Graphologie de la signature de Macron et du logo de « En Marche ! » ? Arrested development ?
Macron : que révèle l'évolution le logo de « En Marche ! » et son évolution ? S'il y a un lieu où se condense l'identité d'un homme, ou d'un mouvement, et surtout lorsque l'un et l'autre ont été longtemps si peu distincts... c'est bien un logo... surtout quand celui-ci est travaillé à partir d'une signature présidentielle. L'analyse graphologique de cette dernière et du logo de En Marche ! (puis des avatars qui suivirent) en dit long sur l'homme.
D'abord, je tiens à remercier les nombreux commentateurs de l'article consacré à la morphopsychologie du visage de Monsieur Macron. Je me souviendrai toujours de cette remarque : « Après 40 ans, notre visage devient ce que nous en faisons ». Et on voit bien, en effet, apparaître sur les traits de notre président cette dureté et cette absence d'empathie qui paraissent de plus en plus le caractériser.
Maintenant nous allons parler grapho, mais avant un aparté...
Rares sont les présidents qui ont fait de leurs noms les emblèmes de partis. Cependant, Charles de Gaulle a donné son nom au mouvement qu'il a créé. Nommé pourtant le RPF (Rassemblement du Peuple français, créé en 1947), il devint vite le mouvement gaulliste : on était gaullistes, quand d'autres étaient communistes, socialistes, etc. C'était identitaire. A l'intérieur du parti socialiste, les courants étaient incarnés par les hommes : on était rocardien, mitterrandiste, chevénementiste, etc., mais on était « socialiste » pour le dehors. Même si tous ces mots ne veulent pas dire grand chose, dans les totalitarismes Mussolini était « fasciste », Staline « communiste », Hitler « national-socialiste ». Si l'on passe sur ces extrêmes, qui nous concernent peu par rapport à la situation française, le seul (relatif) culte de la personnalité a été celui du fondateur de la Cinquième République. Et encore, celui-ci n'a-t'il jamais revendiqué ne se représentant que lui-même, mais d'être à la fois « l'état, la nation et la France ». Ce qui est déjà assez mégalo et beaucoup : mais encore avait-il à son actif une énorme historicité, ce qui fut également le cas, dans une moindre mesure, de François Mitterrand. De Gaulle, une fois au pouvoir, ne fut tout de même pas l'ardent promoteur de la liberté d'expression, de la séparation des pouvoirs, de l'indépendance de l'audiovisuel. Il s'arcbouta contre les prises d'autonomie des journalistes mais fut, peu à peu, emporté par le vent de l'histoire et ne put rester hégémonique. Face à ces figures historiques, il faut bien dire que Monsieur Macron fait pâle figure... mais représente un grand risque pour l'état de droit.
En effet, à l'inverse de ses prédécesseurs, il profite d'un mouvement global où on assiste, au niveau mondial et, pour le moment, à une diminution du nombre des états démocratiques, à une montée des mouvements identitaires. Aux USA, Joe Biden vient de qualifier Monsieur Trump de « semi-fasciste ». Ceci n'est pas pour dire que Monsieur Biden est une figure exemplaire du mouvement démocratique : à ce que je sache, il tente toujours de faire venir Julian Assange dans ses geôles, alors que celui-ci n'a fait que son métier de journaliste.
Monsieur Macron est lui absolument non rattachable à une idéologie quelconque. Si c'était le libéralisme, par exemple, jamais avant lui l'Etat n'a eu autant recours à la dette publique, et n'a pesé autant de poids d'impôts (sur les classes moyennes et les petits entrepreneurs). Tout au plus est-il soupçonné par certains avoir organisé de grands transferts financiers vers les oligarques qui ont contribué à ses élections : alors ce ne serait pas une idéologie, mais du pillage.
Il est donc intéressant de de faire la graphologie du logo de « En Marche ! », devenu « La République en marche », puis « Renaissance ». Ces expressions et dénominations sont en effet étroitement liées à l'écriture elle-même de Monsieur Macron, dont elles découlent. Et l'analyse graphologique de tout cela donne un sens. Et, le moins que l'on puisse en dire, c'est qu'elle pourrait bien esquisser une pathologie.
Analyse graphologique : esquisse
Si on regarde à droite de l'image la signature de « En Marche ! », suivi par en-dessous de la signature de « Emmanuel Macron », et que l'on observe l'une des signatures de Monsieur Emmanuel Macron, que constate-t-on (une de ses signatures, je le souligne, parce qu'il en change souvent) :
- Emmanuel Macron est parti des majuscules de son prénom et nom pour décliner le nom de son mouvement « En Marche ». Cela n'est absolument pas neutre. On note, en haut comme en bas, les « jambages » des deux initiales comme très posés. Le « E » est bien assis, mais le « M » l'est beaucoup moins, puisque sa deuxième barre dépasse largement. Mais cela peut à la rigueur lui donner de l'enracinement, en symétrie avec le « n » minuscule de « En ». Mais si ces deux lettres poussent leurs racines, il n'en reste pas moins qu'elles flottent dans l'espace de l'affiche. Il faut donc qu'elles reposent sur quelque chose, qu'elles s'ancrent... Or, si elles se posent , c'est typographiquement sur la ligne inférieure, qui est la signature elle-même de... « Emmanuel Macron ». Et, ce qui intéressant, c'est que si le prénom « Emmanuel » est assis, posé, il n'en est pas du tout ainsi du nom, « Macron » : le « M » majuscule est en déséquilibre prononcé. La première jambe du « M » est en effet comme recroquevillée, alors que la deuxième jambe du « M » s'étire longuement vers le bas, jusqu'à approcher de la limite inférieure de l'affiche elle-même. Essayez donc de poser quelque chose sur deux jambes dont l'une est plus courte de moitié !
Symboliquement, cela signifie que « En Marche » s'enracine sur « Emmanuel Macron », mais hélas « Macron » est en déséquilibre avec les deux jambages du « M » désaccordés...
Psychologiquement, cela signifie que l'homme se sent plus apaisé dans son prénom, mais que son nom lui pose problème.
Un déséquilibre ontologique autant que psychologique
Autrement dit : graphologiquement, ce sont deux déséquilibres posés l'un sur l'autre.
Si, à présent, nous regardons la deuxième signature, à la suite de sa phrase manuscrite (« Je veux qu'ensemble nous retrouvions l'énergie du peuple français : être fiers, libres et solidaires. Car le France est une chance »... ici, le sujet n'est pas de pointer en exergue à quel point cette phrase est creuse : mais on comprend mieux pourquoi l'homme a échoué à Normale sup'. ). Ici, à la suite de cette phrase (ou de cet emblème du vide), la signature est presque totalement dissemblable de la signature de l'affiche : plus dissemblable, ce n'est pas possible. « Emmanuel » y est longuement déroulé, non pas posé, mais penché vers le haut (symbole évident d'un désir d'ascension sociale), et dans « Macron » nous retrouvons à un point plus aigüe la disharmonie du « M » précédemment évoquée – le tout étant souligné, soit en double-affirmation du « Je ». En outre... il y a 7 lettres dans « Emmanuel » et 6 dans « Macron » : mais ici « Emmanuel » prend les deux-tiers de l'espace, n'en laissant qu'un tiers à « Macron ».
Donc nous retrouvons bien l'antagonisme « Emmanuel » vs « Macron » souligné dans l'affiche, où la signature apparaît en quelque sorte contrainte... mais exprimant, comme en catimini, cachée, cette dissociation entre le nom et le prénom.
Ensuite, « En Marche » est suivi d'un point d'exclamation. Pourquoi, si on est « En Marche », doit-on le souligner par un point d'exclamation ? Si on est « en marche », soit on ferme par un point ; ou on ouvre trois points ; ou par une virgule, ou par deux points, qui seraient suivis d'une deuxième séquence de phrase, nous expliquant pourquoi on est « en marche ».
Une affiche-phare semblable à une impasse hyper-urbaine
Là, rien de tout cela : le point d'exclamation semble arrêter le mouvement. Et, dans la composition de l'affiche, il vient se choquer sur l'arrière-gauche de la tête du personnage (Monsieur Macron ?) qui arrête l'effort dynamique de la phrase. Quant au personnage, il se présente de dos. Il est donc impossible de le saisir dans son expression : il nous tourne littéralement le dos !
Qui plus est, il regarde vers la Tour Eiffel, symbole du Dix-neuvième siècle ; et vers Paris, symbole de l'hyper-urbanité, à l'heure de la souffrance des Frances périphériques, totalement ignorées ici (pas plus qu'il n'y a un cm2 de nature).
L'absence de verbe possède un sens tout simple. Pas de verbe, pas de phrase, pas de dynamique, pas de sens. Je pourrais écrire aussi bien : « En course » ; « En stabulation » ; « En l'état » ; « En transit », etc.
Mais le mieux est encore à venir : dans la campagne de 2017, on a repris la même thématique, mais en enlevant tout ce qui est manuscrit. « En marche ! », quant à lui, devient « Ensemble ! ». Comme si l'on souhaitait dépersonnaliser la communication, en remplaçant le tout par une typographie très basique, sommaire (ce serait du times, par exemple... mais ça ferait sans doute trop littéraire). Et de nouveau un point d'exclamation vient à droite arrêter le tout : pourquoi ce point d'exclamation ? Le fait d'être supposé « Ensemble » est-il si étonnant qu'il faille le souligner par un point d'exclamation ? Pas plus que dans la communication de 2017, on nous donne ici nulle explication sur pourquoi nous sommes ensemble, exactement (ou voudrions l'être). On nous indique juste : « majorité présidentielle »... Et là, aucune majuscule... Tout en petites majuscules. « Ensemble ! » en majuscules repose ici sur « majorité présidentielle » - qui repose sur un fond blanc, donc sur rien.
En fait, ce qui nous est dit ici implicitement c'est que le sujet est clôt.
Donc en départ nous étions « En marche ! » assis sur un déséquilibre graphologique, soit « Emmanuel Macron ».
Une renaissance qui serait une involution mais non une évolution : arrested development ?
Cinq ans passent : nous voici alors « Ensemble ! » assis sur une « majorité présidentielle ».
Mais nous ne savons toujours pas pourquoi, pour aller vers où. Le « E » de « Ensemble » renvoie, lui, à l'initiale de « Emmanuel ». « M » et « Macron » ont, donc, disparus symboliquement dans l'affaire : reste juste l'initiale de « Emmanuel », devenu celle de « Ensemble ». En quelque sorte, nous sommes emmanualisés (ou on nous propose de l'être)... et, pourquoi pas, vassalisés ?
Souvenez-vous : on connaît les rois par leurs prénoms, moins par leurs noms.
Pour savoir vers quoi nous allons concrètement, peut-être devrions-nous alors faire l'exégèse de la phrase de 2014 : « Je veux qu'ensemble nous retrouvions l'énergie du peuple français : être fiers, libres et solidaires. Car le France est une chance »... En 2017, c'est au final comme si l'on avait repris cette phrase, enlevé tous ses mots pour ne plus laisser que « ensemble ».
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