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Accueil du site > Actualités > Politique > Jean-Luc Mélenchon, oui ; mais pas jusqu’au bout

Jean-Luc Mélenchon, oui ; mais pas jusqu’au bout

Je lis le blog de Jean-Luc Mélenchon. Il dénonce avec beaucoup de vérité les agissements de la BCE, en avant-garde, puis de la Commission européenne, et de l'Eurogroupe (la réunion de ministres des finances), alignés derrière l'Allemagne de Mme Merkel, incarnant « l'Europe » avec l'appui de la France contre le gouvernement que la Grèce s'est donné. La justesse de ses propos ne devrait pas empêcher quelques objections.

Ceci, qui revient chaque fois dans [son analyse->http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/02/20/contre-les-coups-de-force-la-sixieme-republique/] sans que change un iota :

Le nombre de ceux qui m’objectent que « le problème ce n’est pas l’Allemagne c’est le capitalisme » me consterne. Revoilà la caverne de Platon de retour où les catégories idéelles précédent le réel ! Pour quelle raison l’Allemagne est-elle aujourd’hui collée à l’intérêt du capital transnational en Europe dont elle est le chien de garde zélé ? Pour les raisons liées à sa démographie, à ses rapports de domination de ses voisins de l’est, et à sa dépendance aux USA depuis 1945. L’existence détermine la conscience collective. En Allemagne, la conscience collective comme partout ailleurs se construit autour du modèle et des préférences du noyau central qui domine la société : les vieux retraités par capitalisation et les suivants de la classe moyenne et moyenne supérieure. C’est eux qu’il faut convaincre ou contraindre.

Une première remarque : la France n'est-elle pas tout autant « collée à l'intérêt du capital transnational » ? N'y a-t-il pas chez nous, comme ailleurs, une population « qu’il faut convaincre ou contraindre » ? Que la population allemande soit plus âgée et par conséquent plus « rentière », ne change pas grand chose à la structure, qui se trouve escamotée par cette présentation. Cette première remarque n'est pas vaine dans la mesure où elle induira la conclusion.

Deuxième remarque : le « noyau central qui domine la société  », serait ainsi « les vieux retraités par capitalisation et les suivants de la classe moyenne et moyenne supérieure ».
Dans cette vision de l'Allemagne (et de l'Allemagne seule), où sont donc passés les grands groupes industriels ? Les grandes banques, où est passé le capital financier ? Voici l'Allemagne réduite à sa population de « vieux retraités par capitalisation, de classe moyenne et moyenne supérieure », et à Mme Merkel.
Ne serait-il pas plus juste de voir dans ces couches sociales plutôt la clientèle, le soutien du grand capital au lieu du « noyau dur » de la société ?

Troisième remarque, conséquence immédiate des précédentes et avancée à titre de thèse : en Allemagne, comme ailleurs, le véritable « noyau dur » de la société est le grand capital, dont la représentation politique est actuellement incarnée par la Chancelière, Mme Merkel et son gouvernement qui jouent le rôle d'intermédiaire avec les couches sociales dont il a besoin pour gouverner.
Certes, aux yeux des populations concernées Mme Merkel les représente, elles s'identifient à elle ; ce qui n'empêche que dans la réalité elle est la détachée du grand capital en politique dont, en dernière analyse, elle défend les intérêts.
Pour appuyer cette thèse, quitte à prendre un exemple des plus déplaisants, le « noyau dur » de la société nazie était-il le Peuple, ou le Travailleur, ou le Soldat ? N'était-il pas plutôt, derrière et avec le Fürher auquel s'identifiaient les précédents, les grands groupes, Krupp, IG Farben, etc. ?

Bref, et pour parler au philosophe, il faut se garder de l'allégorie platonicienne qui se révèle être ici à double tranchant, ou encore ne pas prendre l'apparence du phénomène pour son essence.

Appliqué au cas de la France, ce type de confusion mène au Mouvement pour la 6e République, contre lequel je n'ai absolument rien (sauf que je ne signe pas) bien qu'il repose lui aussi sur cette même opération de mise de cul par dessus tête.

Oublions un instant, le temps de recueillir les 100 000 signatures (pourquoi ce chiffre ? parce qu'il semble impossible à atteindre ?) la réalité des forces qui nous gouvernent, pour changer les institutions.
Ici, ce n'est plus à F. Hollande (à la place de Mme Merkel et à son Allemagne de vieux) qu'il faut s'en prendre ; c'est carrément le trône sur lequel il est installé qu"il faut renverser. D'ailleurs l'affaire serait déjà en marche avec la constitution de l'assemblée représentative de ses 78 000 soutiens.

Je demande pardon de ce qui va suivre aux fervents partisans qui ne manqueront pas d'arguments, ce qui allège le poids sur ma conscience, mais à mes yeux c'est mettre la charrue avant les bœufs.

Être capable de se faire élire d’abord, et obtenir une large majorité dans la Ve, comme SYRIZA en Grèce avec sa Constitution : c’est à cela que se reconnaîtrait une aspiration populaire. Dans cette éventualité, tout résiderait dans la manière de faire fonctionner les institutions. Sans l'article 49.3 pour ne prendre qu'un exemple, mais brûlant.

Ou alors avoir la puissance de renverser le pouvoir par d’autres moyens que légaux.

La situation actuelle est loin de l’une comme de l’autre de ces possibiiltés alors, dans l'impuissance, il s’agit de passer le temps.


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22 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 21 février 2015 09:18

    Même en milieu aseptisé avec une paire de gant...je ne le toucherais pas... !


    • Le p’tit Charles 21 février 2015 12:22

      @Le p’tit Charles...oupssssss...y en a qui aime me choléra.. ?


    • marinaleda 21 février 2015 14:24

      @Le p’tit Charles on reconnait un génie au nombre d’imbéciles qui le dénigrent


    • Spartacus Lequidam Spartacus 21 février 2015 09:47

      Le vil pays capitaliste Allemand a 3% de chômage......pratiquement le plein emploi..Pleins d’opportunités de trouver un emploi ou d’en changer.

      Jamais vu en France depuis 3 générations.

      Le vil pays capitaliste Allemand a des recettes de l’état plus importantes que ces dépenses....
      Jamais vu en France depuis 3 générations.

      Les services publics au service des gens. 
      Depuis 1945 en France c’est l’inverse, ce sont les gens au service de l’état. Jamais vu en France

      Aucune grève des services publics. Conscience de l’intérêt des individus.
      Chez nous les gauchistes statutaires parqués dans les (réserves à privilégiés sociaux), services public abusent du monopole d’état pour prendre en otage et faire souffrir les populations qui travaillent. Jamais vu en France

      Des PME qui s’agrandissent et peuvent accumuler du capital pour investir.
      Pas comme en France ou la haine de l’accumulation de capital est entretenue par une loggorée de partis Marxistes. Impensable en Allemagne.

      C’est vrai que défendre la politique de la vie de l’état en crédit révolving comme Melenchon ca va réduire le chômage. 

      Elections et élus avec des publics diversifiés. 
      En France vous avez le choix aux élections entre des fonctionnaires de gauche ou des fonctionnaires de droite. Les écoles d’administration sortent une Mafia de statutaires qui se parachutent et se partagent des rentes d’état à rendement différé à la retraite cumulable et imposent à la population des régimes généraux merdiques. 

      • Le p’tit Charles 21 février 2015 10:35

        @Spartacus...Bonjour...sauf que dans ce pays la majorité des gens ont deux boulots pour survivre... !


      • bubu123 21 février 2015 11:37

        @Spartacus

        3% de chômage en Allemagne, mais dite la vérité sur les salaires ! combien de boulot à 2euros de l’heure ? Combien de travailleurs pauvres ?

        Aucune greve des services publics en allemagne ? un peu de lecture pour vous : http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/10/18/allemagne-debut-de-la-plus-grosse-greve-de-trains-depuis-2008_4508440_3214.html


      • berry 21 février 2015 12:03

        @l8v8l
        La france a aussi des chiffres dopés par la masse énorme de travailleurs précaires, qui sont mi-chômeurs mais non comptabilisés dans les statistiques officielles, et en plus elle a 11 % de chômage.
         
        On peut donc dire que la situation en allemagne est nettement meilleure qu’en france.
         


      • foufouille foufouille 21 février 2015 12:17

        @berry
        va travailler pour 400€


      • Fergus Fergus 21 février 2015 13:03

        Bonjour à tous.

        Et bravo à tous ceux qui ont répondu à Spartacus en pointant du doigt la très grande précarité qui existe en Allemagne, bien supérieure à celle de la France, pourtant pas brillante sur ce plan !


      • berry 21 février 2015 13:19

        @foufouille
        le salaire minimum allemand est de 8,50 € brut de l’heure.
         


      • foufouille foufouille 21 février 2015 13:36

        @berry
        c’est faux, il n’ y a pas de smic dans de nombreux métiers. sans oublier les mini jobs


      • alinea alinea 21 février 2015 14:58

        @bubu123
        L’important, c’est de ne pas pointer ! le reste, on s’en fout ! 300 euros pour vivre ? Et alors ? c’est leur problème !!
         smiley


      • tf1Groupie 21 février 2015 15:03

        Et le coût de la vie est beaucoup moins élevé en allemagne : logement, nourriture, produits de base.

        Les comparaisons partielles ça permet toujours de montrer ce qu’on veut.

        Les taux d’intérêt sont les plus bas en Allemagne, ce qui veut dire, factuellement, que la Dette coûte moins cher en Allemagne.


      • foufouille foufouille 21 février 2015 15:42

        @tf1Groupie
        c’est faux en grande partie. 400€ reste 400€.
        en plus, ça pèle l’hiver.


      • Spartacus Lequidam Spartacus 21 février 2015 16:49

        @les gauchistes en déni.


        Vous avez pas honte de sortir de telles conneries ????

        Un chiffre officiel vaut mieux que des postures absurdes de gauchistes 
        Coefficient gauchiste Gini sur les inégalités : Allemagne 0.290  France 0.320....


        Les performances du « modèle allemand » surpassent dans tous les modèles celles du « modèle post soviétique français » en matière de niveau de vie, d’emploi et de réduction des inégalités. 
        Les gauchistes Français n’ont que des postures.

      • marc23 21 février 2015 19:17

        @l8v8l
        Les chiffres du chômage sont une escroquerie typique de Spartacus« ( quelle ignominie de prendre ce pseudo pour ce personnage). tout est faussé. Par exemple, les femmes allemandes ne travaillent pas car il n’y a pas de service public pour les enfants petits. Elles ne comptent pas parmi les chômeurs. 

        En Angleterre, les contrats 0 heures ont le même objectif. En France des milliers de gens ne sont plus inscrits à Pôle emploi , ils émargent au RSA ou galèrent dans la rue. Les » Spartacus" de ce monde ne sont que des menteurs au service des plus puissants. 

      • lemi 21 février 2015 11:54
        Dwaabala :

        Si j’ai bien compris, vous ne comprenez pas la thèse selon laquelle pour des raisons électorales, l’Allemagne défend une politique qui favorise le capital de ses rentiers ?

        un calcul électoral, ça se fait sur quelques pourcentages

        Mélenchon parle peut-être de noyau, mais il n’essentialise pas cette considération.

        Il ne dit pas qu’il ya une différence de nature, d’essence ... pour quelques électeurs dans un pays, on choisit une politique pour les autres pays. Là est le problème, selon lui.


        • Dwaabala Dwaabala 21 février 2015 12:26

          @lemi
          l’Allemagne défend une politique qui favorise le capital de ses rentiers
           
          JL Mélenchon dit que cette politique est menée par et pour le noyau central de la société  : les vieux retraités par capitalisation et les suivants de la classe moyenne et moyenne supérieure.

          Alors que le noyau central de la société allemande est, en dernière instance, le grand capital représenté politiquement par le gouvernement de Mme Merkel qui le sert en s’appuyant sur les couches sociales évoquées et en les arrosant. Ce n’est pas de l’Allemagne, c’est du grand capital de l’Allemagne qu’il s’agit.

          Cette différence d’appréciation est essentielle car, mutatis mutandis, appliquée à la France, elle détermine la ligne de front de la lutte des classes.


        • Onecinikiou 21 février 2015 15:54

          « La justesse de ses propos ne devrait pas empêcher quelques objections. »


          Oui des objections sur l’essentiel ! 

          1/ Mélenchon est un immigrationniste forcené, comme ses propos et ses prises de position le démontrent. Il est donc, consciemment ou inconsciemment, un partisan du choc des civilisations puisque c’est bien l’immigrationnisme et ses conséquences qui seront la cause, à terme, de la guerre civile dans ce pays, voire dans un certain nombre d’autres pays d’Europe.

          2/ De ce point de vue il n’est absomument pas un antilibéral conséquent, puisque le libéralisme théorise la plus totale et absolue liberté d’établissement des marchandises, capitaux et... individus ! De ce fait, il est l’idiot utile de la ploutocratie transnationale prédatrice, de la super classe mondiale apatride, il est l’allié objectif des cosmopolites sans racines. On comprend mieux dès lors son ralliement au Traité de Maastricht qu’il vota en tant que sénateur, dont l’article 73 B institue :

          "1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites."


          3/ Son universlisme maçonnique fanatique est un danger, puisqu’il justifia par le passé son soutien au résolutions de l’ONU qui avalisèrent l’intervention des forces de l’Otan en Libye. Comme il est à la base en sa croyance irraisonnée (un comble le concernant) selon laquelle peut devenir français et respectueux des lois de la République quiconque mettrait les pieds dans ce pays, fussent-ils par millions en quelques décennies ! Il est grossièrement dementi par les faits mais en bon gauchiste il n’en a cure : son idéologie prime tout autre considération. 

          4/ Accessoirement cette même croyance le pousse à refuser la déconstruction de l’Union européenne - qu’il a avalisé par le passé donc - par le truchement d’une sortie en bon ordre de l’Euro, qu’il a toujours récusée. Rappelons à cette occasion son intervention au Sénat lors du débat sur Maastricht, et qui met en évidence le fil conducteur de ses croyances poltiques, et no moins de ses échecs fameux :

          « Si j’adhère aux avancées du Traité de Maastricht en matière de citoyenneté européenne, bien qu’elles soient insuffisantes à nos yeux, vous devez le savoir, c’est parce que le plus grand nombre d’entre nous y voient un pas vers ce qui compte, vers ce que nous voulons et portons sans nous cacher : la volonté de voir naître la nation européenne et, avec elle, le patriotisme nouveau qu’elle appelle. »


          La messe est dite.


          • Onecinikiou 21 février 2015 16:26

            Pour pourrez dénier la réalité, elle vous saute aujourd’hui au visage. 


          • lsga lsga 18 mars 2015 13:46

            « Je lis le blog de Jean-Luc Mélenchon. »

            Mais va plutôt lire les textes révolutionnaires bordel !

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