imposé par le mystérieux monde de la finance. (lé iluminati, lé fran-masson, toussa, lol)
Alors les dirigeants de notre belle Europe vont me dire que c'est plus facile à dire qu'à faire ?
Commencez d'abord par essayer, avant de dire que c'est impossible. Bande de cons.
Votre grossier, Ostpolitik
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