Harlem Désir au PS : comment s’affirmer ?
Les débats ont été nombreux et houleux quant à la désignation du successeur de Martine Aubry au Parti Socialiste. C'est finalement Harlem Désir, l'ancien président de SOS Racisme,qui a été choisi. Il endossera son rôle de leader le mois prochain.
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C'est hier matin que la nouvelle est tombée : le congrès de Toulouse, qui se déroulera du 26 au 28 octobre, se soldera par l'arrivée d'Harlem Désir à la tête du PS. C'est le député Guillaume Bachelay, qui a été désigné pour être le numéro. Si Harlem Désir n'était pas le candidat favori de Martine Aubry, il demeure une garantie pour celle dont il est un proche.
Après avoir été président de SOS Racisme, puis député européen en 1999 et numéro deux du PS depuis 2008, Harlem Désir parvient à obtenir un poste qu'il convoitait, dans le prolongement du parcours qu'il a bien mené jusqu'ici.
Ce poste est stratégique et confère un certain nombre de responsabilités, dont celles des négociations avec les partenaires sur les investitures électorales, ou encore l'entrée dans le premier cercle du pouvoir via la participation aux petits déjeuners des dirigeants de la majorité à Matignon. Surtout, le nouveau dirigeant doit faire en sorte de véhiculer les messages susceptibles d'avoir des repércussions sur les décisions de l'exécutif. Mais c'est aussi un poste difficile qui doit composer avec un certains nombres de défis :
Le premier étant de s'affirmer. S'il avait le bénéfice des sondages, le député jean-Christophe Cambadélis lui a été préféré en coulisses par Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault et François Hollande. S'il s'est présenté comme un « candidat de rassemblement et de synthèse », certains préfèrent l'expression de "plus petit dénominateur commun". Il est taxé de leader "par défaut" et doit réatblir sa légitimité. L'entourage de Martine Aubry n'a en effet pas oublié son silence au moment des primaires présidentielles. Il doit également arriver à se positionner entre le gouvernement et les groupes parlementaires, présidés par deux proches de François Hollande, François Rebsamen au Sénat et Bruno Le Roux à l'Assemblée. «
le second n'est pas des plus aisés non plus, puisqu'il s'agit de faire entendre sa voix face à la droite. Des ministres ont officieusement admis que la communication concernant le collectif budgétaire de juillet avait été mal menée. A Harlem Désir de faire mouche en choisissant ses formules avec intelligence et stratégie afin de véhiculer le bon message médiatique. Or Harlem Désir n'est pas réputé pour ses qualités en termes de communication.
Un des membres du bureau national du PS reconnait que la balle est dans son camp : « A lui de retrouver les accents du phénomène médiatique Harlem des années 1980 ».
Pour l'instant, le nouveau leader s'occupe surtout de laver son image. Il est venu s'exprimer sur France Info concernant sa condamnation pour emploi fictif. C'est « une erreur de jeunesse [...] il y a vingt-cinq ans », a-t-il plaidé sur France Info.
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