Intentions de vote : le mois de février en 16 sondages
Hollande, Sarkozy et Mélenchon en hausse, les autres candidats reculent ou stagnent

Intentions de vote : le mois de février en 16 sondages
Comme c’était déjà le cas pour le mois de janvier, février aura été particulièrement riche en enquêtes sur les intentions de vote relatives à l'élection présidentielle. On décomptera cette fois-ci seize sondages sur un mois, soit trois de plus que le mois dernier, toujours sans tenir compte du sondage quotidien Ifop-Paris Match utilisant la méthode du rolling…
Sur ces seize enquêtes publiées par l’Ifop, TNS Sofres, Ipsos, LH2, Harris Interractive, OpinionWay, BVA et le CSA, les principaux candidats obtiennent en moyenne les intentions de vote suivantes :
- François Hollande : 30,8 %
- Nicolas Sarkozy : 25,9 %
- Marine Le Pen : 16,5 %
- François Bayrou : 12,3 %
- Jean-Luc Mélenchon : 8,2 %
- Eva Joly : 2,7 %
- Dominique De Villepin : 1,5 %
Tous les autres candidats obtiennent une moyenne inférieure à 1 %, Nicolas Dupont-Aignan étant celui qui se rapproche le plus de ce seuil, avec environ 0,6 % d’intentions de vote en moyenne.
Principaux enseignements :
Vers un duel classique UMP-PS : profitant sans doute à plein de leur surexposition médiatique, François Hollande et Nicolas Sarkozy sont clairement les grands favoris de cette élection, qui se dirige tout droit vers un duel « PS contre UMP » très classique. Le score cumulé des deux candidats est équivalent à l’addition des suffrages obtenus par Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal au premier tour cinq ans plutôt, ce qui semble valider la thèse d’une domination des deux grands partis institutionnels. L’inversion du rapport de force est toutefois assez nette : François Hollande arrive systématiquement en tête, obtenant des scores compris entre 28 et 34 %. Le candidat socialiste gagne même 1,8 point sur sa moyenne par rapport au mois de janvier. De son côté, le président sortant est sur la pente ascendante, mais son entrée en campagne ne lui a pas permis de rattraper son principal adversaire. Il ne gagne que 1,5 point par rapport à la moyenne de ses intentions de vote établie en janvier. Notons tout de même que sur les deux dernières semaines, profitant sur la dynamique de l’annonce de sa candidature, Nicolas Sarkozy obtenait régulièrement jusqu’à 27, voire 28 % d’intentions de vote. Cette progression ne se retrouve pas au second tour, François Hollande étant donné vainqueur par toutes les enquêtes avec un score compris entre 55 et 60 %.
Marine Le Pen stoppée net : la présidente du Front national perd 1,5 point par rapport au mois de janvier et récolte en moyenne 16,5 % d’intentions de vote, un score élevé mais somme toute assez proche de l’étiage traditionnel du FN à l’élection présidentielle. Sa qualification au second tour est devenue hautement improbable : elle accuse 14 points de retard sur François Hollande et plus de 9 points de retard sur Nicolas Sarkozy. Toutefois le traitement du cas Le Pen par les instituts de sondage doit nous inciter à la prudence : en 2002 Jean-Marie Le Pen avait été sous-estimé d’environ trois points, avant d’être surestimé de quatre, voire six points en 2007. Les méthodes de redressement semblent avoir été appliquées avec plus ou moins de zèle par les différents instituts de sondage tout au long du mois, accordant à Marine Le Pen une fourchette d’intentions de vote comprise entre 14 (LH2) et 20 % (Harris Interractive). Les autres instituts donnent toutefois des estimations plus proches de la moyenne mensuelle. In fine le résultat de Marine Le Pen pourrait donc bien réserver quelques surprises, mais pas forcément dans un sens favorable à la candidate frontiste…
François Bayrou cale : le candidat centriste stagne depuis le mois de janvier, concédant même 0,8 point sur sa moyenne, atteignant un score de 12,3 %. A la même époque en 2007, il perçait à plus de 17 %. Son manque de dynamisme s’illustre en outre par l’extrême volatilité de son électorat, plus de la moitié de ses électeurs potentiels déclarant ne pas être sûrs de leur choix lorsqu’on le leur demande. François Bayrou était même sur une pente descendante à la fin du mois, obtenant des scores oscillant autour des 11 % d’intentions de vote au cours des deux dernières semaines.
Jean-Luc Mélenchon continue sa progression : le candidat du Front de gauche obtient en moyenne 8,2 % d’intentions de vote sur l’ensemble du mois, soit 0,6 point de plus qu’en janvier. De ce fait, il est seul à enregistrer une progression avec Hollande et Sarkozy. Après un trou d’air lors des deux premières semaines (autour de 7 %), il semblait avoir retrouvé de l’élan lors de la seconde partie du mois, obtenant des scores compris entre 8 et 9,5 % d’intentions de vote, avec une moyenne légèrement inférieur à 9 %. Si cette dynamique se confirme au cours du mois suivant, Jean-Luc Mélenchon pourrait bien être en mesure de franchir la barre des 10 % et de passer devant François Bayrou, ce qui représenterait déjà une double victoire pour le Front de gauche.
Eva Joly végète : après avoir obtenu une piteuse moyenne de 3 % en janvier, la candidate d’EELV tombe à 2,7 %. Ce score confirme le manque de dynamisme d’une campagne qui doit faire face à de grosses difficultés et qui peine, notamment, à capter l’attention des médias. Il confirme surtout l’incapacité des écologistes à confirmer leurs bonnes performances aux élections européennes, régionales et cantonales lors de l’élection mobilisant le plus d’électeurs…
Dominique De Villepin plus que jamais à la ramasse : avec 1,5 % d’intentions de vote en moyenne, le candidat de République Solidaire semble se diriger vers un résultat de plus en plus anecdotique. Les deux dernières semaines indiquaient en outre une tendance à la baisse, l’ancien premier ministre faisant souvent jeu égal, à 1 %, avec Corinne Lepage et Nicolas Dupont-Aignan.
Les autres candidats sont inexistants : tous obtiennent une moyenne inférieure à 1 % d’intentions de vote. Nicolas Dupont-Aignan occupe le haut du pavé avec un score de 0,6 %, atteignant même 1,5 % dans le sondage CSA du 20 février. Corinne Lepage semblait elle aussi, toutes proportions gardées, sur la pente ascendante à la fin du mois, obtenant régulièrement 1 % d’intentions de vote. Les candidats de l’extrême-gauche, Nathalie Arthaud et surtout Philippe Poutou, sont dans les limbes. Avec des scores plus proches de 0 que 0,5 %, ils font même moins bien que Jacques Cheminade selon l’enquête TNS Sofres du 27 février. Ces piètres résultats, qui s’ajoutent à la difficulté à obtenir les 500 signatures, nourrissent l’hypothèse d’une élection avec un nombre très restreint de candidats.
Si l’on fait abstraction d’Hervé Morin, de Christine Boutin et de Frédéric Nihous, qui se sont ralliés à Nicolas Sarkozy au cours du mois, aucune autre candidature n’a été testée par les instituts de sondage.
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