Jean-Marc #Ayrault : la démission c’est maintenant !
A gauche pour de vrai ! nous n’avons rien contre l’homme Jean-Marc Ayrault. Il nous est même sympathique. Ces hésitations lors de ses prises de paroles en public, sa voix tremblotante le rendent humain, et nous on aime bien l’humain d’abord. Sauf qu’un premier ministre désigné par un président élu par un électorat de gauche, sur la thématique du changement, doit, pour être crédible et respecté, impulser un changement de pratique en mettant le cap à gauche. Or, la pratique politique n’a pas changé depuis le 6 mai, le cap politique non plus.
Commençons par le cap politique de Jean-Marc Ayrault qui s’inscrit dans la stricte continuité de son prédécesseur :
- Les Roms, durant l’été, sont pourchassés.
- Les étrangers sont expulsés à la même infernale cadence qu’avant,
- Ils n’auront pas de droit de vote aux élections locales, exactement comme avant,
- Le traité européen est adopté sans référendum, comme seul un Fillon avant lui avait osé le faire sur une question Européenne aussi capitale, infligeant l’austérité au peuple.
- Les exonérations de cotisations sociales patronales fleurissent comme les petits pains par temps de rigueur.
- Les taux de TVA grimpent pour “soulager” y compris les entreprises du CAC 40, et tant pis pour le pouvoir d’achat des salariés.
- Il intronise, Monsieur le premier de “gauche” la politique économique de l’offre, la pierre angulaire de l’idéologie économique de droite.
Côté pratique politique, on nous avait promis le changement. On nous avait promis le dialogue social pour défendre les salariés et leur venir en aide dans le rapport de force qui les opposent à un patronat de plus en plus fier et autoritaire. A la place, nous avons un premier ministre qui écoute puis cède à la moindre injonction d’un Medef, rendu puissant comme jamais grâce à une pseudo gauche totalement conquise par la doctrine du marché financier qu’il s’agit de ne pas heurter et de comptes secrets helvétiques :
- On promet d’appliquer la loi toute prête pour interdire les licenciements boursiers, on se rend aux universités d’été du Medef, Ayrault cède.
- On promet de ne pas accepter le PSE envisagé par PSA, Varin s’insurge, Ayrault cède.
- On promet d’aligner la fiscalité des revenus du capital sur celle des revenus du travail, des geonpis gueulent une fois, Ayrault cède.
- On promet de bloquer le prix des carburant afin d’aider les plus faibles, les pétroliers et les distributeurs montrent quelques muscles, Ayrault cède.
- On promet de ne pas instaurer une TVA antisociale, Laurence Parisot l’exige, Ayrault cède.
- On promet de nationaliser Florange pour instaurer le retour de la puissance publique dans la politique industrielle du pays, Monsieur Mittal menace, Ayrault cède.
- On promet la pérennité des emplois à Florange via un projet d’avenir “Ulcos”, en direct au JT de 20h et, le lendemain, le même Monsieur Mittal rompt son engagement !
En définitive, Jean-Marc Ayrault est désormais désavoué par les syndicats qui parlent de trahison, manipulé par un patronat conscient de la faiblesse politique d’un premier ministre, suffisamment candide pour croire que personne n’a remarqué son accointance désormais éclatante avec la patronne du Medef. Ainsi, il a osé, durant tout un week-end, affirmer que Monsieur Mittal allait, pour la première fois de sa vie d’industriel, respecter un engagement. En réalité, personne ne le croyait, y compris le premier ministre de la France. Mais il a osé cette incroyable insulte à l’adresse du peuple et surtout des ouvriers de Florange pour affirmer ce qu’il savait être faux. Du Sarkozy/Fillon dans le texte mais les acteurs de la farce sont à présent Hollande/Ayrault. Pour expliquer la non nationalisation du site, que même des Bayrou, Guaino et autres hommes de droite voyaient d’un bon oeil, il a utilisé l’argument massue de la patronne des patrons “ça coûte de l’argent”.
Laurence Parisot, première conseillère d’un Jean-Marc Ayrault aux ordres des forces de la rente et du capital protégé de toute fiscalité particulière, ce n’est finalement pas une blague, mais une réalité comme un et un font deux ! Il devient urgent de changer de premier ministre :
- si nous ne voulons pas voir nos syndicats s’effondrer face aux armes de destructions économiques massives employées par Cahuzac, Moscovici, Sapin, Valls, et leur général Ayrault sous la tutelle du maréchal Hollande,
- si nous ne voulons pas voir les classes ouvrières et populaires de ce pays se jeter dans les bras d’une Marine et de ses p’tit gars, dégoûtées comme jamais d’une haute trahison commise par des sociaux libéraux plus ardents à la tâche libérale que jamais,
- si nous ne voulons pas voir monter, dans cette France si belle mais qui sait être rebelle, des insurrections un peu partout, juste parce que les princes décident dans l’intérêt de leur classe sociale comme à Notre Dame des Landes.
Changer de président, les institutions de la Ve République ne le permettent pas. Changer de premier ministre, si ! A la condition que le président du changement décide d’un changement véritable, décide d’un changement à gauche. A gauche pour de vrai ! nous n’y croyons plus, nous n’y avons jamais cru ! C’est la raison pour laquelle nous avions quitté le parti socialiste un certain 17 octobre 2011, lendemain des primaires sociales libérales et de la victoire d’un François Hollande amaigris pour la photo. Alors, lorsque des responsables “socialistes” quitte un PS désormais totalement “droitisé”, simplement un peu plus tard que nous, nous nous disons que d’autres suivront, à leurs rythmes et que le changement s’imposera.
Sydne93
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