Hôpital Paul-Brousse : simple déplacement présidentiel ou barnum indécent ?

Le syndicat Sud-santé évoque un coût de 200 000 € et la quasi fermeture de l’établissement pour l’occasion. Luc Chatel porte-parole du gouvernement a beau démentir les français ne sont pas dupes.
Depuis le raidissement des relations entre le Président de la République et ses concitoyens, les déplacements élyséens manquent singulièrement de décontraction. A chaque pas du président c’est la vie des lieux visités qui se trouve soudainement figée. Périmètres de sécurité excessifs, villes vidées de leurs habitants … le Roi soleil n’aime pas croiser des sujets dont le pedigree n’a pas préalablement été soigneusement vérifié.
Alors que Luc Chatel évoque “des mesures de sécurité classiques pour la venue du président de la République ” le syndicat Sud-santé, deuxième syndicat à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), parle d’état de siège et évalue la coût de la célébration à 200 000 €. La mise en place d’un chapiteau destiné à accueillir les 2 000 invités pour un coût de location de 70.000 euros, l’annulation des consultations du jour et, la mise en congés des personnels sont notamment évoquées.
Polémique “ridicule” comme l’affirme le porte-parole du gouvernement ou simple rappel à la décence pour un système hospitalier condamné à se serrer la ceinture, chacun choisira. Le fait que la préfecture du Val-de-Marne ait répondu en indiquant que le dispositif de sécurité retenu était “analogue” à ceux déployés dans toutes les visites du chef de l’Etat et que la réception programmée restait “conforme à ce qui avait été prévu“, n’a rien d’apaisant mais interpelle à l’inverse sur le dimensionnement des déplacements présidentiels.
De façon ambiguë, le président de l’AP-HP, député PS de Paris, a écrit aux syndicats que “l’expression légitime des revendications ne doit pas perturber la visite du président de la République“, notamment parce que “sa présence est une reconnaissance de l’excellence du travail quotidien” à l’hôpital. Le député socialiste ajoute “comprendre l’émotion du personnel qui vit avec beaucoup de difficultés la dégradation de ses conditions de travail“, et être “profondément préoccupé depuis des mois” par les moyens alloués à l’AP-HP.
Le problème c’est qu’il ne s’agit pas seulement de comprendre mais aussi et surtout de défendre. Un rassemblement pour la défense du service public de la santé est prévu avant la visite du chef de l’Etat, à l’appel des syndicats CGT, FO et Sud-Santé et de la fédération PS du Val-de-Marne. Nul doute que les participants seront attentifs à l’éventuelle présence de Jean-Marie Le Guen.
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