Hollande à Brégançon, le spectre d’un recommencement ?
Si le séjour d’Emmanuel Macron au fort de Brégançon fait le tour des médias, la présence de l’ex-président de la République, non loin de la résidence d’Etat, ne passe pas inaperçue. Mais à quoi joue François Hollande ?
Il est toujours là. Pire, il nargue le couple présidentiel pendant ses vacances. L’ex-chef de l’Etat n’en a pas fini avec la politique et le fait savoir… à sa façon. Depuis son arrivée à Brégançon, il multiplie les bains de foule et les dédicaces, « souriant et détendu », comme le rapporte Europe 1 qui se livre à un parallèle peut être poussif avec Emmanuel Macron, jugé « discret et pâle ».
Si cette proximité géographique ne peut être une coïncidence, sa signification ne saurait en être une : Hollande cherche à faire passer un message dont la vocation est d’être décelé, non seulement par Macron lui-même, mais aussi par les Français. En effet, à travers ses échanges avec des badauds, l’ex-chef de l’Etat montre sa présence au côté du citoyen quand Emmanuel Macron, lui, est perçu plus que jamais comme un président « déconnecté des réalités », loin « du terrain ».
Par la même, en le poursuivant, le prédécesseur de l’ère macroniste envoie un mot tout aussi asphyxiant pour l’actuel locataire de l’Elysée. Il lui fait savoir que de prédécesseur il pourrait passer à successeur et qu’en pistant Macron à la trace, il suit en réalité le Pouvoir que ce dernier incarne et attend le moment propice pour l’offensive.
Alors, Hollande affectionne-t-il le sommet de l'Etat ? ou est-il simplement rancunier ? Il est à rappeler que si la passation de pouvoir à l’issue de la Présidentielle 2017 s’était déroulée sans accrocs, l’ex-président n’a pas hésité à tacler Macron en juin dernier lorsque celui-ci a évoqué « le pognon de dingue » injecté dans les minima sociaux. Il avait alors déclaré « Dans la communication, on finit par s’intéresser à la forme et pas au fond ». Si cette tension est ainsi apparue à l’approche de l’été, on se souvient tous des tentatives de recadrage du ministre Macron, qui ont évidemment échouées, quand l’actuel « retraité » était son mentor. La suite, Hollande ne l’a probablement pas digérée, tout comme il n’aurait pas accepté, un peu plus loin dans le temps, la présentation de la candidature de Ségolène Royale à la présidence (entraînant leur séparation).
Mais difficile d’imaginer que cet homme, auto-disqualifié, ne veuille pas également retrouver ce Pouvoir facilement perdu. Cette drogue que vous ne lâchez plus une fois que vous en avez consommé, cette capacité de décider partiellement de l’avenir de tout un pays.
Quoi qu’il en soit, le chemin vers l’Elysée est semé d’embuches pour l’ex-chef de l’Etat, tant l’énonciation d’un Hollande II paraît ne pas être prise au sérieux par une (très) large frange de ses ex-administrés…
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