Jacques Chirac en ’’bourreau’’ de la France
On pensait que la France ne pouvait pas tomber plus bas. Quelle erreur ! Après la crise sociale, la crise politique, la crise de régime, la crise économique, voici le scandale politique impliquant les hautes autorités de l’Etat ! En restant à la tête du pays, au lieu d’abréger les souffrances d’un pays dans un climat délétère et une fin de règne à l’agonie, Jacques Chirac les prolonge. Tous les éléments sont donc réunis pour un drame national !
Après le pathétique dialogue de sourds entre les jeunes et Jacques Chirac sur le plateau de télévision de TF1 lors de la campagne référendaire, le cinglant camouflet du référendum au Traité constitutionnel européen, l’échec retentissant des régionales, la flambée des banlieues, la débandade face au CPE, voici désormais le scandale de l’affaire Clearstream ! Bref, c’est la Bérézina !
Peut-on parler de coup de grâce porté à l’ère du président qui règne en maître sur la politique intérieure depuis plus de trente ans ? Ce scandale politique signe-t-il la fin du règne de ce système à bout de souffle ? Est-ce le chant du cygne ? Certainement, oui. Cependant, ce serait faire preuve d’une interprétation restrictive que de se borner aux effets portés à la chiraquie ! Il est évident que l’affaire Clearstream ébranle la politique globale et la France dans son corps tout entier. Personne ne s’en sortira indemne.
Cette affaire porte un coup terrible à la Ve République, aux institutions, à la politique, à la relation entre citoyens et élus. Et au-delà, bien sûr, à la France.
Déjà agonisante, la France n’avait vraiment pas besoin de ce nouveau coup qui risque de lui être fatal d’un point de vue démocratique et politique.
Cette affaire a trois effets dévastateurs, aux conséquences psychologiques sur l’inconscient collectif difficiles encore à mesurer, tant que tout n’aura pas été tiré au clair.
Elle révèle le pire visage de la politique au pire des moments, c’est-à-dire au moment où la confiance entre élus et citoyens est au plus bas. Ainsi, selon un sondage récent, 40% des Français reconnaissaient ne pas faire confiance à la droite ni à la gauche pour résoudre les problèmes économiques et sociaux. Le pire visage de la politique, autrement dit, ses manipulations, ses mensonges, ses falsifications, ses procédés les plus vils, l’art du machiavélisme à l’état pur, l’absence totale d’éthique, des mœurs et pratiques qui rappellent des temps anciens et que beaucoup, par naïveté probablement, pensaient ne plus exister.
Autre effet nocif : elle déchire le voile, une fois pour toutes, sur les ambitions personnelles à l’œuvre actuellement en vue de la présidentielle de 2007. Et surtout, démontre avec fracas que ces dernières priment sur l’intérêt national. En la matière, pas de pitié, tous les coups sont permis. Bref, la fin justifie les moyens érigé en mode de gouvernance ! Peu importent les dommages collatéraux portés à la France !
Enfin, troisième effet qui secoue : elle accroît la défiance des citoyens envers les politiques. Au plus mauvais moment. Et avec les plus mauvais effets car, comme l’a affirmé le député UMP, Dominique Paillé, cette affaire "bénéficiera inévitablement à l’ensemble des partis extrémistes". Une aubaine pour eux, qui récoltent les voix des mécontents en pleine progression. C’est du pain béni pour les contestataires du système en place depuis trente ans ! Elle nourrit incontestablement les extrêmes !
C’est toute la classe politique qui en sort donc perdante. Une exploitation politique de cette affaire serait donc intempestive, incomprise, et contribuerait certainement à alimenter grassement et gratuitement, car sans efforts de leur part, les extrêmes.
Un sale coup porté aux politiques ! Comment redorer leur image, rétablir la confiance, alors qu’ils montrent le contre-exemple, qu’ils ne sont pas respectables ? Comment peuvent-ils être écoutés, entendus, donner des leçons de morale, alors qu’eux-mêmes adoptent des comportements répréhensibles ? Une dissonance entre les actes et les discours, de plus en plus intenable.
On pensait que la France pouvait difficilement tomber plus bas. Quelle erreur ! Après la crise sociale (flambée des banlieues), la crise de régime (un chef d’État à l’autorité contestée et au discours inaudible), la crise économique (qui sévit en France depuis trente ans), la crise de statut à l’échelle internationale (la France est de plus en plus absente des grands débats et enjeux internationaux et de moins en moins écoutée), il ne manquait plus que le scandale politique impliquant les hautes autorités de l’État !
Tous les éléments sont donc désormais réunis pour un drame national. Tout le monde le pressentait, le pressent, personne ne veut y croire. Pourtant, à chaque année qui passe, la France s’en rapproche, doucement mais sûrement.
Une France en pleine souffrance, qui baigne dans un climat délétère. A s’accrocher désespérément et à lutter obstinément contre colères montantes et exaspération croissante, comme il le fait, Jacques Chirac est le bourreau de la France. Au lieu de cautériser, il avive les plaies.
Une seule solution, pour abréger les souffrances de la France : la démission du président de la République. Hélas, toujours aucun signal fort de ce côté. Voilà longtemps que cet homme est perdu. Maintenant, il y a tout lieu de craindre qu’il entraîne dans sa disgrâce la France ! Une présidence historique, à n’en pas douter. Mais, certainement avec un sens différent de celui qu’il entend !
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