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Accueil du site > Actualités > Politique > Immodérément Ecolo ou épris de Justice ?

Immodérément Ecolo ou épris de Justice ?

A l’heure de la construction des programmes qui s’affronteront aux élections de 2012, certains seraient bien inspirés de construire un modèle de société fondé sur la Justice, et non l’Ecologie. Quand celle-ci n’offre pas d’alternative à notre société productiviste que le développement durable, société qui ne pourra « prospérer » qu’au prix d’une schizophrénie généralisée, la Justice quant à elle prône la « responsabilisation » de nos comportements à l’égard de la communauté. Elle est le plus sûr moyen d’assurer la transition d’une société consumériste vers une société plus soutenable.

La pollution environnante et l’appauvrissement de nos réserves en énergie fossile incitent à la modération. Il faut réduire notre consommation et produire autrement.

Etonnamment, lorsque les plus médiatisés des défenseurs de l’environnement en appellent à notre conscience, leurs discours sont toujours catastrophistes, soulignent l’urgence, en appelle à la mobilisation, ... et sacrifient à leur visée la modération qu’ils nous exhortent d’adopter... "Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Moi, c’est différent, c’est pour la bonne cause". A cet égard, la diffusion de "home" la veille d’un scrutin, est édifiante. Bafouer les règles en matière de débat démocratique est même revendiqué par certains d’entre-eux, la fin pouvant justifier en l’espèce les moyens.

Cette écologie là n’est pas porteuse d’avenir. Sponsorisée par de grandes marques, par de grands réseaux de distribution, elle est vouée à l’accaparement (et la dénaturation) par quelques-uns d’une tendance pour la décliner en produits à la mode.

A cette "Ecologie immodérée", donneuse de leçons, autrefois imprécatrice et désormais publicitaire, il faut lui préférer le thème de la Justice.

Pourquoi ? parce que la Justice, dans un pays démocratique, incite à la modération. La Justice est comme une épée de Damoclès que nous aurions délibérément installée sur nos têtes. En faisant peser le risque d’une sanction pour tout écart de conduite, l’institution Justice responsabilise chacun d’entre-nous à l’égard de la communauté toute entière.

Une justice raffermie, plus indépendante encore, aux moyens d’investigation et aux champs de compétences élargis, est le plus sûr moyen de réprimer et de stigmatiser les comportements les plus irresponsables à l’égard de la planète. Pour que chacun se sente responsable, où qu’il soit, quel qu’il soit.


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6 réactions à cet article    


  • alberto alberto 6 octobre 2009 13:54

    Voila un article dont l’argumentaire cornecul inciterais à penser que l’écologie est antinomique de la Justice !
    Mais en même temps faire accroire qu’une application stricte d’une Justice universelle impliquerait mécaniquement une société éprise d’écologie !

    Ceci dit il me paraîtrais plus juste (et plus moral) que le dioxyde de carbone soit respirable par tout le monde...

    Bien à vous.


    • herve herve 6 octobre 2009 14:41
      L’Ecologie n’est pas antinomique à la Justice mais je peux comprendre que mon message irrite. Comprenez aussi que le message de certains écolos catastrophistes puisse aussi irriter certains, dont je fais partie.

      L’Ecologie n’est pas antinomique à la Justice, bien au contraire. Mais point d’écologie à mon sens sans responsabilité individuelle à l’égard de la communauté. Et qui peut le mieux promouvoir cette exigence de responsabilité, y compris et surtout auprès des détenteurs du pouvoir (financier ou pas) si ce n’est la Justice ? 

      Et comment juger aussi de la responsabilité des uns et des autres dans des dossiers aussi complexes que le réchauffement climatique, la pollution des nappes phréatiques, etc, sans que la Justice parfois s’en mêlent... La Justice, c’est le temps long, c’est l’enquête à charge et à décharge, c’est la possibilité d’entendre des voix dissonantes, et c’est le bénéficie du doute !

      Alors bien sûr la cause écologiste mérite une mobilisation d’une toute autre ampleur que celle des prétoires... mais mon article (sans doute maladroit) n’a pas d’autre but que d’appeler les hommes politiques à ne pas céder à une certaine mode consistant à se parer de vert, alors que l’urgence (s’il y en a une) est de fonder une société plus respectueuse de l’homme (et de la nature par voie de conséquence), c’est à dire plus juste.

    • alberto alberto 6 octobre 2009 16:51

      Cher auteur,

      Vos vœux viennent de bons sentiments, mais le monde est cruel !

      Une planète avec une population croissante et des ressources en diminution (terres agricoles, eau douce, pétrole...) nous conduira, je le crains, vers plus d’inégalité et donc d’injustice : que des conflits à venir !

      Comme vous je me prend à rêver que la Sagesse des hommes saura surmonter ces épreuves pacifiquement mais n’y crois guère : il y aura des victimes et beaucoup ! (20 millions de morts déjà « prévus » par les organismes internationaux en Afrique du fait des famines à venir).

      D’accord avec vous pour plus de justice, mais les problèmes qui vont se poser à l’humanité seront probablement résolus dans l’urgence et dans ces situations ce sont les plus faibles et démunis qui subissent...

      La justice que vous souhaitez (moi aussi) ne peut s’établir que dans un monde apaisé et il n’en prend pas le chemin...

      Quant aux solutions « écolos » elles s’imposeront d’elles mêmes : moins de gaspillages, moins de pollutions, moins d’énergie, ça sera ça ou crever, non ?

      Bien à vous.


    • herve herve 6 octobre 2009 21:58

      « La justice que vous souhaitez (moi aussi) ne peut s’établir que dans un monde apaisé et il n’en prend pas le chemin... » Je n’aurais pas contredit la proposition inverse, à savoir : « un monde apaisé ne peut s’établir qu’avec plus de justice ». Et cela change tout !

      « Quant aux solutions « écolos » elles s’imposeront d’elles mêmes : moins de gaspillages, moins de pollutions, moins d’énergie, ça sera ça ou crever, non ? » Disons que certains pourront se restreindre un peu, et que d’autres crèveront plus sûrement et en plus grand nombre... Une société de la pénurie, où nécessairement les plus forts seront en position de plus grande force, est-cela que nous voulons ? N’est-il pas temps d’exiger dès maintenant que des responsabilités soient recherchées dans le gaspillage de nos ressources ? Il est tellement plus facile de culpabiliser les gens, dans leur ensemble, pour au final exonérer les vrais responsables de cette monumentale gabegie organisée.

      Mais vous avez raison, la Justice ne règlera pas tout. C’est de plus de démocratie dont nous avons besoin, mais de démocratie au sein même des entreprises. Pour qu’au saint des saints de ces temples productivistes puissent se faire entendre les citoyens.


    • Woland Woland 12 octobre 2009 08:55

      Pour parvenir au type de justice à laquelle l’auteur de l’article aspire, il faudrait davantage de lois (qui plus est : des lois sévères), ce qui impliquerait davantage de police pour faire respecter ces lois et davantage de magistrats pour sanctionner les infractions. Donc, davantage d’Etat (et d’impôts). Je ne suis pas sûr que ce soit la solution. La politique des mesures incitatives (encourager les comportements responsables et respectueux de l’environnement par l’octroi de rabais, de subventions) me paraît préférable. Par ailleurs, il convient de s’attaquer au problème par le biais de l’éducation, notamment à l’école. A ce sujet, j’aimerais relever que nombre d’enseignants font un travail de sensibilisation remarquable avec leurs élèves.


      • herve herve 12 octobre 2009 21:30

        Bonsoir,


        A mon sens il ne faudrait pas davantage de policiers, mais davantage de magistrats. Plus de justice n’est pas forcément plus d’impôt, tout est question de priorité. Je pense que 2,5 milliards d’euros devraient suffire :) Personnellement, je préfère me savoir dans un pays qui investit dans sa justice plutôt que dans ses bistrots.
        Quant à l’éducation, je suis tout à fait d’accord avec vous. Mais l’un des principes premiers de l’éducation n’est-il pas l’exemple ? Une société qui ne sanctionne pas les responsables ne montre pas vraiment l’exemple. Je ne dis pas qu’il faut nécessairement sanctionner sévèrement. Je dis simplement qu’il faut que la justice dispose des moyens d’instruire des dossiers complexes sans être dessaisie, et soit en mesure de sanctionner les délinquants en col blanc, comme elle sanctionne les délinquants « ordinaires ».

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