J’ai testé pour vous les solutions du NPA...
Ultime objectif pour dissoudre les objectifs de profit, de rentabilité, de spéculation et leurs contradictions : il suffit de changer les propriétaires !!
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A l’heure où Robert Hue prend le large du PCF, quelque chose nous dit que la tentative de Jean-Luc Mélenchon de constituer un équivalent de Die-Linke en France n’est pas encore rendue. On regardera davantage du côté du NPA pour entrevoir l’esquisse du « projet » proposé par la gauche dite radicale. Car, au delà d’une parfaite maîtrise du système médiatique du leader de cette nouvelle formation, que doit on attendre sur le fond de cette initiative ? Quand on regarde du côté du site très léché du NPA, on reste un peu sur sa fin. En dehors des appels « à faire converger le mécontentement » dont on notera le souci systématique de leur donner un écho médiatique, quelques articles de « fond » seulement.
Dont un, à la une du site justement, assez caricatural d’une certaine pensée paresseuse mais surtout prétentieuse dans ses analyses et, la plupart du temps, vaine en termes de propositions. Ainsi, dans son long article sur « la crise et les réponses à y apporter », un responsable du bureau national de la LCR assène les très classiques « ... il n’y a pas de situation sans issue pour le capitalisme ... jusqu’à ce qu’il y ait son renversement » et autres « crise systémique ». Tout cela est accompagné d’analyses qui ne sont pas dénuées de pertinence : que ce soit sur la diminution de la part des salaires dans la valeur ajoutée, la baisse tendancielle des investissements productifs au profit de bulles spéculatives etc.
Rien de très nouveau et on peut lire en d’autres termes des analyses plus étayées sur le sujet d’économistes Kéneysiens tels que J. Stiglitz ou le prix Nobel P. Krugman. Sauf que ces économistes là font des propositions qui font cruellement défaut à l’extrême gauche « blin bling ». Et notre « sous commandant » du NPA de poursuivre « l’analyse » sur un autre site : « il faut un anticapitalisme pur qui pose la question du socialisme. Face à la logique des profits, il faut substituer celle des besoins sociaux. » « Il faut ». Il y a toujours une logique faussement enfantine aux incantations de la « gauche radicale » : elle tend à nous faire croire qu’on peut changer un système « méchant » par un autre plus « gentil ». Ce faisant, la conduite de politiques publiques , les incitations, les leviers démocratiques ne font pas partie de ses priorités. Le cœur de son argumentation porte sur la nature même d’un modèle qu’elle peine d’ailleurs à définir.
On a quelques pistes sur le site du NPA qui liste des références mettant l’accent sur « des revendications contre les déréglementations financières, les taxations des transactions financières, les paradis fiscaux, le non-paiement de la dette, le contrôle des capitaux, la levée des secrets bancaire et commercial, la nationalisation des banques sans indemnisations et leur création au niveau étatique ou para-étatique, comme la Banque du Sud appuyée sur Cuba et les régimes progressistes ».
Entendez, les grandes démocraties carcérales, corrompues voire nourries à la rente pétrolière : celles que le petit peuple est en train de lâcher contre la nouvelle bourgeoisie, comme lors des récentes municipales au Venezuela, par exemple. Ainsi donc, ce ne sont pas les régulations qui pérennisent le « système » qui sont les solutions à creuser mais la remise en cause de la propriété privée, le contrôle « par les travailleurs », pris comme une entité homogène, sensée portée des mécontentements et des revendications qui « convergent ».
Seuls ces « travailleurs » porteraient une alternative intrinsèquement meilleure : celle d’un capital approprié et piloté par eux. Ultime objectif pour dissoudre les objectifs de profit, de rentabilité, de spéculation et leurs contradictions : il suffit de changer les propriétaires !! Cela a le mérite de nous éviter le détail et le l’efficacité d’un programme de TF1. C’est dans le contenu de cette pensée binaire qu’il faut peut être trouver les causes du succès de l’alibi « de gauche » à un corps social et un système médiatique en quêtes de repères.
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