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Accueil du site > Actualités > Politique > Jean-Claude Michéa fusille la gauche

Jean-Claude Michéa fusille la gauche

La déconstruction du néolibéralisme n’est pas le premier objectif de ce livre de Jean-Claude Michéa. La thèse principale est d’expliquer comment ce qu’on appelle la gauche est passée d’un idéal des Lumières au capitalisme absolu. Et sur ce sujet, il se fait saignant.

Le faux magistère moral de la gauche
 
A l’origine, cet essai est issu d’un dialogue avec Florian Gulli, militant du Front de Gauche surpris qu’il (Michéa) ne « convoque pas sous le signe exclusif de la gauche l’indignation grandissante des ‘gens ordinaires’ (Orwell) devant une société de plus en plus amorale, inégalitaire et aliénante  » malgré « le discrédit aux yeux des catégories populaires (…) après trente années de ralliement inconditionnel au libéralisme économique et culturel ». Michéa réplique en dénonçant « l’utilisation des questions sociétales comme le masque politique privilégié sous lequel la gauche moderne entend désormais dissimuler sa conversion intégrale à l’économie de marché (comme si, en d’autres termes, la volonté d’abandonner ceux qui produisent la richesse collective au bon vouloir des prédateurs de la finance mondiale pouvait être ‘compensée’ par le fait qu’ils pourront, en échange, fumer librement du cannabis devant les portes de ‘Pôle Emploi’ » !
 
Il dénonce un culte aveuglant de la gauche pour le progrès et ce qui est grand (par opposition aux petits agriculteurs, aux petites entreprises, aux commerçants ou aux artisans). Provoquant, mais sans doute très juste, il pointe « qu’un militant de gauche est essentiellement reconnaissable, de nos jours, au fait qu’il lui est psychologiquement impossible d’admettre que, dans quelque domaine que ce soit, les choses aient pu aller mieux avant ». Il note un rejet des classes moyennes par la bourgeoisie de gauche, qui les considère comme conservatrices et réactionnaires. Il dénonce cette gauche qui ne fait plus attention « aux souffrances quotidiennes des gens ordinaires  ». Pour lui, cela explique que « les classes moyennes se soient réfugiées sous l’aile protectrice de la droite conservatrice de l’époque ».
 
Il dénonce également « l’idéologie de la pure liberté qui égalise tout  ». Pour lui, depuis 1815, « le nom de gauche n’a plus jamais cessé de couvrir, pour l’essentiel le simple refus philosophique (et psychologique) de toute tentation ‘conservatrice’ ou ‘réactionnaire’ ainsi que l’exhortation perpétuelle des individus et des peuples à faire table rase de leur encombrant passé (ou, à défaut, à ne pas devoir s’en souvenir que sur le mode religieux de la ‘repentance’) ».
 
Une trahison prévisible
 
Dans un long développement sur l’histoire de la gauche au 19ème, il rappelle qu’il n’est pas nouveau que la gauche politique se soit opposée aux classes populaires. Pour lui, « les deux répressions de classe les plus féroces et les plus meurtrières qui se soient abattues, au 19ème siècle, sur le mouvement ouvrier français (…) ont chaque fois été le fait d’un gouvernement libéral ou républicain (donc ‘de gauche’ au premier sens du terme)  » : celle ordonnée par Cavaignac en 1848 puis celle de Thiers contre la Commune en 1871. Pour lui, c’est l’affaire Dreyfus qui donna un sens entre gauche et droite, soudant alors les socialistes et la gauche parlementaire face à la menace d’un coup d’état. Mais le rôle du parti radical au sein de la gauche contribua déjà à l’éloigner des classes populaires. Contrairement à Gulli, pour lui, « le ralliement au culte du marché concurrentiel n’est pas (…) un pur et simple accident de l’histoire (…) mais l’aboutissement d’un long processus historique dont la matrice se trouvait déjà inscrite dans le compromis tactique négocié lors de l’affaire Dreyfus  ».
 
L’indifférenciation gauche / droite
 
Que faire ? Le problème vient de l’offre politique : « une gauche et une droite libérales, qui, à quelques détails près, se contentent désormais d’appliquer à tour de rôle le programme économique défini et imposé par les grandes institutions capitalistes internationales (et donc, à travers elles, par les puissants lobbies transnationaux qui en sont les principaux inspirateurs)  ». Il rappelle que Say et Bastiat étaient « tous deux représentants éminents de la gauche de l’époque  ». Il note que, au contraire de la gauche, la droite est limitée par la nature conservatrice d’une partie de son électorat pour mener des réformes néolibérales, mais que ses dirigeants tiennent un double langage quand ils prétendent défendre ces « valeurs traditionnelles  ».
 
Il voit dans les classes moyennes supérieures des centres villes la base sociologique de cette gauche libérale, dont la pensée politique est « sous l’effet de leur situation sociale contradictoire et de la mauvaise conscience qui l’accompagne ordinairement ». Il attaque « l’universalisme abstrait et bien-pensant qui a toujours caractérisé la bourgeoisie de gauche » ainsi que « l’absence sidérante de toute défense immunitaire de la gauche moderne face au développement terriblement dévastateur de la société du Spectacle et son libéralisme culturel  ».
 
Cruel, il note aussi que la gauche de la gauche devraient chercher à comprendre les indignations du petit peuple de droite, mais que « cet effort de compréhension demande évidemment un minimum d’empathie et de sens des autres  ». Pour lui, il importe d’offrir une alternative intellectuelle globale et cohérente mais aussi « trouver les mots capables de parler à l’ensemble des gens ordinaires  ». Il soutient qu’il est « on ne peut plus urgent d’aider ce petit peuple de droite à se faire une idée un peu moins mythique des conditions de vie réelles des fonctionnaires  » mais aussi qu’il est certain, « que les syndicats de la fonction publique ne mesurent pas toujours à quel point, aux yeux des travailleurs du secteur privé, c’est un privilège aujourd’hui incroyable d’être à peu près entièrement protégés contre la concurrence de la main d’œuvre étrangère ».
 
Cette conclusion est particulièrement intéressante car elle montre que le salut passera sans doute par une force politique, ou un homme, qui parviendra à rassembler tous les Français, fonctionnaires comme entrepreneurs, quelques que soient leurs origines ou leur religion, pour renverser la table et ces partis fatigués que sont le PS et l’UMP et reconstruire une « société décente  ».
 
Source : Jean-Claude Michéa « Les mystères de la gauche : de l’idéal des lumières au triomphe du capitalisme absolu », éditions Climats

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25 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 22 octobre 2013 11:47

    la gauche n’a besoin de personne pour se fusiller, aprés, qu’est ce l’on appel la gauche ?

    voir : REVOLUTIONNAIRE OU REFORMISTE ?


    • jaja jaja 22 octobre 2013 12:29

      "Cette conclusion est particulièrement intéressante car elle montre que le salut passera sans doute par une force politique, ou un homme, qui parviendra à rassembler tous les Français, fonctionnaires comme entrepreneurs, quelques que soient leurs origines ou leur religion, pour renverser la table et ces partis fatigués que sont le PS et l’UMP et reconstruire une « société décente  ».« 

      La conclusion de l’auteur est claire et appelle à une alliance entre les classes pour construire une société décente... se servant d’Orwell pour embrigader »les Français", bourgeois comme prolétaires, exploités comme exploiteurs vers le même but.... de fausse harmonie sociale censée exister dans une société toujours dominée par ses maitres, soi-disant légitimes, de l’oligarchie capitaliste. D’une société qui reste une société de classes....

      Que ne ferait-on pas pour légitimer les capitalistes, que l’on déguise ici en entrepreneurs, dans cette unité de façade entre le loup et l’agneau...

      La vraie gauche, elle, se bat toujours pour l’avènement d’une société sans classes et pour l’égalité sociale entre toutes et tous.... pour une vraie Révolution égalitaire....

      Michéa sait bien au fond de quoi il s’agit et quel est le problème réel du mouvement ouvrier puisqu’il a un temps appartenu au PCF et donc que la trahison de la classe ouvrière, en 1968 et dans ses suites, il a connu de l’intérieur... smiley
      Mais ce n’est pas de cela dont il parle, son but est tout autre....


      • tor_vidalia tor_vidalia 22 octobre 2013 15:48

        Une « révolution égalitaire » ? LOL Qu est ce que c est que ce fantasme d anarchiste attardé ? Une révolution est ce qu il y a de plus inégalitaire au contraire puisqu’on renverse par la force et non par le droit ses ennemis de classe !
        Michea parle d alliance de classes et non d unité des ouvriers et de la ploutocratie ! On voit mal comment les seuls « prolétaires » pourraient se libérer de leurs chaînes sans alliances ou alors une révolution sans alliance seraient leur tombeau (Marx).
        quelle trahison de la classe ouvrière ? Nous y étions et nous n avons rien connu de tel sauf du coté du PSU de la CFDT et de la sociale démocratie ( ancêtre du PS)qui freinaient des 4 fers pour stopper le mouvement revendicatif. Ces organisations refusaient même de réclamer l échelle mobile des salaires ! Alors faire la révolution avec elles !!!


      • jaja jaja 22 octobre 2013 16:50

        "Une « révolution égalitaire » ? LOL Qu est ce que c est que ce fantasme d anarchiste attardé ?« 
        Pourquoi attardé ? Anarchiste tout court aurai suffit ! Pas la peine de faire du zèle en bon stalinien !

         »Une révolution est ce qu il y a de plus inégalitaire au contraire puisqu’on renverse par la force et non par le droit ses ennemis de classe ! « 

        L’égalité que vos feignez de ne pas admettre concerne l’égalité des revenus entre chaque membre de la société nouvelle... que ça ne plaise pas aux nantis comme aux Nomenklaturistes exploiteurs, tels qu’on les a connus en URSS, étant une évidence...

         »Michea parle d alliance de classes et non d unité des ouvriers et de la ploutocratie ! On voit mal comment les seuls « prolétaires » pourraient se libérer de leurs chaînes sans alliances ou alors une révolution sans alliance seraient leur tombeau (Marx).« 

        Bon laissez Marx tranquille une Révolution ouvrière aura des alliés chez les chômeurs, les employés et chez certains intellectuels et artisans... Ce qui fera la différence c’est l’abandon de la thèse marxiste bien connue du Travail simple comparé au travail complexe... et qui permettra d’instaurer cette égalité sociale que nos anciens ont toujours voulue !

         »quelle trahison de la classe ouvrière ? Nous y étions et nous n avons rien connu de tel sauf du coté du PSU de la CFDT et de la sociale démocratie ( ancêtre du PS)qui freinaient des 4 fers pour stopper le mouvement revendicatif. Ces organisations refusaient même de réclamer l échelle mobile des salaires ! Alors faire la révolution avec elles !!!"

        Bon qui est attardé ici et s’attarde donc sur des organisations qui ont abandonné depuis belle lurette la lutte des classes et qui, en ce qui concerne la CFDT, a toujours condamné l’activité des révolutionnaires dans les syndicats et qui aujourd’hui n’est plus que l’auxiliaire des patrons soutenant toutes les régressions sociales....

        Quand au PCF chacun sait avec quel acharnement il a refusé de tenter de s’emparer du pouvoir en 1936, à la Libération, malgré l’existence d’unités armées des FTP, et en 1968... Ses seuls soucis contrôler la classe ouvrière par le biais de la CGT à son service exclusif à l’époque...et s’acoquiner avec cette social-démocratie criminelle à l’origine de toutes les guerres coloniales....
        Ah Georges Marchais et le Programme commun enfumant la classe ouvrière ! La trahison ne date pas d’aujourd’hui !


      • eric 22 octobre 2013 12:45

        J’ai survole, mais tout a l’air bon. Bien dans la ligne générale.

        "Les gauches, intellectuellement, humainement, économiquement, socialement, culturellement c’est l’histoire des échecs répétés d’une escroquerie intellectuelle, au bénéfice d’une petite classe moyenne plus ou moins lettrée, rapace et prédatrice.

        C’est parce qu’il y a trop de libéralisme. Il faut donc être plus a gauche...CQFD

        Comme dans la période considérée, la part du capitalisme, c’est a dire n’appartenant pas a l’État, est passe d’un bon 80% a un gros 40%, (part du PIB dépensée hors de l’état),le triomphe absolu du capitalisme est donc surtout symbolique. Même a terre, il continue a faire peur ou au moins a justifier tous les échecs de gauche.

        En cela, et quel que soit l’avenir, le capitalisme libéral est a tous égard l’horizon indépassable de notre temps...


        • tor_vidalia tor_vidalia 22 octobre 2013 15:55

          le capitalisme c est le mouvement actuel de l économie mondiale : surproduction générale donc ralentissement économique , peuples esclaves de la dette gouvernementale à perpétuité au profit de la classe des rentiers, destruction générale des services publics , baisse générale des salaires et des pensions , liquidation du patrimoine national au profit de la ploutocratie internationale, liquidation du tissu industriel , saccage de la nature sur une échelle élargie toujours plus grande, inégalités de salaires et de patrimoines qui se creusent de plus en plus , recul des libertés publiques , retour à la sauvagerie du capitalisme primitif et fin de la civilisation française . Donc on continue ....


        • jaja jaja 22 octobre 2013 12:58

          La (vraie) gauche fusille Jean-Claude Michéa..
          extrait du texte de Max Vincent, donné en lien et qui vaut d’etre lu :

          « Enfin substituer au terme “prolétariat” celui de “peuple” n’a rien d’innocent. Même si le premier désigne moins qu’auparavant la classe devant dissoudre les classes existantes nous ne passerons nullement par pertes et profits le processus d’émancipation, son corollaire.
          Il arrive parfois à Michéa de parler d’émancipation, mais c’est chez lui un mot creux, dépourvu de toute signification, puisque la mention réitérée d’un “c’était mieux avant”, de plus en plus présent dans ses écrits, s’inscrit structurellement en faux contre l’idée même d’émancipation (et il va de soi de toute perspective révolutionnaire). Nous sommes avec Michéa dans le registre de la restauration : ici la restauration du monde des “vraies valeurs”, celles selon l’auteur des “gens ordinaires”. Le paradoxe étant que ce type de pensée “réactionnaire” se trouve repris et illustré par un philosophe venant de la gauche (et se réclamant de surcroît d’un socialisme des origines). Mais sans doute fallait-il passer par la case Michéa (et cela vaut pour d’autres, bien évidemment) pour renouveler un genre en voie d’essoufflement ou réservé aux seuls membres du sérail. Dans une époque marquée affirme-t-on par le discrédit des idées révolutionnaires et utopiques un tel talent devait nécessairement trouver à s’employer.
          Certains parleront d’un tour de force.
          Nous le relativiserons en renvoyant le lecteur aux raisons conjoncturelles exposées ci-dessus. Ce qui revient à dire que Michéa est également le produit de cette époque. »

          http://lherbentrelespaves.fr/public/michea.pdf

          • eric 22 octobre 2013 13:33

            Et voila ! C’est cela le résultat de l’égalitarisme absurde a l’éducation nationale, qui a sacrifie les humanités au profit des sciences sous prétexte que les premières favoriseraient la « reproduction sociale. »
            les pères de la « vraie gauche » pétris d’anquite greco romaine, savaient eux, ce qu’était le prolétariat. Et c’est bien en toute connaissance de cause qu’ils se présentaient comme son avant garde.
            Le prolétariat était a Rome, la dernière classe des « citoyens » ceux qui avaient droit au système du pain et des jeux, au frais de la princesse.
            Après, la grande masse, c’étaient les esclaves et les affranchis, en charge de la production, du travail etc....

            Vous imaginez bien que cette bande de petit bourgeois ( Marx, Trotsky, Lenine, etc...) n’auraient jamais tolérés qu’on les confonde avec des « travailleurs » C’est meme pas social, c’est intellectuel. Des lors que le travailleur est par définition aliéné ( puisqu’il ne porte pas spontanément le prolétaire au pouvoir) l’intellectuel éclairé ne saurait se confondre avec lui.
             C’est de ce malentendu lie a l’inculture que viennent toutes les difficultés des gauches, de gauche ou pas d’ailleurs, a manier des concepts comme peuple, travailleurs, prolétaires, etc..
            Notamment le fait qu’a la fin, ils sont les seuls a rentrer dans ces catégories.
            C’est par inculture que la pensée de gauche aujourd’hui est une pensee d’exclusion....


          • heliogabale heliogabale 22 octobre 2013 14:15

            Il ne faut pas transposer ainsi les définitions d’une époque à une autre.

            Aujourd’hui, 90% de la population active est salariée. Ce serait idiot de dire que 90% de la population active est prolétaire.

            Le prolétariat se caractérise par sa précarité : précarité de l’emploi, précarité pécuniaire, précarité sociale, de situation etc.
            Ce sont des chômeurs de longue durée, des temps partiels contraints, des travailleurs mal payés, on peut y retrouver des immigrés. Les jeunes malgré leurs études peuvent être insérés dans cette catégorie de population. Quand ils peuvent voter, ils privilégient l’abstention.

            Il y a une catégorie qui se rapproche également de cette définition : c’est la petite-bourgeoisie. En fait la petite-bourgeoisie a une situation plutôt stable mais elle vit dans la hantise (plus ou moins réel) d’un bouleversement qui la ferait tomber dans l’échelle sociale. Ces gens là peuvent être ouvriers, employé ou même de profession intermédiaire. C’est la classe qui était prolétaire il y a une trente ou cinquante ans qui a vécu une relative progression sociale pendant les trente glorieuses et les années qui suivent. Mais là, ils sentent le souffle de la précarité revenir.
            C’est à mon avis l’électorat du Front national. Et on ne se rend pas compte ô combien ils sont très nombreux.

            Ces deux catégories ne sont pas exclusives, elles cohabitent souvent ensemble, parfois des gens se retrouveront dans les deux définitions.


          • tor_vidalia tor_vidalia 22 octobre 2013 15:39

            Oui Michea n est pas Lénine , ça on le savait et il n est pas trotskyste non plus pour manier des idées fortes et ne rien faire en dehors des bavardages entre sectes.
            Il faut relativiser . C est un anarchiste qui dénonce les dérives ultra libérales du PS et de ses satellites et qui pointe l ’indifférence de la caste politique tous partis confondus aux mille maux dont souffre la classe ouvrière la plus exposée à la concurrence étrangère mais qui affectent de plus larges masses à présent, tabou interdit de parole sous peine d être traité de raciste , fasciste , taupe du FN et autres délires anti ouvrier . Je suis un des critiques de Michéa au nom de l abolition de l esclavage salarié mais je ne crache pas sur ses brillantes et justes analyses de la société capitaliste sauvage.


          • tor_vidalia tor_vidalia 22 octobre 2013 16:09

            Marx et Lénine étaient issus de la petite bourgeoisie intellectuelle , classe privilégiée en effet , mais comme TOUS les penseurs de toutes les époques pardi ! Le simple ouvrier voir ingénieur actif dans la production n a pas les moyens par suite de la division du travail de produire les analyses de refléter les préoccupations sociales d une époque sur le plan littéraire et de construire les solutions aux problèmes qu elle affronte ! C est d’une évidence aveuglante ! La différence d avec les autres intellectuels , Marx et Lénine ont rejoint le combat de la classe ouvrière en lutte pour son émancipation .


          • jaja jaja 22 octobre 2013 13:43

            A vous aussi Éric, avant de parler d’inculture chez les autres, et si vous voulez posséder une vision claire des concepts de peuple, prolétaires et travailleurs je ne peux que vous conseiller la lecture de Makhaïski « Le socialisme des Intellectuels »... smiley

            http://revueagone.revues.org/728


            • heliogabale heliogabale 22 octobre 2013 14:00

              C’est un peu fumeux le Michéa...

              Le terme « gauche » ne peut recouvrir toutes les tendances politiques voulant la fin de l’ancien régime.

              Inversement, les partisans de l’ancien régime forment l’extrême-droite.

              La révolution française ne fut que très brièvement une révolution de gauche (et encore) entre 1792 et 1794. Une bonne partie de la convention et du comité de salut public n’était pas vraiment en faveur des différentes mesures sociales et dirigistes qui ont pu être appliquées à l’époque. Ces mesures étaient souvent adoptées sous la pression du petit peuple parisien.

              Mais là encore, on en reste à des théories embryonnaires. Robespierre n’était pas un communiste ou un socialiste, il avait des préoccupations sociales parce qu’il les jugeait indissociables à l’émergence d’une démocratie. L’égalité politique ne pouvait avoir de sens sans une relative égalité sociale. Les girondins (auxquels on peut rattacher les orléanistes) et même une partie des montagnards (les indulgents) n’avaient pas du tout / ou peu ces préoccupations.

              Thiers de gauche ? la bonne blague... s’il a pu se prononcer pour la République, c’est surtout parce qu’il la considérait comme le meilleur instrument de conservation de l’ordre.

              Enfin, la naissance de la droite dite républicaine date des années 1870 avec les républicains opportunistes, Jules Ferry en tête. La droite républicaine, ce sont les anciens partisans de la monarchie constitutionnelle.

              Michéa n’a peut-être pas compris que l’héritage de la révolution dépassait le clivage droite/gauche ; cet héritage forme en quelque sorte ce que l’on peut appeler l’arc républicain.

              En 1799, la révolution avait été tellement profonde que le retour à l’ancien régime n’avait plus de sens. Pour autant, la révolution n’avait pas été digérée par tout le monde. Le bonapartisme fut une synthèse des extrêmes, à la fois un régime centriste et d’extrême-droite. Bonaparte lui-même est un homme qui a fait une bonne part de son ascension sous la convention et qui a rétabli l’empire.
              La période dite de restauration montre bien que l’ancien régime était dépassé et ses valeurs désuètes. Dès que l’on a voulu rétablir une censure de la presse, le régime chuta. On revint alors à un régime de type monarchie constitutionnelle, comme en 1790-1792. Régime libéral en économie et sans aucune préoccupation envers les classes laborieuses. Le régime chute, on a une révolution de gauche à laquelle succède un régime « d’extrême-droite » cherchant toujours la synthèse de l’ancien et du nouveau régime. Mais ce régime se libéralise lui-même à partir des années 1860...
              Et ainsi de suite...

              Et ainsi de suite : Chateaubriand avait bien dit que les trois grands hommes de la Révolution étaient Mirabeau, Robespierre et Napoléon. Ces trois « grands » hommes sont toujours les repères de la vie politique française.

              Le Front national comme toute l’extrême-droite française c’est toujours ce désir de faire revivre l’ancien régime (enfin un substrat dorénavant) dans un monde radicalement différent.


              • tor_vidalia tor_vidalia 22 octobre 2013 16:02

                Quand on critique Michéa autant le lire non ? Il a fort bien expliqué la génèse de ce qu’il est convenu d appeler « la gauche » en France dans un texte publié . Ce n est pas dans cette présentation lapidaire que tient son histoire de la gauche en France.


              • tor_vidalia tor_vidalia 22 octobre 2013 16:13

                la totalité des partis ont adhéré au libéralisme. Ce n est pas la première fois dans l histoire du capitalisme.La relève se fait jour , du point de vue du retour à l indépendance nationale et au redressement économique (Asselineau) et du point de vue du socialisme révolutionnaire ( divers organisations issues du PCF).


                • jaja jaja 22 octobre 2013 16:53

                  La je rigole... un vieux de la vieille de la droite dure voire extrême et les lambeaux du stalinisme c’est ça votre alternative ? LOL comme vous dites plus haut !


                • jaja jaja 22 octobre 2013 17:12

                  « la totalité des partis ont adhéré au libéralisme. »

                  C’est le fondement de tous les mensonges des anciens staliniens qui prétendent qu’il n’y a plus d’anticapitalistes puisqu’ eux ne le sont plus... à supposer qu’ils l’aient été un jour !

                  Voici un extrait des principes fondateurs du NPA où nulle ambigüité n’existe et ou la vision d’une société socialiste débarrassée du libre marché est clairement exprimée :

                  "En finir avec les crises implique d’en finir avec l’exploitation, donc avec la propriété privée des principaux moyens de production, d’échange et de communication, qui en constitue la base. Le système financier, les services essentiels à la vie, les grandes entreprises devront passer sous le contrôle des salariés et de la population, qui en assumeront la propriété et en assureront la gestion dans le cadre d’une planification démocratique. Libérées de la propriété et de l’appropriation capitalistes, la production et la répartition des richesses pourront bénéficier à la société tout entière. Se nourrir, se chauffer, se loger, se soigner, s’éduquer, se cultiver, se déplacer sont des besoins essentiels qui doivent être garantis pour toutes et tous.

                  Le socialisme, l’écosocialisme, c’est le pouvoir des travailleurs et travailleuses dans tous les domaines et à tous les échelons de la vie politique, économique et sociale. C’est la démocratie des producteurs/trices associé-e-s décidant librement et souverainement quoi produire, comment et à quelles fins. Une telle réorganisation de l’économie et de la société suppose un premier niveau d’émancipation du travail, indispensable afin que les collectifs de travailleurs/euses et de citoyen-ne-s puissent prendre réellement en charge la marche des entreprises et la gestion des affaires publiques. Une réduction massive du temps de travail, rendue possible par les progrès technologiques, auxquels s’ajouteront la suppression du chômage et la répartition entre toutes et tous du travail nécessaire, pourvoira à ce besoin."

                  http://npa2009.org/content/principes-fondateurs-du-nouveau-parti-anticapitaliste-adopt%C3%A9s-par-le-congr%C3%A8s


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 23 octobre 2013 06:18

                  Jaja,

                  Nous ne sommes plus au 19e siècle et aux 200 familles. L’ultralibéralisme a pris d’autres formes, bien plus subtiles.

                  L’UE et l’euro ont été imposées sans débat, ni information des populations par les USA. On en a maintenant les preuves avec des documents déclassifiés par le Département d’ Etat américain.

                  « Quand la CIA finançait l’ Union européenne » article d’ Historia

                  La manipulation des esprits par les médias a pris une ampleur qui n’a rien d’équivalent au 19e siècle.

                  PSYWAR la guerre psychologique de Scott Noble

                  L’Union européenne et les Traités ont transféré les pouvoirs des états à Bruxelles, pour neutraliser 28 Etats, et éviter que l’ Europe ne devienne un concurrent mondial des USA.

                  Les ficeler ensemble avec une monnaie commune. Nous sommes devenus une colonie de l’ Empire américain, et par l’ OTAN, nous sommes embarqués dans des guerres impérialistes, à travers des « révolutions oranges », que vous prenez pour des révolutions prolétariennes...

                  Sur cette nouvelle donne qui n’existait pas au 19e siècle, vous n’analysez rien, vous en restez à des généralités sur le capitalisme qui ne sont plus opérationnelles.

                  En plus, vous ne comprenez rien au Conseil National de la Résistance. C’était un mouvement de Libération nationale + un programme de reconstruction du pays.

                  Evidemment que c’était un programme de consensus qui allait des Communistes aux Gaullistes ! Il a permis le modèle social sur lequel nous avons vécu depuis, et auquel les Français sont très attachés.

                  Vous devriez regarder du côté de l’ Amérique du sud et des pays de l’ ALBA, ils fonctionnent avec une économie mixte, rôle important de l’ Etat dans l’économie + entreprises privées.

                  Vous partez de l’idée que le communisme est la seule solution. Les échecs passés du Communisme n’incitent personne à renouveler l’expérience...

                  Le problème est que les peuples ne veulent ni du communisme, ni de l’ ultralibéralisme.

                  Il va bien falloir retrouver, ce qui vous hérisse, l’économie mixte qui existait avant les Traités européens.

                  Provisoirement, le seul moyen d’y arriver, c’est de rassembler dans un nouveau CNR la majorité des Français pour sortir de l’ UE, de l’euro et de l’ OTAN.

                  Ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait pas ensuite de combats à mener pour une meilleure répartition des richesses, des combats où des Partis de Gauche et des syndicats indépendants devront continuer leur rôle.

                  PS : Des syndicats indépendants, pas des syndicats financés par l’ UIMM ou Bruxelles...


                • Edward Bernays Edward Bernays 22 octobre 2013 19:26

                  michea le grand penseur contemporain, il a tout compris, la médiocrité des gauchistes libertaires étant ce qu’elle est, leur incapacité à se remettre en question patente, la pensée de gauche, la vraie semble foutue dans ce pays.

                  La priorité d’un type de gauche en France en 2013 ?

                  Permettre à deux folles de la bourgeoisie parisienne de se marier.

                  LOL, Jaurès s’en retournerait dans sa tombe et le pire c’est qu’ils pensent vraiment être des rebelles !!!


                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 23 octobre 2013 06:27

                    Edward Bernays,
                    Jaurès disait : « La Nation est tout ce qui reste à ceux qui n’ont plus rien ».

                    Chavez ne faisait jamais un discours sans parler de son patriotisme et de l’amour pour son pays.

                    Les pays de l’ ALBA défendent leur indépendance et leur souveraineté contre le FMI, contre la Banque Mondiale et contre l’ Impérialisme américain.

                    C’est ça la vraie gauche, celle qui défend l’intérêt général du peuple contre l’ultralibéralisme sans frontières.

                    exemple, la Bolivie

                    Mais allez expliquer ça à la gauche internationaliste et mondialiste....


                  • soi même 22 octobre 2013 19:54

                    La gauche est un mensonge, la droite est une arnaque, il serait temps les cocos de sortir de vos sarcophages idéologiques.


                    • taktak 23 octobre 2013 09:13

                      Sur le sujet, lire les excellents livres du philosophe G Gastaud - malheureusement trop méconnu.

                      Car si on considère que la gauche, c’est la force politique qui défend les travailleurs, alors il faut revenir à une analyse « de classe » marxiste. Ce que fait brillamment Gastaud.

                      Et notamment Mondialisation Capitaliste et Projet Communiste (1997) avec une analyse visionnaire de l’union européenne

                      ainsi que Sagesse de la Révolution (2008)
                      Les idéocrates du capitalisme prétendument triomphant somment les révolutionnaires de « s’assagir ». Et si, à l’heure où « l’exterminisme » devient le « stade suprême du capitalisme » (militairement, socialement, écologiquement...), l’heure venait tout au contraire de « révolutionner la sagesse » ?
                      Dans les essais qui composent cet ouvrage, Georges Gastaud (philosophe, militant de la Renaissance communiste) et Marion Gandiglio, syndicaliste, professeur de philosophie, passent au crible de la dialectique matérialiste et de leur expérience personnelle et militante, différentes questions « existentielles » que les marxistes n’osaient plus guère approcher : sens de la vie et sens de l’histoire, psychanalyse de la contre-révolution, désir d’enfanter, salut et damnation, individualisme et collectivisme, apport des sagesses antiques, critique du « magisme », rapport entre pessimisme et optimisme historique (« Cassandre et Prométhée »), critique du « fascynisme », etc.
                      Ou comment les enjeux les plus apparemment intimes peuvent-ils être pensés, et surtout agis, politiquement.

                      et Patriotisme et Internationalisme.

                      ou encore Lettre ouverte aux bons français qui assassinent la France


                      • morice morice 23 octobre 2013 10:54

                        Michéa étant d’extrême droite rien que le titre est ridicule.


                        • soi même 23 octobre 2013 15:42

                          Le père fouettard de l’extrême droite à parler et toi grandes pairs de figues sèches, tu es de quel bord pour être aussi péremptoire , Quand on voie tes papiers tendance extrême gauche sympathisant outre atlantique !


                        • ebxa7 ebxa7 27 octobre 2013 02:04

                          Morice le troll en titane qui accélère jusqu’à mach 15, tellement vite qu’il ne sait plus ce qu’il observe et croit voir des extrêmes-droitistes partout ... au plaisir de lire vos prochains articles. (pas vos commentaires)

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