Hollande n’est pas le Blair français !
François Hollande a gagné les élections présidentielles sur une orientation social-démocrate, il n’y a qu’à relire son programme et ses propositions pour s’en convaincre.
Il a donc menti aux socialistes et au peuple en menant une politique à droite toute, en version droitisée du blairisme.
Rappelons pour mémoire que le Blairisme, c’était le compromis entre le capital et le travail.
Avec Hollande on n’en est même pas là, c’est tout le contraire.
Tony Blair, le fossoyeur du parti travailliste a eu au moins un mérite : il a mené et conduit la politique qu’il avait expliquée.
Comme l’explique Philippe Martière dans « Démocratie et socialisme’, le mensuel ‘pour ancrer le parti socialiste à gauche » - un programme ambitieux mais impossible- Valls va au-delà du blairisme, c’est un néo libéral conservateur et même pas un social-libéral :
« Mais, autant François Hollande offre une version droitisée du blairisme, autant Valls est au-delà du blairisme : c’est un néolibéral-conservateur. Sur le plan économique, il est thatchériste : il croit en la dérégulation du marché et du code du travail ; sur le plan sociétal, il a à peine défendu Christiane Taubira quand elle a été la victime d’attaques racistes lors des débats sur le mariage pour tous ; il s’est prononcé contre le droit de vote aux étrangers ; il a pratiqué le contrôle au faciès quand il était Place Beauvau. Mais surtout, sa scandaleuse sortie sur les Roms soi-disant « non intégrables » a piétiné plus de deux siècles de tradition républicaine française.
Parler de social-libéralisme à son égard est un contresens, car ce courant philosophique né à la fin du 19e siècle en Grande-Bretagne était très critique envers un capitalisme sans entraves et promouvait des réformes sociales en faveur de la classe ouvrière paupérisée. Souvenons-nous que John Meynard Keynes, l’architecte de l’État social britannique et le promoteur de politiques économiques basée sur la demande, était un social-libéral. »
L’analyse est intéressante et pertinente….
Pour ma part, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de distances entre Hollande et Valls, même si le premier est prêt à remercier le deuxième s’il sent indispensable de faire sauter ce fusible.
En tout état de cause, le gouvernement et le président de la République ont une orientation qui tourne le dos aux intérêts du peuple et se conduisent comme des laquais de l’Union européenne et du grand capital.
La gauche du PS peut toujours, comme elle le fait depuis des mois et des mois milite, pour un gouvernement rose, rouge, vert, les jeux sont faits et seule une crise sociale peut changer la mise.
Tout est alors ouvert !
Jean-François Chalot
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON