Il n’y a plus de parti écologiste en France !
La ministre de l'écologie est démise de ses fonctions une nouvelle fois. EELV reste au gouvernement.
Le soir du second tour, la majorité des écologistes de France avaient pourtant accueilli avec joie les résultats de l'élection présidentielle. Enfin l'hypocrisie du Grenelle de l'environnement était finie, pensaient certains. Enfin un gouvernement de gauche allait faire une place à Europe Ecologie Les Verts, son alliée.
Il faut dire que le socialisme et l'écologie sont naturellement faits pour s'entendre. Le socialisme, qui vise à une plus grande équité entre les Hommes, ne peut que rechercher à ce que l'utilisation des ressources naturelles par une génération ne pénalise pas les générations suivantes. L'écologie, de son côté, porte en elle-même une forme de socialisme : le dévoloppement durable est la conjonction des intérêts environnementaux, économiques et sociaux.
Pourtant, depuis qu'il a été formé, le gouvernement semble s'intéresser autant à l'écologie qu'à un chewing-gum qui collerait à la semelle d'une chaussure : elle le gêne plus qu'autre chose. Pour ne citer que quelques exemples : le développement durable a perdu son statut de ministère d'Etat, aucun écologiste d'EELV n'a été nommé ministre de l'écologie, la première ministre de l'écologie a été démise de ses fonctions parce qu'elle a pris position contre des forages pétroliers. A cela, il faut ajouter la question du nucleaire, l'affaire de l'aéroport de Notre Dame des Landes... et une certaine absence de l'écologie au titre des priorités gouvernementales.
Avec une baisse de son budget de 7%, la preuve est faite que l'écologie est le cadet des soucis du gouvernement. Certes, une baisse était inévitable, étant donné les circonstances économiques. Mais cette baisse est d'une ampleur colossale, tandis que dans d'autres domaines, beaucoup d'argent est dépensé. Par exemple, en embauchant 60 000 enseignants dans l'éducation nationale. Martine Aubry, pourtant socialiste, ne disait-elle pas au moment de la primaire qu'il n'était pas forcément nécessaire d'embaucher autant dans l'éducation nationale que le proposait François Hollande ?
Delphine Batho a été limogée. On peut comprendre - sans pour autant approuver - l'argument qui consiste à dire que cela était nécessaire, puisqu'elle avait critiqué le budget gouvernemental. Mais alors, comment comprendre après tout ça la réaction du parti d'Europe Ecologie Les Verts ?
En choisissant de rester au gouvernement, ce parti cautionne la politique écologique qui est menée - c'est-à-dire, la non-écologie. Bien sûr, faire partie d'une union politique implique de savoir faire des compromis. Mais en l'occurence, il ne s'agit plus de compromis, mais de reniement. Comme le disait hier encore Noël Mamère : "Quand vous avez deux ministres de l’Écologie en un an qui sont virés comme des malpropres (...) vous êtes quand même en droit de vous interroger si vous devez continuer de jouer le rôle d’idiot utile ou faire tapisserie dans un gouvernement (...) qui n’a que faire de la transition écologique".
EELV est-il toujours un parti écologiste ? Ses choix laissent supposer le contraire. Il ne reste donc plus aux écologistes qu'à choisir entre l'UMP et l'UDI. Ce qui risque de laisser certains d'entre eux dubitatifs...
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