Il est temps Mr Hollande

 On a quelque peu parlé ces derniers temps dans les médias du caractère « paisible », « sage » ou même « mou » du futur candidat socialiste à la présidence française de 2012. Ces traits de caractères sont quelques fois ramenés vers des qualités certaines, telle que la faculté à savoir réfléchir avant de juger trop hâtivement, « l'éloge du rétroviseur », bref une certaine sagesse du mouvement.

 A cela il devient facile d'opposer ce modèle à celui de l'actuel président qui rend une image d'homme hyperactif à travers les médias, même si des fois il prouve qu'il n'est pas très « hyperpensif ». Et encore à cela il convient de rappeler qu'une technique marketing connue consiste à faire parler de soi, quelques fois coûte que coûte, des fois en mal. Mais la chose véritablement importante consiste à concentrer l'attention sur vous. Considérons maintenant l'élection présidentielle qui arrive en France sous son angle (vectoriel) qui aura à priori le plus d'impact sur les résultats, c'est à dire à travers les médias, en rappelant le rôle toujours important des médias audiovisuels (Nicolas Sarkozy n'était-il pas la personnalité qui soit le plus de fois apparu à la télévision les années 2006/2007 ?). Bref, si le Candidat Mr Hollande pense à s'engager dans la bataille électorale et médiatique face à un confirmé des périodes électorales, il serait temps qu'il occupe un peu plus la place publique (ce qui inclut les médias entre autres). Ses idées sont parfois bonnes, son programme et le parti socialiste, et plus largement la gauche pourraient apporter des idées nouvelles à notre société.

 Et pourtant il est juste temps d'attendre les futurs débats de campagne car jusqu'à présent Mr Hollande apparaît plutôt comme un personnage « trop gentil » face à la crise actuelle ( Lorsque le journal Libération du 7 novembre 2011, dans une interview avec le candidat socialiste, lui pose la question : « Vous étiez en fin de semaine en Corrèze tandis que Sarkozy clôturait le G20 à Cannes et réunissait les ministres concernés par le plan de rigueur. Est-ce la bonne façon de rendre votre projet alternatif audible ?? », il est vrai que cela tend à véhiculer cette image du « mauvais » candidat sous-médiatisé comme le souligne le site Arrêt sur images le même jour). Mais le slogan du candidat socialiste « donner du sens à la rigueur » consiste aussi à venir débattre sur le terrain adverse, puisqu'il en reprend les mêmes mots. Cela implique donc un acte. Volontaire. Or la réponse de François Hollande à cette question précédemment citée est : « Je ne joue pas un rôle qui n’est pas encore le mien. Je n’ai pas à organiser un contre-G20, et d’ailleurs avec qui ?? J’ai à préparer le prochain G20. Je ne suis pas un contre-Président, je suis le prochain. ». Que peut-on lire de cela, est-ce une certaine absence de volontarisme, l'exclusion de projets alternatifs ou l'apparition d'un voile de confiance qui disparaîtrait au moment opportun pour dévoiler un rôle qui serait sien ? Peut-être faut-il envisager un futur slogan plus court : « donner du sens ».