Islamophobie : Un terme ambigu et trompeur à bannir
Depuis un an, suite aux attentats islamistes de l’année 2015, un même mot et ses dérivés reviennent régulièrement dans le débat public. Il s’agit du terme « Islamophobie », qui est utilisé à outrance par les médias, par le gouvernement, ou encore par les associations contre le racisme. Néanmoins, sa signification est ambiguë, et cela mène à des confusions entre racisme, athéisme ou encore liberté de pensée.
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Qu’est-ce que l’islamophobie ? Voilà une question a priori facile mais à laquelle il est pourtant difficile de répondre. Etymologiquement, la fusion de « Islam », qui est une religion, et « phobie », qui est la peur, l’aversion ou le rejet de quelque chose, semble vouloir signifier le rejet de l’Islam en tant que religion. C’est cette définition, qui est reprise par un certain nombre de personnes se sentant « islamophobes » en ce sens. Cette définition n’est absolument pas raciste et entre dans le cadre de la liberté de penser, et de la liberté d’expression (exprimer cette pensée). Pourtant, une autre définition est couramment utilisée, dans les faits. C’est le rejet, non pas de l’Islam en tant que religion, mais des musulmans en tant que personne, ce qui est donc, une forme certaine de racisme et de xénophobie. Cette définition est utilisée à outrance par les médias, mais aussi et surtout par le gouvernement actuel (mais aussi également, dans une moindre mesure, les gouvernements précédents). C’est donc cette définition raciste (en opposition avec la définition idéologique) qui, à force d’être utilisé par les gouvernants et les médias, s’est imposé dans l’esprit des gens, excluant, l’autre définition, idéologique et logique. Que dit la langue française ? Le dictionnaire « Larousse » ne tranche pas avec une définition courte, mais finalement très large : « Hostilité envers l'islam, les musulmans. ». Interrogé, le dictionnaire de l’Académie Française, confirme l’ambiguïté, puisque les deux définitions (rejet de l’Islam et rejet des musulmans) sont confondues dans le même terme « islamophobie », et qu’il n’y a pas, à ce jour, de définition différente et distincte pour chacun des deux sens.
Confusions entre racisme et athéisme
Cette ambigüité pose un certain nombre de problèmes, notamment ce qui concerne des confusions. Il est difficile aujourd’hui de critiquer l’islam sans être confondu avec un raciste. Cet amalgame, est renforcé par la définition trop large de « islamophobie ». Son utilisation par le plus grand nombre sous le sens raciste de discrimination des musulmans éclipse son autre signification (rejet de l’idéologie et religion islamique). Cet amalgame, arrange bien, il faut le dire, les musulmans intégristes mais aussi, modérés qui n’acceptent pas qu’on puisse critiquer l’Islam en France. Ils souhaitent même nous imposer l’interdiction du blasphème (en témoignent les différents procès contre Charlie Hebdo, heureusement, tous perdus par les associations musulmanes). Il y a donc une rigidité à la critique de l’Islam (qu’il n’y a pas ou peu pour les autres religions). Dès que quelqu’un ose remettre en cause l’Islam, le caricaturer, ou même parfois simplement en parler librement, il y a une réaction des musulmans, mais également, et c’est plus problématique des politiques et médias qui font le raccourci direct avec le racisme, alors que cela n’a absolument rien à voir. Ce qui est gênant c’est qu’on a plus le droit, d’avoir une réflexion, sur l’essence même de la religion, et dans ce cas précis de l’Islam sans risquer d’être « conduit sur la place publique » pour racisme. Pourtant, on peut tout à fait, ne pas aimer l’Islam tout en respectant ses pratiquants, cela ne s’exclue pas.
Bannir Islamophobie du langage
Il faut, donc impérativement, arrêter l’utilisation actuelle et raccourcie du mot « islamophobie ». Le règne du mot islamophobie doit s'arrêter, car il prend en otage certains idéaux. Ce mot est devenu un bouclier anti-critique, au nom du soi-disant racisme. Cela renforce le tabou autour de la religion et en particulier l’Islam et cela empêche la parole et la réflexion libre à ce propos. Il est nécessaire de distinguer la vision raciste et plus précisément xénophobe de l’islamophobie, de la vision, athéiste, réflexive, du rejet de l’Islam comme religion, et comme idéologie. Cela permettra de hausser le débat et de pouvoir, enfin parler librement et sans avoir peur des jugements de valeurs et autre procès d’intention. Il faut donc inventer des mots plus logiques, plus adéquates. On peut penser à « musulmanophobie », bien qu’un peu « barbare » à la pronconciation, mais ce travail est surtout réservé aux linguistes. Ce problème de langage est bien entendu directement relié au problème religieux que nous avons en ce moment en France, ce tabou qui perdure. Hier encore, le philosophe Alain Finkielkraut a été traité d’islamophobe dès les premières minutes, seulement à cause du fait qu’il ait prononcé le mot « Islam ». Après un recul dû à la laïcité, l’idéologie religieuse re-progresse à nouveau et revient primaire alors qu’elle doit rester secondaire, intime et privée. Il faut donc, réformer, la laïcité, et se diriger vers une nouvelle laïcité. Ces deux réformes, permettront de hausser le débat idéologique et de faire reculer l’obscurantisme religieux, et le communautarisme religieux de certains français de plus en plus nombreux.
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