Internet peut sauver la démocratie

Voter pour la majorité n’est pas enrichissant, puisque c’est encore donner raison aux plus forts, aux plus puissants, à ceux qui ont le plus lourd budget de communication et tuent la concurrence, eux qui sont toujours en campagne permanente bien qu’ils soient déjà au pouvoir. Les plus forts sont les moins reconnaissants et ce serait un tort que de leur accorder à nouveau confiance, d’autant plus qu’ils ne se servent de ce pouvoir que pour trafiquer la loi à leurs profits bien plus que dans l’intérêt général. Voter pour l’opposition l’est beaucoup plus, puisque cela confirme que l’on a pu contrarier le plan des dominants, malgré leurs armes affutées que nous finançons avec nos impôts, malgré le soutien des médias inféodés qui relaient au quotidien des mensonges grossiers laissant apparaître le nom de leur chef en lieu et place d’autres intervenants méritants. Un noble combat est donc d’opposition, quitte à y retourner même en cas de victoire, ceci afin d’interdire aux gouvernants de se croire indéboulonnables et assurer ainsi une réelle alternance, un réel équilibre de toutes les forces en présence, et un écho à la voix de chacun. Le français est râleur et c’est bien dans ce but.
Mais pour gagner ce combat, il vaut mieux s’y prendre à l’avance, car comme disait La fontaine par ces mots : rien ne sert de courir, il faut partir à point... Comment, en répercutant les liens ou les textes des bons intervenants, ceux qui tous les jours apportent des réponses sensées et des critiques argumentées aux relais médiatiques de la voix de son maitre. Mais surtout, en usant du seul outil encore libre à notre disposition, collectant et protégeant les textes pouvant disparaître sur le net, et les redistribuant sans ménagements. De ce point de vue, c’est même dans ce domaine que le pouvoir traditionnel est le plus en retard. Cet outil sur lequel il émet encore de vives critiques, que bien d’autres usent de façon nettement plus avancées et initiées, le pouvoir est à la fois tenté de s’y introduire pour en user, et de fermer ce robinet où s’exprime librement l’opposition la plus concrète.
Le seul usage que le pouvoir actuel envisage sur ce support est encore de nous asservir à sa pensée :
_Nous noyer sous les propagandes abrutissantes entrecoupées de publicités divertissantes qui les dissolvent dans un mille feuilles au parfums de poivre pimenté crème anglaise.
_Nous inonder de déclarations sans queue ni tête, mais dont on sait que seul le nombre de retranscriptions et le flot des répétitions mènent à terme à obliger les lecteurs ou auditeurs à y croire.
_Reproduire la fourchette favorable des sondages effectués sur mille personnes dont on continue de faire croire qu’ils sont représentatifs des dizaines de millions des français majeurs et en age de voter.
Point n’est besoin d’être belliqueux pour faire front contre ces faux chiffres quand notre réel pouvoir constitue en notre nombre nettement plus conséquent. Pour être franc, c’est même cet outil, le net, qui va gagner les prochaines élections et c’est pour le remercier qu’il serait utile de penser à lui accorder la possibilité de gérer ce pouvoir politique au quotidien. Internet est un instrument qui ne ment pas et ne triche pas. Lui attribuer un rôle à la hauteur de ses facultés et au profit du plus grand nombre semble si naturel qu’on peut même se demander pourquoi cela n’est pas déjà effectif. Si le pouvoir ne l’a pas déjà proposé sous forme de projet de loi de réforme constitutionnelle numérique, c’est bien parce qu’il sait que cela ne lui profitera pas au bout du compte. Le peuple a même déjà compris tout l’intérêt de la chose, bien que le plus grand nombre, plus enclin au jeu et au divertissement le contraignant dans l’age adolescent et puéril, est même prêt à laisser passer cette magnifique et dernière chance. Il n’y aura pas d’autre outil aussi fédérateur efficace que celui-ci.
En effet, aucun support commun à tout un chacun n’est plus représentatif de la diversité sur une trame où sont respectées les règles les plus intimes à toute constitution humaine, la liberté d’usage et d’opinion, l’égalité du clivage partisan ou non, et la fraternité, même entre inconnus foncièrement différents. Pourquoi y a-t-il urgence, mais parce qu’une autorité à tendance totalitaire s’organiserait pour le verrouiller et le faire taire, et surtout parce que le net est le seul outil performant capable de sauver la démocratie et redonner le pouvoir à chacun. Cet instrument fantastique que l’on a entre les mains, si l’on ne s’en sert pas pour décapiter le pouvoir en place, on lui laisse alors définitivement le pouvoir de le décapiter lui-même, tout en lui assurant ainsi le droit de tous nous décapiter ensuite. C’est outil est révolutionnaire, et seul le fait de lui confier la clé du pouvoir nous garantit ainsi de tous y participer et de mener à bien cette révolution politique autrement que dans le sang. Le pouvoir le sait, et c’est pour cela qu’il essaie de l’investir par tous les moyens.
Internet est le dernier moyen de voir renaitre une démocratie en grave difficulté. Ne pas défendre de tout son poids ce principe équivaut à la condamnation à mort de celle-ci. Se battre pour une révolution politique numérique est le seul moyen d’échapper à une nouvelle révolution dramatique.
S’ils ont ( pour eux ) les chiffres ( truqués ), nous avons ( pour nous ) le nombre ( effectif ).
( Keny Arkana, rappeuse marseillaise http://www.youtube.com/results?search_query=keny+ar&suggested_categories=10&page=1 )
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