Hamon, Ta Gauche Bat De L’Aile
Benoît Hamon, dit-on, c’est “L’aile gauche du PS”.
C’est comme une étiquette. Un code-barres. Un titre. Honorifique. Comme
“L’Idole des Jeunes” ou “Le Roi de la Pop”. Et rien n’y fait. Pas même
le temps qui passe. Ad vitam aeternam tu restes “L’Idole des Jeunes”
(même vieux) ou “Le Roi de la Pop” (même mort).
Mais “L’aile gauche du PS”, est-ce que ça peut résister au temps ? Surtout, au sein du .. PS ?
De ce PS.

J’en rêvais.
Je ne sais s’il s’est fait balader, manipuler, toujours est-il que cette affaire a bien mal tourné, l’a fallu recoler. Ça sentait mauvais. En vrai, à plein nez, ça puait l’exécution. Écarteler Royal, coûte que coûte, la clouer une bonne fois pour toute. Et comment ?
En s’associant.
Mais pas après le vote des motions. Avant. Martine et Benoît, main dans la main, depuis le début. Eux qui se connaissent (si) bien. Tu présentes ta motion, moi la mienne, ensuite de quoi, l’ami de Jospin, le Bertrand, nous rejoindra. C’était couru d’avance. Sauf pour les militants. Et pan dans la gueule ! Et donc, recolage. Pas beau l’avion.
Va savoir, c’est peut-être là qu’il a pris un (premier) coup dans l’aile, Benoît. Son aile gauche.
Parce que, au fond, ils y ont cru, les militants, à cette candidature Hamon. Et pas qu’un peu. A 22,6% (plus que Fabius – soutenu par Hamon - aux Primaires en vue de la présidentielle 2007) ! Près d’un quart ! Un quart le désirait comme Premier secrétaire, manifestait clairement leur besoin (et leur manque) de gauche au sein de ce Parti.
Ça doit en foutre un coup, non, Hamon ? T’attendais pas, hein ?
C’est ardu, brutal, la politique. C’est tout plein de fausses victoires. Amères. Et les mains, faut les mettre, dans la merde. Accepter transactions, tractations, compromissions. Se dire, se convaincre que c’est obligé, passager. Demain, ça ira mieux. Retomber sur ses pieds. Redéployer ses ailes. A nouveau dire “non” ! Et l’emporter. A gauche. Comme le 29 mai 2005.
Alors on y va. On y retourne. Sur les plateaux de télévision. Dans les maisons de la radio. On y croit. On est hilare. Moqueur, un peu. Voilà même qu’on se permet un doigt.
Mais le journaliste, lui, n’a qu’une question, une seule à lui poser. Elle commence par Olivier. Et finit par Besancenot. En gros : “Qu’est-ce tu fous là, Benoît ? Pourquoi qu’t’es pas au NPA ?”.
Ça doit être usant, à la longue, de se faire traiter de petit Besancenot du PS, quand on est préposé au courrier. Celui de Madame Aubry. Celui d’une gauche qui n’est pas dans l’aile, mais dans le Mollet.
C’est un drôle de métier, oui, que celui de porte-parole. Surtout quand ce n’est pas vraiment la sienne. A tel point, qu’elle n’a pas droit de cité, qu’on l’entend à peine, sur une liste reléguée troisième, aux Européennes. Benoît Hamon, lui qui rêvait, parait-il, d’Armée de Terre, se retrouve dans celle de “taire”. Taire son aile. La gauche. Et faire semblant d’être heureux. De La Rochelle, par exemple. En attendant mieux. Mais quoi ?
”Les belles années passent vite …” Slamait Ferré.
Ces années où joyeux, le camarade Benoît houspillait un ministre de l’éducation, le priant "de vaquer" à d’autres occupations.
Ces années où plein d’espoir, il repensait la gauche, tout en haut des petiots, les MJS. Puis, plus tard, adoubé par les "pères peinards", la lancer, la belle, la Nouvelle Gauche. Nouvelle, parce que deux “L”, c’est mieux qu’une. Or, aujourd’hui, où est-elle ?
Envolée, la jolie. Partie.
Bonjour Madame Aubry ..
Aaaah, elle l’aime bien, Martine, son Benoît. Tu penses ! Quelle chance d’avoir à ses côtés celui qui représente “l’aile gauche” d’un Parti qui, doucement, mue vers le Centre. Et pis, il est bien plus beau que le Besancenot ! Plus utile, surtout. Convertible. On s’en sert de cette aile, mais pas trop, dès fois qu’elle s’userait. Or, s’user, c’est tromper ..
…. Mais combien de temps ? Combien de temps ça va durer ? Est-ce que, comme “L’Idole des Jeunes” ou “Le Roi de la Pop” ça peut résister au temps, une “aile gauche du PS” ?
Sans Mélenchon.
Sans Larrouturou.
Sans Filoche.
Sans plus aucun partisan dans son propre camp.
Sans aucun autre mandat que celui de porter une parole qui n’est pas vraiment tout à fait la sienne ?
Ne serait-il pas grand temps, Benoît, de le prendre enfin, cet envol, loin du PS, à gauche toute, avant qu’à terre, cette armée te cloue ; avant qu’ils te la plument et te la bouffent, ton aile ?
10 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON